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Journée portes-ouvertes à la Petite Ecole de Leeds

La Petite école de Leeds vous salue bien !

Quel chemin parcouru par Catherine Blain, Patricia Lefebvre et Corinne Lapierre depuis notre première rencontre début 2006 à Leeds, tandis que je faisais campagne pour mon élection à l’AFE.

Pleines d’entrain, elles créaient leur petite école dans le nord de l’Angleterre avec des rêves plein la tête.

Aussi très naturellement, sitôt l’élection passée, j’avais écrit à la conseillère culturelle pour signaler cette initiative et exprimer mon espoir de la voir soutenue par le programme Flam.

Sachant que je venais sur Leeds, Catherine, Patricia et Corinne ont organisé une journée portes-ouvertes à la faveur de mon déplacement et je peux ainsi témoigner de l’essor manifeste et du dynamisme ambiant de cette école.

Désormais fréquentée par 90 enfants répartis en 8 classes (2 maternelles, 2 CP, CE1, CE2, CM1 et CM2), cette “école du samedi” attire des élèves qui viennent parfois de Manchester.

J’ai eu le privilège d’échanger avec les parents présents et d’assister à l’engouement des visiteurs venus découvrir cette école. Le discours de Catherine Blain a mis en avant l’enthousiasme et la qualité de l’ équipe pédagogique. Mais j’ai aussi retenu cette volonté de ne laisser personne au bord du chemin. La petite école de Leeds a mis en place un système de bourses pour les familles en difficultés financières. Prochaine étape, aider cette petite école à devenir grande.

En écoutant tous ces loupiots réciter un poème, puis chanter à l’unisson, tout mon combat en faveur des enfants situés en dehors du système éducatif français à l’étranger s’est trouvé bien tendrement récompensé. En nous réunissant pour faire cette photo souvenir, l’école m’a offert assurément un de mes plus beau souvenir d’élu.

Merci à Catherine, Patricia, Corinne et leur équipe éducative pour ce formidable accomplissement.

Et au delà, coup de chapeau à l’engagement de ces super-mamans qui œuvrent chaque samedi au sein de 38 écoles bâties sur ce modèle au Royaume-Uni.

70% des enfants français à l’étranger sont en dehors de l’enseignement français. 0,1% du budget de l’enseignement français à l’étranger leur sont consacrés.

Pour vous et avec vous, nous allons changer cela !

Site de l’école de Leeds

Crédit photo Georges Liporace

Frais de scolarité : l’impact du plafonnement de la PEC au lycée Charles de Gaulle

Si la mesure de plafonnement de la Prise en charge (PEC) proposée par le rapport Collot-Joissains était votée, quelles seraient les conséquences pour les parents d’élèves des classes de seconde, première et terminale du lycée Charles de Gaulle ?

Les deux Parlementaires, auteures du rapport, proposent de se référer au niveau des frais de scolarité de l’année scolaire 2007/2008 par établissement, sur l’ensemble des établissements faisant partie du réseau de l’AEFE, puis d’appliquer une indexation de 3% par an pour tenir compte de l’inflation (lire le rapport Colot-Joissains).

En 2007/2008, le tarif trimestriel pour le lycée de Charles de Gaulle (CDG) était de £1,082.00. Entre temps, les frais de scolarité ont progressé de 10% par an. Lors du dernier conseil d’établissement de CDG, le mois dernier, le proviseur a clairement pronostiqué une progression constante de 10% an pour les cinq prochaines années.

Nous pouvons donc anticiper qu’en 2011/2012, les frais de scolarité du lycée seraient de £1,580 et que la prise en charge sur la base du rapport s’élèverait à £1.217 (voir le graphique ci-dessous), laissant un montant de £363 à acquitter trimestriellement par les parents d’élèves soit 23% de la somme totale. Jusqu’à présent les frais étaient entièrement couverts par la prise en charge. Bien entendu, les bourses permettraient de venir aider les familles ne pouvant assumer cette dépense.

Si la tendance se maintient, en 2014/2015, l’Etat couvrira à peine deux tiers (64%) des frais de scolarité. Cela constitue encore une véritable aubaine en ces temps de disette budgétaire pour les familles concernées.

Pour les familles des enfants en maternelle, primaire et collège qui assument la totalité des frais de scolarité, la dérive des coûts apparaît clairement sur le graphique. On comprend pourquoi les représentants des parents d’élèves ont clairement exprimé leur désapprobation devant cette perspective. Ils ont mon plein soutien.

Comme je l’ai exprimé à l’Assemblée Nationale (Lire : “Mon audition à l’Assemblée Nationale sur l’enseignement français à l’étranger” du 24 avril 2010), il est un peu facile de faire payer davantage les parents d’élèves en prétextant l’insuffisance de subventions : il faut revoir sérieusement la structure des coûts, car les budgets ne sont pas d’une grande clarté. La situation manque de transparence au niveau de l’AEFE !

Lire aussi : “Frais de scolarité : le Président de la République se déclare favorable au plafonnement de la mesure de Prise en charge” du 03 novembre 2010

Une jeune volontaire du Service Civique intègre le lycée CDG

La charmante jeune fille qui avait sollicité une mission de service civique auprès du lycée Charles de Gaulle ne pouvait imaginer un tel accueil : un parterre d’une centaine de spectateurs, comprenant ministre, ambassadeur, élus ou proviseur, venus assister à la signature de son engagement sous le crépitement des flashes.

Signature de l'engagement de la première volontaire du service civique au lycée français

En effet, ce 18 octobre au lycée français de Londres, Anne-Marie Descôtes, directrice de l’AEFE, et Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives, étaient présents pour signer une convention sur l’extension du service civique aux établissements scolaires français à l’étranger.

A cette occasion, un débat, animé par M. Petel (professeur de philosophie), a été organisé entre les élèves délégués de premières et terminales et le ministre.

Né de la loi du 10 mars 2010, à l’initiative de Martin Hirsch, le service civique remplace le service civil volontaire voulu par Jacques Chirac, en 2002, après la suppression du service militaire.

Ce dispositif permet aux jeunes de 16 à 25 ans d’effectuer une mission au service des autres, pendant 6 à 12 mois, généralement au sein d’une association ou d’un établissement public opérant dans la santé, l’humanitaire, l’éducation, l’environnement, la culture, etc.

