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Quai d’Orsay – Journées du réseau de coopération et d’action culturelle

Le 20 juillet, en clôture des Journées du réseau de coopération et d’action culturelle, j’ai assisté à l’allocution de Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Devant un parterre de conseillers culturels, la ministre a annoncé 50 millions d’euros en plus pour le programme 185 (diplomatie culturelle et d’influence) en 2024, année qui verra en France la réouverture de Notre Dame, la célébration des 90 ans du débarquement, l’organisation des Jeux Olympiques et du sommet sur la Francophonie.

QE – Information effective des conseillers des Français de l’étranger en matière de sécurité

Par le biais d’une question écrite, j’ai interrogé le ministre Olivier Becht sur les modalités d’organisation des comités de sécurité, en particulier dans certaines circonscriptions :

QUESTION : M. Olivier Cadic interroge M. le ministre délégué auprès de la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger sur les modalités d’organisation des comités de sécurité, particulièrement dans les circonscriptions consulaires qui contiennent plusieurs pays, comme celle qui recouvre l’Iran, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, le Kazakhstan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Kirghizistan. Ces neufs pays représentent une circonscription vaste et complexe, frappée par un risque sécuritaire important eu égard notamment à l’activité sismique marquée dans certaines zones. Pourtant, la géographie même de cette circonscription électorale ne permet pas aux conseillers élus par les Français qui y vivent de participer à l’ensemble des réunions organisées a minima annuellement par les postes diplomatiques et consulaires. Comme le rappelle le Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères en réponse à une résolution de la commission de la sécurité de l’assemblée des Français de l’étranger (AFE) de mars 2017, « les conseillers consulaires participent également aux comités de sécurité. Le CDCS promeut la tenue de comités de sécurité aussi souvent que la situation l’exige (…) La tenue d’un comité de sécurité est exigée du poste a minima une fois par an et après tout incident sécuritaire majeur ». Néanmoins, il a été refusé au président du conseil consulaire à Téhéran l’organisation d’un comité de sécurité en format virtuel. La communication d’un compte rendu des réunions auxquelles il n’a pas pu participer a également été refusée, même expurgé de toute information confidentielle. Dans sa réponse à la résolution adoptée par l’AFE, le CDCS du ministère expose pourtant que « le périmètre des mesures qui ont vocation à rester confidentielles est en réalité très réduit et se limite le plus souvent à des mesures dont l’efficacité serait affectée par leur publicité. » Aussi, il s’étonne que les plans de sécurité élaborés par les postes en cas de séisme, par exemple, ne puissent faire l’objet d’une communication à destination des élus. Il lui demande de lui exposer comment l’administration propose de se conformer à l’impérative information des représentants élus par les communautés françaises aux comités de sécurité. (question n° 08000 publiée le 27/07/2023)

LPM – Pour une coordination de la cyberdéfense plus offensive – Notre rapport

En 2022, plus de 170 000 demandes d’assistance ont été reçues par Cybermalveillance, dont 90% émanant de collectivités territoriales… Toute vulnérabilité des systèmes (établissements de santé, collectivités territoriales et PME) est désormais exploitée par les cybercriminels.

Avec mon collègue Mickaël Vallet, nous proposons de faire évoluer notre doctrine à travers un rapport intitulé “une coordination de la cyberdéfense plus offensive dans la loi de programmation militaire 2024-2030”. Ce travail a été conduit au nom de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, présidée par Christian Cambon.

Si la chaîne de commandement militaire intègre une fonction offensive, c’est sans équivalent en cas de cyber-attaque sur des objectifs civils. C’est pourquoi la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) prévoit un soutien militaire à l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI), en cas de crise majeure et un renforcement de ses capacités d’analyse.

Ainsi, en s’appuyant sur le potentiel de l’ANSSI et la caractérisation des attaques informationnelles relevant de Viginum, nous souhaitons, avec Mickaël Vallet, inciter le gouvernement à adopter une stratégie plus offensive, une « cyber dissuasion ».

A ce titre, nous saluons la dénonciation claire, mi-juin, du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères d’une campagne de désinformation en provenance de Russie, liée à l’action de la France en Ukraine, qui doit préfigurer une « diplomatie de combat ».

Concernant la LPM 2024-2030, nous constatons un effort sans précédent au profit de la cyberdéfense des armées avec 4 milliards d’euros de besoins programmés (effectifs et technologies), contre 1,6 milliard d’euros pour la LPM 2019-2025.

L’enjeu qui perdure est celui de former aux métiers de la cyber-sécurité !

La synthèse du rapport (PDF)

Le rapport en HTML ou en PDF

RÉSUMÉ DES RECOMMANDATIONS 

LPM 2024-2030
> Accompagner le développement de la cyberdéfense régalienne autour de l’écosystème de Rennes en renforçant l’offre de formation.
> Encourager les acteurs français du cloud et de la cybersécurité.
> Prioriser les recrutements sur les postes non encore « armés ».
> Harmoniser les pratiques de recrutement sur la base du référentiel de rémunération des 56 métiers de la filière numérique et des systèmes d’information et de communication pour fidéliser les agents en poste et recruter des profils expérimentés (direction interministérielle du numérique).
> Veiller à la complémentarité de l’ensemble des pôles cyber existants en rapprochant le futur pôle d’excellence de formation cyber de Polytechnique avec l’écosystème et l’académie de la cyberdéfense de Rennes.

COORDINATION CIVILO-MILITAIRE
> Clarifier le périmètre de la transposition en France de la directive NIS 2.
> Établir un plan de progression des moyens de l’ANSSI, de l’OSIIC et de Viginum en rapport avec l’augmentation du périmètre de protection de la directive NIS 2.
> Lancer une réflexion sur l’opportunité de mieux intégrer les 3 fonctions de LID, LIO et L2I dans le domaine civil.
> Affirmer une stratégie de cyber dissuasion s’appuyant sur les capacités de cybersécurité de l’ANSSI et de caractérisation des attaques informationnelles relevant de Viginum.
> Envisager la nomination d’un responsable qualité des activités de cyberdéfense.

VOLET RÉGIONAL DE LA CYBERSÉCURITÉ
> Rationnaliser l’organisation cyber vers un guichet unique « 17 cyber » pour orienter les victimes en cas d’attaque ou de conflit majeur.
> Évaluer une organisation alternative aux CSIRT en concentrant les moyens publics sur le GIP ACYMA, tout en prévoyant une contractualisation État- Région pour les régions qui souhaitent pérenniser leurs centres de réponse.
> Harmoniser, en coordination avec le GIP ACYMA, les modalités d’appel des CSIRT régionaux et les services de cybersécurité rendus.

Palais de L’Élysée – Francophonie – 140 ans des Alliances Françaises (4/4)

« La langue française est un trésor en partage. »

Du 21 juillet 1883 au 21 juillet 2023, l’épopée de 140 ans de l’Association des Alliances françaises, devenue fondation en le 26 juillet 2007, a été célébrée par son président d’honneur qui n’est autre que le Président de la République, Emmanuel Macron.

Cette institution fondée par des personnalités illustres parmi lesquelles le géographe Pierre Foncin et le diplomate Paul Cambon, ou encore Louis Pasteur, Jules Verne ou Ferdinand de Lesseps.

La formule lancée par le Président de la République : « La langue française est un trésor en partage » fera date. Il a su expliquer ce qui faisait la force de la langue française qui n’appartient pas à la France et aux Français. La force de notre francophonie est ce droit donné de réinventer cette langue et de l’enrichir.

L’assistance composée des présidents d’Alliances s’est esclaffée quand, dans un sourire, Emmanuel Macron a déclaré que la transmission de notre langue, s’accompagnait la transmission d’un devoir de désobéissance qui a toujours accompagné le français.

Emmanuel Macron a rendu hommage à tous ceux qui font le quotidien du réseau ;
qui portent cette idée visionnaire de rassemblement par la culture, la langue, l’éducation ; et qui partagent nos valeurs de dialogue, de curiosité de l’autre, de réciprocité.

