C’est le charme de la visio-conférence, il me permet dorénavant de discuter chaque semaine depuis deux mois avec la communauté française de Washington, à l’initiative de la conseillère consulaire Stéphanie Kamaruzzaman, comme ce 5 juin.
Cette même journée, je remercie nos élus de la circonscription de New-York, Gérard Epelbaum et Patrick Pagni, pour avoir rassemblé nos compatriotes pour échanger également sur les problématiques qui leur tiennent à coeur.
Au total près de 2 heures 30 d’échanges variés sur les points suivants :
Déplacements internationaux
A l’heure du déconfinement, les Français d’Amérique aimeraient enfin programmer leurs vacances, surtout dans la perspective de faire un séjour en France.
Les liaisons aériennes s’améliorent progressivement. Il faut encore 14 heures de vol pour rejoindre Washington depuis Londres, en passant par Detroit, a raconté Stéphanie.
C’est un principe : tout Français peut rentrer en France s’il le veut, à la différence d’autres pays, qui comme le Maroc ne permettent pas encore à leurs ressortissants de rentrer.
Le problème c’est le retour aux États-Unis, car sans Green card ou passeport américain, aucune certitude de pouvoir rentrer aux États-Unis avec un visa. Du moins pour l’heure. Sans parler des mesures de quatorzaine.
On comprend l’expectative des étudiants, enseignants et de ceux qui souhaitent venir en vacances en France. J’ai évoqué ce manque de visibilité avec l’ambassadeur de France aux États-Unis, Philippe Etienne. D’un côté de l’Atlantique comme de l’autre, tout peut changer très vite, dans un sens comme dans l’autre. Chacun doit être conscient de son risque au moment de réserver un vol cet été.
Entrepreneurs
J’ai évoqué mes idées pour soutenir le réseau des chambres de commerce françaises à l’international (CCIFI) et pour mettre en place un accompagnement pour les entreprises confrontées face à des besoins de trésorerie.
Enseignement
Ces deux webinaires furent l’occasion de faire un point sur la situation de l’enseignement français à l’étranger et d’évoquer l’aide financière de 100M€ accordées par le gouvernement pour soutenir les écoles et les parents étrangers en difficulté (outre 50M€ pour les bourses aux parents français). Simple avance ou subvention, ce sera au parlement d’en décider.
Élections
Les élections consulaires sont reportées, entrainant la prorogation du mandat des élus consulaires et celui de six sénateurs représentant les Français hors de France. Dans la foulée, personne ne peut garantir à ce jour si nos expatriés pourront bénéficier du vote électronique pour les prochaines élections des Français de l’étranger, depuis la liquidation du prestataire espagnol, Scytl.
Fiscalité
Il est désespérant pour nos compatriotes vivant aux États-Unis de se sentir considérés comme des nantis, lorsqu’ils veulent garder un lien avec la France, par l’intermédiaire d’un bien immobilier.
Aussi la CSG-CRDS sur les revenus immobiliers des non-résidents, établis hors de l’Espace économique Européen, constitue un sujet qui déclenche des propos enflammés chez les Français de New-York.
Dans le même esprit, il fut question des prêts refusés par les banques françaises à nos compatriotes résidant aux USA qui souhaiteraient investir dans un bien immobilier en France, et de fermeture unilatérale par les établissements bancaires de leurs comptes français.
Endettement national
Dans la perspective de l’examen du 3ème projet de loi de finances rectificative qui débutera en juin, je partage ce regard distancié et perplexe des Français de l’étranger qui voient notre pays s’enfoncer toujours plus dans la dépense publique.
La dette de la France devrait dépasser les 120% du PIB à fin 2020 tandis que le déficit public va pointer à 11,4%… bien loin des 3% de Maastricht qui semblent désormais hors de contrôle.
Conclusion
Merci à Stéphanie, Gérard, Patrick et aux nombreux participants à ces deux webinaires. Leurs questions parfois inattendues me permettent de mieux cerner l’urgence et la nature de leurs problématiques. Ils nourrissent ainsi mes interventions dans le débat public et me permettent de sensibiliser mes collègues sur certains points qui relèvent de la justice sociale ou fiscale la plus élémentaire.
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