Le 28 novembre au Sénat, j’ai eu l’honneur de parrainer et d’ouvrir le premier « colloque experts » de l’UFE (Union des Français de l’étranger) qui s’adressait en particulier aux DRH, acteurs clés de l’expatriation.
En préambule ou en conclusion de leurs propos, les participants aux deux tables rondes partageaient ce même mot d’ordre : anticipation.
Le thème de l’expatriation des salariés en famille fut traité sous tous les prismes possibles grâce au large panel d’experts, du déménageur à l’assureur, en passant par le conseil en retraite ou le fiscaliste, sans oublier les prestataires éducatifs. Sans avoir vécu la situation, il est difficile de prendre la mesure d’un basculement de vie à l’étranger pour toute une famille. “L’expatriation est un véritable acte de foi”, synthétise Pascale Gauthier (Novelvy).
De l’excitation au désenchantement, il n’y a souvent qu’un pas. A un moment, tous les problèmes se cristallisent, “surtout sur le conjoint et cela commence par le stress du déménagement”, identifie Charles Baudart (Ags France). “Il faut donner de la visibilité, surtout au conjoint, grâce à un réseau d’accompagnement qui peut aussi lui trouver du travail”, ajoute Jean-François Rieffel (Apec). N’oublions pas les enfants pour qui “l’étranger peut être une opportunité ou un grand risque”, note Philippe Coléon (Acadomia).
Quelles que soient les précautions, il faut rester lucides : “l’expatriation fragilise la famille et conduit au divorce dans 50% des cas”, nous assène l’avocate Céline Richard.
Si le nombre de Français à l’étranger progresse constamment, les entreprises expatrient de moins en moins de personnel. Un retournement de tendance apparu lors de la crise de 2008 et qui n’est pas pour déplaire aux DRH, bien obligés d’accompagner peu ou prou le salarié et sa famille vers leur nouvelle vie.
Mondialisation oblige, on trouve désormais des compétences, sinon des potentiels, à peu près partout. “Un ingénieur à Bengalore vaut 465$/mois. Souvent il a été formé à l’étranger et… sa femme est déjà sur place”, ironise Jean-François Rieffel. Rien d’étonnant que les DRH déclarent privilégier le contrat local par rapport au contrat cadre expatrié (Lire aussi mon éditorial / HL95 du 30 nov 2017).
Santé, retraite, scolarité, emploi, droit de la famille ou bien placements, la question de la mobilité internationale se fractionne en autant de marchés mondialisés, nous a dit en teneur François Barry Delongchamps. C’est pourquoi dans un contexte hautement concurrentiel “tout relève désormais d’une problématique d’innovation” au bénéfice des expatriés que défend le président délégué de l’UFE Monde. Une façon d’enjoindre aux pouvoirs publics et aux fournisseurs concernés de “s’adapter à la vitesse générale du monde”.
Félicitations au délégué général, Marc Boudin, et son équipe pour la création de cet événement qui a suscité un vif intérêt général et le témoignage éclairant de plusieurs DRH de l’assistance.
Lire aussi le compte-rendu du colloque publié sur le site de l’UFE-Monde.
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