Très heureux d’avoir participé à ce moment historique en compagnie de ces militants de la langue française attachés à la philosophie des lumières. +d’images

Fondation Alliance française – Francophonie – 140 ans des Alliances Françaises (3/4)

140 ans après sa création boulevard Saint-Germain, le siège de la Fondation de l’Alliance française est installé à proximité, boulevard Raspail à Paris.

J’ai participé à la soirée festive qui réunissait toutes celles et ceux qui président ou dirigent une des 829 alliances françaises implantées dans 135 pays.

En 2022, ce sont 21.000 événements culturels qui ont été organisés, soit 56 par jour.

21 millions d’heures de cours de français ont été dispensées à 428.000 apprenants de français dans le monde.

Autour du président Yves Bigot, du secrétaire général Marc Cerdan et du gâteau réalisé par le Cordon bleu, réseau international d’écoles des arts culinaires et de l’hôtellerie, présidé par André Cointreau, présent pour la circonstance, on retrouvait Katia Chalita, présidente de l’Alliance française Rio, l’académicien Erik Orsenna, ou Françoise Nyssen, première ministre de la culture d’Emmanuel Macron.

Cette journée a été l’occasion de retrouver de nombreuses personnes croisées à la faveur de mes déplacements comme Xavier Leroux, directeur de l’AF de Manille, en février 2023. +d’images

Unesco – Francophonie – 140 ans des Alliances françaises (2/4)

Congrès mondial de l’Alliance française pour fêter une épopée de 140 ans.

Ce 20 juillet, j’ai assisté à l’Unesco à Paris, à l’ouverture du « Congrès mondial de l’Alliance Française ». Aux côtés de plus de 500 responsables des AF, j’ai suivi les premiers temps forts de cet événement qui marque le 140e anniversaire de l’Alliance Française.

Le discours d’ouverture d’Yves Bigot, président de la fondation Alliance française, qui fédère 829 Alliances françaises présentes dans 135 pays, a été suivi de celui de Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux.

La ministre a lancé : « Partout il y a une envie de France… il faut la cultiver. Vous offrez le plus beau visage de la culture française ! »

Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, a clôturé cette séquence en saluant le plus grand réseau culturel au monde et en lui souhaitant longue vie.

Deux tables rondes ont suivi pour échanger sur la langue française parlée par 321 millions de francophones.

La première, modérée par Bernard Cerquiglini, vice-président de l’AF, avait pour thème : « Valeurs humanistes, aspiration à l’universel », et réunissait les philosophes Barbara Cassin et Souleymane Bachir Diagne.
La seconde, modérée par Bernard Magnier et intitulée « La langue française en partage, représentations et défis », a fait dialoguer trois écrivains Shumona Sinha (Inde), Kim Thúy (Vietnam) et Alain Mabanckou (Congo Brazzaville). Ces trois personnalités ont raconté chacun à leur manière leur apprentissage du français. Ils manient nos mots et notre grammaire avec brio, humour et enthousiasme.

Leurs échanges complices démontrent que la langue française se porte très bien et a un bel avenir.

Le talent oratoire du grand témoin Erik Orsenna, écrivain et académicien français, a conclu l’après-midi avant l’intervention de Marc Cerdan, secrétaire général de l’AF, destinée à faire passerelle vers la journée d’ateliers du lendemain. +d’images

Sénat – Francophonie – 140 ans des Alliances françaises (1/4)

Vice-président du groupe d’études sénatorial sur la Francophonie, administrateur de l’Institut français, je suis un ardent défenseur des Alliances françaises présentes dans 135 pays, acteurs déterminants dans la promotion de la langue française et de la francophonie.

Comme promis lors de ma visite à l’Alliance française de Rio, à la faveur de mon passage au Brésil début mai (compte-rendu), j’ai eu le plaisir d’accueillir au Sénat une délégation de 26 représentants des Alliances Françaises du Brésil, participant au congrès des 140 ans de l’Alliance Française.

À la veille de l’ouverture du congrès, j’ai donc retrouvé avec bonheur les artisans de ce rendez-vous : Nelson Tadeu, président de l’Abraf, Katia Chalita, présidente de l’Alliance française Rio et Jean Bourdin, directeur de l’AF et coordinateur du réseau des 34 Alliances françaises du Brésil.

Nous avons déambulé ensemble dans le palais du Luxembourg, haut lieu de l’histoire de France.

Dans l’hémicycle, nous avons ensuite échangé sur le fonctionnement du Sénat et des institutions de la cinquième république.

Une belle entrée en matière pour célébrer les 140 ans de la fondation des Alliances françaises en partageant les valeurs de dialogue qui font la qualité des échanges au Sénat et également la force de l’action des Alliances françaises. +d’images

En circonscription en Éthiopie – Addis Abeba (5-6 juillet 2023)

Au retour du Somaliland, je me suis arrêté à Addis Abeba pour un troisième déplacement dans la capitale éthiopienne.

Accueilli à l’aéroport par l’ambassadeur de France, Rémi Maréchaux, et Michel Gleyze, conseiller des Français de l’étranger pour l’Éthiopie, je leur ai exprimé ma reconnaissance pour avoir organisé 15 événements/rencontres durant cette étape d’une durée de 36 heures !

Depuis mon passage précédent du 8/03/22 (compte-rendu), l’accord de cessation des hostilités entre le gouvernement éthiopien et le TPLF (Front de libération du peuple du Tigré) signé à Pretoria (Afrique du Sud) le 2 novembre 2022 a permis le retour à la paix dans les régions du Nord de l’Éthiopie (Tigré, Afar et Amhara).

Communauté française

Consulat

L’entretien avec Paul Alonso, consul, et Michel Gleyze, conseiller des Français de l’étranger, m’a permis de faire un point sur la communauté française et l’activité consulaire.

La communauté française a baissé suite aux troubles de 2021 pour atteindre 858 compatriotes inscrits au registre depuis 2022, contre 1000 précédemment. Les familles d’expatriés ont été remplacées par des célibataires.

L’inflation est préoccupante. L’augmentation des taxes foncières a entrainé l’expulsion de plusieurs compatriotes qui ne pouvaient plus payer leurs impôts ou leur loyer.
La montée de la délinquance est significative à Addis Abeba.
Les étrangers, touristes comme expatriés, sont particulièrement ciblés.
De faux taxis pratiquent des enlèvements.
Des modes opératoires violents m’ont été décrits faisant état d’agressions par strangulation ou sous la menace d’armes blanches.

Le consul recommande à nos compatriotes de suivre les Conseils aux voyageurs fournis par le ministère des Affaires étrangères.

La progression du niveau de vie de la classe moyenne éthiopienne attirée par la France combinée à une compagnie aérienne particulièrement dynamique, Ethiopian Airlines, entraîne une forte pression sur les visas.

De 6,000 demandes enregistrées en 2019, nous en attendons 10,000 en 2023.

L’engouement est tel pour venir en France que les prises de rendez-vous ouvertes par l’ambassade pour une demande de visas s’arrachent en quelques millisecondes, plus vite que pour une place de concert de Céline Dion.

Le consulat reçoit une cinquantaine de demandes d’intervention par jour quand il avait auparavant 200 demandes par mois.

Si l’ambassade de France à Khartoum devait être repositionnée à Addis, il serait nécessaire de renforcer la section consulaire. +d’images

Enseignement

Lycée franco-éthiopien Guébré-Mariam

Rencontres en deux temps concernant le lycée franco-éthiopien Guébré Mariam (LGM) à l’initiative de Michel Gleyze, conseiller des Français de l’étranger en Éthiopie.

L’établissement, qui tire son nom d’un résistant éthiopien à l’occupation de l’Italie fasciste, aurait perdu de son lustre d’après un récent article du Monde dénonçant « des difficultés financières, un niveau scolaire en chute libre, des affaires qui se multiplient ».