Outre le bonheur de se sentir utile, ce projet citoyen est une opportunité d’acquérir des compétences et d’élargir son horizon culturel, notamment grâce aux expériences à l’étranger. Le volontaire peut accessoirement se constituer un petit pécule de 440€ par mois, indemnité prise en charge par l’État.

Pour revenir à notre demoiselle du lycée CDG, elle travaillera dans un esprit de solidarité et de soutien qui pourra se traduire par l’aide aux élèves en situation de handicap ou de difficultés, l’organisation de sorties, l’animation d’ateliers hors temps scolaire concernant l’art, la culture, le sport… Attendue le 1er janvier à Londres, elle sera rejointe par deux ou trois autres volontaires.

Grâce à la convention nouvellement signée, chacun se félicite que les 77 établissements gérés directement par l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) puissent désormais accueillir des jeunes volontaires dans le réseau. Anne-Marie Descôtes s’est fixé un objectif clair dès 2010 : intégrer 50 jeunes en mission dans 20 établissements et 10 pays. 

Le 18 octobre au lycée Charles de Gaulle (de gauche à droite) : Bernard Vasseur, proviseur du lycée ; Anne-Marie Descôtes, directrice de l'AEFE ; Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives ; Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France au RU

Dans un même esprit en faveur des jeunes et de l’emploi, j’ai profité de l’occasion pour remettre Marc-Philippe Daubresse, successeur de Martin Hirsch, un exemplaire du dossier concernant les “Oubliés de St Pancras” et l’inviter à revenir pour visiter le centre Charles Peguy (Lire aussi : “Un premier pas vers les oubliés de St Pancras” du 28 janvier 2010).

Si vous souhaitez consulter ou publier des offres de missions en ligne, je vous encourage à visiter le site du service civique qui vous explique toutes les modalités d’application.

Crédit photo AEFE

Frais de scolarité : le Président de la République se déclare favorable au plafonnement de la mesure de Prise en charge

Ca y est ! Geneviève Colot, députée de l’Essonne, et Sophie Joissains, sénatrice des Bouches-du-Rhône, ont remis aujourd’hui au Président de la République leur rapport d’évaluation sur la mesure de gratuité des frais de scolarité des français à l’étranger, mise en place depuis 2007.

La présidence a publié un communiqué de presse sur le rapport Colot-Joissains.

Les parlementaires en mission recommandent de tenir compte de l’état actuel de nos finances publiques en reportant à plus tard l’extension de la mesure au-delà du lycée.

Elles suggèrent également que le montant de la prise en charge soit plafonné au niveau qui était le sien en 2007-2008. C’est une manière habile de corriger un dysfonctionnement que j’avais signalé plus tôt (Lire : “Sortir du «cauchemar budgétaire» de la mesure de prise en charge des frais de scolarité” du 26 septembre 2010 ). Avec la mise en place de la mesure, les écoles ont pu augmenter leurs frais de scolarité en se disant qu’au final ce serait l’Etat français qui paierait. Grâce à la prise en charge, des établissements privés peuvent être prescripteurs de dépenses publiques ! Cette dérive empêche le législateur de maîtriser la prévision budgétaire de l’Etat.

Je suis heureux de lire que le Président de la République est convaincu de la pertinence de la suggestion des parlementaires.

L’an dernier, la mesure de prise en charge (PEC) des frais de scolarité des français au Royaume-Uni a bénéficié à 240 élèves du lycée Charles de Gaulle pour un montant de 1,13 million d’euros. Londres précède le lycée Lyautey à Casablanca (1.05 M€ pour 459 élèves). La médaille d’or revient au lycée français de New York qui consomme 1,77 million d’euros pour financer la scolarité de 121 élèves.

Même si la mesure ne s’applique qu’aux 3 classes de lycée, le budget de la PEC à Londres augmente sérieusement en 2010/2011. Nous avons déjà un budget de 1,399 million d’euros pour 295 élèves.  La deuxième commission des bourses réunie le 19/10/2010 a recensé 21 élèves supplémentaires qui viendront augmenter l’enveloppe d’autant.

Si le Parlement amende le dispositif de Prise en charge conformément à la proposition faite et, compte tenu de l’augmentation des frais de scolarité de 10% par an subie par les parents d’élèves à Londres depuis 2007/2008, il convient d’anticiper qu’il restera environ un tiers des frais de scolarité à acquitter par les parents d’élèves en classes de lycée à partir de 2011/2012.

A l’exception bien sûr des parents qui bénéficient d’une bourse prenant en charge 100% des frais de scolarité !

Pour la suite, nul doute que ce dispositif alimentera les débats lors de la prochaine campagne présidentielle. Difficile donc de prédire, aujourd’hui, ce qu’il en adviendra ensuite.

Photo Flickr de Jacob Poul Skoubo

La Marelle avance de case en case

Localisée à Dartford dans le Kent, la Marelle est une de ces “écoles du samedi” qui enseigne aux plus jeunes les rudiments de la langue française, dans le cadre du programme Flam (objectif 3 du Plan Ecole).

Le fameux pont de Dartford

Cet été, je me suis une nouvelle fois rendu à la kermesse de la Marelle et les projets annoncés par Hasina Harris et Emma Burrows, les administratrices, ont pris bonne tournure.

Principale nouveauté pour la rentrée 2010: l’enseignement du français aux élèves qui préparent le GCSE (General Certificate of Secondary Education), âgés de 13/14 ans, avec l’ambition pour l’école d’intégrer de plus en plus d’anglophones. Dans le cas des élèves francophones, Hasina peut les aider à se présenter à l’examen, en candidat libre, dès l’âge de 11/12 ans.

Autre initiative, les cours de conversation pour adultes ont débuté. Hasina anime déjà cinq débutants et quatre étudiants plus avancés, presque tous des parents d’élèves.

Le développement rayonnant de la Marelle sous l’impulsion émérite de ses fondatrices s’inscrit parfaitement dans la philosophie du Plan Ecole. En effet, 78 élèves sont officiellement inscrits, soit 8 de plus que l’an dernier, en dépit du départ de quelques familles.

Comme l’avait présagé Michel Monsauret lors du lancement du Plan-écoles, la multiplication des écoles Flam au Royaume-Uni sera un point d’appui fondamental pour faciliter la création de filières bilingues.

“A long terme, le projet d’une école bilingue me tient a cœur, dès le primaire”, confie Hasina. Plusieurs familles l’ont déjà sollicitée en ce sens. Il faut dire que la Marelle bénéficie d’une situation géographique favorable : “Nous attirons des familles du Kent, de l’Essex, de Bromley, de Londres et même de West Sussex (Crawley). De plus, nous avons suffisamment de personnel avec neuf enseignantes rémunérées, six assistantes rémunérées et trois assistantes bénévoles.”

