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En circonscription au Royaume-Uni – Bridgwater & Bristol (8 fév. 2024)

Accueilli à mon arrivée à Bristol par Nicolas Devictor, conseiller nucléaire à l’ambassade de France au Royaume-Uni, nous nous sommes rendus à la centrale nucléaire d’Hinkley Point, près de Bridgwater sur la côte du Somerset, où nous a rejoint Nicolas Hatton, conseiller des Français de l’étranger.

Diplomatie économique

Hinkley Point C (HPC) / Bridgwater

L’entente cordiale rayonnante !

Après seize années sans construction de réacteurs nucléaires en France, hormis celui de Flamanville, le gouvernement français a annoncé le lancement de la construction de trois paires de réacteurs EPR2 et la mise à l’étude de huit unités supplémentaires.

Cette relance historique de la filière nucléaire a été possible grâce à la préservation du savoir-faire en construisant des centrales nucléaires à l’étranger, en Finlande, en Chine et au Royaume-Uni.

Marc Lotz, directeur financier EDF, m’a présenté Hinkley Point C (HPC) qui succède aux deux centrales À et B en cours de démantèlement. La construction de HPC a démarré en décembre 2018, et pourrait entrer en service au plus tôt en 2029. La pose des 50 tonnes du dôme de l’enceinte qui accueillera le cœur du réacteur a été effectuée en décembre 2023, soit deux ans après la date prévue dans le projet. Cela est principalement lié aux 15 mois de retard à cause du Covid.

L’application des règles strictes d’immigration consécutives au Brexit a également eu des effets handicapants en matière de ressources humaines, comme observé pour les soudeurs bulgares. 22,000 personnes travaillent sur le projet, dont 11,000 sur le site. Si 85% du personnel est britannique, 500 à 1000 compatriotes sont impliqués sur le projet HPC.

À l’issue de la présentation, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec quelques-uns des expatriés français passionnés par leur métier. Nous avons visité ensuite le chantier de construction, véritable fourmilière où se croisent ouvriers et camions dans un univers de grues, béton et acier. HPC accueille trois fois le volume de béton de Flamanville.

Marc Lotz a insisté sur l’importance de standardiser. “Quand on a tous les plans pour commencer, on peut faire les tuyaux en même temps que la dalle.” Optimiser pour réduire les coûts est un discours qui parle à un entrepreneur.

La France fait partie des très rares acteurs mondiaux du nucléaire. Le professionnalisme et les multiples talents des professionnels français qui en ont fait leur métier permettent à notre pays d’envisager avec confiance la construction en série de nouveaux réacteurs. En complément de la production d’énergies renouvelables, le nucléaire constitue un autre jalon essentiel de la sortie, par la France, des énergies fossiles.

Si le délai de 2029 est tenu, il aura fallu moins de 10 ans pour bâtir HPC, déduction faite du retard Covid. Ce sera un nouveau record pour EDF.

La durée d’exploitation de HPC est prévue pour 60 à 80 ans. Voilà qui nourrira l’Entente Cordiale, dont nous célébrons les 120 ans, pour de nombreuses décennies.

Merci à Nicolas Devictor et Marc Lotz pour leurs nombreux enseignements et félicitations à toutes les personnes rencontrées qui font rayonner l’image de la France dans tous les sens du terme. +d’images

Communauté française

Français de Bristol

À l’initiative de Nicolas Hatton, conseiller des Français de l’étranger, et Nada Harward, consule honoraire à Bristol accompagnée de son assistante, j’ai retrouvé quelques représentants de notre communauté établie localement.

Annie Burnside, co-fondatrice de l’EFB, ancienne consule honoraire pour Bristol et ancienne élue à l’AFE, qui m’avait accompagné sur ma première candidature en 2006, m’a fait l’immense plaisir de venir.

Son engagement au bénéfice de notre communauté pendant des décennies constitue une source d’inspiration pour tous ceux qui sont attachés au service désintéressé des électeurs.

Ce fût également l’opportunité de revoir Véronique Martin, venue de Bath. Auteure d’In Limbo, recueil de témoignages d’européens durant le Brexit, Véronique avait ému les membres de la commission sénatoriale chargée d’étudier les conséquences de la sortie de l’UE par le Royaume-Uni, le 30 mai 2018 (compte-rendu).

Merci également à Fabien Ledem, architecte à ARUP et Frédéric Garzoni, entrepreneur dans la Science Tech, Franco-British Young Leader 2022, venus partager leur perception des effets de notre diplomatie économique.

Toute ma gratitude à Nicolas et Nada pour ce moment d’échange privilégié. +d’images

Enseignement

École française de Bristol (EFB)

Retour à l’école française de Bristol en compagnie de Nicolas Hatton, conseiller des FDE et administrateur de l’école.

Très heureux de retrouver Estelle accompagnée de membres du Board pour découvrir les nouveaux locaux, et mesurer les progrès accomplis par l’école, depuis ma précédente visite (Lire L’école française de Bristol fête ses 30 ans, juin 2010).

Homologuée pour ses deux classes de maternelle (20 enfants), l’EFB a développé un modèle d’enseignement unique pour le primaire, adapté à la demande locale, et qui a fait ses preuves depuis près de 45 ans.

Sous contrat avec 67 écoles locales, des élèves français viennent à l’EFB, un jour par semaine. Ils sont au total 140 de la grande section au CM2, soit une trentaine par jour à baigner dans un enseignement français.

L’objectif de l’EFB est de rendre les enfants bilingues et de les préparer au GCSE.

Considérée comme “atypique” par les administrations éducatives, cette école est l’œuvre de visionnaires, qui ont trouvé une voie économique et pragmatique pour faire de l’enseignement bilingue.

C’est un modèle qui pourrait être reproduit dans de nombreuses villes. Aussi, je leur ai confié que l’Anefe pourrait valoriser cet exemple auprès des associations FLAM pour leur permettre de croître. L’EFB est ouverte 6 jours sur 7. +d’images

Culture

Alliance française

Rencontre avec Audrey Johnson, directrice de l’Alliance française de Bristol, en compagnie de Nicolas Hatton, CFDE, et Nada Harward, consule honoraire à Bristol.

Profitant de la présentation du film des 140 ans de l’Alliance française à une quarantaine de francophones à la librairie locale, nous avons échangé dans l’arrière-boutique sur les défis relevés par cette antenne.

L’AF Bristol accueille 43 groupes d’environ 10 apprenants sur Bristol et 8 sur Bath.

Audrey témoigne d’un effondrement de l’apprentissage du français dans l’enseignement secondaire britannique et de l’importance d’avoir une stratégie pour offrir une solution extérieure valorisant son enseignement.

CE Narcotrafic – Corruption dans l’Administration – Vidéo Q/R (10’30)

Ce 12 février, notre commission d’enquête sur « l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier », présidée par Jérôme Durain, a auditionné trois responsables de l’inspection de l’Administration, de la Justice et des Finances.

Dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic en France, quels sont les dispositifs mis en place dans nos administrations pour lutter contre la corruption dite de basse intensité, fondée sur les atteintes à la probité, la prise d’intérêt personnel ou bien encore l’organisation de trafics.

Suite à mon intervention, je tiens à remercier pour leur réponse :
. Michel Rouzeau, chef du service de l’inspection générale de l’administration, qui a évoqué la question de la délivrance des visas, abordant au passage l’expérimentation de la délivrance à distance des passeports aux Français de l’étranger, sujet sur lequel j’ai répliqué.
. Christophe Straudo, chef de l’inspection générale de la justice, qui s’est prononcé sur la situation de la corruption en France, en indiquant que « l’expertise française en matière de déontologie, de détection des manquements est citée comme exemple », sur un plan international.
. Julien Senèze, chef du pôle audit de l’inspection générale des finances, qui m’a répondu sur le thème de la vertu qu’il appelle pour sa part « la culture anti-corruption ».

VERBATIM de mon intervention

J’ai été très intéressé par votre approche de la prévention par la formation, la déontologie. Je représente les Français établis hors de France et j’ai un regard un peu inversé. A propos de prévention et de formation, on voit aujourd’hui qu’en Amérique latine, les cartels commencent à financer les études des jeunes qui seront plus tard des magistrats ou des officiers de police, c’est vous dire les problématiques nouvelles qui vont nous arriver. Un expert a décrit ici devant la commission comment certains officiers de police en Amérique latine n’ont pas le choix : ils acceptent la corruption ou c’est la mort. Cela explique un certain nombre de problématiques. Nous avons encore un état fort chez nous et il faut donc éviter d’en arriver là, mais on voit jusqu’où cela peut aller.

Vous avez parlé de corruption sous pression. C’est ce qu’on observe à l’extérieur pour les visas dans les consulats et on a même eu des cas tragiques, encore l’année dernière, de personnes qui avaient effectivement accepté et qui sont parties dans un cycle sans pouvoir revenir en arrière. J’ai donc été très sensible à ce que vous avez dit sur le fait qu’on doit proposer des choses à quelqu’un qui a fauté, l’aider à revenir en arrière, c’est mieux que de le laisser dériver.

