Lire : l’HEBDOLETTRE n°120 – 21 mai 2019
Edito de l’HebdoLettre n°120
Rendre une cyber attaque utile
Le 5 décembre 2018, la plateforme de service ARIANE du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) a été victime d’une cyberattaque (lire édito : ‘Ariane perd un fil‘). Ce service d’inscription en ligne permet aux ressortissants français de recevoir des consignes de sécurité, lors de leurs voyages à l’étranger. Des données personnelles enregistrées lors de l’inscription sur la plateforme ont été dérobées.
Sitôt l’incident connu, le 13 décembre, la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat demandait à mon collègue Rachel Mazuir et à moi-même, en qualité de rapporteurs des crédits du SGDSN (en charge de la politique de sécurité des systèmes d’information de l’Etat) et de l’ANSSI, de recueillir des éléments d’information sur cette cyberattaque.
En déroulant patiemment le fil d’une cyberattaque comme celle d’ARIANE, nous avons analysé comment le MEAE avait réagi, puis déposé au Sénat, ce 20 mai, un rapport d’information intitulé : Cyberattaque contre ARIANE : une expérience qui doit nous servir.
Le but de ce rapport d’information est, à partir d’un cas de cyberattaque aux conséquences fort heureusement limitées, de tirer des enseignements qui permettront d’améliorer la résilience des administrations de l’État.
Nous souhaitons favoriser l’émergence, en leur sein, d’une culture de la cybersécurité en affectant les moyens nécessaires à la protection de leurs systèmes d’information.
En cas de crise, il est nécessaire de garantir la fluidité des relations entre les différents acteurs de la prévention et de la protection (ANSSI, DSI des ministères, CNIL) mais aussi de la judiciarisation.
Nous avons formulé une série de recommandations pour y parvenir. Parmi elles, à l’image du service mis en place en Israël, nous souhaiterions que les professionnels et les citoyens, confrontés à un incident cyber, bénéficient d’un numéro vert unique. Si, selon les circonstances, chacun sait s’il doit appeler les pompiers, la police ou le Samu, beaucoup sont démunis lorsqu’ils sont confrontés à un incident cyber.
La création du site internet www.cybermalveillance.gouv.fr est utile et offre de nombreux conseils. Cela ne peut constituer la seule réponse.
La semaine dernière, une importante faille de sécurité touchant la fonction “appel téléphonique” de WhatsApp a été corrigée. Selon l’entreprise, propriété de Facebook, cette faille pouvait permettre d’installer, à l’insu de l’utilisateur, un logiciel espion sur son téléphone, si l’utilisateur ne décrochait pas lorsqu’il recevait l’appel “infecté”.
Trois jours plus tard, Europol annonçait de son côté avoir démantelé un réseau criminel international qui avait volé 100M$ en installant le maliciel GozNym (logiciel malveillant) sur des ordinateurs pour récupérer les identifiants bancaires.
En visitant VivaTech 2019, le salon consacré aux nouvelles technologies, j’ai pu observer avec quelle facilité les hackers pouvaient récupérer les données d’utilisateurs imprudents.
Voilà pourquoi il revient à l’État de garantir un réseau internet propre, au même titre qu’il lui appartient d’offrir un réseau d’eau potable. Découvrir l’HebdoLettre n°120
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