J’ai prié Laurent Batut qui remplace Michel Monsauret de bien vouloir inviter tous les responsables d’écoles Flam qui partagent ces velléités lors de la prochaine réunion du Plan Ecole concernant de l’objectif 2 (“Doubler en 5 ans le nombre d’établissements offrant un enseignement bilingue français-anglais au Royaume-Uni”). Je vous tiendrai informés.

J’ai une infinie tendresse pour ces petites écoles Flam qui font avec les moyens du bord et les bonnes volontés de tous. Pour le moment, le problème à la Marelle est le stockage de ses ressources. L’école ne dispose que d’un étroit cagibi pour entreposer le matériel de travail de 8 classes. Une anecdote qui illustre bien l’esprit prosaïque qu’il faut pour avancer au quotidien. “Je dois voir la directrice de l’école dont nous louons les salles pour en discuter”, confie Hasina, en souriant. Toujours.

Le site de la Marelle – Tel. : 07954 585 601

Photo Flickr de KH 1234567890

Le Petit Journal couvre la rentrée des petites écoles Flam

Je recommande la lecture de l’excellent article de Tiphaine Beausseron qui apporte un bel éclairage, mâtiné de tendresse, sur ces petites écoles du samedi matin qui permettent aux jeunes enfants de faire l’apprentissage du français.

S’inscrivant dans le cadre du programme Flam, ces associations, souvent créées à l’initiative des parents, essaiment dans le Royaume-Uni puisqu’on dénombre déjà 36 établissements qui s’organisent chacun à leur façon, explique la journaliste du Petit Journal.

Dans cet article, celle-ci reprend mes propos tirés du blog sur l’aide financière attribuée aux écoles Flam par l’agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) qui s’élève cette année à 90.700€, soit 3 fois plus que l’an dernier et représente 15% de l’enveloppe budgétaire dédiée au réseau Flam du monde. Chaque école reçoit entre 1.000 et 10.000 euros selon son profil.

Lire l’article «Les écoles Flam font elles aussi leur rentrée scolaire», du 29 septembre 2010.

Photo Flickr de Pierre Pouliquin

Sortir du « cauchemar budgétaire » de la mesure de prise en charge des frais de scolarité

La Prise en charge par l’Etat des frais de scolarité des enfants français dans les lycées français à l’étranger résulte d’une promesse de Nicolas Sarkozy, alors candidat à l’élection présidentielle. Elle s’applique actuellement aux classes de lycées (seconde, première et terminale). 6752 élèves en bénéficieront en 2010-2011 pour un montant évalué à 30.036.812 euros.

Malgré mon attachement à soutenir l’action du Président de la République, je n’ai jamais fait mystère de mes réserves sur ce dispositif.

Les trois principales raisons sont :
1 – Le financement de la mesure parait insoutenable pour nos finances publiques.
2 – Cette mesure est destinée à une minorité des enfants français à l’étranger.
3 – Elle permet à des établissements privés d’être prescripteurs de dépenses publiques.

1 – La crise économique et financière a entrainé un moratoire qui a eu pour effet de suspendre, l’an dernier, l’extension de la mesure à d’autres classes. Comme le rappelle une note d’information émanant du Sénat datée du 22/6/2010, « la généralisation (de la PEC) par l’extension aux autres classes ne paraît pas budgétairement soutenable dans le contexte budgétaire actuel. On estime en effet que sa généralisation aurait un coût pour l’Etat de 750 millions d’euros à l’horizon 2020. Même en cas de maintien du moratoire actuel, le coût pour l’Etat augmente chaque année de 20 millions d’euros, en raison de l’augmentation du nombre d’élèves et des frais d’inscription. Il s’agit à proprement parler d’un exemple type de cauchemar budgétaire » (Voir la note du Sénat). Alors stop ou encore ?

2 – Dans le Projet Annuel de Performance 2010 (Action Extérieure de l’Etat p182), il apparaît que seuls 30% des enfants français inscrits à l’étranger fréquentent des établissements du réseau (AEFE, Mission laïque, écoles indépendantes). Moins de 2% des enfants enregistrés à l’étranger sont concernés par la mesure de prise en charge. Pour les 233.600 enfants français en âge d’être scolarisés à l’étranger ne fréquentant pas le réseau, 600.000 euros vont au programme FLAM. La prise en charge absorbe 30 millions d’euros pour 6752 élèves. Je trouve cela disproportionné. Pas vous?

3 – Avec la mise en place de la mesure, les écoles ont pu augmenter leurs frais de scolarité en se disant qu’au final ce serait l’Etat français qui paierait. Comme je l’ai fait remarquer en séance à l’AFE (6/03/2008), « Comment maîtriser son budget si vous signez avec un fournisseur qui est libre de changer ses tarifs sans vous demander votre accord et qui vous contraint de payer ses services ? ». Grâce à la prise en charge, des établissements privés peuvent être prescripteurs de dépenses publiques. Cette dérive empêche le législateur de maîtriser la prévision budgétaire de l’Etat. Cela m’a toujours posé un problème. Pas vous?

Le ministère des affaires étrangères et européennes propose, en accord avec le ministère du budget, divers scénarios pour l’encadrement de cette mesure (par des mécanismes de plafonnement en fonction des frais de scolarité ou de revenu des familles par exemple).

Je compte sur l’arbitrage du Président de la République pour qu’il trouve une issue pertinente conforme à l’intérêt général.

Il est décevant d’être accaparé par un éternel débat autour du financement de cette mesure. Je préfèrerais que nous soulagions l’engagement de l’Etat en favorisant une autonomie du réseau français à l’étranger, et en développant les filières bilingues respectueuses de la diversité propre au système éducatif du pays partenaire pour mieux s’y intégrer. Je souhaiterais que l’investissement public porte plus sur « l’école à distance », ouverte à tous ceux qui sont attirés par notre système où qu’ils soient. J’échangerais volontiers un « cauchemar financier » contre un rêve qui prenne en compte tous les enfants français à l’étranger. Pas vous ?