J’aurais bien aimé comprendre quelles sont les données, en tendance, en matière de corruption et comment on se situe par rapport aux autres pays européens. Est-ce qu’il y a quelque chose de particulier en France ou pas ? Est-ce que nous sommes dans une norme dans notre environnement ?

Un attaché de sécurité intérieure m’a dit une chose intéressante dans un échange. Il m’a dit : il faudrait peut-être encourager la vertu, plutôt que le contrôle. Alors, si on devait encourager la vertu, comment pourrions-nous imaginer cela ?

Médias – « Le ministre français des Affaires étrangères opposé à tout changement unilatéral du statu quo dans le détroit de Taiwan » (Taiwan Info – 15 février 2024)

Le média Taiwan Info se fait l’écho de la séance de QAG au Sénat du 7 février dernier pendant laquelle ma collègue Brigitte Devésa a interpellé Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères au sujet de la nouvelle tentative chinoise de nationaliser le détroit de Taiwan (QAG – Sécurité aérienne dans le détroit de Taiwan – Q/R Vidéo 4’40).

Extraits de l’article

Le ministère des Affaires étrangères a salué le 8 février à Taipei l’intervention la veille du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, contre tout changement unilatéral du statu quo dans le détroit de Taiwan. (…)

Le ministre répondait en séance publique à une question d’actualité posée par la sénatrice Brigitte Devésa, à laquelle s’était associé le sénateur Olivier Cadic et qui portait sur la révocation par Pékin de l’accord aérien conclu en 2015 entre les deux rives du détroit de Taiwan et son annonce unilatérale d’une modification de ses itinéraires de vol dans le couloir aérien M503.

Stéphane Séjourné est le premier ministre des Affaires étrangères d’un pays européen à s’exprimer sur la controverse autour du couloir aérien M503, a relevé à Taipei le ministère des Affaires étrangères en exprimant sa sincère gratitude.

Lire l’article Le ministre français des Affaires étrangères opposé à tout changement unilatéral du statu quo dans le détroit de Taiwan

Médias – “L’ANEFE 2.0 veut « guider » l’enseignement français à l’étranger” (LePetitJournal – 14 fév. 2024)

Merci à Damien Bouhours d’avoir consacré un article à l’ANEFE (Association nationale des écoles françaises à l’étranger) que je préside depuis décembre 2021. Il a articulé son article en quatre points :
. La garantie d’une expertise sur l’enseignement français
. Un « guide Michelin pour les écoles françaises à l’étranger »
. L’ANEFE a son rôle à jouer dans les objectifs 2030 (doublement des élèves)
. Comment être présent dans le guide de l’ANEFE ?

Extrait

L’ANEFE 2.0 veut « guider » l’enseignement français à l’étranger

Alors que l’ANEFE fêtera ses 50 ans en 2025, son président Olivier Cadic veut la faire entrer dans une nouvelle ère. « En 2025, tout le monde verra que l’ANEFE se réinvente. », assure le sénateur des Français établis hors de France.

L’ANEFE a depuis sa création joué un rôle primordial pour le développement de l’enseignement français à l’étranger en permettant la garantie par l’Etat des prêts accordés aux établissements. L’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) s’étant vue attribuer ce rôle en 2021, l’Association Nationale des Écoles Françaises de l’Étranger, tout en poursuivant la gestion des engagements pris avec les établissements avant cette date, se veut être force de proposition et de conseil pour l’enseignement français à l’étranger, dans toute sa pluralité. Lire la suite de l’article

Aix-en-Provence – Taïwan – Bureau de représentation

À la faveur du séminaire du groupe Union centriste à Aix-en-Provence, l’occasion était trop belle de saluer les diplomates taïwanais et de visiter le bureau local de Taiwan, qui aurait tout d’un consulat général dans un cadre de relations diplomatiques normalisées.

Accompagné de mes collègues sénatrices, Brigitte Devésa, Nadia Sollogoub et Évelyne Perrot, nous avons été accueillis par l’ambassadeur Shen Cheng-Hong, ministre conseiller du Bureau de représentation de Taiwan en France, entouré de son équipe.

Prolongement de l’ambassade parisienne, ce bureau constitue un point de contacts pour les milliers de taïwanais établis dans le sud-est français. Nous avons salué les activités culturelles de Taiwan’Aix organisées à la faveur de la fête du nouvel An chinois à Aix.

Cette visite était également une opportunité d’apporter un message de soutien à la démocratie taïwanaise confrontée à des ingérences et menaces répétées du gouvernement communiste chinois.

Brigitte Devesa a annoncé qu’elle poserait une question au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères au sujet de la modification unilatérale par Pékin de trois couloirs aériens (voir QAG – Sécurité aérienne dans le détroit de Taiwan).

Nous nous inquiétons, en effet, des conséquences néfastes en termes de sécurité aérienne des passagers internationaux, dont nos ressortissants, en provenance et à destination de Shanghai.

Merci à Shen Cheng-Hong et à son équipe pour la chaleur de leur accueil. +d’images

Franck Riester succède à Olivier Becht

En déplacement au Royaume-Uni, je regrette de ne pas avoir pu participer au passage de témoin entre Olivier Becht et Franck Riester, ce 9 février.

J’adresse mes plus vives félicitations à Franck Riester pour sa nomination. J’ai apprécié le remarquable travail de proximité avec les parlementaires comme ministre des relations avec le parlement.

Il retrouve le portefeuille ministériel du commerce extérieur qui était le sien de juillet 2020 à juillet 2022. Ses preuves ont été faites de ce côté.

En supplément de l’attractivité et des Français de l’étranger, le premier ministre a également confié la responsabilité de la francophonie à Franck.

Je me réjouis de l’opportunité de travailler à nouveau en soutien de son action au bénéfice, entre autres, de nos compatriotes établis hors de France.

J’adresse également ma sympathie et ma gratitude à Olivier Becht pour la qualité de son engagement comme ministre en charge du commerce extérieur, de l’attractivité économique et des Français de l’étranger.

Olivier a exprimé dans la presse sa fierté d’avoir pu œuvrer pendant 18 mois au service de la compétitivité nationale. Ses résultats le justifient.

Ses 61 déplacements internationaux démontrent son investissement , sans retenue, pour valoriser les entreprises françaises, comme je l’ai observé chez Sanofi à Hô-Chi-Minh-Ville, en mars dernier.

Dans son rôle de ministre des Français de l’étranger, Olivier s’est révélé déterminer à accélérer la mise en œuvre des principaux chantiers dans le domaine consulaire, notamment en termes de dématérialisation et de sécurité.

Je lui suis reconnaissant d’avoir initié le « Pass Éducation langue française », destinée au public d’enfants français à l’étranger, dont 80% ne fréquente pas le réseau AEFE, pour lui permettre simplement de parler français. Une solution que j’appelais de mes vœux depuis dix ans.

Je souhaite à Olivier Becht le meilleur pour l’avenir.

Sénat – Inde – Fête nationale

Ce 1er février, j’ai eu le plaisir d’avoir été convié aux festivités du Jour de la République de l’Inde (75th Republic Day) à l’invitation de SEM Jawed Ashraf, ambassadeur de l’Inde en France et à Monaco.

Une soirée qui a permis de rappeler la force et la qualité de notre partenariat stratégique. Je me réjouis en effet que la relation bilatérale franco-indienne connaisse un essor sans précédent.

Hommage à Robert Badinter

En inscrivant l’abolition de la peine de mort dans notre droit, Robert Badinter était déjà entré dans l’Histoire, la nation s’incline aujourd’hui devant sa mémoire.

Ancien Garde des Sceaux, ancien président du Conseil constitutionnel, ancien sénateur des Hauts-de-Seine, sa vie fut un âpre combat au nom de la dignité humaine et des libertés publiques. La préservation de son héritage est terriblement d’actualité.

Lui-même héritier des Lumières, son humanisme et son universalisme l’ont porté à avoir foi en l’Homme et en l’Europe aussi.

Cet enfant qui a échappé à la déportation est devenu un avocat accompli et un incontournable homme d’État qui a la vertu de l’exemple. Robert Badinter est ainsi devenu la source d’inspiration et de conseils pour ceux qui voulaient œuvrer au service de l’intérêt général, s’inscrivant ainsi pas à pas dans la lignée de nos Grands hommes…

J’adresse mes pensées émues à sa famille et ses proches.

Sénat – Rwanda – Ambassadeur

À l’invitation de Guillaume Chevrollier, président du groupe d’amitié France-Afrique centrale, notre groupe d’amitié a reçu ce 7 février Son Excellence monsieur François Nkulikiyimfura, ambassadeur de la République du Rwanda en France, en présence de Jean-Baptiste Lemoyne, président délégué pour le Rwanda.

Ce pays connecté à 75% à la fibre optique surprend par son dynamisme justifié par sa position de hub dans l’Afrique des grands lacs.

La place des femmes dans la vie politique est affirmée. Les deux tiers des élus au parlement rwandais sont des femmes. Les plus grandes institutions financières sont dirigées par des femmes.

Nous avons évoqué la commémoration des 30 ans du génocide le 7 avril prochain.

J’ai suggéré à l’ambassadeur de plaider auprès du président du Sénat rwandais pour la création d’un groupe d’amitié Rwanda-France. Je partage ce souhait avec notre collègue sénateur rwandais André Twahirwa.

