Lors ma visite à Alger, au début janvier, j’ai revu avec joie Radya Rahal, conseillère consulaire et conseillère à l’AFE. Nous nous sommes entretenus des vives attentes de notre communauté, qu’elle défend avec opiniâtreté.
L’enseignement français est un point pivot du développement de cette communauté. A Alger, il fait bon vivre, mais l’offre scolaire pour les expatriés est trop frugale. On trouve le lycée International Alexandre Dumas, géré par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Cet établissement accueille un millier d’élèves (collège et lycée). Pour les plus jeunes, les parents s’orientent vers l’EPIAD géré par l’AEFE (créé en 2012) avec un effectif d’environ 450 élèves et la Petite Ecole d’Hydra, ouverte à Alger en 2005 par la Mission laïque française. Celle-ci regroupe près de 200 enfants, repartis de la petite section au CM2.
Dans ce pays très francophile, le réseau français d’enseignement suscite beaucoup d’engouement, au point que les élèves français ne représentent que 40% des effectifs.
Que faire ? Radya applaudit à l’idée de l’ambassadeur, Bernard Emié, de créer un plan Ecole. Il permettrait de multiplier les places à Alger et, par ailleurs, « il est urgent de rouvrir une école française à Oran et une autre à Annaba pour faciliter la venue de nos compatriotes en famille », insiste la conseillère.
Le besoin est pressant, la volonté est tangible et les moyens peuvent être mobilisés, « mais le plus gros problème est celui du foncier », soupire Radya. Pour bénéficier d’un terrain, il faut obtenir l’aval de l’Administration qui obéit à ses propres critères et travaille selon sa propre temporalité.
Même contrainte pour un particulier expatrié qui voudrait vendre son bien immobilier. Il doit obtenir une autorisation préfectorale (wilayale) qui peut donc lui être refusée. L’attente du sésame peut se compter en années quand nos compatriotes ne sont pas spoliés de leurs biens, chose malheureusement récurrente. Une fois la vente réalisée, le transfert des fonds peut lui aussi réclamer des mois de patience.
En Algérie, les contraintes administratives s’allègent constamment, mais elles découragent encore trop d’investisseurs habitués à plus de facilités, sinon à être courtisés. Alors, il faut une solide motivation pour le petit entrepreneur qui veut s’installer sur place ou rapatrier ses dividendes. La situation est évidemment différente pour les sociétés du CAC40, m’a-t-on expliqué.
Les conseillers consulaires sont conscients que bien des problèmes, comme la vente et l’achat de biens, la création d’écoles, ne peuvent se régler qu’au niveau politique. Ils essaient néanmoins d’imaginer des solutions. J’admire ce mérite si particulier de faire face au système qui peut apparaitre si opaque et déroutant.
Je suis reconnaissant à Jean-Pierre Montagne, consul général d’Alger, dévoué et efficient relais consulaire, de m’avoir permis d’échanger avec nos élus consulaires d’Alger dans le prolongement du conseil de sécurité afin de prendre la mesure des attentes locales.
Accompagné de notre consul général et de Radya, qui a été ma complice au sein de la commission Finances de l’AFE, durant huit ans, j’ai déambulé quelques heures dans les rues d’Alger à la découverte des chemins qui m’ont été si souvent décrits avec nostalgie par ma famille alors que j’étais enfant.
Si les aventures d’Astérix se terminent par un banquet autour d’un sanglier, celles d’Alger se sont achevées autour d’une galette des rois organisée par Blandine Donot, présidente de l’UFE Alger dans un climat de grande convivialité.
Tous sont enthousiastes et optimistes vis-à-vis de l’avenir.
La coopération entre l’Algérie et la France est prometteuse. Le résultat peut être éloquent. On pense à l’ESAA, l’Ecole supérieure algérienne des affaires, dont chacun parle comme d’une fierté locale. « Une école de perfectionnement qui forme aussi des directeurs de grands groupes à notre mode de management », souligne Radya.
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