Lire aussi : “Vers l’abandon de la mesure de «gratuité» pour les lycées français à l’étranger ?” du 30 juin 2010

Photo Flickr de Truthout

La Fapée revendique une meilleure implication des parents dans les décisions

Créée il y a juste 30 ans, et reconnue d’utilité publique depuis 1985, la Fapée, Fédération des associations de parents d’élèves des établissements d’enseignement français à l’étranger, tenait son assemblée générale le 3 juillet dernier au Sénat. J’ai été heureux d’avoir été convié par son président, François Denis, à participer aux travaux de cette organisation totalement indépendante et résolument progressiste. Je ne le regrette pas d’autant plus que j’étais le seul élu de la majorité présent.

De gauche à droite, Jean Christophe Deberre, directeur général de la Mission Laïque Française, Olivier Cadic et Claudine Lepage, sénatrice

Il est ressorti sans surprise que les parents souhaitent être davantage associés dans le fonctionnement des écoles. Pour affermir leur sentiment appartenance, la fédération suggère aux parents de s’impliquer dans diverses activités scolaires qui font appel au bénévolat.

Sur un plan collectif, comment cultiver l’idée d’un partenariat institutionnel avec l’AEFE, Agence pour l’enseignement français à l’étranger, dont la Fapée est membre du conseil d’administration ? Rappelons que l’agence, sous tutelle du ministère des Affaires étrangères, gère directement 77 établissements (les EGD) dans son réseau de 243 écoles.

Anne-Marie Descôtes, sa directrice présente à l’AG, a clairement répliqué aux parents qu’elle ne peut «envisager de cogestion en EGD» des moyens affectés au réseau par les pouvoirs publics : personnel, subventions, bourses. Elle souhaite néanmoins resserrer sa collaboration avec les parents d’élèves, à commencer par étoffer leur niveau information.

Anne-Marie Descôtes, directrice de l’AEFE et François Denis, président de la FAPEE

Trop peu pour contenter François Denis. Delphine Porta, représentante de la Fapée à Londres, s’est fait un plaisir d’évoquer l’existence d’une commission permanente créée au lycée Charles de Gaulle, qui donne un vrai droit de regard aux parents en les associant à toutes les réflexions stratégiques, tout comme au vote et au suivi du budget. J’ai été heureux d’entendre François Denis préconiser la duplication de ce mécanisme au sein d’autres EGD… Rappelons qu’à Londres cette commission comprend 5 membres de la direction, 5 enseignants et personnels et enfin 5 représentants des parents d’élèves et élèves.

En rapport direct avec cette aspiration vers une démocratisation du fonctionnement des EGD, la Fapée clôturera ses travaux en définissant cette priorité : la stabilisation des frais de scolarité. Une solution semble se démarquer : la contractualisation des frais sur trois ans, rendant impossible toute hausse avant l’échéance du contrat et permettant ainsi aux familles de maitriser leur budget. Pour ceux qui douteraient de la pertinence d’une telle proposition, un intervenant a raconté que les tarifs avaient bondi de 50% à Caracas, puis de 35% l’année suivante ! Et il parlait d’un établissement en gestion directe…

Enfin, au rang des vœux exprimés, il serait louable que les élèves en provenance du réseau AEFE cessent d’être obligés de passer un test de langue lors de leur retour en France.

Vous trouverez ci-joint le compte-rendu de l’Assemblée Générale de la FAPEE qui constitue une mine d’informations et une fiche descriptive sur le « métier de parent dans l’enseignement français à l’étranger ».

Site de la FAPEE

Lire aussi : “EGD (8) : Evolution de l’EGD à Londres, Yes we can !” (du 18 mai 2010)

FLAM : 13 petites écoles subventionnées au Royaume-Uni !

Que du bonheur !

Vincent Gleizes, attaché de coopération pour le français à l’ambassade de France

L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) a décidé de subventionner nos petites écoles Flam à hauteur de 90.700€, soit 3 fois plus que l’an dernier !

Une sacrée réussite : nous avions demandé 101.893,07€, pour être précis.

Il faut en premier lieu féliciter Vincent Gleizes, attaché de coopération pour le français à l’ambassade pour le formidable travail d’animation du réseau entrepris auprès des petites écoles du programme Flam en Grande-Bretagne.

Voici la liste des associations bénéficiaires des subventions, accordées au titre de l’année 2010 :

La Petite école Edimbourg 1.000 €
Les Poussins Milton Keynes 2.500 €
Les Parents francophones Glasgow 1.600 €
1, 2, 3 Soleil Maidenhead 9.000 €
La Petite école kentoise Harrieshard 10.000 €
Un Jour en France Enfield 1.000 €
Petit club français Oxford 9.300 €
Les Allouettes Colchester 10.500 €
Les Franglophones Brighton 10.300 €
L’école buissonière Londres 15 000 €
La Petite école Canterbury 5.500 €
La Marelle Dartford 10.000 €
La Petite école Leeds 5.000 €

Initié en 2001, le programme «français langue maternelle» (programme FLAM) a pour objectif de permettre aux jeunes enfants français expatriés de pratiquer la langue française et de s’imprégner de notre culture. Cette démarche est salutaire pour des familles binationales dont les enfants ne peuvent être scolarisés dans un établissement d’enseignement français pour des raisons d’éloignement ou de budget.

Le succès est grandissant comme l’atteste l’éclosion de ces écoles, dites “écoles du samedi”, un peu partout et surtout en Angleterre, à l’initiative des parents. Je rappelle que le programme Flam constitue le troisième objectif du plan Ecole.

En mai dernier, Joëlle Garriaud-Maylam avait interrogé par écrit le ministre des Affaires étrangères pour savoir si un bilan détaillé du programme avait été réalisé depuis sa création il y a dix ans. Au mois d’août, elle a reçu un certain nombre d’informations statistiques sur le nombre d’écoles subventionnées et leur répartition géographique.

On apprend ainsi qu’en 2010, l’enveloppe prévue pour le programme FLAM se monte à 600 000 €, soit le double de l’année 2009 avec 300.000€ qui avaient servi à financer 50 établissements dans une vingtaine de pays.

L’enveloppe budgétaire 2010 met perspective que le Royaume-Uni perçoit 90K€ sur un total de 600K€ pour le monde. N’est pas le signe de la reconnaissance sans équivoque de la dynamique engendrée par le plan Ecole ?

