Le 22 octobre 2013, le député des Français de l’étranger, Meyer Habib, s’est opposé en commission à l’Assemblée nationale, au nom du groupe UDI, au projet de budget « Action extérieure de l’Etat » (lire : 22102013 Prise de parole de Meyer Habib Mission Action Extérieur de l’Etat).
Rappelons que Meyer est le candidat UDI victorieux de la législative partielle dans la 8ème circonscription des Français de l’étranger : Chypre, Grèce, Italie, Israël, Malte, Saint-Marin, Saint-Siège et Turquie (lire : “Un premier parlementaire UDI élu par les Français de l’étranger” du 10 juin 2013).
Je partage ses commentaires sur l’Action extérieure de l’Etat qui s’articulent en quatre thèmes : la réduction des aides aux organisations internationales, la réforme des bourses qui va écarter des enfants de notre système scolaire, l’augmentation des effectifs de fonctionnaires pour fluidifier la remise des visas et, enfin, la réforme de la représentation électorale qui oblige les élus à travailler sous la tutelle de fonctionnaires !
Le député considère avec raison que l’AEFE, Agence pour l’enseignement français à l’étranger, Campus France ou l’Institut français jouent un rôle moteur dans le rayonnement culturel français. Sans remettre en cause la volonté de modération budgétaire du gouvernement, Meyer Habib s’interroge sur la latitude laissée à ces organisations pour repenser leur fonctionnement : « Quelles mesures concrètes, quelle liberté, quelle flexibilité allez-vous donner à ces institutions pour qu’elles fassent aussi bien, avec moins de crédits ? ».
Une question majeure qui méritait une réponse de principe. Le ministère des Affaires étrangères, par la voix de Laurent Fabius, ignora superbement ce point se limitant à souligner que la réduction des crédits n’aurait qu’un « impact limité sur les actions conduites ».
Le second point de l’intervention concernait les frais de scolarité. En la matière, on déplore soit la hausse des frais, soit la baisse du niveau des bourses. Meyer Habib n’a pas hésité à mettre en parallèle la bienveillance publique dans l’affaire Leonarda avec le fait que des familles, surtout monoparentales, seront obligées de retirer leurs enfants des lycées français à l’étranger. Il a ainsi mis le doigt sur l’hypocrisie d’un gouvernement qui se fait élire et qui communique sur des principes de générosité sociale, mais qui organise, en définitive, le partage de la pénurie.
A la veille de la 2ème commission des Bourses, les élus de tous pays savent combien la réforme a fait des dégâts. Meyer Habib évoque des parents rencontrés dans sa circonscription à Milan ou Rome, qui avaient concédé des sacrifices pour envoyer leurs enfants à l’école française et qui se sentent lâchés en cours de route.
Laurent Fabius a renvoyé cette question de « politique tarifaire » sur le dos des « responsables d’établissement » précisant qu’ils essaient d’accueillir « les enfants des familles les plus modestes et ne reçoivent en tout cas aucune instruction pour ne pas les accepter. »
Le troisième thème évoqué par Meyer Habib concerne la délivrance des visas pour touristes, puisque le Quai d’Orsay prévoit l’embauche de 75 fonctionnaires a cet effet. L’intention est louable puisqu’elle a pour but de répondre à une demande croissante. Certes, mais notre député a semblé utile de rappeler que nous sommes au 21ème siècle ! Autrement dit, des solutions techniques existent permettant de faire mieux avec autant de monde, appelant de ses vœux « un choc de simplification et d’efficacité ».
Laurent Fabius a reconnu que le système informatique de délivrance de visas s’avérait « obsolète » et qu’il « sera remplacé d’ici à deux ou trois ans ». Dans l’attente, l’Administration pourra mobiliser les retraités ! En effet, « lors de périodes d’intense activité, les chefs de poste doivent pouvoir faire appel à des personnes – comme des anciens fonctionnaires – permettant de gérer l’afflux de demandes », commente notre ministre des Affaires étrangères.
Quatrième et dernier point, la réforme électorale invraisemblable, votée cet été, instituant un collège de 444 conseillers consulaires élus au suffrage universel direct, nouvel échelon d’élus avec les conseillers AFE et les 12 sénateurs représentant les Français de l’étranger (lire : “Feu vert du conseil constitutionnel à la réforme de l’AFE” du 23 juillet 2013). Au micro, Meyer Habib a signifié que la réforme avait consisté à « multiplier les élus sans leurs donner de compétences ni de moyens supplémentaires ». Il s’est aussi inquiété du fait que les conseils consulaires élus seraient présidés par un fonctionnaire ! En conclusion, notre député tonne qu’« il s’agit en fait surtout de tripatouillage électoral ». Ce que nous pensons tous! (lire : “Charcutage électoral pour les nuls” du 15 mars 2013).
Pour l’anecdote, la réponse molle de Laurent Fabius que chacun peut voir en vidéo a été modifiée en réponse sèche et outrée sur le verbatim transcrit par les assistants du Quai d’Orsay : « Monsieur Habib, vous avez parlé de « tripatouillage électoral », sans que je comprenne bien à quoi vous faisiez allusion. Sachez, en tout cas, que ce n’est pas le genre de la maison ! ».
On en rit encore dans les travées de l’Assemblée… La première sortie du parlementaire de l’UDI sur l’action extérieure de l’Etat fut cordialement saluée par ses confrères.
Je continuerai d’être le relais de l’action courageuse et déterminée de Meyer Habib à l’Assemblée nationale, dans l’intérêt général de la nation et dans l’idée que les Français de l’étranger doivent être traités sur un même pied d’égalité.
Voir la vidéo de l’intervention de Meyer Habib du 22 octobre 2013 (visible jusqu’au 20/01/2014)
Lire le compte rendu des débats sur l’Action extérieure de l’Etat – Projet de loi de finances 2014
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