En réaction, Michel Gleyze nous avait confié : « Il est temps d’entendre les sirènes de détresse qui sonnent depuis l’Éthiopie et d’agir, enfin. »

Dans un premier temps, le conseiller m’a organisé un entretien à mon hôtel avec deux représentants des enseignants : Kadi Ahmed, professeur détaché agrégé de mathématiques, et Fomba Abdou, professeur de mathématiques recruté local. Ces deux professeurs de mathématiques savent compter. Ils soulignent l’impact des frais de formation demandés par l’AEFE sur le budget de l’établissement ; mettent en évidence le problème d’accès aux devises pour ceux qui souhaitent rentrer en vacances en France ; et saluent les efforts récents de revalorisation salariale de 47 à 52%, même s’ils ne rattrapent pas le retard pris précédemment.

Ils plaident pour que les enseignants recrutés locaux étrangers, non français, cessent de payer des impôts locaux alors qu’ils n’ont pas le droit à la retraite, et appellent à pouvoir cotiser à un système leur donnant des droits à la retraite.

Dans un second temps, je suis revenu au lycée déjà visité lors de mes précédents passages. L’entretien avec Joseph Palmeri, nouveau proviseur du LGM, et l’équipe de direction constituée de Cyril Réant, proviseur adjoint, et Xavier Lavieville, directeur de l’école primaire, en présence des représentants du service culturel de l’ambassade.

Nous avons évoqué l’accord intergouvernemental de 1996, renouvelé en 2012, en cours de renégociation.

Le proviseur a mis en avant la démarche Qualité mise en place depuis son arrivée pour atteindre un niveau d’excellence. L’établissement accueille 760 élèves dans le secondaire et 980 dans le primaire. 220 élèves sont en liste d’attente en primaire.

Le LGM souhaite stabiliser son établissement dans un contexte de crise sanitaire suivi d’une crise politico-sécuritaire et d’une inflation supérieure à 35%.

Le proviseur m’a présenté sa volonté de mettre en place un bac professionnel en s’appuyant sur le CNED, soutenu par Michel Gleyze. Je lui ai promis d’accompagner ses efforts pour lever les obstacles afin de concrétiser son objectif. +d’images

Culture

Alliance Ethio-française Addis Abeba

Visite de l’Alliance française d’Addis Abeba créée en 1906 et échange sur les sujets de coopération en compagnie Sophie Moal-Makame, conseillère de coopération et d’action culturelle, de Marjorie Pegourie-Kellef, attachée de coopération éducative.

L’Alliance française se trouve au même endroit depuis sa création, soit 117 ans, qui se veut être le lieu du débat d’idées et de la lutte contre les manipulations de l’information.

Une centaine de personnes de l’Alliance française passent le Delf.

Valérie Tehio, directrice pays pour l’AFD, qui compte dix personnes en Éthiopie, m’a présenté l’action de l’Agence qui assure un en-cours de 500 millions d’euros de financements. +d’images

Diplomatie économique

Communauté d’affaires

Petit-déjeuner à la Résidence de France organisé par Rémi Maréchaux, ambassadeur, en compagnie de cinq entrepreneurs établis en Éthiopie dans le tourisme, l’architecture ou les nouvelles technologies, en présence de Michel Gleyze, conseiller des Français de l’étranger, et de Julien Defrance, chef du service économique.

L’inflation est le premier défi à relever dans un pays où les supermarchés n’affichent plus les prix, car cela change tout le temps. Le second est l’impossibilité de rapatrier des devises, ce qui pose un problème pour la remontée des dividendes.

Il m’est confié que l’Éthiopie reste un pays difficile pour créer une entreprise à petite échelle, où tout investisseur étranger doit injecter minimum 150 000 $ pour s’implanter. Le financement constitue une autre difficulté.

Le tourisme n’a pas redémarré du fait des problèmes sécuritaires. Il est observé que la page Conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères sait passer d’orange à rouge en 24 heures pour déconseiller l’accès à une zone, mais il faut 2 mois pour l’inverse quand la situation s’apaise. Cette frilosité est une entrave à la reprise d’activité sur des territoires qui souffrent.

En conclusion, l’Éthiopie n’est pas en faveur des petits entrepreneurs. Elle est réservée à ceux qui ont une affection particulière pour ce pays de 120 millions d’habitants où, à l’exception d’Addis Abeba, pas une seule ville réunit plus de 500 000 habitants.

Le CAFE, Club d’Affaires franco-éthiopien, présidé par Olivier Poujade, aide les esprits entreprenants à surmonter les différentes barrières à l’entrée de ce territoire qui offre des perspectives intéressantes à ceux qui savent être patients. +d’images

Diplomatie parlementaire

Directeur de cabinet du vice-Premier ministre & ministre des Affaires étrangères

À la faveur de ce troisième déplacement en Éthiopie, l’ambassadeur Rémi Maréchaux m’a permis de rencontrer Eshete Tilahun, directeur de cabinet du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.

Nous avons évoqué trois sujets qui me tenaient à cœur.

– Le barrage de la Renaissance sur le Nil, objet de trois conférences sur l’hydrodiplomatie que j’ai organisées au Sénat. Sa mise en route constitue un objet de fierté pour les Éthiopiens qui participent tous financièrement à ce projet, annoncé à terme de 13 turbines pour une production de 5000 MW. Depuis août 2022, son réservoir contient 22 milliards de m3 d’eau sur les 74 milliards de sa pleine capacité. Les tensions diplomatiques restent vives avec l’Égypte, tandis que le Soudan a changé d’avis pour prendre désormais le parti de l’Éthiopie. Le directeur de cabinet m’a encouragé à organiser une nouvelle conférence au Sénat sur le bassin du Nil au second semestre 2024.

– Le corridor vers Berbera au Somaliland et les conséquences des affrontements à Laascaanood. Eshete Tilahun rappelle que l’Éthiopie a besoin de plusieurs ports pour soutenir son développement. Il se réjouit donc des progrès concernant les infrastructures du port de Berbera au Somaliland et de sa voie d’accès depuis l’Éthiopie susceptible de soutenir le passage quotidien de 500 camions. Le conflit de Laascaanood est un problème majeur à ses yeux. L’arrivée des shebabs, le groupe terroriste islamiste dans cette ville du Somaliland à proximité de la frontière éthiopienne justifie que cela constitue un sujet de préoccupation prioritaire pour son pays. Il rappelle la nécessité d’une coopération internationale pour contenir le développement du terrorisme islamiste.

– La remise en cause par la Russie de l’accord sur les céréales ukrainiennes va impacter nombre de pays africains. Eshete Tilahun rappelle que l’Éthiopie travaille beaucoup avec l’Ukraine pour les céréales, mais également pour les fertilisants. +d’images

Union africaine – Agence africaine du médicament – CDC Africa

Les médicaments falsifiés tuent plus sûrement que la maladie en Afrique.

Lors de mon discours en juin au Sénat sur le rôle de la France en Afrique, j’avais souhaité que notre pays soutienne l’émergence de l’Agence africaine du médicament (African Medicines Agency – AMA).

L’ambassadeur Rémi Maréchaux et Xavier Lhote, conseiller politique à l’ambassade, m’ont permis de rencontrer le professeur Julio Rakotonirina, directeur du département Santé et Affaires humanitaires à l’Union Africaine (UA) et ancien ministre de la santé à Madagascar.

Cette idée d’AMA vient du département Santé et Affaires humanitaires à l’UA. Elle sera complémentaire des agences du médicament nationales. Le conseil d’administration devrait être formé d’ici fin août 2023. Constitué de 9 membres, dont le commissaire à la santé de l’UA, les 8 autres membres seront répartis ainsi :
. 5 spécialistes travaillant dans des agences nationales représentant une des 5 régions de l’UA.
. 2 experts de la communauté économique régionale
. 1 expert de l’organisation régionale de la santé.