Lire aussi : “Joëlle Garriaud-Maylam, tout feu tout FLAM” du 19 avril 2010

Lire aussi : “Ecole (11) : Soutenir le programme Flam (objectif 3)” du 24 juin 2008

PJ. La réponse à la question écrite de la sénatrice “Bilan et avenir du programme FLAM

Anne-Marie Descôtes reçoit le prix du Rayonnement français 2010

Jeudi dernier, tous les élus de l’AFE (Assemblée des Français de l’étranger), réunis pour une semaine de travaux à Paris, se sont transportés jusqu’à la Maison d’éducation de la Légion d’honneur pour assister à une table ronde et à la remise du prix du Rayonnement français, attribué par l’association Racines France.

Après une visite de l’internat qui abrite depuis plus de deux cents ans les filles et petites filles de Légionnaires, les participants ont débattu sur le thème suivant : “Entre tradition et excellence : les atouts à l’international de l’enseignement français”.

Patrick Poivre d’Arvor (journaliste, écrivain), Jacques-Yves (assistant parlementaire de Joëlle Garriaud-Maylam), Joëlle Garriaud-Maylam (sénatrice des Français de l'étranger), Anne-Marie Descôtes (directrice de l’AEFE, Agence pour l'enseignement français à l'étranger)

Créé à l’initiative de Joëlle Garriaud-Maylam, le prix du Rayonnement français 2010 a été ensuite remis par Patrick Poivre d’Arvor à Anne-Marie Descôtes, directrice de l’AEFE, Agence pour l’enseignement français à l’étranger. Ce prix récompense le rôle de l’Agence au service de la promotion des valeurs et de la culture française, au travers son réseau de 470 établissements qui scolarise 280.000 élèves dans 130 pays.

Il s’agit de la première édition de ce prix délivré par l’association Racines France qui ambitionne de récompenser “tous ceux qui, par leurs trajectoires personnelles et collectives, ont contribué à susciter, partout dans le monde, un attachement fort à notre pays et à son message de paix, de tolérance et de générosité”.

Le destinataire du prix sera désigné par un prestigieux jury de personnalités. Parmi elles, cette année : Michel Déon, de l’Académie française et président de ce jury, Olivier Poivre d’Arvor (diplomate et écrivain), Patrick Poivre d’Arvor (journaliste et écrivain), Marie-Christine Saragosse (directrice générale de TV5Monde), Marie-Louise de Clermont-Tonnerre (directrice de société), Jean-Pierre de Launoit (président des Alliances françaises), Dominique Wolton (scientifique et écrivain).

Une contrainte d’agenda avait empêché, à la dernière minute, Bernard Kouchner de rejoindre les élus de l’AFE à la Maison d’éducation de la Légion d’Honneur.

Le ministre des Affaires étrangère a adressé par écrit ses félicitations à la directrice de l’AEFE, tout en saluant l’heureuse initiative de Joëlle Garriaud-Maylam et son propre “rôle dans le rayonnement de notre pays dans le monde”.

Ci-joint le message de Bernard Kouchner (Prix du Rayonnement 2010)

Le site de Racines France

Belle kermesse à la Marelle

Hasina et Emma (La Marelle)

Le 18 juillet, j’ai eu le plaisir de retrouver l’équipe de la Marelle, pour la seconde année consécutive. Cette petite école, administrée par Hasina Harris et Emma Burrows, accueille les jeunes enfants dans le cadre du programme Flam à Dartford dans le Kent.

Ce fut jour de fête, jour de soleil et jour de fierté pour tous les parents venus assister au spectacle coloré et guilleret donné par leurs enfants. Les réjouissances se sont poursuivies à l’extérieur. Entre stands, buvette et tombola, décidément, rien ne manquait à cette joyeuse kermesse qui a augmenté sa fréquentation avec l’organisation d’un concours de pétanque !

Déjà forte de huit classes, la Marelle présente deux nouveautés pour la rentrée : la création de la classe des Bourdons (pour les 4 ans) et l’ouverture d’une section GCSE dans la classe des Libellules pour donner la possibilité aux élèves qui seront prêts de passer cet examen en avance.

Au rang des objectifs, l’école va poursuivre ses cours de conversation pour adultes après un premier essai encourageant, tandis qu’Hasina espère bien étoffer et stabiliser son équipe pédagogique.

Le site de la Marelle – Tel. : 07954 585 601

Jean-Pierre Nebas, un intendant hors du commun

Olivier Cadic et Jean-Pierre Nebas

C’est avec un pincement au cœur que je me suis rendu, le 22 juin à Londres, au conseil d’établissement du lycée Charles de Gaulle, puisque Jean-Pierre Nebas, l’intendant des lieux, assistait à son dernier conseil. Sa prochaine rentrée se passera au lycée Chaptal de Paris qui découvrira bientôt un homme pétri de l’intérêt commun, mariant l’efficacité à l’humilité.

Lorsque Jean-Pierre Nebas a pris ses fonctions au lycée CDG, il n’y n’avait, pour ainsi dire, plus d’argent en caisse. Cinq ans plus tard, la situation financière de l’école est exemplaire. Il aura traqué la moindre économie sans nuire aux projets d’amélioration de l’établissement. J’ai recensé 6 millions de livres d’investissements durant son quinquennat.

Extrêmement sourcilleux sur la qualité de l’enseignement, cet intendant est toujours apparu comme le facilitateur des demandes des enseignants, comme des souhaits des parents d’élèves. Une profonde empathie doublée une ingéniosité pratique pour améliorer le confort de travail et le bien-être des enfants.

Je me souviendrai de sa vitalité pour constituer le business plan du projet Kentish Town et de sa contribution au succès du Plan-école. Tous nos échanges m’ont à l’évidence permis de mieux remplir mon rôle d’administrateur de l’AEFE.

Merci et bonne route, Jean-Pierre !

L’école de Canterbury souffle sa première bougie

Photo de famille à Canterbury. A mes côtés, Isabelle Hellyard, directrice de l’école (en chemisier rouge).

Isabelle Hellyard, la directrice, m’avait convié pour parler du plan Ecole aux parents et répondre à leurs questions.

La petite école de Canterbury est une nouvelle émanation du programme Flam (Français Langue Maternelle), piloté par le service culturel de l’ambassade, qui permet d’initier les jeunes enfants à la langue française, tous les samedis matin. Rien à voir avec un service de garderie amélioré puisque des pédagogues agréés dispensent un apprentissage spécifique et adapté selon les âges .

Lancé en 2001, Flam a provoqué une véritable réaction en chaine dans tout le Royaume-Uni puisqu’il concerne aujourd’hui 1600 enfants.

