“Sur le Brexit, J’ai malheureusement l’impression d’un jour sans fin… mais le 31 décembre, quoi qu’il arrive, nous ne serons plus dans le monde que nous connaissons”, nous a confié Clément Beaune, en préambule du débat préalable au Conseil européen qui se tiendra les 10 et 11 décembre.
Pendant son audition, notre secrétaire d’État chargé des Affaires européennes a misé sur la possibilité d’un accord qui achoppe toujours sur “la pêche et la concurrence équitable”, tout en se gardant d’accepter “un accord aux conditions britanniques” ou de compromettre l’unité européenne “testée depuis quatre ans et jamais brisée”.
Ce 8 décembre, je suis intervenu devant la commission des Affaires européennes, présidée par Jean-François Rapin, pour faire un état de lieux de quatre années interminables de préparation de la future relation entre le Royaume-Uni et l’UE.
A J-24 de la fin de la période de transition, force est d’admettre que nous ne connaissons toujours pas la nature et la forme de cette future relation…
Particulièrement préoccupé du sort des trois millions d’Européens résidant sur le sol britannique depuis le référendum, je suis revenu sur les résultats du travail de l’association de défense the3million, fondée par Nicolas Hatton.
Regrettant que les Britanniques n’aient pas trouvé de vaccin au Brexit, j’ai rappelé au ministre que l’absence d’accord serait le pire accord.
J’ai réservé ma dernière question au ministre, avant la sortie définitive, à nos amis britanniques représentés par l’association British in Europe qui travaille main dans la main avec the3million.
J’ai donc demandé à Clément Beaune si la règle “90 jours en France maximum sur une période de 180 jours” pouvait évoluer en faveur des résidents Britanniques qui voudraient profiter plus largement de leur résidence secondaire en France. Sachant que les Européens pourront se rendre au RU jusqu’à six mois consécutifs.
Réponse du ministre :
“C’est un point qui peut trouver une dérogation ou une facilité supplémentaire dans l’accord qui est en cours de négociation, mais je dois reconnaitre que nos camarades britanniques ont assez peu d’appétence pour négocier ce point”.
“Il y a ce socle garanti des 90 jours sans visa. Au-delà, il est tout à fait possible de solliciter des visas de long séjour temporaires, c’est plus lourd, mais c’est toujours une possibilité”.
1 Commentaire
Votre résumé dit tout ce qui convient sur l’état du pays et du moral de ceux qui y vivent. Votre clin d’oeil sur l’absence de vaccin anti-brexit m’inspire une autre analogie avec un “presque assez” qui est en réalité très insuffisant:
-le pays où nous vivons fonctionnerait-il à 70%, comme l’efficacité insuffisante du vaccin d’Oxford, ou comme l’algorithme de l’OFQAL pour le A-levels qui n’a pas fonctionné jusqu’à 70% des cas (Cf ” 36% of A-levels in England downgraded by Ofqual algorithm” en août 2020)
-lors de mon parcours habituel de 8 km de jogging à Londres, je vois de plus en plus de sans abris. J’en ai compté 7 récemment.
La crise (cumul multiplicatif du brexit et de la pandémie) est là pour eux, elle est là pour nous. Eux n’ont pas la chance de loger au chaud, nous qui sommes là depuis assez longtemps, nous avons vu la valeur de notre salaire en GBP converti en euro baisser de 40% en 15 ans, ce qui est moins dramatique, mais tout cela est lié… Le prix du brexit repose démesurément sur les épaules des plus pauvres, et cela va s’accentuer encore.
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