Lorsque le conseil d’administration sera constitué, un directeur général pourra être nommé afin de construire un plan intérimaire.

32 pays ont signé le traité portant sur la création de l’AMA. 24 pays l’ont ratifié. Le directeur m’a invité à inciter mes collègues des pays africains à pousser pour que leurs pays se joignent à l’initiative, en évoquant l’exemple de l’Agence européenne du médicament.

Cet entretien était précédé d’une réunion avec le Dr Raji Tajudeen, directeur de la division de recherche à la santé publique de l’Africa CDC, créée il y a 6 ans. L’Africa CDC est une agence de santé continentale autonome de l’Union africaine créée pour soutenir les initiatives de santé publique des États membres et renforcer la capacité de leurs institutions de santé publique à détecter, prévenir, contrôler et répondre rapidement et efficacement aux menaces de maladies.

L’Afrique a réalisé sa dépendance durant la pandémie, puisque 99% des vaccins étaient importés. L’objectif du CDC est de produire localement 60% des besoins de l’Afrique en vaccins d’ici 2040. +d’images

ONU – HCR – IOM – Réfugiés

L’Éthiopie compte un million de réfugiés sur son territoire.

Le pays dispose d’une des politiques les plus progressives au monde pour les accueillir, en offrant un accès à l’aide humanitaire et une protection aux personnes qui cherchent refuge.

Pour évoquer ce sujet, Paul Alonso, consul, m’a organisé un entretien, à la Résidence de France, avec Neven Crvenkovic et Ephrem Tadesse du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) ; Molla Netsanet et Ashenafi Tefera de l’Organisation internationale sur les migrations (IOM).

Nous avons parlé des 100 000 réfugiés venant du Somaliland suite aux affrontements observés dans la ville de Laascaanood en décembre 2022, et l’arrivée des shebabs, le groupe terroriste islamiste somalien d’idéologie salafiste djihadiste.

Le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies, présent en Éthiopie depuis 1966, et ses partenaires humanitaires n’ont reçu que 2% des 116 millions de dollars nécessaires pour répondre à leurs besoins.

L’Éthiopie est confrontée à un manque de financement critique alors même qu’elle fait face à de multiples situations d’urgence humanitaire. On compte 4,5 millions de déplacés dans le pays à cause du conflit dans la région éthiopienne du Tigré, mais également du fait du changement climatique.

Face à cette crise, la solidarité pourrait également se manifester par l’accueil de réfugiés dont certains vivent depuis plus de 30 ans dans des camps. L’IOM m’a indiqué que 195 réfugiés ont été accueillis en France en 2023, contre 50 seulement en 2022. Sur un million de réfugiés, seuls 3 000, soit 0,1% d’entre eux, sont acceptés par le monde entier dans le cadre de l’immigration régulière. +d’images

En circonscription au Royaume-Uni – Fête nationale – Londres (14 juillet 2023)

La pluie et le temps maussade n’ont pas altéré le plaisir des 1600 invités d’Hélène Duchesne, ambassadeur de France au Royaume-Uni, venus célébrer la fête nationale à la Résidence de France, ce vendredi 14 juillet après-midi, en présence de mes collègues sénateurs Joëlle Garriaud-Maylam et Yan Chantrel, de plusieurs élus des Français de l’étranger, de Samer Melki, consul général, et de Bertrand Buchwalter, conseiller culturel, qui finit sa mission cet été.

Laurence Boone, secrétaire d’État chargée de l’Europe, avait prolongé son déplacement à Londres pour la circonstance, avant de rejoindre la réception à Bruxelles prévue le soir même. Lors de son discours, la ministre a affirmé que les relations entre le Royaume-Uni et la France se sont considérablement améliorées ces derniers mois.

On pourrait être tenté de le croire puisque c’est Anne-Marie Trevelyan, ministre d’État à l’IndoPacifique, fervente supporter du « Leave » et de l’interdiction des pêcheurs européens à accéder aux eaux britanniques, qui a été invitée à s’adresser à l’auditoire. C’est le moment où j’ai vu ma compagne plonger vers son portable pour répondre d’urgence au transporteur de notre fournisseur espagnol. Il était bloqué à son arrivée avec des marchandises par des formalités de dédouanement à accomplir suite au Brexit.

Après les discours officiels, le chœur des Fauristes a entonné l’hymne britannique, suivi de la Marseillaise et de l’Ode à la joie, hymne européen qui exprime l’idéal de fraternité.

C’est la première fois depuis 2019, que la Résidence a retrouvé une célébration de la fête nationale avec son ambassadeur. Le succès était au rendez-vous.

Comme chaque fois depuis 2006, à l’exception de 2020 pour cause de pandémie, j’ai été très heureux de ce moment d’échange privilégié avec les représentants de notre communauté française présents.

Merci et bravo aux sponsors qui ont permis de concrétiser cet événement et de régaler les participants. Merci à tous et joyeuse fête nationale. +d’images

QE – Versement des indemnités aux élus des Français de l’étranger

Ce 13 juillet, le ministre Olivier Becht a répondu à ma question écrite du 3/11/2022 sur les difficultés observées concernant le versement des indemnités aux élus des Français de l’étranger.

Versement des indemnités prévues par les articles 20 et 34 du décret n° 2014-144 du 18 février 2014

QUESTION  : M. Olivier Cadic interroge M. le ministre délégué auprès de la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger sur le versement des indemnités prévues par les articles 20 et 34 du décret n° 2014-144 du 18 février 2014 relatif aux conseils consulaires, à l’assemblée des Français de l’étranger (AFE) et à leurs membres. En effet, si les articles 19 et 34 du même texte énoncent le caractère bénévole des mandats locaux représentant les Français de l’étranger, l’exercice diligent de ces derniers ne doit pas pour autant représenter une charge insupportable. Un mandat ne doit pas coûter, a ainsi acquiescé le ministre délégué notamment chargé des Français de l’étranger devant l’AFE en ouverture de la session plénière qui s’est déroulée en octobre 2022. Alors qu’il lui a été rapporté que certains membres de l’AFE avaient participé aux trois dernières sessions sans qu’un quelconque remboursement ne leur ait été versé, le parlementaire a également été saisi des difficultés rencontrées par des conseillers des Français de l’étranger, notamment en Écosse, pour percevoir leurs indemnités semestrielles. Dans l’attente d’une nécessaire revalorisation des indemnités des élus des Français de l’étranger, qui doivent couvrir les frais engendrés par leur mandat, il lui demande qu’une procédure plus fluide soit instaurée afin que les indemnités prévues par le règlement soit effectivement versées à tous les élus selon une périodicité raisonnable. (question n° 03600 publiée le 03/11/2022)

RÉPONSE : L’ensemble des Conseillers de l’Assemblée des Français de l’étranger (CAFE) participant aux sessions annuelles de l’AFE perçoivent les indemnités forfaitaires prévues par le dispositif réglementaire. S’agissant du versement des indemnités prévues pour les Conseillers des Français de l’étranger, la périodicité est bien établie : le premier versement semestriel intervient entre la fin janvier et la mi-février et le second entre la fin juin et la mi-juillet. Si de rares difficultés techniques induisent, de manière tout à fait marginale, des délais supplémentaires (changement de numéro de compte, erreur de saisie notamment), les services du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères s’assurent que les versements soient effectifs, réguliers et obéissent à un calendrier bien connu de tous. En ce qui concerne les remboursements des frais de déplacement et d’hébergement des CAFE à l’occasion de leur venue à Paris pour les deux sessions annuelles de l’AFE, il a été demandé au secrétariat général de l’AFE de s’assurer que les remboursements puissent être effectués dans les délais les plus resserrés possibles après la fin de la session et dès réception des justificatifs de frais transmis par les élus. (publiée le : 13/07/2023, p4377)

LPM – Mon amendement Taïwan adopté

Mon amendement à la loi de programmation militaire (2024 à 2030) pour défendre le droit à la circulation maritime dans l’indo-pacifique, notamment en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taïwan est définitivement adopté.