J’ai évoqué l’importance prise par le Rwanda pour contribuer à élever le niveau sanitaire dans toute l’Afrique, depuis que Kigali accueille l’Agence africaine du médicament.

Le Rwanda est soucieux de développer le tourisme médical. L’ambassadeur s’est montré intéressé pour attirer des entreprises pharmaceutiques françaises au Rwanda. +d’images

Sénat – Royaume-Uni – 120 ans de l’Entente Cordiale

Menna Rawlings, ambassadrice du Royaume-Uni en France, a organisé le 23 janvier une réception à l’ambassade pour célébrer le lancement de l’année anniversaire des 120 ans de l’Entente Cordiale, à laquelle j’ai participé en compagnie de nombreux membres du groupe d’amitié, à l’image de Catherine Morin-Desailly et Christian Cambon.

En miroir, Hélène Duchêne, ambassadrice de France au Royaume-Uni, lançait les célébrations depuis la Résidence de France à Londres.

Souhaitant que « notre relation franco-britannique évolue et s’adapte », l’ambassadrice Rawlings a rappelé que «lorsque nous travaillons ensemble, nous réalisons de grandes choses, comme le tunnel sous la Manche, et nous pouvons dire avec fierté que notre partenariat en matière de sécurité et de défense est plus étroit que jamais, y compris en ce qui concerne notre soutien militaire à l’Ukraine ». +d’images

QAG – Sécurité aérienne dans le détroit de Taiwan – Q/R Vidéo 4’40

Ce 7 février, je remercie ma collègue Brigitte Devésa de m’avoir associé à sa question au gouvernement au sujet du couloir aérien entre la Chine et Taiwan, pour dénoncer la nouvelle tentative chinoise de nationaliser le détroit de Taiwan.

En effet, Pékin a décidé unilatéralement d’un nouveau tracé de ses itinéraires de vol qui viennent désormais frôler la frontière aérienne officieuse entre Taiwan et la Chine.

Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a choisi de répondre à ma collègue sans détours, ni langue de bois.

Question de Brigitte Devésa :

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Ma question est adressée au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, M. Séjourné.

Tout le monde se souvient du vol MH17 abattu en Ukraine en 2014 par un missile sol-air, tiré par les forces pro-russes du Donbass. Aucun survivant parmi les 283 passagers.

Depuis le 1er février 2024, Pékin met en danger la sécurité aérienne dans le détroit de Taiwan. Un vol Air France passe par ce couloir aérien.

L’administration de l’aviation civile chinoise a décidé, unilatéralement, d’une modification de ses itinéraires de vol dans le couloir aérien M503 qui viennent désormais frôler la frontière aérienne officieuse entre Taiwan et la Chine.

L’objectif de Pékin est clair : harceler les défenses aériennes de Taiwan et de se servir du passage d’avions civils pour camoufler des manœuvres militaires.

Taiwan condamne cette décision et pointe les conséquences néfastes en termes de sécurité des passagers internationaux dont nos ressortissants, en provenance et à destination de Shanghai.

La révocation de l’accord aérien conclu en 2015 entre les deux rives du détroit de Taiwan constitue un coup de force et porte atteinte au statu quo.

Malgré une résolution du Sénat votée en mai 2021 et les différents appels de nombreux pays comme la France, la Chine empêche la démocratie Taiwanaise de siéger à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

La question que je vous pose, M. le ministre, j’y associe mon collègue Olivier Cadic,

Que va faire la France pour amener la Chine à revenir à l’accord aérien conclu avec Taiwan en 2015 et sécuriser ainsi nos ressortissants ?

Je vous remercie

Réponse de Stéphane Séjourné :

Merci monsieur le Président, madame la Sénatrice.

Permettez-moi d’abord un commentaire sur l’actualité que vous venez de décrire.

Nous sommes évidemment très préoccupés par les tensions croissantes dans le détroit de Taïwan et, pour être très clair sur notre position et la remettre ici de manière transparente avec vous : toute modification unilatérale du statut, nous y sommes opposés ; ainsi que tout usage de la force et de la coercition, nous y sommes opposés également. Pour être très clair, la position de la France est très constante de ce point de vue. C’est un message que la France porte d’ailleurs à haut niveau auprès des autorités chinoises en les encourageant à privilégier le dialogue et éviter toute escalade. La France est attachée à la paix, à la sécurité de la région, cette position se traduit par le passage régulier de notre Marine nationale dans les eaux internationales du détroit. Nous marquons ainsi, en faisant passer la Marine nationale, notre attachement à la liberté de navigation et de survol, conformément au droit international que nous revendiquons dans cette zone.

S’agissant de l’organisation de l’aviation civile, puisque c’était votre question, nous regardons de près avec nos partenaires le développement lié à Taïwan et nous veillons dans ce cadre à ce que son absence ne compromette pas la sécurité aérienne évidemment mais, plus largement, madame la Sénatrice vous le savez, nous avons une position constante de ce point de vue : nous soutenons également, dans le respect de la politique d’une seule Chine, la participation de Taïwan aux travaux d’organisations internationales, mais il faut que les statuts le permettent et que ce soit d’intérêt collectif. Et donc, cas par cas, les organisations donneront un avis que la France suivra, à partir du moment où nous sommes dans le cadre du droit international. Merci

Réplique de Brigitte Devésa, après la réponse du ministre :

M. le Ministre, personne n’est dupe. La Chine, irritée par le résultat de la présidentielle à Taiwan, le gouvernement du Parti communiste chinois cherche désormais à instrumentaliser l’aviation civile pour des considérations politiques et militaires.

La France doit appeler à l’ouverture de négociations pour sauvegarder le statu quo dans le détroit de Taiwan, fondé sur la paix, la sécurité dans le respect mutuel et celui des règles de droit.

En circonscription au Royaume-Uni – Londres (26 & 29 janv. 2024)

2024 marque ma dixième année en qualité de sénateur représentant les Français établis hors de France.

« Le monde tel que je le vois » est le titre d’une série de conférences que j’ai prévu de donner en 2024, à la faveur de mes rencontres avec les Français de l’étranger, ayant pour thème les effets de la géopolitique sur nos vies.

Mes différentes responsabilités au Sénat au sein de la commission des Affaires étrangères de la Défense et des Forces armées, mes 518 déplacements au travers de 111 pays, ma vie au Royaume-Uni entre le Kent et Londres, et mon positionnement Indépendant, en dehors de tout parti, m’offrent une grille de lecture particulière sur le monde.

Communauté française

Un tour du monde en 80 minutes

Ce 29 janvier, j’ai choisi Londres et l’Église protestante française de Soho, un lieu emblématique pour donner ma première conférence « Le monde tel que je le vois », en présence d’Amelie Mallet, conseillère des Français de l’étranger pour le Royaume-Uni.

Près d’une centaine de compatriotes du Royaume-Uni ont répondu à cette invitation, dont certains venus spécialement depuis Milton Keynes.

Je remercie Thibault Lavergne, vice-président du consistoire, Andrea Morosanu, Anne Vigouroux et tous ceux qui ont œuvré à l’organisation de cet événement. J’adresse également toute ma gratitude aux participants pour leur participation et la chaleur de leurs messages adressés à l’issue de la conférence. +d’images

Enseignement

L’École Bilingue fête ses 20 ans

Retour à l’École Bilingue de Londres, cofondée par Véronique Ferreira et Franck Laurans, pour le plus grand bonheur des enfants qui l’ont fréquentée. Depuis deux décennies, 120 élèves sont accueillis chaque année dans les classes de maternelle et de primaire.

Une équipe enthousiaste et passionnée, des parents et des anciens élèves rayonnants ont célébré la fête marquant les 20 ans de cette école laïque installée dans une ancienne église.

En instituant un enseignement bilingue en 2004, Véronique et Franck apparaissaient alors comme de véritables précurseurs. Chacun s’accorde à reconnaître aujourd’hui les bienfaits de leur approche qui se généralise.

Forts de leur expérience, Véronique et Franck ont créé depuis à Lisbonne, « l’École trilingue » qui scolarise une cinquantaine d’élèves.

Comme il y a 10 ans, j’ai eu le privilège de rappeler l’importance de l’engagement de Véronique et Laurent pour la réussite du plan École afin de favoriser la réussite de l’écosystème éducatif français à Londres.

Je leur souhaite un très joyeux anniversaire et leur adresse mes plus sincères félicitations ! +d’images

ESCP Business School

Rencontre à l’ESCP Business School Londres avec Kamran Razmdoost, doyen, et Florence Mele, directrice, suivie d’une visite d’une des plus prestigieuses Business school.

ESCP pointe à la 4ème place dans le classement annuel 2023 des Business School européennes du Financial Times.

Créée en 1819 par Jean-Baptiste Say, l’École supérieure de Commerce de Paris est considérée comme la doyenne des écoles de commerce et de gestion. Outre Londres et Paris, elle est également implantée à Berlin, Madrid, Turin et Varsovie. Elle accueille 1200 étudiants à Londres.

