Entretien privilégié sur notre relation bilatérale avec Luis Fernando Serra, ambassadeur du Brésil en France et l’équipe diplomatique à la Résidence de l’ambassadeur, le 3 décembre 2020.
Cette rencontre faisait suite à notre entretien de la semaine précédente avec les ambassadeurs du groupe de Lima (compte-rendu). Le lendemain, j’avais déclaré à la tribune du Sénat :
“Pourquoi l’Amérique latine semble absente du radar du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères alors que la France est le seul pays européen à être physiquement présent sur ce continent et que tous nos voisins nous réclament ?”
La réponse de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères avait permis de mettre sur le devant de la scène la perception de l’Amérique latine et de ses enjeux par le gouvernement (compte-rendu).
L’ambassadeur est déterminé à amplifier la relation bilatérale. Il a dressé un panorama de l’étendue des champs de coopération potentiels entre nos deux pays à commencer par l’importance des échanges économiques :
– L’investissement de la France au Brésil s’élève à 37Mds d’euros, soit plus que les 31Mds investis en Chine.
– A titre d’illustration, la société Carrefour a créé 100 000 emplois au Brésil en n’employant que 5 à 6 Français.
– La CCI France-Brésil célèbre les 120 ans des chambres de Rio et de Sao Paulo.
Le Brésil est le pays qui a la plus grande frontière terrestre avec notre pays : 730 kilomètres entre le département de Guyane et l’État d’Amapà. La coopération transfrontalière souligne l’importance de l’intégration et de l’exploitation durable des ressources de cette région. Elle pourrait constituer un modèle de coopération transfrontalière pour l’Amérique latine.
Nous avons parlé d’un projet d’hôpital pour la ville d’Oiapoque, qui pourrait constituer un nouveau progrès de collaboration concrète.
Nous avons abordé nos relations diplomatiques de Défense. La coopération éducative et culturelle a également fait l’objet de notre conversation.
Nous avons bien évidemment évoqué la situation au Venezuela et l’importance de trouver une issue à cette crise humanitaire qui a entrainé un exode de plus de 5,1 millions de Vénézuéliens, ce qui déstabilise tout le continent sud-américain.
Je remercie François Cessieux et Anne-Marie Ballande, conseillers des Français de l’étranger, pour leurs précieux renseignements qui m’ont permis de préparer cet entretien.
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