En séance, le 28 juin dernier, j’avais obtenu l’avis favorable de la commission des Affaires étrangères et celui du gouvernement. Voir mon intervention.

La France est déterminée à préserver la paix et la stabilité de la région.

Sénat – Laos – Guide “Le Francophone”

Lors de mon déplacement au Laos, en compagnie de Daniel Boulom, conseiller des Français de l’étranger, le 26 février 2023, j’avais visité des commerces français de Luang Prabang, allant du glacier au tour operator organisant des croisières sur le Mékong, sans omettre les vendeurs de souvenirs… (compte-rendu).

Parmi ces commerçants, j’ai retrouvé Pascal Delais au Sénat le 8 juin dernier. Il m’a présenté son guide des entreprises francophones à Luang Prabang, initiative remarquable pour les voyageurs débarquant dans la ville et désireux de se connecter à la communauté expatriée francophone.

L’ouvrage est une compilation exhaustive des entrepreneurs et directeurs d’origine française, belge, canadienne, et même australienne qui ont élu domicile au Laos. Il met en avant une multitude de secteurs d’activité, du tourisme fluvial à la construction.

J’ai félicité Pascal Delais pour cette publication, car elle valorise la francophonie et le dynamisme entrepreneurial.

Pour toutes les informations concernant le guide, cliquez-ICI

Sénat – Égypte – Fête nationale

À l’invitation de Son Excellence M. Alaa Youssef, ambassadeur de la République Arabe d’Égypte en France et délégué permanent auprès de l’UNESCO, je me suis rendu à la célébration de la fête nationale de l’Égypte, ce 10 juillet.

En présence du Dr Khaled El Enany, ancien ministre du Tourisme et des Antiquités et actuel candidat au poste de directeur général de l’UNESCO, la célébration se déroulait à la Grande Halle de la Villette, où se tient actuellement l’exposition exceptionnelle «Ramsès et L’or des pharaons».

Cette immersion unique dans la vie de Ramsès le Grand, ce souverain illustre dont le nom et les accomplissements ont traversé les siècles, est un témoignage fascinant de l’histoire de l’Égypte. C’est une expérience enrichissante de redécouvrir cette histoire complexe et captivante, un lien qui unit la France à l’Égypte d’une manière spéciale depuis l’exposition « Ramsès II le Grand » au Grand Palais en 1976.

Cette nouvelle exposition promet une rencontre encore plus impressionnante avec le public, nous rappelant combien l’histoire peut être à la fois fascinante et inspirante.

Cet événement était également l’occasion de rencontrer de nombreux diplomates, parmi lesquels l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, M. Fahad al-Ruwaily. J’ai profité de cette opportunité pour féliciter l’ambassadrice de Serbie, Mme Nataša Marić, pour la récente élection de son pays comme hôte de l’Exposition Spécialisée 2027. +d’images

En circonscription au Somaliland (3/3) – Conférence de presse – Hargeisa (2-5 juillet 2023)

Au terme d’un déplacement de 4 jours au Somaliland, j’ai fait une conférence de presse depuis l’aéroport pour exprimer ma gratitude.

Je salue Abdul Rahman Yassin Mohammed, ambassadeur du Somaliland en France, qui a organisé ce voyage et m’a accompagné tout au long de mes rendez-vous.

Victor Hugo a dit : “Ceux qui vivent sont ceux qui luttent”.

Depuis 33 ans, le Somaliland est une démocratie indépendante, non reconnue par les nations unies.

À l’image du divorce entre la République tchèque et la Slovaquie, Mogadiscio devrait prendre l’exemple de Prague et formaliser cette séparation de fait pour repartir d’un bon pied.

Longue vie à l’amitié entre la France et le Somaliland.
Longue vie à la République du Somaliland.

En circonscription au Somaliland (2/3) – Berbera & Laas Geel (2-5 juillet 2023)

Idéalement situé sur la route maritime reliant l’Europe à l’Asie, via le canal de Suez, le port de Berbera offre un débouché complémentaire et alternatif de Djibouti pour l’Éthiopie enclavée.

Berbera est une ville de 70 000 habitants.

Avec des investissements cumulés de plus d’un milliard de dollars de la part principalement des Émirats, du Royaume-Uni, Berbera apparaît comme la route alternative à Djibouti pour servir le marché éthiopien.

Berbera

Diplomatie parlementaire

Préfet et Maire

Afin de prendre en compte les potentialités de la région de Berbera, l’ambassadeur du Somaliland en France m’a organisé un échange avec le préfet de la région de Sahel (berbera), Ali Abdillahi Farah qui est un vétéran de la guerre pour l’indépendance du Somaliland ; le maire de Berbera et les autorités portuaires.

Les autorités locales abordent l’avenir avec confiance. +d’images

Diplomatie économique

Port

Berbera, unique infrastructure maritime du Somaliland, dispose d’un port en eau profonde.

Suite à la signature d’un accord, en 2017, entre le Somaliland et les Émirats arabes unis, Dubai Port World (DP World) a installé une base navale à Berbera et investi près de 500 millions d’euros.

Accueilli par le directeur de l’autorité portuaire, Saïd Hassan Abdilahi, j’ai visité le nouveau terminal à conteneurs inauguré, il y a deux ans.

D’une capacité de 500 000 conteneurs par an, l’agrandissement en cours va permettre de quadrupler cette capacité annuelle pour atteindre 2 millions de conteneurs.

Berbera est relié à Rotterdam et à Dubaï.

Grâce à la nouvelle route bitumée, Hargeisa est désormais à deux heures de la ville côtière. Une rocade évite la capitale pour permettre aux camions de se diriger directement vers l’Éthiopie.

Ce nouveau corridor est prévu pour permettre un trafic de 500 camions par jour entre Berbera et l’Éthiopie. +d’images

Aéroport

L’aéroport vient compléter le dispositif offert par le port de Berbera pour accueillir les avions cargos, offrant une alternative au transport routier pour atteindre l’intérieur de l’Afrique.

L’ancienne grande base désaffectée de l’Armée rouge qui disposait d’une aire de lancement des Mig21 russes a été rénovée par les Émirats.

Sa piste de 3650 mètres est la plus longue d’Afrique. Elle dispose d’une extension de 450 mètres supplémentaires pour la sécurité et pourrait accueillir des A380.

Ali Fouad, directeur de l’aéroport International de Berbera et Christine, directrice générale, m’ont fait visiter les installations flambant neuves inaugurées par le président Bihi de la république du Somaliland, il y tout juste 18 mois. +d’images

Zone franche

Le 2 mars 2023, DP World et le gouvernement du Somaliland ont inauguré la nouvelle zone économique de Berbera (BEZ), située à seulement 15 km du port le long de la route de Berbera à Wajaale (corridor de Berbera) qui relie Addis-Abeba en Éthiopie.

En synergie avec la Jebel Ali Free Zone (Jafza) de DP World à Dubaï, les entreprises de Dubaï pourront s’inscrire à Berbera via le guichet unique de Jafza, tandis que les entreprises de Berbera pourront accéder aux installations du centre d’incubation de Jafza.

British International Investment (BII), l’institution de financement du développement (DFI) du Royaume-Uni, partenaire de DP World sur la zone franche, a investi plus de 300 millions de dollars pour transformer la région en une plaque tournante commerciale majeure dans la Corne de l’Afrique.

21 entreprises de Djibouti, Éthiopie, Oman et des Émirats arabes unis ont déjà décidé de s’installer sur la zone franche. +d’images

Laas Geel

Conservation art rupestre 

À mi-chemin entre la capitale Hargeisa et le port de Berbera, se trouve le site Laas Geel.

Ce site préhistorique permet d’admirer des peintures rupestres datant de 4000 à 5000 années.

Une mission archéologique a découvert le site le 4 décembre 2002.