Vincent Gleizes, attaché de coopération pour le français à l’ambassade, était venu de Londres pour l’occasion.

Un constat d’autant plus louable lorsqu’on sait que fonder une petite école dans un cadre associatif requiert autant d’ardeur et de persévérance que de créer une véritable entreprise. Et pourtant, ce genre d’initiative relève souvent de parents d’élèves qui s’impliquent copieusement pour transmettre notre culture aux futures générations.

Isabelle Hellyard mène cette nouvelle école avec beaucoup de sérieux et j’invite les parents de jeunes enfants situés près de Canterbury à la contacter.

Contact : Petiteecole_canterbury@ymail.com

L’école française de Bristol fête ses 30 ans

Le 26 juin dernier, je me rendais pour la troisième fois cette année à l’école française de Bristol (EFB). J’avais encore une excellente raison de faire le déplacement puisque cette institution célébrait son 30ème anniversaire !

30 ans à déguster offert par le pâtissier français de Bristol

L’EFB constitue une référence, car elle est la première petite école française au Royaume-Uni.

Monique Pellois, la directrice a repris le flambeau au moment où le comité devait impérativement trouver un nouveau toit pour l’école.

Les fondatrices (de gauche à droite) : Françoise Tidball, Annie Burnside et Annie Lewis.

Quel plaisir de pouvoir témoigner de la qualité de l’action déployée par Monique, son équipe, le comité et les parents qui s’investissent à ses cotés.

Sur place, je saluais notre consul général Edouard Braine qui en était à son second déplacement à Bristol en quelques semaines pour marquer le soutien de l’administration à cette école, pleine d’initiatives et de vitalité.

Ce fut, ma foi, un bel anniversaire auxquels participaient quelques élèves de la première heure, restés amis de 30 ans !

Les trois fondatrices nous ont régalé d’anecdotes drôles, heureuses ponctuant cette aventure peu commune de l’EFB sans omettre les moments particulièrement difficiles auxquels elles ont dû faire face.

Monique Pellois n’a pas manqué de souligner que si l’équilibre financier est toujours fragile, l’engagement de chacun permet d’espérer que la flamme qui anime cette école brillera encore dans 30 ans.

Parmi les plus fidèles alliés de l’école de Bristol, on compte notre sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam qui a téléphoné, le jour même, à Annie Burnside, consul honoraire de Bristol et co-fondatrice de l’EFB depuis le Sénat où elle était retenue pour adresser ses plus cordiales félicitations.

Vidéo 1 – Annie Lewis revient sur les origines de l’EFB.

Vidéo 2 – Annie Burnside révèle qu’une donatrice de l’EFB était chauffeur du général de Gaulle à Londres, pendant la guerre.

Le site de l’EFB

Lire aussi : “L’école française de Bristol : un petit coin de ciel bleu… blanc, rouge” du 26 février 2010

Vers l’abandon de la mesure de «gratuité» pour les lycées français à l’étranger?

Il y a 3 mois, j’ai été reçu par la mission d’Evaluation et de Contrôle (MEC) de la commission Finances de l’Assemblée nationale au sujet des enjeux et du bilan de l’enseignement français à l’étranger (Lire : “Mon audition à l’Assemblée nationale sur l’enseignement français à l’étranger” du 24 avril 2010).

Un article du Parisien, daté d’hier, révèle que cette mission va préconiser l’abandon de la mesure de «gratuité» lors de la présentation de son rapport aujourd’hui même auprès de la commission Finances de l’Assemblée nationale («Haro sur la gratuité des lycées français à l’étranger»)

Pour mémoire, lors de la campagne présidentielle de 2007, le candidat Nicolas Sarkozy s’était engagé à rendre gratuite la scolarité de tous les enfants inscrits dans les écoles françaises de l’étranger pour les classes de lycée.

Suite à son élection, j’avais écrit au Président de la République pour lui demander de reconsidérer cette promesse, car je pressentais tous les effets pervers de cette orientation qui n’avait fait l’objet d’aucune étude préalable (Lettre au Président du 16 juillet 2007).

Mais le Président voulait mettre un point d’honneur à respecter ses engagements et il n’a pas tenu compte des arguments invoqués dans mon courrier. Il a décidé de prendre progressivement en charge les classes de lycée. L’an dernier, un moratoire a été décidé pour ne pas étendre cette mesure au-dessous des classes de lycée.

L’aide de l’Etat à l’enseignement français à l’étranger s’élève à plus de 526.8 millions d’euros pour 2010, répartis ainsi :
– Subvention à l’AEFE : 421,3 millions
– Bourses pour élèves de maternelle, primaire et collège : 64 millions
– Prise en charge pour élèves de lycée : 41.5 millions d’euros (et non 106,5 millions d’euros comme indiqué par Le Parisien qui est la somme correspondant à l’addition des bourses et des Prises en charge).

Pour mémoire, le budget des Bourses est passé de 47M€ (2007) à 59M€ (2009). Celui de la Prise en charge s’élevait à 28.19M€ en 2009.

Si la mesure de Prise en charge était annulée, l’économie ne serait pas de 41,5 millions d’euros. En effet, un certain nombre d’élèves pourrait prétendre à bénéficier d’une bourse. Il faudrait donc prévoir une progression de l’enveloppe des bourses.

Définir un plafonnement de la mesure de prise en charge en fonction des revenus et du niveau des frais de scolarité reviendrait, en fait, à transformer cette prise en charge automatique en une bourse. Compte tenu des difficultés budgétaires auxquelles est confronté notre pays, il me paraît sage d’envisager cette évolution.

Avant de débattre du redéploiement de cette économie, il me paraît important de connaître les recommandations de la MEC sur les orientations de l’enseignement français à l’étranger.

Je souhaite rappeler que seuls 30% des enfants français à l’étranger sont scolarisés dans notre réseau, soit moins d’un sur trois !

Il me faut souligner aussi que nous recensons environ 15% des jeunes français lors des JAPD (Journées d’appel de préparation à la défense) à Londres qui ne parlent pas notre langue, car nous ne disposons d’aucune vision pour garantir l’enseignement de notre langue à nos compatriotes à l’étranger.

Est-ce là le respect du pacte républicain ?

Peut-être allons-nous enfin parler des priorités pour justifier de l’emploi des fonds du contribuable français pour l’enseignement français à l’étranger ?

Se limiter à un débat sur le financement de la prise en charge qui représente moins de 8% du budget me fait craindre une approche politicienne du débat. Ce n’est pas à la hauteur de l’enjeu.

