Le groupe d’amitié France-Pays baltes, présidé par Olivier Henno, a auditionné Xavier Rey, sous-directeur de l’Europe centre-orientale et balte du Quai d’Orsay, ce 19 janvier au Sénat.
J’ai interrogé M. Rey sur la politique d’influence menée par la Chine dans cette zone qui recouvre les trois états souverains que sont la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie.
Le géant chinois se montre particulièrement agacé par l’outrecuidance de la Lituanie, Petit Poucet d’à peine 3 millions d’habitants, indépendant depuis 1991. Cet état balte a quitté l’an dernier le forum «17 +1» qui réunit la Chine et des pays d’Europe centrale et orientale, puis il a accepté l’ouverture sur son sol un «Bureau de représentation de Taïwan», terminologie inconcevable pour Pékin qui considére l’ile comme partie intégrante de son territoire.
Par mesure de rétorsion, la Chine refuse désormais de dédouaner des marchandises lituaniennes, rejette les demandes d’importation de la Lituanie et fait pression sur les entreprises de l’UE pour qu’elles retirent les composants lituaniens de leurs chaînes d’approvisionnement lorsqu’elles exportent vers la Chine.
L’Union européenne a vigoureusement a réagi en engageant «une procédure auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre la Chine en raison de ses pratiques commerciales discriminatoires à l’encontre de la Lituanie, qui frappent également d’autres exportations du marché unique de l’UE».
Un message aussi clair à l’égard de la Chine que solidaire vis-à-vis d’un état membre qui subit des sanctions économiques à motivation politique.
De plus, la Commission européenne a proposé en décembre un nouvel instrument dit «anti-coercition» qui doit justement répondre à ce genre de situation, mais il faut que cet outil soit encore être validé par les Vingt-Sept.
Souhaitons que La France, qui assure la présidence tournante de l’UE jusqu’en juillet, fasse progresser le consensus sur ce point essentiel.
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