Des financements européens et français sont destinés à préserver ce site visité par quelques centaines de visiteurs chaque année. Cet investissement illustre la volonté de la France d’accompagner la préservation d’un patrimoine historique et culturel exceptionnel du Somaliland. +d’images

En circonscription au Somaliland (1/3) – Hargeisa (2-5 juillet 2023)

avec Abdul Rahman Yassin Mohammed, ambassadeur du Somaliland en France

Premier déplacement au Somaliland, pays côtier du golfe d’Aden, entre Djibouti, l’Éthiopie et la Somalie.

Colonie britannique depuis 1888, le Somaliland devient indépendant le 26 juin 1960 et est reconnu par plus d’une trentaine d’États. Cinq jours plus tard, le Somaliland s’unît au territoire qui s’affranchît de la tutelle italienne.

Suite à un coup d’état militaire marxiste-léniniste de Mohamed Siad Barre, soutenu par l’Union soviétique en 1969, le Somaliland se révoltera face à la dictature et fera l’objet d’une féroce répression. Hargeisa est bombardée. 70 000 personnes meurent, dont 50 000 civils, soit 5% des habitants. La ville se vide et près d’un million de personnes se réfugie en Éthiopie et partout dans le monde.

En 1991, Mohamed Siad Barre est renversé et le Somaliland déclare son indépendance en retrouvant ses frontières reconnues en 1960. Dix ans plus tard, en mai 2001, l’indépendance est entérinée par un référendum qui remporte 97,1% de oui.

Mais la communauté internationale ne reconnaît toujours pas le Somaliland.

Pourtant ce pays est devenu une démocratie exemplaire pour le continent africain.

En venant au Somaliland, je souhaite promouvoir son modèle de société démocratique qui conforte le développement humain.

Je remercie Abdul Rahman Yassin Mohammed, ambassadeur du Somaliland en France, d’avoir organisé ce voyage et de m’avoir accompagné tout au long de mes rendez-vous.

Diplomatie parlementaire

Président de la République

Très honoré d’avoir eu un entretien privilégié avec le Président de la République du Somaliland, Muse Bihi Abdi, en présence du vice-ministre des Affaires étrangères de la République du Somaliland, Abdul Nasser Omar, et Abdul Rahman Yassin Mohammed, ambassadeur du Somaliland en France.

Le président a salué l’action de la France en faveur de la liberté et considéré qu’elle a un rôle majeur à jouer pour faciliter le dialogue entre la Somalie et le Somaliland.

La France a une expertise dans la région suite à son travail avec les Britanniques lors de l’établissement des frontières.

Le président a également souhaité que la France contribue directement au Somaliland Dévelopment Fund (SDF), à l’image de ce que font d’autres pays de l’Union européenne, et s’engage pour consolider l’essor de cette jeune démocratie.

Pour marquer l’attachement de la France à la démarche de son pays, j’ai rappelé au président Bihi que le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, cher au Somaliland, avait été inspiré par Jean-Jacques Rousseau et la philosophie des Lumières. +d’images

Ministère de l’intérieur

Le ministre de l’Intérieur JSL Maxamed Kaahin Ahmed, m’a accueilli dans son bureau, en présence de l’ambassadeur du Somaliland en France M. Abdirahman Yasin et des dirigeants du ministère, Abdullahi Ahmed Caarshe, directeur des médias et des relations publiques au ministère de l’Intérieur.

Le Somaliland est reconnu comme un pays stable et paisible, où les élections ont obtenu un satisfecit de la communauté internationale, qui avait dépêché 150 observateurs.

Le ministère de l’intérieur a 3 forces :
– Police
– Immigration
– Garde-côtes

Depuis l’indépendance du Somaliland en 1991, aucun acte de piraterie maritime n’a été constaté au départ de ses côtes, à la différence de son voisin la Somalie.

Le Somaliland joue un rôle déterminant dans la stabilité de l’Afrique orientale.

La présence des Shebabs est avérée en Somalie où la situation se détériore, en particulier au Putland. L’organisation terroriste combat côte à côte avec des leaders traditionnels d’un clan qui est présent en Somalie, au Somaliland et en Éthiopie.

Les Shebabs ont réussi à s’établir à Las Anod, au sud-est du Somaliland pour en faire un nouveau repaire, en usant de malices. C’est un de leurs objectifs de longue date. Les Shebabs ont, par le passé, visé des élus de cette localité du Somaliland pour les éliminer. Le Somaliland demande l’assistance de la France pour la formation de ses unités anti-terroristes.

J’ai salué l’action du ministère qui offre des conditions de sécurité et de tranquillité pour la population du pays, comme j’ai pu l’observer.

J’ai également exprimé ma solidarité avec leur démarche de recherche d’un cessez-le-feu à Las Anod et ai assuré le ministre de ma détermination à mobiliser la France pour les aider à lutter contre cette organisation terroriste maléfique. +d’images

Ministère des Affaires étrangères

Rencontre avec le vice-ministre des Affaires étrangères de la République du Somaliland Son Excellence Abdul Nasser Omar, en présence d’Abdul Rahman Yassin Mohammed, ambassadeur du Somaliland en France.

Nous avons discuté des moyens de renforcer notre relation bilatérale.

Le Somaliland remercie les pays qui s’investissent pour contribuer à son développement, comme les Émirats Arabes Unis, Taiwan, l’Éthiopie, ou plus modestement la Turquie et Djibouti.

De leur côté, les pays européens comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède contribuent directement au travers du fonds de développement du Somaliland (SDF).

Les États Unis appuient aussi le développement du Somaliland grâce à US Aid. Une convention est en cours de négociation pour qu’un bureau de représentation américain ouvre, à l’image de celui de Taiwan ou de la Turquie.

Parlement

Un point presse a suivi mon arrivée.

J’ai été accueilli à l’aéroport par un représentant de chaque chambre : Salah Mohamed Diriyé, membre de la chambre des Représentants, et Abdiqadir Mohamed Hassan, président de la commission des Affaires étrangères de la chambre des Anciens, en présence d’Abdul Rahman Yassin Mohammed, ambassadeur du Somaliland en France.

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Chambre des Anciens

Entretien à la chambre des Anciens avec Saleimàn Mohamoud Aden, président ; Said Jama Ali, vice-président ; et Abdiqadir Mohamed Hassan, président de la commission Affaires étrangères, qui m’a accueilli la veille à l’aéroport.

Le Président m’a chaleureusement remercié de ma visite et pour ma contribution à faire progresser la notoriété du Somaliland dans le monde.

“Nous vous devons une information. Nous sommes indépendants depuis 33 ans. Même si la communauté internationale ferme les yeux sur nous… le Somaliland est bien vivant.” Force est de constater qu’il n’est pas si fréquent de voir un pays africain avec une démocratie si active marquée par des alternances politiques.

Le président de la commission des Affaires étrangères m’a remercié pour l’accueil fait l’an dernier à leur délégation au Sénat. Il sollicite le soutien du groupe d’amitié pour favoriser des actions de formation pour améliorer le fonctionnement de la chambre des Anciens.

Lors de la conférence de presse finale, j’ai déclaré que si le Somaliland et la Somalie s’étaient unis en 1960, quelques jours après leurs indépendances respectives, le Somaliland s’est séparé de la Somalie depuis 33 ans.

Le Somaliland a connu des élections régulières, dispose de solides institutions, d’une armée, de forces de sécurité, d’une sécurité sociale…

C’est un pays qui progresse. Le temps est sans doute venu pour que la communauté internationale reconnaisse cette séparation et prononce le divorce. +d’images

Média – Interview sur Saab

À l’issue de l’entretien à la chambre des Anciens, j’ai donné une interview à de nombreux médias locaux.

“Il est maintenant temps pour la communauté internationale de voir le Somaliland comme un pays libre avec des élections libres !”

