La méfiance des citoyens vis-à-vis de leurs responsables politiques est certainement concomitante à l’invention de la démocratie. A-t-il jamais existé un système idéal ? Les Suisses ont manifestement trouvé leur propre voie et se flattent de donner “le dernier mot” à leurs citoyens.
L’intitulé de la conférence-débat du 31 mai : “Démocratie directe : de l’idéal à la pratique”, caractérisait bien la vitalité politique de nos amis helvètes. Je remercie Bernardino Regazzoni, ambassadeur de Suisse en France de m’y avoir convié (à l’image).
En résumé, les Suisses votent quatre fois par an sur une quinzaine d’objets. Ils peuvent influer directement et collectivement sur la vie politique, notamment en lançant des référendums et des “initiatives” (propositions de loi). Toutes les consultations concernent 5,2 millions de citoyens de plus de 18 ans.
Politologues, professeurs, journalistes, historiens, dont le philosophe Gaspard Koenig, fondateur du think-tank GénérationLibre, se sont succédés pour tirer les enseignements de l’exemple suisse, que certains considèrent comme un modèle.
(g à d) Yves Sintomer, professeur de science politique à l’Université de Paris 8 ; Gaspard Koenig, fondateur du think-tank GénérationLibre et maître de conférence en philosophie à Sciences-Po Paris ; Pascal Sciarini, professeur de politique suisse et comparée à l’Université de Genève ; Andreas Gross, politologue et historien, maître de conférences et membre du Parlement suisse de 1991 à 2015 ; Richard Werly, journaliste et correspondant à Paris du quotidien Le Temps.
J’ai saisi l’opportunité de mettre en valeur le travail de la mission d’information sénatoriale sur la “démocratie représentative, participative et paritaire”. Cette mission, dont mon collègue Philippe Bonnecarrère a été le rapporteur, fut constituée à la demande du groupe UDI-UC, en décembre dernier.
Dix propositions ont été forgées pour faire évoluer notre démocratie représentative vers une “démocratie coopérative”. Parmi celles-ci : développer l’usage des outils participatifs, revitaliser le droit de pétition ou créer, à long terme, une procédure continue de consultation du public (lire le rapport).
A l’heure où culmine le vote protestataire, tout autant que l’indifférence générale, l’intérêt de ce rapport me parait crucial pour retrouver le chemin d’une démocratie plus apaisée et constructive.
(g. à d.) Metin Arditi, écrivain suisse ; Jean-Frédéric Jauslin, ambassadeur de Suisse auprès de l’Unesco et de la Francophonie ; Olivier Cadic.
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