87 pour et 196 contre, la PPL « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie » a été nettement rejetée par les sénateurs. Je me suis prononcé contre un texte qui avait été trop dénaturé à force d’amendements restrictifs et prohibitifs. C’est dire si mon amendement voulant accorder le libre choix de propre sa mort, dans les cas extrêmes, ne pouvait aboutir (lire : O_Cadic_findevie_seance_16_juin_2015). Il ne retranchait pourtant rien à la proposition de loi Claeys et Leonetti.
Le 16 juin, le thème aidant, j’ai eu la sensation de vivre un voyage au bout de la nuit, puisque les sénateurs ont débattu chaque article jusqu’à 2h du matin. Du reste, certains collègues ont regretté qu’une loi aussi capitale manque à ce point d’éclairage et de visibilité dans l’opinion.
Mes amendements se sont fondés sur la réflexion conduite depuis des années par l’association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Son dynamique président, Jean-Luc Romero, a intitulé son livre Ma mort m’appartient. J’ajouterai que ma mort m’appartient parce que mon corps m’appartient. C’est notre corps qui souffre et meurt. Qui oserait aujourd’hui contester la libre disposition de chacun sur son propre corps ? Pourquoi soudain une limite ?
Il n’est que temps de créer un nouveau droit ! Celui de pouvoir quitter ce bas monde, avec l’assistance du corps médical, sans souffrance inutile et sans donner à ses proches le spectacle de sa propre dégénérescence.
La société française est prête à 96% ! (sondage Ifop, octobre 2014) Lire : Mon amendement pour le « droit de mourir » dans la dignité du 28 mai 2015.
Nos voisins européens ont franchi le pas ! Les Belges, Hollandais, Luxembourgeois ou Suisses sont-ils pour autant insensibles à la valeur de la vie ?
J’aurais tant préféré que la patrie des droits de l’Homme se trouve à la pointe d’un mouvement irrémédiable, de toute façon.
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