En parallèle de la COP21, le 1er décembre au Sénat, j’ai eu l’honneur de coprésider avec Arthur Nazarian, ministre de l’Energie et de L’Eau du Liban, un colloque intitulé “L’hydro-diplomatie et le changement climatique pour la paix au Moyen-Orient”.
L’eau est déjà, sans nul doute, l’or bleu du XXIème siècle, rappelle Fadi Comair, directeur des ressources hydrauliques et électriques du Liban, au sein du ministère dirigé par M. Nazarian.
Lorsqu’une eau est abondante, de qualité et pérenne, elle devient vecteur de paix entre les peuples. On peut alors parler d’hydro-diplomatie, un concept forgé par Fadi Comair, dont il m’a parlé la première fois en février dernier, lorsque j’ai fait sa rencontre au Liban par l’intermédiaire de Patricia Elias Smida, avocate et déléguée UDI-Liban.
Depuis, nous nous sommes revus plusieurs fois à Paris et j’ai soutenu son idée d’organiser un colloque ciblé sur la région du Proche-Orient, où la coopération hydro-diplomatique s’avère plus cruciale que jamais. L’eau est une source d’enjeux transfrontaliers pour les gouvernements du Liban, de la Syrie, de la Jordanie, de la Palestine, d’Israël, de l’Egypte et de la Turquie.
Sur la voie de l’hydro-diplomatie, un projet avait été lancé en 2007 par la France à travers Jean-Louis Borloo, initiateur du projet régional de Centre pour l’information et la formation aux métiers de l’eau (CIFME), labellisé par l’UpM (Union pour la Méditerranée). Lire “Projet CIFME – Mon engagement pour la création d’un centre aux métiers de l’eau au Liban” du 21 avril 2015Nous sommes reconnaissants à Shahdad Attili, ministre palestinien chargé des négociations sur l’eau, à Pierre Roussel, président de l’Office international de l’Eau et Serge Lepeltier, ancien ministre, président de l’Académie de l’Eau de nous avoir fait l’honneur de présider, chacun, une table ronde.
On retiendra que ce colloque a reçu une brillante caution universitaire de la part du Texas et de l’Italie. Venu d’Austin, le professeur Daene McKinney représentait l’université du Texas. A ses côtés, était Georges Comair, docteur de cette même université (et aujourd’hui ingénieur Suez Consulting). Parmi nos amis italiens, nous avons accueilli Maurizio Martellini, professeur à l’université Insurbia et Roberta Ballabio, chef de projet à Insurbia, ainsi que Stephano Bocci, professeur à l’université de Milan.
Nous remercions cordialement les 17 intervenants qui nous ont fait l’honneur de partager leur expertise et leurs convictions dans le but de créer une véritable culture de l’eau, essentielle pour la préservation de cette ressource et la garantie d’une paix entre les peuples. “Il aura une vie après le pétrole, il n’y aura pas de vie après l’eau”, prévient Sophie Auconie, gouverneure au Conseil mondial de l’Eau.
Le séminaire en résumé…
Dans la région du Sud-Est méditerranéen, la problématique est la suivante : tandis que l’eau est une ressource rare et inégalement répartie, le changement climatique va accentuer l’irrégularité des pluies et diminuer leur volume. Dès lors, certaines nations peuvent mettre en danger la sécurité alimentaire ou énergétique d’un pays voisin, en le privant de son approvisionnement en eau.
Pour traiter la question, nous avons décliné l’hydro-diplomatie en trois thématiques faisant chacune l’objet d’une session de travail (Lire le programme et découvrir le parcours de tous les intervenants).
Session 1 – Les bassins : territoires pour l’adaptation
Il est impératif que tous les États riverains des bassins transfrontaliers collaborent dans le but d’assurer un partage équitable et une utilisation raisonnable de la ressource, illustrant ainsi le concept d’hydro-diplomatie.
Cette session fut l’occasion de présenter le livre, publié par l’Unesco : “Science diplomacy and Transboundary water management: The Orontes River case”Session 2 – Les outils technologiques : innovation pour l’adaptation
La délimitation exacte des bassins internationaux nécessite l’accès à des Systèmes d’information géographique (SIG), ainsi que l’utilisation d’outils d’aide à la décision, via certains logiciels. Seulement à partir de données objectives, les experts peuvent limiter les risques et les diplomates négocier.Session 3 – Sécurité d’approvisionnement en eau et production énergétique
Certains pays donnent la priorité à la production hydro-électrique au détriment d’autres secteurs, tandis que pour d’autres nations, l’irrigation, l’eau potable ou bien la prévention des crues sont considérées comme objectifs prioritaires pour tout projet de développement.
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