À l’issue de la visite, j’ai eu un échange avec une dizaine d’élèves sur le rôle du sénateur représentant les Français établis hors de France. Plusieurs d’entre eux ont fréquenté des écoles françaises à l’étranger. Ils ont partagé leur expérience et parfois leurs interrogations toujours pertinentes sur leur fonctionnement. Je ne saurais dire qui d’eux ou moi a le plus appris à la faveur de cet échange.

Merci à Elias Abaibou, étudiant en Master in Management d’avoir eu l’initiative de m’inviter à l’ESCP. +d’images

Diplomatie économique

Mission économique

Entretien à l’ambassade de France au Royaume-Uni avec Pierre Chabrol, conseiller économique, et Justine Duval, attachée économique, pour faire le point sur le climat des affaires pour nos entreprises, deux ans après la mise en oeuvre du Brexit.

Le 31 janvier 2024 marquera le début des obligations en matière de certificats et d’étiquetage pour les produits agroalimentaires entrant au Royaume-Uni. Ce formalisme spécifique au Royaume-Uni risque de dissuader certains petits exportateurs.

En sortant de l’UE, le Royaume-Uni est sorti du CETA. Ironie de l’histoire, c’est en cherchant à conserver les règles imposées par l’UE, refusant le boeuf aux hormones canadien, que le Royaume-Uni a vu les négociations suspendues par le Canada.

Depuis 2016, les investissements stagnent au Royaume-Uni. Le pays affiche un des plus faibles taux de robotisation parmi les pays industrialisés et a un important besoin de main d’oeuvre.

Les Brexiters faisaient valoir pendant la campagne du référendum que la sortie de l’Union européenne permettrait aux Britanniques de reprendre le contrôle de leurs frontières, afin de faire chuter l’immigration, dont le solde migratoire était de 200 000 immigrés en 2016. En 2023, ce solde a pratiquement quadruplé (735 000) après avoir constamment progressé depuis, quels que soient les Premiers ministres qui se sont succédés depuis David Cameron. +d’images

INFOLETTRE n°230 – 5 février 2024

Lire : l’INFOLETTRE n°230 – 5 fév. 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

ÉDITO

EN CIRCONSCRIPTION
> ROYAUME-UNI – Londres (4 janv. 2023)
> MALAISIE (1/2) – Kuala Lumpur (8–11 janv. 2024)
> MALAISIE (2/2) – Penang (11–12 janv. 2024)
> SINGAPOUR (13 –16 janv. 2024)
> SRI LANKA (1/2) – Colombo (17–19 janv. 2024)
> SRI LANKA (2/2) – Kandy (18 janv. 2024)

NARCOTRAFIC – Commission d’enquête
. Martinique et Guadeloupe : l’avis des forces de l’ordre
. Martinique et Guadeloupe : l’avis de la Justice
. Guyane : l’avis de la justice pour contenir le flot de “mules” au départ de Cayenne
. Guyane : l’avis des maires sur le scanner et contrôle de la frontière terrestre
. Comment améliorer la coopération policière européenne ?
. Eurojust – Améliorer la coopération pénale
. Les réponses du Quai d’Orsay face au narcotrafic

QUESTIONS ÉCRITES
. Imposition en France des “intérêts virtuels” non perçus au Liban

MÉDIAS
. « Dans le Somaliland, Berbera se place en concurrent de Djibouti » (RFI – 05/01/ 2024)
. « Le retour de la réserve parlementaire : le casse-tête des politiques » (Lesfrancais.press – 11/01/2024)
. « Lai Ching-te élu président de Taïwan » (Le Monde – 13/01/2024)
. « Les bonnes résolutions de 7 de nos parlementaires des Français de l’étranger » (LePetitJournal – 16/01/2024)

Découvrir l’InfoLettre n°230

Pékin met en danger la sécurité aérienne dans le détroit de Taiwan

Le gouvernement du Parti communiste chinois cherche désormais à instrumentaliser l’aviation civile pour des considérations politiques et militaires.

L’administration de l’aviation civile chinoise a décidé, unilatéralement, d’un « ajustement » de ses itinéraires de vol dans le couloir aérien M503, situé à proximité d’une ligne médiane traversant le Détroit de Taïwan.

Le nouveau tracé, à partir du 1er février 2024, vient frôler la frontière aérienne officieuse entre Taiwan et la Chine.

L’objectif de Pékin est clairement de réduire ainsi le temps d’alerte et de réaction des défenses aériennes de Taiwan pour qu’elles soient constamment mises en alerte.

La Chine a également annoncé ouvrir deux nouvelles lignes civiles dans un sens en direction de Taiwan, pour augmenter encore la pression.

Révoquer sans discussion l’accord aérien conclu en 2015 entre les deux rives du détroit de Taiwan constitue un coup de force fermement condamné par le gouvernement taïwanais qui pointe les conséquences en termes de sécurité aérienne des passagers internationaux.

Cela concerne aussi nos ressortissants, puisque les vols de compagnies étrangères comme Air France, en provenance et à destination de Shanghai, empruntent cet itinéraire.

En 2023, on a compté près de 1800 incursions d’avions de combat chinois dans la zone de défense aérienne de Taiwan.

Étant exclues de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), malgré les différents recours de nombreux pays comme la France, les autorités de Taiwan en appellent au soutien international et exigent des négociations immédiates.

Cette manoeuvre qui s’ajoute à l’envoi presque quotidien de ballons de surveillance dans l’espace aérien de Taïwan,  dénote une nouvelle fois l’intention de la Chine de nationaliser le Détroit de Taïwan, voie navigable internationale comme le réaffirme clairement notre loi de Programmation militaire 2024-2030 (Lire : Amendement adopté – Liberté de circulation maritime en mer de Chine et Détroit de Taïwan du 29 juin 2023).

La France doit appeler à l’ouverture de négociations le plus vite possible pour sauvegarder le statu quo dans le Détroit de Taïwan, fondé sur la paix, la sécurité dans le respect mutuel et celui des règles de droit.

CE Narcotrafic – Les réponses du Quai d’Orsay face au narcotrafic – Vidéo Q/R (8’15)

Précurseurs chimiques chinois – Influence chinoise sur le narcotrafic au Pérou – Blanchiment et mines d’or illégales au Venezuela – Chiffres de la criminalité en Amérique latine.

Ce 22 janvier, notre commission d’enquête sénatoriale sur le narcotrafic a auditionné les responsables du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères afin de d’apprécier l’impact du narcotrafic sur la politique étrangère de la France.

Je remercie pour les réponses circonstanciées à mes questions :
. Amélie Delaroche, Sous-directrice de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée au MEAE
. Frédéric de Touchet, Chef de mission du Mexique, d’Amérique centrale et des Caraïbes au MEAE
. Jean-Christophe Tallard-Fleury, Sous-directeur d’Amérique du sud au MEAE

« Je partage totalement votre analyse sur les précurseurs chimiques et le Pérou », m’a répondu ce dernier.

VERBATIM de mon intervention

Premier point, le Venezuela. Puisque cela a été mentionné, l’argent du trafic est en dollars, mais pour le blanchir l’or est souvent utilisé par les narcos. Les mines illégales d’or et de diamants pullulent au Venezuela, contrôlées par des organisations internationales criminelles. Que pouvez-vous nous dire sur la situation au Venezuela dans ce domaine et sur le blanchiment du trafic ? Comment est-ce que la France lutte contre ce trafic d’or ?

Ensuite, vous n’avez pas parlé d’un pays en Amérique latine qui est le Pérou et c’est pourtant le deuxième producteur de cocaïne après la Colombie. 70 % des précurseurs chimiques qui servent à la fabrication de la cocaïne sont fabriqués en Chine à bas coûts. Ils sont livrés par conteneurs. Du 1er octobre au 30 octobre 2023, 37 tonnes de précurseurs chimiques ont été saisis en provenance de Chine.

On voit au Pérou des casinos arriver de tous les côtés, tous les 300 à 500 mètres, la plupart tenus par des Chinois qui blanchissent l’argent.

A partir de 2025, au nord de Lima, un port chinois va ouvrir ses portes. La crainte de beaucoup est que tout rentre et sorte par ce terminal chinois.

Que pouvez-vous nous dire de la prise en compte que nous faisons de cette circulation via le Pérou ? Comment est-ce que les organisations multilatérales s’emparent du contrôle sur les précurseurs chimiques qui viennent de Chine ? Quelles pressions diplomatiques exerçons-nous sur ce sujet à l’égard de ce pays ?

J’aurais bien aimé savoir quel est votre avis sur l’évolution du nombre d’assassinats pour 100.000 habitants en Amérique centrale et repositionner ce sujet pour nous donner une perspective par rapport à ce que l’on vit en France. Cela permettra à tous nos compatriotes de bien se rendre compte de la vraie situation à laquelle sont confrontés ces pays du fait d’une criminalité débridée.

CE Narcotrafic – Eurojust – Améliorer la coopération pénale – 22/01/2024 – Vidéo Q/R (5’30)

Ce 22 janvier, notre commission d’enquête sénatoriale sur le Narcotrafic a auditionné Baudoin Thouvenot, inspecteur général de la justice, membre national pour la France du bureau de l’Agence de coopération judiciaire de l’Union européenne (Eurojust).

