Tandis que l’examen de la loi Macron pour la croissance et l’activité se profile au Sénat, j’ai été ravi de revoir Agnès Verdier-Molinié, directeur de la fondation iFRAP, un think tank dédié à l’analyse des politiques publiques et un laboratoire d’idées innovantes. Il y a trois mois, elle m’a fait l’honneur d’intervenir au Red Carpet Day que j’organisais à Paris avec l’UFE Corporate.
Son travail consiste à étudier l’efficacité des politiques publiques, notamment à l’aune de la création d’entreprises et de l’emploi. Elle exprime souvent un avis à rebrousse-poil du discours ambiant. Plusieurs de ses suggestions sont déjà devenues réalité dans notre législation comme par exemple la création d’un comité d’évaluation des politiques publiques à l’Assemblée nationale, l’inscription de l’obligation de transparence pour le financement des syndicats dans la loi ou encore la déduction d’ISF pour les investissements dans les PME…
Agnès Verdier-Molinié passe d’un média à l’autre, publie des ouvrages passionnants (*) et laisse en libre accès les travaux de l’iFrap. L’opinion publique commence à goûter ces messages rationnels sans enrobage idéologique, ni charge émotionnelle.
Elle s’étonne ainsi que la loi Macron parle de croissance sans parler de fiscalité. Si l’on souhaite s’approcher d’un capitalisme familial à l’allemande ou favoriser nos start-up, dit-elle, il faut commencer par reconsidérer notre fiscalité en termes de déductibilité, de plus-values ou d’ISF.
L’iFrap a étudié à quel point l’ISF pouvait être un déterminant important de la croissance, puisque « les actionnaires minoritaires demandent de plus de plus dividendes pour payer leur ISF. Cela freine l’investissement et empêche les PME de grossir », explique son directeur.
Je partage pleinement son avis sur l’obligation de corréler croissance et fiscalité, sinon les Français qui ont de l’argent resteront figés sur l’immobilier et l’assurance-vie. Je porterai cette idée dans l’hémicycle.
L’organisation fondée par Bernard Zimmern en 1985 a été reconnue d’utilité publique en 2009, devenant la “Fondation iFRAP.” Mais que l’on ne s’y méprenne pas, la fondation est entièrement financée par la générosité privée ; ceci la rend totalement libre de parole !
(*) Agnès Verdier-Molinié est aussi auteur, aux éditions Jean-Claude Lattès, de « La Mondialisation va-t-elle… nous tuer ? », 2008, des « Fonctionnaires contre l’État. Le grand sabotage », aux éditions Albin Michel en 2011, et « 60 milliards d’économies ! Oui… mais tous les ans », aux éditions Albin Michel en 2013.
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