Interview diffusée par Saab TV

Ambassade de Taïwan

L’ouverture de l’ambassade de Taiwan au Somaliland en août 2020, accompagnée d’un accord de coopération entre les deux pays, a constitué une nouvelle étape dans le développement du Somaliland.

Allen Chenhwa Lou, ambassadeur de Taiwan au Somaliland, m’a accueilli avec son équipe dans la représentation officielle.

80% de l’aide en masques parvenue au Somaliland pendant la Covid, provenait de Taiwan, qui aussi a offert 150 000 doses de vaccins.

Un programme de coopération multiforme a été développé. L’assistance au développement dans le domaine de la sécurité alimentaire a permis d’améliorer la production de fruits et légumes. Une ferme modèle a été lancée en 2021.
Taiwan apporte également son savoir-faire pour améliorer le système de santé, digitaliser l’administration et développer sa cybersécurité.

Enfin, Taïwan participe aux différentes opportunités de développer l’économie du Somaliland, en contribuant à l’exploitation des ressources situées dans le sous-sol. +d’images

Communauté française

Les Amis de la France

J’ai partagé ma dernière soirée au Somaliland avec l’association des Amis de la France présidée par Saïd Carton.

J’y ai rencontré plusieurs franco-somalilandais comme lui, dont des jeunes femmes qui font preuve d’un grand tempérament et travaillent en toute indépendance pour des entreprises situées dans le golfe.

Les échanges m’ont marqué. Chacun a partagé sa région de naissance dans l’Hexagone et un attachement à la France indissociablement lié au Somaliland.

Les binationaux ne choisissent pas entre les deux patries qu’ils incarnent. La chanteuse et propriétaire du centre, Mme Zahra Ahmed, dont le nom de scène est Sahra Halgan, en est le meilleur exemple. Engagée à 16 ans comme infirmière, dans la guerre d’indépendance du Somaliland, avant d’être réfugiée politique en France, elle illustre le courage d’un peuple qui a lutté pour les valeurs enseignées par les philosophes des Lumières.

Je suis également ravi d’avoir échangé avec Mme Halimo Youssouf, responsable du Centre Linguistique Française de l’université de Edna Adan qui fait vivre la francophonie au Somaliland.

De nombreux Somalilandais francophones ont grandi à Djibouti. Tous les participants suggèrent que les formalités administratives françaises puissent se faire à Djibouti plutôt qu’à Nairobi et que le passeport somalilandais soit reconnu par la France.

Merci à tous les participants pour cette soirée inoubliable. +d’images

Culture

Centre culturel

Présentation du centre culturel de Hargeisa par le Dr Jama Musse Jama, directeur général du Redsea Cultural Foundation (RCF), qui est également conseiller du président de la République pour les affaires internationales.

Le RCF a ouvert le centre culturel en août 2014 afin d’offrir un espace créatif à la jeunesse.

Le succès du centre doit beaucoup à la Foire internationale du livre de Hargeisa qui a attiré 11000 visiteurs en 2022 sur 6 jours. La prochaine foire ouvrira le 22 juillet 2023, sous le thème de la résilience avec le Maroc, en invité d’honneur.

Dr Jama suggère à RFI d’ouvrir une antenne au Somaliland. +d’images

Campagne de sensibilisation contre l’émigration illégale

Depuis plusieurs années, le Somaliland a développé des campagnes de sensibilisation pour dissuader sa jeunesse de s’engager sur le chemin de l’émigration illégale.

La lutte contre les passeurs a donné lieu à des arrestations au Somaliland.

J’ai observé 3 toiles au centre culturel qui décrivent l’engrenage de l’horreur des réseaux d’émigration illégale. Elles sont destinées à décourager les candidats pour éviter des drames :
. La première décrit l’illusion d’une vie facile en occident, présentée au travers des médias. Les passeurs font miroiter des facilités pour concrétiser le projet d’émigration chez les jeunes.
. Le second tableau illustre les bateaux surchargés qui sont le cercueil de nombreux migrants.
. Le dernier représente une jeune femme enchaînée et enceinte, victime de la traite des passeurs qui la livrent à la prostitution. Ils font ensuite du chantage envers ses parents en les menaçant de vendre un de ses reins pour que ces derniers paient une rançon, afin de la libérer. +d’images

Paris-Grèce – Festival européen Polyphony Paris-Rhodes « D’une rive à l’autre »

Dans le cadre du festival européen Polyphony Paris-Rhodes « d’une rive à l’autre », j’ai accueilli au Sénat, le 7 juillet, une délégation venant de Rhodes, conduite par Aliki Moschis-Gauguet, consule honoraire, que j’avais rencontré lors de mon dernier déplacement en Grèce en 2018 (compte-rendu).

Le vice-gouverneur, Christos G. Bardos, a également honoré notre rencontre de sa présence, renforçant la dimension institutionnelle de cet échange.

J’ai ensuite assisté au concert du Chœur Mikrokosmos à l’église Saint-Eustache, où la foule était au rendez-vous pour cette représentation, le dimanche après-midi.

Je tiens à remercier chacun d’entre eux pour leur engagement à renforcer nos liens bilatéraux et à promouvoir l’échange culturel.

C’est à travers de telles initiatives que nous continuerons à construire un avenir commun, empreint de respect, de dialogue et de coopération. +d’images

Pour plus d’informations sur le Chœur Mikrokosmos, je vous invite à consulter leur site web.

Médias – “Après la rébellion avortée d’Evgueni Prigojine, quel avenir pour Wagner en Afrique ?” (Public Sénat – 27/06/2023)

Merci à Public Sénat d’avoir publié mes commentaires au sujet des agissements de la milice Wagner en Afrique.

Lien vers l’article : Après la rébellion avortée d’Evgueni Prigojine, quel avenir pour Wagner en Afrique ?

ARTICLE

Alors que le désormais ex-patron de la société Wagner, Evgueni Prigojine, est contraint à l’exil en Biélorussie, l’avenir du groupe de mercenaires paraît incertain. Impliqué sur le front ukrainien, Wagner dispose d’une influence importante en Afrique, en particulier au Mali et en Centrafrique, où le groupe joue un rôle déterminant pour les intérêts de la Russie.

« L’Etat russe entretenait Wagner », a affirmé Vladimir Poutine lors d’un discours prononcé ce 27 juin suite à la rébellion du groupe Wagner et de son leader Evgueni Prigojine contre le commandement militaire russe, le 23 juin. Alors que le groupe paramilitaire s’est fait connaître pour ses activités en Syrie et en Afrique notamment, la déchéance de Prigojine interroge sur la capacité de Wagner à poursuivre ses activités en Afrique. Une question cruciale notamment pour les intérêts de la France en Afrique. En effet, le groupe de mercenaires a grandi en profitant du recul de l’influence française comme l’illustre l’exemple du Mali, où Wagner est officiellement présent depuis 2021.

« Il faut distinguer les troupes de Wagner en Russie et celles en Afrique, le lien est assez ténu »

Outre le Mali, la présence du groupe de mercenaires est confirmée en Libye, au Soudan et en République centrafricaine, et est soupçonnée dans plusieurs autres Etats africains. « Côté russe on cherche à éradiquer Wagner du sol national, il n’y a pas forcément de lien avec les activités du groupe en Afrique », analyse Olivier Cadic, sénateur Union Centriste des Français de l’étranger. Les déclarations de Vladimir Poutine confirment une séparation entre les activités sur le front ukrainien et en Afrique puisque le président de la fédération de Russie a offert aux hommes de Wagner, engagés sur le front de rejoindre l’armée russe, sans s’attarder sur les troupes présentes en Afrique. Le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, s’est empressé de dire que le « travail va bien sûr continuer » en Afrique.