Créée en 2002, l’agence Eurojust vise à faciliter la coopération pénale au niveau des états membres, auxquels s’ajoutent des états tiers, soit 37 membres au total. Il s’agit d’un « petit conseil européen judiciaire », illustre Baudoin Thouvenot.

Ce sont donc les magistrats nationaux qui saisissent Eurojust dans une volonté de coordonner la coopération, par exemple à travers des demandes d’entraide ou des mandats d’arrêt européens qui posent des difficultés.

J’ai interrogé le magistrat français sur notre coopération avec nos collègues brésiliens face aux petites mains du crime, puis sur l’opacité d’Hong Kong en matière d’enquêtes sur le blanchiment.

VERBATIM de mon intervention

Vous avez mentionné la Guyane et le Brésil. Au Brésil, les gens n’ont pas besoin de visa pour venir quelques jours en vacances en France. Il y a 10 jours, il y a eu un assassinat d’une Brésilienne. Deux personnes ont été arrêtées au moment où elles s’apprêtaient à reprendre l’avion pour le Brésil. Elles ont témoigné, l’une 27 ans, disant qu’elle a trois enfants, une mère malade d’un cancer, que la pluie a détruit sa maison et qu’elle a des dettes. Elle demandait évidemment de comprendre sa situation. L’autre a dit : « j’ai une dette envers une personne qui m’a menacé. Je m’excuse ». On voit bien que ce sont les petites mains du crime qui sont envoyées vers la France et qui sont utilisées, instrumentalisées. Quand j’étais au Brésil, nos collègues brésiliens nous ont dit qu’il fallait qu’on travaille sur ces questions main dans la main, puisque cette problématique, je dirais, représente les deux faces d’une même pièce.

Comment est-ce que vous envisagez de travailler avec vos collègues, par exemple brésiliens, sur ces dossiers ? Est-ce que vous ne pensez pas que ces petites mains doivent aussi être protégées, puisque, c’est ce qu’elles expliquent, on menace leur vie.

Par ailleurs, dans une audition précédente, il nous a été dit que toutes les demandes de notre parquet à Hong Kong revenaient sans réponse. C’est le cas pour les affaires de blanchiment. Je voulais savoir si nous étions le seul pays européen dans ce cas.

En circonscription au Sri Lanka (2/2) – Kandy (18 janv. 2024)

Kandy a été la capitale de Sri Lanka du XVe au XIXe siècle.

Située au centre du pays, il faut compter trois heures de route depuis la capitale Colombo (compte-rendu).

Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la ville demeure un site sacré du bouddhisme.

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Communauté française

Consul honoraire

Accompagné de Marie-Noëlle Duris, numéro deux et Nathanaël Drochon, stagiaire à l’ambassade, nous avons commencé la journée par une rencontre avec Ravana Wijeyeratne, consul honoraire de France à Kandy.

Son père a été ambassadeur de Ceylan en France du temps de Georges Pompidou. Ravana se souvient avec plaisir de Besançon ou de Dijon où il a séjourné.

Ravana Wijeyeratne met des locaux à disposition pour accueillir les Français, et également les quelques Sri Lankais ayant travaillé en France, qui doivent faire régulièrement signer leur certificat de vie pour pouvoir percevoir leur pension. +d’images

British Kandy Club

Dans un second temps, Ravana Wijeyeratne nous a invités au très British Kandy Club, qui arborait notre drapeau tricolore pour l’occasion.

Je lui suis très reconnaissant de m’avoir permis d’échanger avec M. D. Lamawansa, vice-chancelier de l’université de Peradeniya, ancien ambassadeur de Sri Lanka en Russie ; Sabry Abuthahir, président du Comité de l’Alliance française ; Julie Guibreteau, directrice de l’Alliance française et Roger Berlioz, membre de la communauté française, expert en pierres précieuses.

Belle opportunité d’appréhender l’intérêt de soutenir la présence de la France dans cette ville et la nécessité de nourrir la coopération éducative et universitaire. +d’images

Culture

Alliance Française

Accueilli par Julie Guibreteau, directrice de l’Alliance française de Kandy, j’ai eu l’opportunité de visiter cette ravissante Alliance française qui reçoit 207 apprenants, dont la moitié sont des enfants ou des adolescents.

Cette séquence était consacrée à un échange avec le comité de gestion et l’équipe autour des activités et des enjeux de l’Alliance française fondée localement en 1967.

Dans quelques semaines, le crédit bancaire du bâtiment sera totalement remboursé, ce qui confortera l’autonomie financière.

J’ai eu le plaisir de discuter longuement avec Wije Dasa JK qui avait pris son premier cours de français à l’AF, il y a 60 ans jour pour jour. Il a fait toute sa carrière dans des compagnies aériennes françaises et traduit désormais directement des romans français en cingalais. +d’images

Temple de la dent du Bouddha

Lieu de pèlerinage pour des millions de bouddhistes chaque année, le temple de la dent (Sri Dalada Maligawa) abrite une relique de dent du Bouddha.

Longtemps, cette relique a joué un rôle politique important. La détenir permettait d’exercer le pouvoir sur le pays.

Aujourd’hui, le directeur du temple est élu et conserve un rôle influent.

La visite du temple a été précédée par un entretien protocolaire avec son directeur.

Je me suis rendu ensuite dans le musée bouddhiste mondial attenant. +d’images

En circonscription au Sri Lanka (1/2) – Colombo (17–19 janv. 2024)

Premier passage au Sri Lanka, dont le nom signifie Île resplendissante.

Ultime étape de ma tournée régionale après la Malaisie (CR Kuala Lumpur & CR Penang) et Singapour.

Pour débuter ce déplacement de trois jours, Jean-François Pactet, ambassadeur de France au Sri Lanka, a organisé un petit déjeuner au prestigieux Galle Face Hotel, qui m’a fait l’honneur d’arborer le drapeau français durant tout mon séjour.
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Diplomatie parlementaire

Indo-Pacifique

Jean-François Pactet a organisé un déjeuner à la Résidence destiné à échanger autour des enjeux géostratégiques liés à l’Indopacifique, vus depuis le Sri Lanka.

Premier pays des Routes de la soie à avoir fait faillite suite à des prêts chinois inconsidérés, le Sri Lanka est un cas d’école.

La célébration en 2023 du 75ème anniversaire des relations diplomatiques entre la France et Sri Lanka a pu s’appuyer sur un renforcement des relations.

La France, quatrième créancier du Sri Lanka, copréside avec l’Inde et le Japon le comité des créanciers publics, formé par des membres du Club de Paris après le lancement du processus de restructuration de la dette sri-lankaise.

Le Président de la République a ainsi rencontré son homologue sri-lankais à trois reprises en 2023 : en juin à l’occasion du Sommet pour un Nouveau Pacte financier mondial, en juillet lors de la première visite d’un président français à Sri Lanka, et en décembre en marge de la COP28.

Mes interlocuteurs observent que le Sri Lanka est pris dans un jeu géopolitique. Ils appellent la France à ne pas négliger la relation bilatérale pour aider ce pays à retrouver son équilibre et sa voie en toute indépendance.

Je remercie l’ambassadeur d’avoir réuni des personnalités de haut niveau afin de bénéficier de leur expertise :
Mr. Ravinatha Aryasinha, directeur général du LKI (un think-tank centré autour des relations internationales), ancien secrétaire général du Ministry of Foreign Affairs
Dr. Harinda Vidanage, directeur des relations internationales à la General Sir John Kotelawala Defense University (KDU)
Admiral Piyal Da Silva, ancien chef d’état-major de la Marine sri-lankaise
Dr. Ganeshan Wignaraja, économiste, membre du conseil d’administration du Geopolitical Cartographer (un think-tank centré autour des relations internationales)
Rear Admiral Ravi Ranasinghe, membre du conseil d’administration du Geopolitical Cartographer
Marie-Noëlle Duris, numéro deux de l’ambassade
Capitaine de frégate Jean-Baptiste Trouche, coopérant Sûreté et Sécurité maritimes à l’ambassade
Olivia Bellemere, conseillère de coopération et d’action culturelle
Nathanaël Drochon, stagiaire à l’ambassade

Diplomatie économique

Coopération – Inauguration d’une laiterie à Wennapuwa

Je me suis rendu à l’usine de Wennapuwa, située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Colombo, en compagnie de Jean-François Pactet, ambassadeur de France au Sri Lanka.

Nous avons inauguré une laiterie en présence du ministre de l’Agriculture, Mahinda Amaraweera, qui est par ailleurs député depuis 2001 et qui a précédemment exercé les fonctions de secrétaire d’état à la Santé, ministre de l’Énergie et ministre de la Conservation de la faune et des ressources forestières.

Ce projet de coopération vise à construire et rénover 6 mini-laiteries (3 coopératives et 3 fondations/sociétés privées) et 30 centres de collecte du lait au Sri Lanka en vue de faciliter l’approvisionnement en lait. A pleine capacité, chaque usine sera en mesure de produire 5000 litres de lait par jour.

