Propos recueillis par Radio Orient, ce 5 août, suite à mon récent déplacement au Liban (Podcast 2m43)

Verbatim

Radio Orient – Les familles des victimes ont commémoré le quatrième anniversaire de l’explosion de Beyrouth qui a tué plus de 220 personnes et fait plus de 6500 blessés, le 4 août 2020, souvenez-vous. Quatre ans après l’explosion, “mes pensées sont toujours avec les Libanais“, c’est ce qu’a écrit le Président de la République Emmanuel Macron sur le réseau social X, réaffirmant l’engagement indéfectible de la France auprès du Liban. Le sénateur des Français de l’étranger, Olivier Cadic, était récemment au Liban. Il demande que la justice établisse les responsabilités après ce drame, écoutez-le.

Olivier Cadic – Il y a 18 mois, quand je suis passé, j’avais pris l’engagement auprès des familles des victimes d’être le porteur de leurs demandes auprès du gouvernement français, ce que j’avais fait dès mon retour avec une question dans l’Hémicycle à Catherine Colonna, à l’époque ministre des Affaires étrangères.

Lors de mon retour au Liban, j’ai voulu faire le point dès le premier jour de mon arrivée avec les représentants des familles des victimes qui m’ont confirmé qu’il n’y avait absolument aucune avancée de leur côté. Pire encore, ils m’ont raconté ce qu’ils avaient dû subir, alors qu’ils faisaient une manifestation devant le domicile du président du Parlement pour obtenir des avancées, puisqu’ils ont été rossés, bastonnés, ce qui est absolument insupportable à entendre.

Donc, bien évidemment, j’ai été bouleversé par leurs témoignages et par le fait qu’ils sont dans une situation d’attente, qu’il y a zéro progrès. A l’évidence, il n’y a pas de justice qui fonctionne au Liban. Et là, nous sommes sur un autre problème sur lequel je vais être amené à travailler ici, c’est que nous avons tout de même trois victimes. Je ne comprends pas que le gouvernement français ne soit pas plus allant sur ce dossier.

Il y a des responsabilités qui sont évidentes. On ne peut pas continuer à faire semblant de ne pas voir que des gens qui sont en place au Liban profitent du système, faire comme si de rien était : on sait très bien où est le problème. Il faut s’y confronter aujourd’hui et ne pas faire preuve de lâcheté.

C’est pour cela que je vais faire remonter au niveau du gouvernement toutes les observations que j’ai pu faire et tout ce qui m’est remonté aussi au niveau politique, en disant que maintenant il faut que ça bouge. On ne peut pas continuer comme ça ou alors, quelque part, ce serait être complice, ce qui serait insupportable.

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