Une distinction reprise par le général Dominique Trinquand, ancien de chef de mission militaire française à l’ONU, affirmant qu’il « faut faire la différence entre les troupes de Wagner en Russie de celles en Afrique, le lien entre les deux est assez ténu. Pour les troupes engagées sur le front ukrainien, il y a trois options, soit ils vont en Biélorussie, soit ils s’engagent dans l’armée, soit ils rentrent chez eux. Aucune de ces options ne touche les activités de Wagner en Afrique ». En ce qui concerne une éventuelle rupture de la chaîne de commandement à cause de l’exil d’Evgueni Prigojine, le Général Trinquand estime que « l’ancien adjoint de Prigojine peut assurer la direction des opérations en Afrique où Prigojine était peu impliqué ».

Un contexte politique favorable

Partant de cette distinction, la Russie n’a pas vraiment intérêt à couper les ponts avec Wagner qui « sert de relais pour les intérêts et l’influence russe en Afrique », rappelle Olivier Cadic. Une analyse partagée par le Général Trinquand selon lequel, les raisons de la présence de Wagner en Afrique n’ont pas évolué puisque « les activités de Wagner en Afrique s’inscrivent dans un cadre parallèle, très utiles à la Russie et autofinancées. Cela permet d’avoir une « force grise » en Afrique ».

Par ailleurs, le contexte politique dans plusieurs pays d’Afrique, notamment subsaharienne, reste propice à l’installation du groupe militaire. « Wagner suit un business model très clair et joue le rôle d’une garde prétorienne pour les juntes », informe Olivier Cadic, jugeant que « Wagner est une mafia qui prospère sur les ruines des États ». L’affaiblissement de certains États d’Afrique subsaharienne, déstabilisés par la menace terroriste, entretient les raisons d’un recours à la force militaire de Wagner, la faiblesse de la force publique laissant une part d’initiative accrue à la sécurité privée.

Une réputation entachée ?

Difficile dans ces conditions d’imaginer un recul des activités de Wagner, même si « dans une situation rationnelle, Wagner pourrait pâtir de cette réputation », explique le général Trinquand. Néanmoins, « lorsque l’on fait appel à Wagner, on sait très bien que l’on se met dans un état de dépendance. Les juntes craignent elles-mêmes que leurs troupes se retournent contre leurs chefs, donc tant qu’il y a des États instables, Wagner peut prospérer en Afrique », détaille Olivier Cadic. La société de mercenaire continue de « se vendre au plus offrant, donc ils sont tout à fait susceptibles de retourner leurs vestes, c’est un point de vigilance pour les juntes les plus vulnérables », affirme le Général Trinquand. « Personne n’est dupe concernant Wagner », conclut Olivier Cadic.

La crainte d’une autonomisation des mercenaires de Wagner ?

Alors que la rébellion d’Evgueni Prigojine ne semble pas avoir de conséquences durables sur la présence du groupe en Afrique, le sénateur Olivier Cadic perçoit la possibilité d’une déconnexion croissante entre les intérêts russes et ceux de Wagner qui « apparaît comme une force qui s’est autonomisée ». Pourtant, une autonomisation du groupe Wagner serait relativement risquée et il est plus probable que le groupe poursuive une action double en continuant d’être un relais de l’influence russe en Afrique. « Je ne pense pas que Wagner va s’autonomiser, la logistique est fournie par la Russie, donc les deux parties sont gagnantes », nuance le Général Trinquand. Le groupe paramilitaire pourrait, au contraire, être repris par une autre société de sécurité privée proche du ministère de la défense russe afin de continuer à défendre les intérêts de la Fédération de Russie en Afrique.

« Il y a de fortes chances que l’une des conséquences soit la volonté de faire main basse sur les intérêts économiques français en Afrique »

« Il y a de fortes chances que l’une des conséquences soit la volonté d’accentuer les activités et de faire main basse sur les intérêts économiques Français en Afrique », s’inquiète Olivier Cadic, très impliqué sur le sujet. Ce dernier estime d’ailleurs que la doctrine militaire française en Afrique ne permet pas de protéger les intérêts économiques français et donc la progression de Wagner. Une doctrine réaffirmée, après une question d’Olivier Cadic, par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.

« Si l’armée ne défend pas les intérêts français en Afrique, qui va le faire ? Sans obstacle, Wagner peut intensifier son activité en Afrique », alerte le sénateur des Français de l’étranger. Un renforcement de la position et de l’influence de la France en Afrique subsaharienne représenterait donc une menace plus importante pour le développement de Wagner. Avec la fin de l’opération Barkhane au Mali, le 9 novembre 2022, et la montée d’un sentiment anti-français alimenté par Wagner, la tendance est davantage à un retrait de la zone. Une erreur selon Olivier Cadic regrettant « un défaut d’analyse ». « On ne va pas au bout de la logique, on baisse pavillon devant Wagner. Notre doctrine n’est pas claire, donc Wagner peut continuer d’étendre son influence en Afrique car il existe des États vulnérables ».

Le sénateur craint de voir les entreprises françaises se retrouver face à un ultimatum sous la pression de Wagner. « Pour les entreprises françaises en Afrique, le choix sera simple : soit vous pliez, soit vous vous battez. Donc peut-être qu’à un moment, eux aussi, vont envisager de créer des forces de sécurité privées », prévient Olivier Cadic.

L’HEBDO DES INDÉPENDANTS N°223 – 29 juin 2023

Lire : l’HEBDO DES INDÉPENDANTS n°223 – 29 juin 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER & AFFAIRES ÉTRANGÈRES
. Déclaration des biens immobiliers : un mois de rab
. La CFE – polémique autour du financement
. CA de l’AEFE : Déconventionnements / Budget / Questions

LE CLUB DES INDÉPENDANTS
. Benoit MAYRAND, vice-président de la commission des Finances de l’AFE, conseiller des Français établis en Roumanie et Moldavie. « Conventions fiscales et exercice du droit au compte en France ».

LE BLOG D’OLIVIER CADIC
. LPM – Amendement Indopacifique : droit à la circulation maritime
. LPM – Amendement BITD : cession des PME sensibles
. CA AEFE : déclaration liminaire
. Trophées du réseau CCIFI
. Rencontre avec 11 chefs de poste au Sénat
. Délégation de la CCI France-Suisse
. En circonscription en POLOGNE – Varsovie (21-23 juin 2023)
Accueilli par Frédéric BILLET, ambassadeur de France en Pologne, et Éric SALVAT, président du conseil consulaire de Pologne.

FRANCE
Actualités : Politique & Société

BRÈVES D’AILLEURS

Découvrir l’InfoLettre n°223

LPM – Amendement adopté – BITD

Mon amendement sur la Base industrielle et technologique de défense (BITD) a été adopté avec le soutien du ministre des armées, Sébastien Lecornu.

Il stipule que dans le cas de cession de PME sensibles de la BITD, pourvoyeuses de technologies et d’innovations, la DGA veille, en amont de tout processus de vente, à ce que les candidatures à la reprise soient restreintes à des acteurs compatibles avec la consolidation souveraine de la BITD.

📌 Verbatim de mon intervention

Dans son discours à l’Ecole de Guerre en février 2020, le Président de la République a affirmé l’impérieuse nécessité de « l’indépendance technologique de l’Europe et sa capacité à anticiper les prochaines ruptures stratégiques.
Il nous faut pour cela une BITD autonome et compétitive,
un effort massif d’innovation, la maîtrise de nos technologies de sécurité et la maîtrise de nos exportations de défense (…)
cela nécessite une politique industrielle, des standards de souveraineté (…) car notre incapacité à penser ensemble nos intérêts souverains (…) met chaque jour en cause notre crédibilité en tant qu’Européens.
Elle offre aux autres puissances la possibilité de nous diviser, de nous affaiblir »
En 2020 et 2022, la cession programmée des sociétés sensibles Photonis et Exxelia à des groupes industriels non-Européens a plongé le gouvernement dans une situation très délicate.
Par comparaison, le modus operandi du contrôle des investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS) permet le dialogue EN AMONT pour définir les règles du jeu.
Il s’agit ici de mettre en place de la veille et du contrôle a priori des investissements étrangers plutôt qu’à postériori.