Nous devrions nous préoccuper de définir clairement l’objectif à poursuivre pour l’enseignement français à l’étranger et seulement ensuite déduire les moyens à mettre en œuvre.

Lire aussi : “Budget – Comment faire face enjeux du réseau AEFE ?” du 14 mars 2010

Lire aussi : “Point de vue sur le budget des Français de l’étranger” du 21 janvier 2010

Photo Flickr de Likabell’s photostream

Plus de 1,000 enfants sur la touche à Londres

Le 11 juin s’est tenue la dernière commission d’affectation des élèves, tous niveaux confondus, au lycée Charles de Gaulle. Elle a pris en compte toutes les demandes d’inscription reçues à ce jour.

D’après les données fournies par le lycée sur son site, 1,075 élèves ne seront pas pris par manque de place (Résultats de la commission d’affectation du 11 juin)

Dans le secondaire : pour 381 nouvelles demandes, seules 165 acceptations sont signalées, soit 216 enfants qui se voient rejetés.

Pour l’école maternelle et élémentaire, sur 937 demandes, seules 68 sont acceptées. Ainsi, les parents de 869 enfants devront trouver leur solution ailleurs…

Au total 1,075 se retrouvent sur la touche.

Quand on sait que l’objectif est de créer 500 places par an dans l’enseignement français à Londres, en prenant simplement en compte le nombre de demandes exprimées non retenues cette année, il y a de quoi remplir 2 nouvelles écoles à Londres !

Et c’est sans compter les parents désemparés et résignés qui ne présentent même plus la candidature de leur progéniture !

Lire aussi : “Inscriptions en maternelle à CDG: Deux tiers des demandes refusées !” du 14 avril 2010

Photo Flickr de apdk

Quel bilan après 10 ans pour Flam ?

On connait de longue date l’implication de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam en faveur des enfants binationaux qui ne peuvent pas être scolarisés dans des établissements d’enseignement français. Souvent loin de Londres, ils sont plus de 1300 dans ce cas à fréquenter les petites écoles FLAM ou “écoles du samedi” pour se sensibiliser au français. Leur nombre a doublé ces deux dernières années ! (Lire aussi : “Joëlle Garriaud-Maylam, tout feu tout FLAM” du 19 avril 2010)

Le programme Flam (Français langue maternelle) va fêter ses dix ans.

Il a été initié par le ministère des Affaires étrangères (direction générale de la coopération internationale et du développement) et la sénatrice interroge donc le ministre pour “savoir si un bilan détaillé de ce programme a été réalisé, afin d’en analyser les résultats et, le cas échéant, d’y apporter les améliorations jugées nécessaires.” (Question écrite n° 13481 – JO Sénat du 13/05/2010)

Photo Flickr de ww.jzx100.com

Mon audition à l’Assemblée Nationale sur l’enseignement français à l’étranger

Olivier Cadic et le député Jean-François Mancel, lors de la 12ème session de l'AFE, en mars 2010

Comme je vous l’avais annoncé, en début d’année, j’ai été auditionné par la Mission d’évaluation et de contrôle (MEC), de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

(Lire : “Audition à l’Assemblée nationale sur l’Enseignement français à l’étranger” du 25 février 2010)

Le 4 mars dernier, au palais Bourbon, l’audition était présidée par le député Jean-François Mancel, rapporteur de cette Mission sur le bilan et les enjeux de l’enseignement français à l’étranger.

Mes propos viennent d’être publiés sur le site de l’assemblée nationale, ce qui me permet de vous les reproduire, ci-après.

Verbatim de l’audition

Jean-François Mancel, Rapporteur. Je vous propose de vous présenter et de nous faire part brièvement de votre point de vue quant à notre politique d’enseignement français à l’étranger.

Olivier Cadic. Je suis conseiller élu à l’Assemblée des Français de l’étranger pour le Royaume-Uni, représentant de cette assemblée au conseil d’administration de l’AEFE.

La situation de Londres est emblématique de l’avenir du réseau.

Nous sommes confrontés à une injonction paradoxale lorsqu’il nous est demandé d’assumer la continuité du service public et le rayonnement culturel.

La mission de continuité du service public n’est plus assurée. Cette année encore, 263 enfants de France se sont vu refuser une place à Londres. La notion même de service public est mise à mal. Messieurs, l’argent affecté à l’enseignement français à l’étranger concerne seulement 30% des enfants français ! Que faisons-nous pour les 70% restants ? Pas grand-chose, mis à part le programme français langue maternelle ou FLAM !

Le résultat, il ne faut pas se le cacher, est une école pour les riches ! À Londres, 55% des résidents français sont des employés, mais le lycée Charles-de-Gaulle accueille seulement 3% d’enfants d’employés. Toutes les statistiques figurent dans le plan école dont je vous laisserai une copie.

Je tiens à souligner que la dérive – 75 % d’augmentation des frais de scolarité au cours des cinq dernières années – avait commencé avant la prise en charge.

Telles sont les réalités que j’ai constatées sur le terrain. Je vous ferai part de mes propositions dans un deuxième temps.

Jean-François Mancel, Rapporteur. Monsieur Cadic, les problèmes sont différents selon les pays. Les parents à Singapour ou à Sydney n’ont pas les mêmes difficultés que ceux de Londres, située à une heure de Paris. La solution de réserver des places au lycée français peut paraître excessive, d’autant que l’État paie très cher un institut français du Royaume-Uni, chargé lui aussi du rayonnement culturel et de l’enseignement du français.

Olivier Cadic. Effectivement, les problèmes ne sont pas les mêmes à Londres et à Singapour. Mais alors, pourquoi vouloir apporter la même réponse partout ? La même politique peut être très bonne à Rio de Janeiro ou à New Delhi, et ne pas fonctionner ailleurs, notamment à Londres.

Voilà pourquoi, dès le mois de juillet 2007, j’avais écrit au Président de la République pour lui proposer de régler le problème pays par pays. Et c’était la volonté exprimée à l’Assemblée des Français de l’étranger avec le plan École : la réunion autour de l’ambassadeur des politiques, des parents d’élèves et des enseignants a permis de fixer les objectifs pour Londres. Objectif 1 : créer 500 nouvelles places par an dans l’enseignement français au Royaume-Uni. Objectif 2 : développer l’enseignement bilingue français-anglais dans ce pays, grâce à la mobilisation du corps diplomatique auprès des autorités locales. Le Royaume-Uni compte cinquante écoles bilingues : elles sont la solution car on ne pourra pas créer des écoles françaises partout. Je vous suggère une piste : servez-vous des visites du Président de la République, car impliquer le réseau éducatif avec un vrai projet de coopération permet de faire avancer les choses.