Le financement de ce projet repose sur un protocole signé en 2017 entre les gouvernements sri lankais et français. Il est assuré par un prêt concessionnel du Trésor d’un montant de 13,9 M€

J’ai été séduit par la variété de produits proposés dès la mise en route de l’usine, par les équipements français utilisés pour la production et par la bonhomie du prêtre qui a béni l’usine.

Longue vie à l’usine de Wennapuwa ! +d’images

Port City Colombo

Visite du projet « Colombo port City » en compagnie de Jean-François Pactet, ambassadeur de France au Sri Lanka.

Développé par China Harbour Engineering company (CHEC), il prévoit la création, sur une presqu’île artificielle, d’une ville nouvelle à proximité du centre de la capitale sri-lankaise. Le slide nous présentant les routes maritimes proposées, s’inscrit dans le cadre du projet des Routes de la soie, caractéristique de la stratégie des entreprises d’état chinoises.

La construction de Colombo port City a été lancée en 2014 conjointement par le président Sri lankais en exercice à l’époque, Mahinda Rajapaksa, et le président chinois Xi Jinping pour le coût de la construction de la presqu’île supporté par CHEC et estimé à 1,4 milliard USD. En contrepartie de cet investissement, sur les 178 hectares susceptibles de faire l’objet de développement immobilier, 116 hectares ont été concédés par l’état sri-lankais à CHEC dans le cadre d’un bail de 99 ans. Les 62 hectares restants sont la propriété du gouvernement sri-lankais.

Pour attirer les investisseurs, Colombo port City jouira du statut de zone économique spéciale qui fonctionnera comme une zone offshore. Le gouvernement sri-lankais compte, avec ce projet, attirer de nombreux investisseurs étrangers et faire de Colombo un hub régional dans le domaine de la finance et des services sur le modèle de Singapour ou de Dubaï.

Un projet de casino porté par une société de Hong-Kong est à l’étude. +d’images

Communauté d’affaires

Notre ambassadeur a réuni des acteurs français* issus de différents secteurs économiques pour m’accueillir.

40 entreprises française sont présentes au Sri Lanka, dont la moitié sont des filiales et l’autre créées par des compatriotes entrepreneurs.

L’année 2023 marque la reprise du tourisme (+72%) après 3 années noires consécutives dues aux attentats de 2019 et à la pandémie. On observe plus de touristes indiens et moins de chinois. Cependant l’économie peine à repartir (-3,6% de croissance en 2023 et des prévisions de +1,5% pour 2024).

Pour les participants, ce pays a un fort potentiel. Il serait plus facile d’y faire des affaires que chez le grand voisin indien. L’Union européenne est le premier acheteur du Sri Lanka.

La difficulté principale est la pénurie de main d’œuvre. Les hôteliers se plaignent que le personnel parte travailler dans des pays étrangers, notamment au Moyen-Orient ou en Nouvelle-Zélande. 10 000 Sri Lankais auraient été recrutés par les Israéliens pour travailler en Cisjordanie, dans les exploitations agricoles à la place des Palestiniens. Les Sri Lankais diplômés en médecine ou universitaires s’expatrient et ne reviennent pas…

La vision du Sri Lanka est de se placer comme un hub portuaire. Il est le premier porte-conteneurs d’Asie du sud. Son objectif est de tripler sa capacité.

*Jérome Auvity, Dilmah Tea ; Guy Barge, Michelin Lanka ; Michael Delrieu, Inter Lanka Services ; Nathalie de Dieuleveult, Braun Lanka ; Nathalie Pujolle, Baguette ; Chandra Wickramasinghe, Connaissance de Ceylan ; Jean-Alexandre Egea, conseiller économique ; Hema Ramachandran, conseillère économique adjointe et Marie-Noelle Duris, numéro deux à l’ambassade. +d’images

Baguette

Baguette est l’unique boulangerie française de Colombo.

Après une carrière dans la finance à Tokyo, une reconversion pour apprendre la pâtisserie au Cordon bleu, Nathalie Pujolle a fondé cette enseigne il y a six ans.

Elle continue de promouvoir l’art de vivre à la française à travers ses viennoiseries et sa baguette.

Nathalie m’a confié que le premier défi est d’avoir du personnel pour la boutique. Beaucoup de Cingalais sont attirés par les salaires offerts à l’étranger. +d’images

Communauté française

Ambassade

Très reconnaissant envers Jean-François Pactet, ambassadeur de France au Sri Lanka, pour l’organisation d’un cocktail réunissant la communauté française, ce qui m’a permis d’échanger avec les personnel de l’ambassade et leurs conjoints, les représentants des associations, à l’image de Colombo Accueil et de la communauté d’affaires et culturelle.

Les résidents français travaillent pour la plupart dans les secteurs du tourisme, de la construction et de l’enseignement.

Plusieurs compatriotes sont également employés par des organismes internationaux et des ONG.

Le noyau le plus important des résidents reste constitué par l’ambassade et les services qui lui sont rattachés. +d’images

Consulat

Très heureux d’avoir retrouvé Élisabeth Tesson, consule, avec laquelle j’avais déjà eu l’opportunité de travailler lorsqu’elle était en poste à Rome et à Marrakech.

J’ai eu la possibilité de visiter les bureaux et d’échanger avec les agents. Fin 2023, 570 ressortissants (15% de binationaux) étaient inscrits au registre, dont 70 pour les Maldives. Ils étaient 673 avant la crise du COVID.

L’enchainement de la pandémie et de la crise politique a entrainé une diminution de 15% de la communauté française résidente.

Par ailleurs, alors que Sri Lanka réapparaît dans les circuits touristiques des voyagistes, on recense plus de 55 000 touristes français en 2023. Ce sont des touristes responsables qui arrivent préparés et assurés. Il y a peu d’accidents. Les étrangers n’ont pas le droit de conduire. Le permis de conduire international n’est pas reconnu.

Le consulat traite en moyenne 10 000 demandes de visas par an. Le taux de refus s’élève à 35%. +d’images

Enseignement

EFIC

L’École française internationale de Colombo (EFIC) dispense un enseignement bilingue français-anglais.

Elle est homologuée par l’AEFE pour le primaire. Une demande de dérogation est présentée annuellement pour l’attribution de bourses scolaires.

En septembre 2023, 47 élèves étaient inscrits, de la maternelle à la terminale. 21 d’entre eux sont boursiers.

La directrice de l’école est personnel expatrié (résident), les enseignants et le personnel administratif sont des agents de droit local.

Pour parler de l’EFIC, l’ambassadeur Jean-François Pactet avait organisé un déjeuner à la résidence, pour me permettre d’échanger avec Bruno Seweryn, inspecteur de l’Education nationale, à l’occasion de sa venue à Sri Lanka en présence de :
Réguina Trézeux, Directrice de l’Ecole française internationale de Colombo (EFIC)
Marie-Noëlle Duris, numéro deux
Olivia Bellemere, conseillère de coopération et d’action culturelle
Élisabeth Tesson, consule
Nathanaël Drochon, stagiaire à l’ambassade

Par la suite, je me suis rendu à l’EFIC pour une visite des locaux, suivie par une rencontre avec la direction, le comité de gestion et l’équipe éducative.

L’équipe de l’EFIC m’a demandé de sensibiliser l’AEFE sur la nécessité de verser au plus vite les bourses pour ne pas peser sur leur trésorerie.

Très satisfait de voir le niveau d’engagement tant des parents que des enseignants pour offrir aux enfants un service d’éducation de qualité dans une structure familiale. +d’images

Culture

Alliance française

Créée en 1954, l’Alliance française de Colombo accueille environ 2000 élèves par an. En 2023, L’AF Colombo a fait passer 550 DELF (75% de réussite).

Accueilli par Cécile Hoorelbeke, directrice de l’Alliance française du Colombo, j’ai visité cette bâtisse coloniale rénovée accompagnée par Olivia Bellemere, conseillère de coopération et d’action culturelle.

Elle accueille les cours de français qu’elle dispense en partenariat avec de nombreuses institutions éducatives et professionnelles de Colombo.

J’ai découvert en avant-première un espace adapté spécifiquement aux cours destinés aux enfants.

L’auditorium et les espaces d’exposition en font un lieu de vie culturelle incontournable à Colombo, partenaire de nombreux festivals locaux. Il héberge des propositions culturelles variées, à l’image du spectacle des artistes Frédéric Vern et François Dubois, de passage à Colombo.

La coordination du réseau des AF à Sri Lanka et aux Maldives (Kandy, Matara et son annexe à Galle, Jaffna et Malé aux Maldives) est assurée depuis Colombo. +d’images

Devoir de Mémoire

Carré français Borella

Au sein du principal cimetière de Colombo, connu sous le nom de Borella ou Kanatte, se trouve un « carré français » qui comporte 81 tombes.

Je m’y suis rendu en compagnie du capitaine de frégate Jean-Baptiste Trouche.

Nous avons déposé une gerbe de fleurs devant le monument aux morts pour rendre hommage à ceux qui sont tombés en défendant nos valeurs.

L’ambassade prend en charge l’entretien de ces sépultures, dont quarante-sept ont été identifiées. La plupart des noms gravés sur la stèle correspondent à des soldats français morts entre 1900 et 1902, à l’époque où Sri Lanka, alors colonie britannique, accueillait les blessés de la guerre des Boxers.

