Ce fut un plaisir, ce 18 avril, de faire la connaissance de Rahma Sophia Rachdi, journaliste politique depuis près de vingt ans, dont dix ans en qualité de correspondante de la Présidence de la République.
Elle est aussi la fondatrice de Union Minority Plus, une ONG qui vise à promouvoir la visibilité des personnes handicapées dans les domaines politique, artistique et numérique.
Il demeure urgent de mettre en oeuvre une politique d’inclusion sociale en faveur de 12 millions de personnes en France pour qui la ville est un parcours d’obstacles, soit 15% de la population (1 personne sur 7). Ce chiffre, incroyable, dépasse largement les 2,7 millions de personnes dont l’invalidité ou le handicap sont reconnus administrativement (dont 850.000 qui ont une limitation fonctionnelle par un handicap moteur).
Rahma rapporte que “les Américains nous envient notre loi Handicap” (loi du 11 février 2005 “pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées”). En effet, “cette loi est assez complète, tandis que nous leur envions leur promptitude à appliquer leurs lois”, explique-t-elle. C’est pourquoi elle croit “en l’échange des bonnes pratiques et en la co-construction pour une réelle inclusion”.
La loi de 2005 prévoyait à dix ans une accessibilité généralisée dans tous les domaines de la vie sociale (éducation, emploi, cadre bâti, transports…). En 2015, la France était encore loin des objectifs prévus.
Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault n’avait eu d’autre proposition que de reporter de plusieurs années l’application de cette loi favorisant l’accessibilité. Au Sénat, je m’étais fait l’écho de l’indignation légitime de diverses associations (compte-rendu).
Le monde aura les yeux fixés sur nous lors de l’été 2024. L’organisation Paris 2024 a eu le mérite d’accoler les JO avec les jeux Paralympiques et aussi d’encourager l’inclusion des personnes handicapées dans les préparatifs des parasports.
Cependant, l’accessibilité n’a pas été améliorée et une seule ligne de métro (la 14) est accessible pour les fauteuils roulants ; et seulement 1000 taxi G7 seront prévus pour transporter les personnes à mobilité réduite vers le 93 afin d’assister aux épreuves.
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