Article d’Henri Clavier, publié par Public Sénat, le 17 février 2025 :
Ukraine : “En cas d’accord de paix, l’envoi d’une force d’interposition en Ukraine sera incontournable”, estime le sénateur Olivier Cadic
Alors que les Etats-Unis et la Russie entament, ce mardi 18 février, des discussions pour rétablir leurs relations diplomatiques, le sort de l’Ukraine inquiète. Interrogés sur un éventuel envoi de troupes en Ukraine, les sénateurs de la commission des affaires étrangères défendent l’idée d’envoyer un contingent pour fournir des garanties de sécurité, mais seulement en cas d’accord acceptable pour les pays européens.
« Je ne pense pas que l’envoi de troupes au sol soit un moyen pour rentrer à la table des négociations », explique le sénateur socialiste et membre de la commission des affaires étrangères et de la défense, Rachid Temal. « C’est impossible que l’Ukraine et l’Europe ne soient pas à la table des négociations, ça ne passe pas que par l’envoi de troupes », continue le sénateur socialiste. « Les Européens sont des partenaires indispensables pour la paix en Ukraine, ils auront voix au chapitre », abonde le sénateur centriste, Olivier Cadic. Les sénateurs pointent notamment l’implication des pays européens dans les opérations de reconstruction de l’Ukraine. La Pologne a d’ores et déjà écarté la possibilité d’intervenir tandis que l’Allemagne juge ces discussions « prématurées ». La question pourrait se poser de manière différente en cas d’accord pour un cessez-le-feu.
Les sénateurs favorables à l’envoi d’une force d’interposition en cas d’accord de paix satisfaisant
« En cas d’accord de paix, l’envoi d’une force d’interposition en Ukraine sera incontournable », estime Olivier Cadic qui insiste sur la nécessité de conclure un accord permettant à l’Ukraine de s’appuyer sur d’importantes garanties de sécurité pour l’avenir. « S’il y a un accord de paix sur la délimitation des frontières, il serait impératif d’avoir des garanties de sécurité et donc d’envoyer des troupes françaises en Ukraine », affirme Rachid Temal. Plutôt que de participer directement au conflit, les pays européens pourraient surtout envoyer des contingents dans le cadre d’une force d’interposition comme celle présente au Liban. « Il faudra des forces pour préserver l’Ukraine et ne pas répéter l’épisode de 2014 avec la Crimée, la Russie ne s’arrêtera pas », prévient Olivier Cadic. « Il est hors de question de déployer nos soldats dans le cadre d’un accord bancal qui permettrait à la Russie de préparer sa prochaine guerre. Il nous faut penser de façon stratégique, c’est-à-dire penser au coup d’après ; ce n’est que dans une perspective de moyen à long terme que peut s’envisager le déploiement de soldats européens », explique Cédric Perrin.
Dos au mur, la mise à l’écart des Européens par les Etats-unis pourrait relancer les projets de développement d’une industrie de la défense européenne et d’une armée commune. « Votre diplomatie n’existe pas si vous n’avez pas d’armée pour l’accompagner si on veut peser diplomatiquement il faut avoir une structure de défense », plaide Olivier Cadic.
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