Les commémorations de l’Armistice de 1918 et l’Hommage à tous les morts pour la France s’y tiennent chaque année. +d’images

CE Narcotrafic – Comment améliorer la coopération policière européenne ? Vidéo Q/R (11′)

Notre commission d’enquête Narcotrafic, présidée par Jérôme Durain, a accueilli (en visioconférence) ce 22 janvier, Jean-Philippe Lecouffe, général de corps d’armée (2S), directeur exécutif adjoint Opérations de l’European Union Agency for Law Enforcement Cooperation (Europol).

Il a rappelé qu’Europol cherchait à apporter de la valeur à ce que faisaient les états membres, sans se poser en concurrent. Son rôle est de plus en plus reconnu hors de l’UE, notamment grâce à ses coopérations avec les pays d’Amérique latine.

J’ai orienté mes questions vers l’organisation d’Europol et les différents fonctionnements au sein de l’UE, le blanchiment par le biais des casinos, la situation du Myanmar, les transferts financiers opaques de la Chine et de Hong Kong et, enfin, les problématiques liées à la compensation.

Je remercie Jean-Philippe Lecouffe pour avoir répondu point par point et, en particulier, le dernier : « Vous avez totalement raison », a répété le général au sujet des compensations qui contournent les échanges d’argent. « On a vu des échanges de produits, armes contre cocaïne, par exemple. C’est quelque chose qu’on surveille de près ».

VERBATIM de mon intervention

Ma première question portera sur la mutualisation des forces de police. On a tous connaissance de la DEA (*) aux États-Unis, de son impact, tant pour l’enquête que pour la réaction. Au niveau d’Europol, quelle est votre vision sur le côté organisation ? Est-ce que Europol est implanté en Amérique latine ?

Lors de nos premières auditions, on a observé des fonctionnements différents au sein de l’union européenne. On a vu qu’à Amsterdam il y avait dans l’aéroport des structures lorsqu’on arrêtait les gens avec des structures éventuellement d’incarcération, des contrôles en amont pour savoir si une personne avait ingéré de la drogue, alors que nous n’avions pas la possibilité de le faire à grande échelle. Est-ce qu’au niveau européen, il y a une forme d’organisation, de réflexion organisée qui se pose dans ce domaine ?

Ensuite, pour le blanchiment, il y a un sujet qui est souvent revenu dans les discussions que j’ai pu avoir avec les forces de police, c’est la question des casinos.
Vous n’avez pas mentionné ce sujet, or on voit certains pays, certaines localisations qui utilisent beaucoup ces casinos qui se positionnent dans les ports, les points de hub de transports. Est-ce quelque chose que vous suivez ?

Ma troisième question traite d’une partie dont vous n’avez pas parlé qui est en Asie, ce que certains appelaient le triangle d’or : Laos, Thaïlande, Birmanie. A Singapour, on m’a répondu que personne n’était capable de dire combien d’argent arrivait de Birmanie, de Myanmar. Est-ce que le Myanmar est un sujet aussi que vous suivez à Europol ?

Enfin, il y a la question des fonds, des investissements qui proviennent de Chine, de Hong Kong. Pour tous ceux qui sont dans la finance, on me dit que tout ce qui vient de Hong Kong, de Chine, est devenu totalement opaque au niveau financier. Est-ce qu’une action est envisagée de la part de l’Europe pour justement pouvoir obtenir des éléments d’information sur les fonds qui arrivent de Chine ?

Et puis, un dernier point, puisque vous avez très bien mentionné et décrit un certain nombre de problématiques liées à la compensation, il y a quelque chose qu’on observe en Afrique et qui se développe, c’est l’approvisionnement d’équipements informatiques, télécoms qui sont achetés par la monnaie locale et qui arrivent directement dans des containers qui passent sans déclaration et c’est une façon aujourd’hui de compensation : il n’y a pas que de l’argent d’un côté, de l’argent de l’autre, c’est parfois aussi des produits et cela rend les choses très complexes, comme vous l’avez dit, mais c’est aussi un sujet à mon avis de procuration, de triangulation pour le blanchiment. Merci

(*) Drug Enforcement Administration (DEA)

En circonscription à Singapour (13 –16 janv. 2024)

À la faveur de mon déplacement à Singapour, six ans après celui de septembre 2017 (compte-rendu), Mme Minh-di Tang, ambassadrice de France à Singapour, m’a fait l’honneur de m’accueillir à mon arrivée à l’aéroport.

La réussite de ce second déplacement à Singapour, après celui de septembre 2017 doit beaucoup au dévouement de Laurence Huret (à l’image), conseillère des Français de l’étranger.

Laurence m’a accompagné sur chaque séquence et en a préparé certaines, elle-même, pour élargir le champ de mes rencontres.

Son engagement au long cours au service des Français de Singapour est remarquable.

Je lui adresse ma plus sincère gratitude.

Diplomatie parlementaire

Parlement

Entretien avec Christopher De Souza, député, vice-président du Parlement, en présence de Laurence Huret – conseillère des Français de l’étranger et d’Anne Quenot, Première secrétaire.

Après avoir reçu Christopher De Souza, au Sénat, 16 mois plus tôt, j’ai eu le plaisir de reprendre nos échanges pour évoquer la situation internationale. Situation en Ukraine, attaques houthis sur les navires de commerce, tensions créées par Pékin menaçant le statu quo dans le détroit de Taïwan ont fait partie des dossiers évoqués.

Concernant les opérations de blanchiment repérées par les autorités de sécurité Singapour, Christopher De Souza m’a confié que leur État est vigilant et déterminé à lutter contre les activités qui financent le crime organisé. À titre d’exemple, une saisie de villas sur l’île de Sentosa, dont la valeur est estimée à 20 millions de dollars, a été opérée dans ce cadre.

Merci à Christopher De Souza pour son accueil et la visite du parlement. +d’images

Coopération militaire

Entretien avec Riaz Akhoune, attaché de Défense, pour évoquer la stratégie de Singapour en matière de coopération militaire et la situation en mer de Chine.

Singapour est le deuxième meilleur client au niveau armement pour la France en Asie-Pacifique. Nos pays ont défini des axes d’intérêt commun dans la cyber.

La France est le pays européen qui fait le plus d’efforts de présence militaire dans la région.

L’attaché de Défense encourage les politiques nationaux à se montrer plus présents lors des grands rendez-vous internationaux de la région. Ce serait un prolongement positif susceptible d’accompagner notre action et de la mettre en valeur. +d’images

Diplomatie économique

French Chamber of Commerce in Singapore

J’ai débuté mon programme par une visite à la French Chamber of Commerce in Singapore (FCCS). 8ème chambre du réseau CCIFI par la taille, elle compte environ 700 membres.

Avec plus d’un événement organisé par jour ouvrable, la FCCS gagne de nouveaux membres chaque mois.

Une réunion a été organisée par le président, Thomas Baudlot, la directrice générale, Carine Lespayandel, accompagnés de membres du conseil d’administration Eric Barbier, Chloé Vialard et Philippe Wind, en présence de Hervé Ochsenbein, conseiller économique et de Laurence Huret, conseillère des Français de l’étranger.

La France enregistre son premier excédent commercial à Singapour depuis 2022, qui a dépassé le Royaume-Uni. Il est important de préciser que seulement 40% des exportations françaises finissent à Singapour.

Le secteur immobilier a souffert du Covid dans une ville qui fait partie des plus chères au monde. Singapour est également impactée par l’absence de reprise du tourisme chinois.

En matière de transition énergétique, Singapour est en avance.

En mars 2022, la France et Singapour ont établi un “Digital and Green Partnership” (DGP) pour accélérer les opportunités de croissance respectives dans le numérique et l’énergie verte. Singapour est un des hauts lieux de la French Tech qui aide à l’installation de nos start-ups.

Un projet de grid ASEAN est à construire. Il permettrait de mutualiser la production et éviterait d’installer un trop grand nombre de centrales.

J’ai été alerté sur l’importance de délocaliser les panneaux solaires hors de Chine. Ils sont interdits en Inde à partir de 2024. L’Europe en importe toujours.

Pour finir, j’ai circulé dans l’espace business center dédié à l’accueil de 25 entreprises établies à Singapour en bénéficiant de tous les services d’accompagnement de la FCCS.

Très reconnaissant envers les membres de la FCCS pour la qualité de l’échange proposé. +d’images

CCEF

Ce pays qui a interdit le chewing-gum et les cigarettes électroniques a toujours su prendre des mesures radicales pour avancer vite.

Afin de lutter contre la congestion du trafic automobile, Singapour a décidé qu’il était impossible d’importer ou de revendre une voiture qui a plus de trois ans d’existence. Le prix de la licence pour acquérir une automobile débute à 80 000 dollars.

Organisé par Laurence Huret, conseillère des Français de l’étranger, dans l’excellent restaurant français Atout, le déjeuner avec les conseillers du commerce extérieur à Singapour, m’a nourri en informations très intéressantes.

