Le 23 juin 2016, les Britanniques ont choisi, par référendum, de quitter l’Union européenne. La date butoir approche : le 29 mars 2019, minuit, le Royaume-Uni ne sera officiellement plus membre de l’UE.
D’ici là, est-ce que l’Union européenne et le Royaume-Uni auront réussi à conclure un accord de retrait ?
Rien n’est moins sûr, estimons-nous au sein du groupe de suivi sur le “retrait du Royaume-Uni et la refondation de l’UE” du Sénat, à quelques mois d’octobre 2018, date à laquelle, autre échéance, les contours de l’accord devraient être fixés.
En dépit de progrès incontestables, notamment sur le volet financier, des difficultés sérieuses demeurent, comme la question irlandaise ou la situation des ressortissants européens, souvent installés de longue date, qui subissent, d’ores et déjà, les effets d’une xénophobie normalisée (lire : Le mouvement the3million auditionné par le groupe de suivi Brexit du Sénat).
Notre groupe de suivi “Brexit”, coprésidé par Jean Bizet et Christian Cambon, vient de publier un rapport intitulé “Brexit : Une course contre la montre”.
Ce rapport tire la sonnette d’alarme : un « no deal » est désormais possible et aurait de lourdes conséquences pour les citoyens et les entreprises, non seulement du Royaume-Uni, mais aussi de l’Union.
Cette réflexion conduite depuis plusieurs mois a été alimenté par une cinquantaine de témoignages recueillis en France, au Royaume-Uni et en Irlande, où nous étions en ce début de mois de juillet.
Lors des négociations, l’Union européenne a su faire des propositions constructives, respectant l’intégrité du marché unique, mais ne pouvant consentir au fait qu’un pays tiers bénéficie des mêmes avantages qu’un État membre.
Au contraire, la position britannique donne le sentiment d’un “pilotage à vue”. Certes, le choix du peuple britannique est souverain. Mais les fortes divisions que le Brexit a provoquées, tant au sein de la société britannique que parmi les responsables politiques, ont empêché que les conséquences de ce choix soient clairement explicitées et assumées.
RAPPORT “BREXIT : UNE COURSE CONTRE LA MONTRE” – 12 juillet 2018
Rapport d’information de MM. Jean Bizet et Christian Cambon, fait au nom du Groupe de suivi sur le retrait du Royaume-Uni et la refondation de l’Union européenne
Lien vers le rapport + la synthèse
Notre Groupe émet des remarques, des souhaits et propositions en matière financière, économique (agriculture, pêche, industrie…) et de sécurité et défense.Lien vers le compte-rendu de toutes les auditions
Notre Groupe a auditionné une cinquantaine de personnalités à Paris (25), Londres (12), Dublin (6) et Belfast (10).
1 Commentaire
Bonjour,
Je reside au Royaume-Uni depuis 1974. La question du Brexit me concerne et concerne ma famille puisque nous avons des liens étroits avec l’Angleterre, la France, et d’autres pays de la Communauté Européenne. Jusqu’au 23 juin 2016, nous nous sentions Européens libres de circuler, de travailler,de fraterniser avec les pays voisins, cela sans arrière-pensée. Je crois à l’Europe et continue de penser aue le Royaume Uni a un role important à jouer dans la CE, à condition, naturellement de ne pas avoir un pied au Royaume-Uni et un pied sur le “Continent” ! Un Brexit dur , un Brexit doux, ou un Brexit “no deal” , aucune de ces trois scénaris ne me parait une solution satifsfaisante. Si cela devait être le choix du gouvernement actuel, je me verrais contrainte de retourner en France (alors que je compte bon nombre d’amis ici et mes propres enfants qui ont double nationalité ! Je souhaite qu’il y ait un second referendum car je suis persuadée que bon nombre de Brexiters sont tombés dans la désillusion, et souhaiteraient voter “remain” si l’occasion leur était donnée de le faire. Mes amis Anglais qui resident en France ressentent , comme moi, que leur avenir est incertain, que l’Europe est menacée ici et là par des mouvements populistes. J’essaie de rester optimiste et prie que notre belle Albion revienne à la raison. Que le beau projet Européen devienne réalité !
Publiez votre commentaire