Ce 13 avril, à l’invitation d’Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger, j’ai participé au lancement des consultations sur l’enseignement français à l’étranger, au Quai d’Orsay. Une fois le ministre parti au conseil des ministres à l’Élysée, devant l’attitude du directeur général de la mondialisation adjoint, suite au partage de mon analyse, j’ai préféré quitter l’événement. J‘ai adressé une lettre au ministre l’expliquant.
Monsieur le Ministre,
Vous avez bien voulu me convier au lancement des Consultations sur l’enseignement français à l’étranger.
Je me suis rendu ce jour au Quai d’Orsay, non seulement en tant que sénateur des Français établis hors de France mais aussi au titre de président de l’Association nationale des Écoles françaises à l’étranger (ANEFE).
J’ai quitté la réunion de consultations suite aux déclarations de l’adjoint du directeur général de la mondialisation (DGM).
Comme vous le savez, je suis très engagé dans le développement du réseau de l’enseignement français à l’étranger.
Je ne perds jamais une occasion de rappeler mon soutien, sans faille, à l’objectif fixé par le Président de la République de doubler le nombre d’élèves du réseau d’ici 2030.
Je n’ai pas davantage manqué de faire la promotion de la consultation lancée en ligne par Madame la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères dans ma lettre d’information, diffusée à plus de 10.000 Français à travers le monde.
Alors que ce matin, nous étions invités à partager nos réflexions sur l’avenir du réseau, j’ai pu exposer mes analyses.
En tant qu’entrepreneur, je suis parvenu à la conclusion qu’il était paradoxal de demander à l’opérateur étatique de croître et, en même temps, de lui fixer pour mission de développer sa propre concurrence. J’appelle régulièrement à changer de paradigme, à sortir d’une boite dans laquelle l’AEFE est enfermée depuis 1990.
L’ambition du développement de l’enseignement français à l’étranger passe par l’ensemble de ses acteurs, qu’il s’agisse des écoles du réseau gérées par l’AEFE, des écoles partenaires mais aussi de celles qui ne sont pas homologuées, aussi nombreuses qu’indispensables pour développer notre réseau. Ces dernières présentent déjà leurs élèves au baccalauréat en candidats libres.
J’ai évoqué également l’importance du CNED dans notre dispositif, qui n’est pas même mentionné dans l’enquête.
Ensuite, j’ai fait observer que si le développement exponentiel des écoles anglo-saxonnes qui nous a marginalisé, est désormais pris en compte dans la réflexion de l’AEFE grâce au nouvel élan impulsé par le Président de la République, aucune réflexion n’est engagée pour tenir compte de la croissance des écoles coranniques en Afrique.
Faut-il rappeler que les premières écoles françaises à l’étranger ont été fondées par des missionnaires chrétiens ? Elles sont à la source du développement de la francophonie sur ce continent.
Quelle ne fût pas ma surprise quand, reprenant la parole après l’exposé de mes analyses, le DGM adjoint a trouvé pertinent de fermer la porte que vous aviez pourtant ouverte. Ce responsable de votre administration m’a directement et publiquement contredit.
Alors que je l’invitais à préciser s’il s’exprimait en votre nom, en soulignant le soutien que je porte à votre action, le DGM adjoint m’a répondu qu’il s’agissait de la position non pas du ministre mais bien du « ministère ». Vous nous aviez pourtant invité le matin même à « inventer un modèle pour attirer à nous les élèves »
J’ai compris, d’après ses propos introductifs, qu’il revenait de Chine, pays où les fonctionnaires décident du cadre de l’action des parlementaires.
Je vous serais infiniment reconnaissant de bien vouloir rappeler les prérogatives du Parlement français et son devoir de réserve à ce représentant du ministère, qui confond l’intérêt général et la préservation d’un pré carré de l’administration qu’il sert.
Il me semble que lorsque vous conviez les parlementaires à débattre et à échanger, ce n’est pas pour que votre administration refuse de considérer les prises de parole de la représentation nationale.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.
Olivier Cadic
Lettre en format PDF
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