Président du Conseil constitutionnel depuis exactement quatre ans, par décision de Jacques Chirac, Jean-Louis Debré, a fait aux élus de l’AFE (Association des Français de l’étranger) l’honneur d’une visite commentée de sa noble institution, en réponse à une demande émanant de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam.
Rappelons que le Conseil constitutionnel a été créé en 1958 en même temps que la Vème République et qu’il veille à la conformité des lois au regard de notre Constitution. Les décisions de cette autorité impartiale s’imposent au législateur, au gouvernement ou encore aux juridictions.
Preuve de son indépendance, le Conseil constitutionnel vient de rappeler que les mineurs ne pouvaient être traités comme des adultes par la Justice, et a censuré quelques dispositions, jugées inconstitutionnelles, de la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI) .
Lors de la visite, Jean-Louis Debré naviguait avec aisance entre les propos sérieux, parfois graves, et un humour digne d’un professionnel du stand-up, notamment lorsqu’il a expliqué tout l’intérêt pour lui de siéger en réunion entre Valéry Giscard-D’estaing et Jacques Chirac. Il est de notoriété publique que les deux anciens Présidents de la République ne manifestent pas une affection débordante l’un envers l’autre.
Au quotidien, les moments de détente deviennent rares au Conseil. Les dossiers abondent, passant d’une dizaine par an à près de deux cents, notamment du fait de la Question prioritaire de constitutionnalité (QPC), en vigueur depuis le 1er mars 2010, qui permet à tout citoyen de contester la constitutionnalité d’une loi portant atteinte aux droits et libertés. Aussi, les neuf Sages de la République sont appelés à siéger désormais chaque jour et, si cela vous intéresse, leurs débats sont retransmis sur le Web (Accès rubrique vidéo).
En visitant le bureau de Jean-Louis Debré qui donne sur le Palais-Royal, j’ai remarqué que là où les gens mettent généralement une photo ou une image qui leur tient à cœur, son fond d’écran d’ordinateur affichait une citation de Nietzsche : il y a toujours un peu de raison dans la folie. Preuve qu’il accomplit sa tâche avec philosophie.
Le site du Conseil constitutionnel
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