Lire : l’INFOLETTRE n°47 – Décembre 2020
Edito de l’Infolettre aux Français du Royaume-Uni n°47
Pas de vaccin anti-Brexit
“Le plus dur est à venir”, avait déclaré Emmanuel Macron à l’issue des élections générales britanniques, il y a tout juste un an, faisant référence à ce moment compris entre la mise en œuvre de l’accord de retrait du Royaume-Uni (31 janv. 2020) et la préparation de la future relation.
Le Président ne s’était pas trompé : trois semaines avant le terme de la période de transition, nous ignorons toujours les contours de cette future relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
Cette calamiteuse histoire du Brexit aura commencé dans l’épouvante au cri de “Britain First” lancé par le fanatique qui assassina la députée britannique pro-européenne Jo Cox.
Une semaine plus tard, le ciel tomba sur la tête des Européens lorsqu’ils entendirent les bulletins d’info au petit matin du vendredi 24 juin 2016. La victoire du Leave au referendum les transformait d’un coup en étrangers dans un pays que beaucoup considéraient comme leur foyer.
Je me souviens des conférences organisées dans les jours qui ont suivi afin de répondre aux inquiétudes de milliers de compatriotes, témoignant parfois que leurs voisins qu’ils connaissaient depuis des années les invitaient désormais à quitter le pays illico.
Considérés par les Brexiters comme des parias, nos droits étaient alors menacés. Les assauts verbaux, parfois les agressions physiques, avaient commencé.
Vint la conférence de Bristol. Le délégué consulaire Nicolas Hatton a eu l’idée d’y faire participer tous les Européens du Royaume-Uni. Roumains, Polonais, Italiens ou Allemands témoignèrent, eux aussi, que si rien n’avait encore changé dans les textes, tout avait changé dans les têtes.
De cette convergence de perceptions est née l’association the3million, présidée par Nicolas Hatton, dans le but de défendre les droits des trois millions d’Européens résidant au Royaume-Uni.
A l’origine, pour octroyer un titre de résident (settled status), l’administration britannique vous demandait de remplir un document de 85 pages. Le premier succès de the3million aura été la simplification du dispositif qui est devenu un formulaire en ligne qui se renseigne en 20 minutes.
Le militantisme actif de cette association a ensuite poussé Theresa May à renoncer, lors d’une séance aux Communes, à prélever une taxe de 65£ pour chaque demande de settled status. Cette décision aura permis aux Européens d’économiser l’équivalent de 200 millions d’euros.
Les fondateurs de l’association the3million ont ensuite créé une association nommée Settled dans le but d’aider, bénévolement, tous les Européens qui veulent obtenir le sésame pour demeurer au Royaume-Uni et, plus particulièrement, ceux qui sont en situation de fragilité.
Une fois obtenu, il demeure que le statut de résident est purement “numérique”, sans carte ni document matériel, ce qui peut s’avérer discriminant vis-à-vis des tiers par rapport aux citoyens britanniques.
L’équipe du consulat, emmenée par notre consul général Guillaume Bazard, effectue un travail d’accompagnement remarquable qui contribue à rassurer nos compatriotes.
La reconnaissance de notre statut doit beaucoup à Michel Barnier et à son équipe de négociateurs. Nous sommes également redevables aux Parlementaires européens qui nous ont manifesté leur indéfectible soutien. Jusqu’au bout, ils auront été les garants de l’esprit européen qui s’incarne dans cette devise : unis dans la diversité.
Enfin, je veux saluer le niveau d’engagement du gouvernement français pour répondre aux attentes de nos compatriotes. Que ce soit Nathalie Loiseau, Amélie de Montchalin ou Clément Beaune, qui ont été successivement en charge des Affaires européennes, j’ai apprécié leur sens de l’écoute et leur réactivité.
L’issue des négociations permettra-t-elle de répondre aux nombreuses questions en suspens ? Je répète à l’envi que l’absence d’accord serait le pire des accords.
Durant ces quatre dernières années, la solidarité de la société civile incarnée par the3million a fait émerger une citoyenneté européenne outre-Manche. Ce sentiment né dans l’épreuve va nécessairement jouer en faveur de la construction européenne.
En parallèle, la contribution sociale, économique et culturelle des Européens à la société britannique est de plus en plus soulignée par les autorités britanniques.
