La Syrie à la croisée des chemins avec son environnement régional
Olivier Cadic, Sénateur des Français établis hors de France et Président du groupe France-Pays du Golfe au Sénat et Fadi Georges Comair, Professeur des Universités, Président du PHI-UNESCO (2019-2023)
Tribune pour la Newsletter de l’UDI – fév. 2025
Deux mois après la chute du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, la Syrie traverse une période de transition complexe, marquée par des défis politiques, sécuritaires et humanitaires.
Le régime en place issu de la coalition insurgée, dominée par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), ancienne branche d’Al-Qaida en Syrie, tente de se présenter sous un jour nouveau, comme une force capable d’unifier le pays et de rétablir les services publics de base.
Cela crée des opportunités pour la stabilisation et le développement à condition que ce pays adopte une Politique de Distanciation vis-à-vis de son environnement régional.
Pour sortir de la crise actuelle, la Syrie doit adopter une approche en plusieurs étapes :
La priorité du régime doit être dans la rédaction d’une nouvelle constitution qui promeut l’équitabilité du système politique entre les différentes communautés du pays. Cela pourrait se réaliser dans le cadre d’un équilibre entre les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Ce système de Fédération communautaire conduirait à construire un État stable.
Cette démarche nécessite une politique de sécurité efficace renforcée par une armée unifiée loin des conglomérats des milices en place dans le pays, des institutions solides et une diplomatie active.
C’est le préalable pour mener des réformes susceptibles de renforcer l’efficacité et la transparence des institutions publiques.
Le nouvel état syrien doit mettre en place des politiques spécifiques pour garantir la sécurité et les droits des minorités, à savoir les Kurdes, Chrétiens d’Orient et Alaouites. La protection des minorités est essentielle pour assurer la stabilité du pays. Une politique de réintégration et de protection des droits de ces populations est nécessaire pour éviter les conflits internes.
Enfin, le régime doit développer une diplomatie active pour établir des programmes de retour sécurisé et de réintégration pour les déplacés syriens. Il est impératif de coopérer avec les autorités libanaises pour faciliter le retour des réfugiés établis au pays du cèdre.
La conférence internationale sur la Syrie, prévue à Paris le 13 février 2025, vise à aborder plusieurs de ces enjeux cruciaux pour l’avenir du pays en transition.
C’est une étape majeure dans la mobilisation de la communauté internationale aux côtés du peuple syrien, visant à coordonner l’aide internationale et à soutenir la transition vers une paix durable.
Lire l’article La Syrie à la croisée des chemins avec son environnement régional sur le site de l’UDI
0 Commentaire
Publiez votre commentaire