“Il y a une forte appétence des Jeunes à faire des missions à l’international, c’est même leur premier choix”, s’éclaire Martin Hirsh, président de l’Agence du service civique, devant les élus AFE réunis en session de travail la semaine dernière à Paris.
Il se félicite d’avoir offert cette année 500 missions hors de France, sur les 5 continents et pour toutes les aspirations : environnement, culture, santé, sport ou encore solidarité, comme l’envoi de ces 30 jeunes à Haïti au service des enfants. Ces affectations “correspondent à un engagement de la France vis à vis de ses partenaires”, justifie-t-il.
Ce fut pour moi un grand plaisir de revoir Martin Hirsch que j’avais rencontré à Londres, lorsqu’il était venu apprécier les conditions d’accueil des jeunes Français au centre Péguy (lire : “Le centre Charles Peguy, pivot du Plan Emploi” du 12 novembre 2010). Précédemment Haut-commissaire à la Jeunesse, il était depuis six mois le président de la nouvelle Agence de service civique, ouverte en mai 2010.
Et quel succès pour ce service civique (à ne pas confondre avec son ancêtre le service civil volontaire né 2006 et demeuré anecdotique) ! L’Agence enregistre 75.000 candidatures, soit 10% d’une classe d’âge annuelle, se félicite M. Hirsh. Ouvert aux 16-25 ans, ce dispositif accomplit parfaitement son rôle de cohésion nationale et de mixité sociale : les filles représentent 57% des volontaires, 20% des demandeurs habitent des quartiers sensibles, 25% n’ont pas le bac quand d’autres sortent d’HEC.
Pourquoi un tel engouement ? “Nous ne sommes pas contraints, on a choisi”, expliquent les missionnaires à Martin Hirsch. Tous partent de chez eux pour six mois à un an maximum. Au retour, “une grand fierté, notamment chez les jeunes défavorisés”, rapporte-t-il de ses discussions, par exemple auprès des Jeunes du quartier de Villeuneuve à Grenoble qui s’était embrasé il y a deux ans.
Malheureusement, la jeune Agence ne peut absorber un tel impact. L’Agence proposera 25.000 missions seulement en 2012, mais “l’objectif fixé par le président de la République est d’atteindre 75.000 en 2014” !
Au regard de ces chiffres, le nombre de 500 missions à l’étranger fait pâle figure. “Mais en partant de zéro”, tempère Martin Hirsch qui justement lance un appel aux élus des Français de l’étranger pour l’aider à trouver des postes. Premier critère, une fonction valorisante. Face à cet immense “appétit de se rendre utile”, le président précise que “le service civique ne fonctionne que si la mission est de qualité”, citant l’aide aux enfants des rue de Lima. Il est révolu le temps où l’on se servait des Jeunes pour balayer la cour de la caserne, s’amuse-t-il.
Ensuite, les élus seraient bien inspirés de trouver des organismes d’accueil susceptibles de loger et/ou de payer le voyage du Jeune, ce que ne peut pas assumer l’Agence. En effet, elle verse une indemnité de 450€ mensuels auxquels s’ajoutent 100€ attribués par l’organisme d’accueil (100€ supplémentaires sont possibles en fonction de critère sociaux). Le volontaire est en outre couvert par la protection sociale.
N’omettons pas de préciser qu’un jeune Français vivant à l’étranger peut faire une mission de service civique dans son pays d’habitation ou bien en France.
Au plan international, le service civique cohabite avec d’autres initiatives ressemblantes (Volontaire international en entreprise, volontaire en ambassade, volontaire solidarité internationale…) qui permettent d’obtenir une “équivalence service civique“. L’intérêt peut se présenter dans l’enseignement supérieur français depuis qu’un décret oblige les établissements à tenir compte (chacun selon ses modalités) d’un tel parcours solidaire. L’AEFE est un partenaire actif de ce dispositif. Une convention a été récemment signée à Londres (lire : “Une jeune volontaire du Service Civique intègre le lycée CDG” du 08 novembre 2010).
Bonne et longue route à Martin Hirsch ! Est-ce parce qu’il fréquente tant de Jeunes que je le trouve toujours plein d’entrain, de projets et de fraicheur de ton ?
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