Malheureusement, les Britanniques n’ont pas encore trouvé de vaccin au Brexit. Découvrir l’Infolettre aux Français du Royaume-Uni n°47
7 Commentaires
merci pour votre infolettre. Ma crainte est un gouvernement britannique qui est prêt a bafouer le droit international en revenant sur des accords qui ont été ratifiés. Qu’est ce qui empêchera ce meme gouvernement britannique de renier les accords préalables sur le droits des ressortissants européens en Grande Bretagne dans 6 mois ou un an?
Un très grand merci mon Cher Olivier pour ces nouvelles qui nous réconfortent dans une période très difficile où nous souffrons de l’isolement. Te savoir à nos côtés, plus que jamais engagé dans la lutte, est d’un très grand réconfort et d’une très grande importance Je te souhaite ainsi qu’à ta famille de tres belles Fêtes de Fin d’Annee. Katherine xx
A noter que suite à Brexit, les citoyens de pays Européens seront traités comme les citoyens de pays non-Européens, donc il faut penser à renouveller son passport au moins six mois, avant la date de péremption. Il faudra se rappelle d’informer les autorités Britaniques pour garder son statut “pre-settled status” ou “settled status” en cas de de renouvellement de passeport. La carte d’identité ne sera probablement plus suffisante pour voyager entre la France et le Royaume-Uni. Il faut aussi penser à demander la carte du permis de conduire international auprès des bureaux de poste en Grande-Bretagne, sur la base du modèle introduit le 8 Novembre 1968! La carte EHIC du coup ne sera a priori plus valable, donc il faudra penser à prendre une assurance santé pour voyager en France à moins de contribuer à la Sécurité Sociale en plus de la NHS. Toutes ces mesures seront réciproques et il faut rappeller que ce serait un plus difficile autant pour les expatriés Britanniques vivant en France que pour les expatriés Français résidant en Grande-Bretagne. Il faut noter, contrairement aux apparences, que les Britanniques ne sont pas devenus anti-Européens, voire anti-Français pour autant, car beaucoup de mes collègues et amis demeurent pro-Européens ou mème ceux qui ont voté pour Brexit, ils respectent toutes les nationalités étrangères du monde entier. Si les Européens résidant en Grande-Bretagne avaient un statut privilégié, ce ne probablement sera plus le cas. Ce n’est pas pour autant la fin de l’entente cordiale, le contraire reste encore à prouver.
Qu’elle tristesse…
Nous devions être ensemble a tous les niveaux!
Monsieur Le Sénateur,
Je trouve le contenu de votre lettre n#47, adressée aux français du Royaume Uni, assez regrettable. Je ne comprends plus quel est votre rôle dans ces négociations ? Il semblerait que le droit des français vivant à l’étranger ait été efface de tous agendas. Il semblerait également, que le politique actuel décri l’impasse tout en montrant du doigt l’autre. Celui à qui incombe l’échec de tout accord. J’aimerai ici rappeler qu’in compromis est un engagement mutuel, et non un engagement de l’autre.
Pourrais-je donc demander quelle est votre implication dans les négociations actuelles ?
Quelle est la position du Président Emmanuel Macron sur la situation et l’implication d’un « non-accord » entre L’Europe et Le Royaume Uni ?
La commission Européenne a-t-elle votée un budget de rapatriement possible pour tous ressortissant Européens en cas de « Brexit sans accords » ?
La France offrira-t-elle logement et emploi pour ces millions de ressortissants vivant au Royaume-Uni en cas de BREXIT sans accords ?
Il est fort possible que toutes ces questions aient déjà des réponses, puisque vous semblez ignorer l’éléphant dans la pièce, et préférez nous faire part dans votre courrier, d’un sommaire de la situation actuelle. Si cela est le cas, veuillez donc m’en faire part.
Cordialement votre
Bonjour,
Le rôle des média n’est pas à négliger.
Murdoch, à son mariage à Jerry Hall, invita Michael Gove (journaliste) et Priti Patel à la cérémonie. Murdoch est propriétaire du Sun, Times et Fox News.
La femme de Michael Gove, Sarah Vine, journaliste, contribua des colonnes anti – Europe au Daily Mail (tabloïde nationaliste et influençable) pendant des années.
Boris Johnson, journaliste et menteur réputé fut renvoyé du Times en 1988 pour fabrication de citations. Boris Johnson est aussi un des responsables de la propagande anti- Europe quand il était journaliste pour le Daily Telegraph (1989-1994). Il construisit des mythes sur l’Europe par exemple l’Europe veut imposer une forme différente aux bananes (mythe des bananes carrées) etc..
Les lecteurs Britanniques ont avalé ces mensonges et mythes pendant des décennies sans questionner leur véracité.
Publiez votre commentaire