Ce 22 février, Victoria rayonne de joie. Victoria est enfin devenue française. Elle a eu si peur… Elle savoure chaque instant de la cérémonie d’accueil dans la citoyenneté, comme il transparait sur cette photo prise aux cotés d’Edouard Braine, le consul général, et de Catherine Rabet, la bonne fée de cette petite histoire que j’ai eu envie de partager avec vous.
De nationalité brésilienne, Victoria épouse Yannick, un Français résident en Angleterre, en février 2006. Depuis, ils vivent et travaillent tous deux à Londres. Le 25 février 2010, elle demande la nationalité française. Début février 2011, près d’un an plus tard, l’Administration n’a toujours pas répondu. Victoria m’adresse alors une lettre qui m’explique que sa situation devient périlleuse, puisque son employeur l’a informé qu’il était dans l’obligation de la licencier à compter du 1er mars 2011. En effet, Victoria est titulaire d’un visa lui permettant de résider et de travailler au Royaume-Uni jusqu’au 2 mars 2011 seulement.
Il ne reste que quelques jours à Victoria pour devenir française ou alors demander le renouvellement de son visa pour un coût minimum de 800£…
Que faire ? J’ai la lettre de Victoria en main, je partage son désarroi et je réalise que nous sommes vendredi après-midi. Edouard Braine se trouve à ce moment précis en tournée consulaire à Cardiff, puis Liverpool et ne peut être contacté qu’en cas d’urgence. Je me tourne vers Gérard Maréchal, consul général adjoint, et Catherine Rabet, consul adjoint, en charge du service de l’Etat civil et de la nationalité.
Catherine connait le dossier. Le ministère public dispose de 12 mois pour statuer sur les demandes de naturalisation. Elle me confie que, actuellement, les délais sont étirés à leur maximum. Consciente de l’enjeu pour Victoria, elle téléphone sans tarder à la sous-direction à l’accession à la nationalité française. Lundi matin, elle rappelle à nouveau le service et obtient une réponse positive. Elle sait que chaque jour compte. Impossible d’attendre la prochaine valise diplomatique. Aussi pour accélérer encore le mouvement, Catherine demande une copie scannée de la décision qu’elle va certifier conforme.
Dès lundi après-midi, tout le monde est soulagé. Victoria ne sera pas expulsée, ni licenciée, mais elle deviendra notre concitoyenne.
Edouard Braine sait qu’il est entouré de fonctionnaires zélés et humains. Lorsque notre consul général rentre de déplacement, je lui loue la réactivité et l’efficacité de Catherine. Après mon récit, il conclura non sans malice que cette histoire impliquant son administration méritait le titre d’une pièce de Shakespeare : tout est bien qui finit bien !
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