Nous étions près de 500 personnes rassemblées le 3 juin dernier dans les rues de Londres, autour de Natacha Bouchart, sénateur- maire de Calais, organisatrice d’une manifestation pour défendre les emplois de My Ferry Link.
Comment ne pas être sensible à l’inquiétude de 600 familles des environs de Calais qui dépendent de l’activité de My Ferry Link pour vivre ? On parle d’anciens salariés de SeaFrance, désormais fédérés sous la forme d’une SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production).
Pour les salariés, leurs représentants et 80 élus locaux toutes tendances confondues, l’objectif était de manifester dans le calme devant le siège de la Competition and Market Authority (CMA), l’autorité de concurrence britannique, qui souhaite interdire l’accès des navires de My Ferry Link au port de Douvres. La CMA dénonce une position dominante d’Eurotunnel sur le trafic transmanche après le rachat des actifs de l’ex-SeaFrance qu’elle a loués dans un second temps à My Ferry Link, explique La Voix du Nord dans son article du 4 juin 2015 : Manif de soutien à My Ferry Link à Londres : « Nous avons été écoutés longuement ».
Une délégation de huit élus a été reçue par le vice-président de la CMA, dont je faisais partie à la demande de Natacha Bouchart, aux côtés de Daniel Fasquelle, député-Maire UMP du Touquet et du député PS, Yann Capet. Nous avons tous jugé l’entretien constructif.
J’ai déploré l’absence de représentation gouvernementale en pareilles circonstances ! Le ministre des transports, Daniel Cuvillier, n’était pas représenté. On ne s’étonne plus de rien : déjà, à Boulogne/Mer, le ministre s’était fait représenter par un sous-préfet pour débattre du métro transmanche, enjeu crucial pour développer le travail transfrontalier entre la côte d’Opale et le Kent (lire : “Le métro transmanche, un projet toujours à quai” du 28 janvier 2014).
Alors, en dépit d’un gouvernement inscrit aux abonnés absents, les parlementaires et élus locaux ont défendu seuls, vigoureusement et loyalement, la nécessité de conserver 3 compagnies de ferry dans l’intérêt des habitants de leur région.
Mettant en avant deux projets, un parc d’attraction et un pôle logistique, la sénatrice-maire de Calais a justifié avec talent le potentiel de développement du trafic ferry transmanche qui est d’ailleurs en constante progression chaque année.
Cet exposé sera-t-il suffisant ou fera-t-il l’effet d’un baroud d’honneur aux yeux de la CMA ? L’autorité britannique va-t-elle infléchir sa position et rendre à My Ferry Link le droit d’accoster à Douvres? La réponse interviendra avant fin juin.
Après avoir écouté les arguments de la CMA, j’ai eu bien du mal à comprendre pourquoi elle ne prenait pas en compte la position de son homologue française, l’Autorité de la concurrence, qui a déjà rendu un jugement sur ce dossier dans un sens inverse évidemment.
En attendant, cette affaire place la société My Ferry link dans une position très inconfortable, dont les concurrents pourraient chercher à profiter.
A l’heure où les complémentarités des régions du Kent et Nord-Pas-de-Calais apparaissent chaque jour plus évidentes et souhaitables, la volonté de réduire de 3 à 2 le nombre d’entreprises assurant une rotation entre Calais et Douvres paraît tourner le dos à l’histoire.
Plein d’espérance, je retiendrai du mardi 3 juin 2014, cette impression de mobilisation générale dans les rue de Londres, où près d’une centaine d’élus locaux étaient présents ! Parmi eux, Catherine Fournier, maire de Fréthun, dont je relaie régulièrement, sur ce blog, les initiatives en faveur de l’emploi.
Coup de chapeau à Natacha Bouchart, à son équipe et à tous les participants pour cette mobilisation réussie.
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