Par ailleurs, si l’on veut parler de l’avenir, il faut impliquer les nouvelles générations, ne serait-ce que pour intégrer le concept de nouvelles technologies. Or parmi les personnes qui se sont réunies pour l’avenir de l’enseignement français à l’étranger, combien avaient de moins de cinquante ans ?

Il convient également de développer l’enseignement à distance. Mais quels moyens reçoit le CNED, Centre national d’enseignement à distance, outil essentiel à tous ceux désirant apprendre le français ?

Les moyens doivent donc prioritairement être affectés au bilingue et à l’enseignement à distance.

Enfin, il est un peu facile de faire payer davantage les parents d’élèves en prétextant l’insuffisance de subventions : il faut revoir sérieusement les coûts, car les budgets ne sont pas d’une grande clarté. La situation manque de transparence !

(A propos de Flam) C’est l’objectif 3 du plan Écoles de Londres : développer les « écoles FLAM », avec l’obligation pour ces dernières de se rapprocher d’écoles britanniques afin de contribuer à l’atteinte de l’objectif 2 : le bilingue.

M. André Schneider, Rapporteur (député du Bas-Rhin). Selon moi, il est difficile d’avoir un seul pilote, pour le réseau.

À Berlin la semaine dernière, je me suis adressé en allemand au chauffeur venu chercher ma délégation à l’aéroport, et il m’a répondu : « Monsieur, parlez-moi votre belle langue française : je la comprends ! ». Petit Alsacien, j’avais des complexes car on se moquait de moi quand je parlais français.

J’aurais souhaité vous entendre sur la gestion, la qualification et la formation professionnelle des personnels, premiers vecteurs de l’enseignement français et du français dans le monde.

Olivier Cadic. Selon moi, il faudrait limiter le temps d’expatriation des professeurs. En effet, a-t-on toujours une bonne connaissance de la France si l’on a été expatrié trop longtemps ?Les enseignants, de plus en plus sédentaires, risquent de ne pas mettre en œuvre les textes officiels. Connaissent-ils le socle commun ? Actuellement, il y a peu de formation.

Les chefs d’établissement sont, comme ici, noyés dans l’administratif.

Un objectif pourrait être assigné à l’AEFE : inspecter les enseignants au moins une fois tous les trois ans pour évaluer leurs connaissances des programmes. Cela éviterait, lorsqu’ils viennent noter le baccalauréat en France par exemple, un certain décalage.

Site de l’Assemblée : Compte rendu n° 11 de la Mission d’évaluation et de contrôle sur l’Enseignement français à l’étranger du jeudi 4 mars 2010

Crédit photo : FG

Joëlle Garriaud-Maylam, tout feu tout FLAM

Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des Français à l'étranger, se dévoue sans relâche à sa communauté, à commencer par les tout-petits...

Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des Français hors de France, s’était personnellement engagée à soutenir le programme Flam (Français langue maternelle) au Royaume-Uni lors des deux grandes réunions sur le Plan Ecole que j’avais organisé avec l’UFE en juin 2008 et 2009 (Lire : Lire aussi : “Ecole (11) : Soutenir le programme Flam (objectif 3)” du 24 juin 2008).

Notre sénatrice vient d’écrire à Vincent Gleizes pour l’informer de l’attribution d’une subvention de 8000€, un vrai pactole par les temps qui courent !

Cette somme, attribuée au titre de la réserve parlementaire 2010, va contribuer à un projet de développement d’une méthode d’apprentissage du français faveur des 1300 enfants binationaux regroupés dans les 28 petites écoles FLAM du Royaume-Uni.

Une implication qui n’étonnera pas ceux qui ont connu Joëlle du temps où elle était élue à l’AFE pour le Royaume-Uni puisqu’elle avait organisé à Londres, début des années 2000, des séminaires de formation sur la question et même publié un ouvrage, préfacé par Boutros Boutros-Ghali, intitulé : “L’enseignement du français aux enfants de familles biculturelles établies dans un pays non francophone”.

Voilà 10 ans que le programme FLAM a été lancé par le ministère des Affaires étrangères.

Ces petites écoles FLAM ou “écoles du samedi“, coordonnées au sein d’un réseau animé par le service culturel de l’ambassade, offrent une sensibilisation et un apprentissage du français aux enfants des familles expatriées loin de Londres.

Leur fréquentation a doublé ces deux dernières années au Royaume-Uni ! Cela méritait bien un nouvel outil pédagogique.

Crédit photo : OC

Ouverture de nouvelles classes de primaire à Fulham

Chacun se réjouira d’apprendre qu’à partir de la rentrée de septembre 2010, une annexe de l’école Marie d’Orliac composée de 4 classes sera ouverte dans l’enceinte de l’école St John’s, située sur Munster Road (Fulham).

Au regard des demandes d’inscription, les niveaux des classes ont été déterminés ainsi : 2 classes de C.P ; 1 classe de C.E1-C.E2 ; 1 classe de C.M1-C.M2.

Cette bonne nouvelle ne suffira tout de même pas à satisfaire tout le monde.

Moins d’un enfant sur deux a obtenu, à ce jour, son ticket d’entrée dans une des 4 écoles primaires françaises relevant du Lycée Charles de Gaulle (CDG), pour la rentrée prochaine.

En moyenne, la commission d’affectation du primaire, réunie le 13 avril dernier, a dû rejeter 56% des demandes d’inscription.

181 familles ont toutefois obtenu satisfaction sur un total de 412 dossiers traités par la commission (ci-joint le détail des demandes école par école).

Même cause, même conséquence : 2/3 des candidatures en maternelle ont été déboutées le mois dernier (Lire : “Inscriptions en maternelle à CDG : Deux tiers des demandes refusées !” du 14 avril 2010 ). Lors de cette commission du primaire, et suite à des désistements, 11 places de maternelle ont pu être affectées. Pour mémoire, seules 150 places avaient été attribuées pour 430 demandes d’inscription.

Lire aussi : Plan Ecole (9) : Augmenter le nombre de places dans les écoles françaises (objectif 1) du 22 juin 2008

Photo Flickr de Bertrudestein