Le comité Singapour est présidé par Véronique Denis-Pelliet, MD de FrandAvenue Asia. Valérie Patuel, Safran ; Pascale Martin-Neuville, Talent Bank ; Anne-Sophie Vervial, Total Énergies ; David Picard, Moleac ; Stephane de Montlivault, Otis ; Henri Pottier, RATP Dev ; Fabrice Espinosa, Studio 28 et Hervé Ochsenbein, chef du Service économique régional, se sont relayés pour m’éclairer sur la situation économique en Chine et me renseigner sur la sortie des sociétés étrangères qui ne conservent dans ce pays, au mieux, uniquement les activités servant ce marché local.

L’un des intervenants m’a confié que la dureté du régime rend les Chinois tristes. Il est désormais très difficile de vivre en Chine pour les étrangers. Dans les années 2006-2015, nous comptions 25 000 Français à Shanghai, soit le double de Singapour. Ils ne sont plus que 6000, soit désormais la moitié de Singapour.

Le désengagement de Chine par les investisseurs étrangers renforce Singapour et les pays de l’ASEAN.

De son côté, l’Inde est désormais vue comme le centre de croissance mondiale.

Merci à chacun des participants pour la pertinence de leurs contributions respectives. +d’images

Banque de France

Accompagné par Laurence Huret, conseillère des Français de l’étranger, je me suis rendu à la Banque de France (BDF), où j’ai été accueilli par Paul Salez et Camille Macaire.

Le bureau de Singapour de la BDF, créé il y a trois ans, emploie 12 personnes.
Il assure une représentation pour donner de la visibilité et un suivi macroéconomique des pays de la zone.

Cette rencontre m’a permis de faire un tour d’horizon sur les forces et faiblesses de la place financière de Singapour, souvent citée aux côtés de Dubaï et Hong-Kong. Si Hong Kong est devenue la porte d’entrée sur le marché chinois pour la finance, Singapour est la porte d’entrée pour l’Asie.

J’ai posé de nombreuses questions relatives au blanchiment dans le cadre de mon travail au sein de la commission d’enquête sénatoriale sur le narco trafic. Singapour est soucieux de ne pas recevoir d’argent sale. Cependant, Singapour reçoit un pourcentage significatif des investissements directs étrangers chinois.

Or, dans sa détermination à ne vouloir rendre de compte à personne, la Chine a créé un système opaque. Face à notre monde occidental fait de règles strictes, la Chine oppose un système alternatif sans contrôle. L’absence de conditionnalité a permis à la Chine de dépasser, en volume de financement, les institutions de Bretton Woods.

Je suis très reconnaissant envers mes interlocuteurs qui m’ont ouvert de nouvelles pistes de travail pour proposer des recommandations à notre commission d’enquête. +d’images

Communauté française

Réception à la Résidence

Je suis reconnaissant à Mme Minh-di Tang, ambassadrice de France à Singapour, d’avoir organisé un dîner à la résidence avec Frédérique Cheusel, consule ; les conseillers des Français de l’étranger Belma Yebka, présidente du conseil consulaire, Laurence Huret et Remi Provendier ; et des représentants de la communauté française : Virginie Barre, présidente de l’UFE, Caroline Guiot, présidente de Singapour Accueil et Serge Compan, président des Français du Monde.

La présence de Raphaël Trannoy, directeur adjoint des Français à l’étranger et de l’administration consulaire (DFAE) et chef du service des conventions, des affaires civiles et de l’entraide judiciaire (SAEJ) du MEAE, nous a permis de partager les progrès récents observés à la DFAE depuis l’arrivée de sa nouvelle directrice Pauline Carmona.

L’augmentation du coût de la vie, en particulier pour les loyers et les frais de transport, constitue la première préoccupation des élus.

Un enfant français sur deux présents à Singapour fréquente le lycée français. Aussi l’évolution des frais de scolarité de l’IFS est suivie de près.

Enfin, les difficultés liées au retour en France ont fait l’objet d’une réflexion approfondie de la part de Remi Provendier avec des propositions d’amélioration étayées pour lever les obstacles.

Consulat

Entretien avec Frédérique Cheusel, consule, et rencontre avec les équipes du consulat qui s’occupent d’une communauté qui compte 12,512 inscrits. Ils étaient 14 000 en 2019. L’érosion semble se poursuivre malgré de nouveaux arrivants, dont une partie venait de Hong Kong. Beaucoup sont repartis vers la Malaisie, Thaïlande ou Dubaï qui offrent des règles d’immigration plus souples.

Le nombre de boursiers est modeste (32 acceptés), car ceux qui en ont besoin ne parviennent pas à rester à Singapour du fait du coût de la vie très élevé.

Signe positif confirmant notre attractivité : les demandes de visas pour la France sont reparties à la hausse et sont supérieures aux chiffres enregistrés en 2018. +d’images

Jacky Deromedi

Très heureux d’avoir retrouvé mon ancienne collègue Jacky Deromedi à la faveur de ce nouveau déplacement à Singapour.

Tout d’abord grâce à l’invitation de Laurence Huret, au Raffles, un lieu chargé d’histoire ; ensuite, à son domicile, avec son fils Jean-Marc, CCEF et ancien président du comité exécutif de l’IFS.

Avec la bonne humeur qui la caractérise, Jacky reste très investie dans les actions en soutien à la principauté de Monaco, dont elle a longtemps été consule honoraire à Singapour. +d’images

Enseignement

International French School

Retour à l’IFS pour apprécier les formidables efforts consentis pour faire grandir cet établissement scolaire, qui est une des grandes références éducatives de Singapour.

J’y ai retrouvé le proviseur David Binan, que j’avais croisé précédemment à Canberra.

Créé en 1967, l’établissement compte désormais 413 personnels, dont les deux tiers sont des enseignants.

Lors de la réunion avec les représentants du Board, des parents, du personnel, Ludovic Mathé, président du conseil exécutif, nous a présenté les prochains défis à relever par cette école.

Les travaux engagés par l’IFS lui permettent d’envisager de passer de 2967 élèves à 4000.

Sur un terrain de 5,5 hectares qui compte 10 bâtiments, j’ai vu les 3 bâtiments additionnels en construction, l’un est destiné à accueillir une nouvelle maternelle, l’autre des classes élémentaires supplémentaires et, enfin, une tour de 7 étages pour la cantine et accueillir les services administratifs.

Dans le cadre du dispositif bien-être, J’ai tenu à me rendre au centre des”couseling” créé en septembre 2023. J’ai rencontré deux des trois councelors chargés d’accompagner les élèves au niveau socio-émotionnel et développer les compétences psychosociales. Une initiative qui, je l’espère, essaimera dans tout le réseau AEFE.

Impressionné non seulement par le modèle de gouvernance qui associe les entreprises et les parents d’élèves représentés par Yves Marcel, directeur exécutif, d’un côté et l’AEFE de l’autre représenté par le proviseur.

La mise en place d’un système d’amélioration continue auquel souscrit pleinement le proviseur a réjoui le parlementaire qui sait combien la maîtrise du “Plan-Do-Check-Act” est déterminante pour conduire des projets et une entreprise.

Lors de cette visite, j’étais accompagné de Raphaël Trannoy – directeur adjoint de la DFAE ; Frédérique Cheusel, consule; Emilienne Baneth-Nouailhetas, COCAC et Laurence Huret, conseillère des Français de l’étranger. +d’images

Conseillère de Coopération et d’Action culturelle

Échange avec Emilienne Baneth-Nouailhetas, conseillère de Coopération et d’Action culturelle, sur notre dispositif éducatif et culturel à Singapour, et son action qui porte sur le scientifique, l’universitaire, la culture, l’audiovisuel et la promotion de la création musicale dans la région.

Dans le classement PISA, Singapour affiche de très bons résultats pour les élèves super performants tout autant que pour les sous performants.

Le pays a une approche très dirigiste pour les écoles. Il exige que les élèves soient bilingues : anglais accompagné soit du mandarin, du malais ou du tamoul. La troisième langue est réservée aux 5% des meilleurs élèves.

Le gouvernement a décidé de se montrer plus ouvert à l’avenir et d’encourager l’apprentissage du français ou de l’allemand pour ceux qui le souhaitent. C’est un virage salutaire qui devrait bénéficier à l’Alliance française de Singapour.

Le réseau d’écoles françaises bénéficie du rayonnement de la French international School qui accueille près de 3000 élèves, tandis que la petite école du groupe Odyssey en compte 300. L’absence d’écoles maternelles publiques constitue une opportunité pour les différentes initiatives françaises qui ont émergé à Singapour. +d’images

Culture

Alliance française

Ultime séquence de mon second déplacement à Singapour, les remarquables installations de l’Alliance française de Singapour, dont Laurence Huret, CFDE, est membre du conseil d’administration.

Accueilli par Fabian Forni, son directeur, j’ai visité les classes qui accueillent 1800 élèves chaque semaine dont la moitié sont des adultes.

Les étudiants se réinscrivent 9 fois sur 10, preuve de leur satisfaction.

L’Alliance française organise 200 événements culturels par an.

Le soir de mon passage avait lieu le vernissage d’une exposition intitulée “La veste” présentant la magnifique collection de David Tan, constituée des vestes de grands stylistes français comme Balmain, Vuitton, Dior, Givenchy, St Laurent… +d’images