Retour à Madagascar pour mon 3ème déplacement à Antananarivo.
A chacun de ces déplacements, j’ai eu l’opportunité d’apprécier le sens de la diplomatie de notre ambassadeur, Véronique Vouland-Aneini, pour renforcer les liens qui unissent nos deux pays. Arrivée en poste à Madagascar dans un contexte de tension diplomatique, celle-ci quittera Tananarive cet été, laissant notre relation bilatérale au beau fixe.
En novembre dernier, durant l’entre deux tours de l’élection présidentielle locale, alors que chacun de ses gestes ou prises de parole étaient scrutés pour déceler une marque de soutien de la France à l’un des candidats, Véronique Vouland-Aneini a adopté sans fléchir une neutralité respectueuse de la démocratie malgache.
J’ai aussi pu observer la justesse de ses analyses politiques a posteriori.
Je lui suis sincèrement reconnaissant pour son action au service de notre pays, ainsi que pour m’avoir permis d’accomplir mon mandat dans des conditions idéales à Madagascar.
Communauté française
La sécurité de nos compatriotes installés à Madagascar constitue la priorité d’action pour ce pays depuis janvier 2017, date de mon premier voyage sur l’ile (compte-rendu).
J’étais revenu en novembre 2018, alors que nous déplorions 4 assassinats et 8 enlèvements de compatriotes depuis le début de l’année 2018 (compte-rendu).
Le Premier ministre, Christian Ntsay, m’avait reçu à la Primature en compagnie de notre ambassadeur Véronique Vouland-Aneini. Je lui avais confié que notre communauté réclamait des mesures fortes pour mettre rapidement un terme aux pratiques quasi-industrielles d’extorsion de fonds affectant nos compatriotes.
Six mois plus tard, nous pouvons constater que les efforts entrepris par le nouveau gouvernement, suite à l’élection de André Rajoelina à la présidence de la République, au mois de janvier dernier, ont stoppé net cette spirale infernale.
Ce déplacement avait donc pour premier objectif de remercier les autorités malgaches pour ces premiers résultats encourageants et de saluer la clairvoyance de notre ambassadeur qui avait su garder la tête froide au plus fort de la crise.
Lors de la réunion auprès du CFOIM (Collectif français d’origine indienne de Madagascar), j’ai apprécié la pertinence de l’action concertée de ses membres et de nos attachés de sécurité pour appuyer l’enquête des policiers et gendarmes malgaches.
Bien sûr, comme l’ont souligné les participants, rien n’est définitivement acquis.
La cinquantaine d’arrestations enregistrée ne concerne que des opérationnels de l’enlèvement, dont quelques policiers et gendarmes… Pour que la sérénité revienne définitivement, il faut un plan d’action qui cible les commanditaires de ces enlèvements pour les mette hors d’état de nuire.
Je remercie Véronique Perdigon, présidente de la section CCEF Madagascar, d’avoir été une nouvelle fois à l’origine de cette réunion en présence de Véronique Vouland-Aneini, ambassadeur ; Alain Fortin, consul général ; Jean-Hervé Fraslin, conseiller consulaire ; Hassanein Hiridjee, Riaz Hassim et d’autres membres du CFOIM. + d’images
J’avais souhaité, une nouvelle fois, rencontrer publiquement les Français de Madagascar pour rendre compte des progrès observés en matière de sécurité depuis mon passage en novembre dernier, alors que les menaces étaient à leur paroxysme.
À quelques jours de l’élection européenne, la période de réserve observée par l’administration a rendu impossible cette réunion publique.
Toutefois, Véronique Vouland-Aneini, ambassadeur, a organisé un déjeuner de travail pour faire un point sécurité en présence d’Alain Fortin, consul général et Jean-Yves Le Clech, commandant de police, avec les conseiller consulaires, représentants élus de notre communauté : Rachelle Rasamoely Ducaux ; Jean-Daniel Chaoui et Jean-Hervé Fraslin.
J’ai remercié notre ambassadeur pour la démarche qu’elle avait adoptée lors de la crise sécuritaire subie en 2018. Avec beaucoup d’abnégation, sans jamais céder aux sirènes l’invitant à prendre des positions martiales qui auraient pu se retourner contre la France, l’histoire a démontré qu’elle avait eu raison de faire confiance aux autorités malgaches.
Sa stratégie s’est révélée payante. Tout le monde a reconnu que l’élection du nouveau Président de la République a été déterminante.
S’il reste du chemin à accomplir pour atteindre une situation sécuritaire satisfaisante, chacun a convenu que nous étions désormais sur la bonne voie.
Je souhaite exprimer ma gratitude envers les conseillers consulaires, et spécialement à ceux qui sont venus de loin pour cette réunion, à l’image de Rachelle (12 heures de route depuis Majjunga !) ou Jean-Hervé (en avion depuis Fort-Dauphin). Ils font preuve d’un engagement total au service de nos compatriotes. J’admire leur dévouement. + d’images
Réunion de travail à la résidence du consul général, avec Alain Fortin, consul général et les chefs de service du consulat.
Six mois après mon précédent passage, nous avons fait un tour d’horizon complet sur l’actualité concernant les Français de Madagascar.
Parmi les 16.695 Français inscrits au 1/1/19 sur le registre des Français établis à Madagascar, 54% sont domiciliés dans la capitale.
Excellente initiative du consul général en faveur des 46% établis en province : il cherche à obtenir du gouvernement malgache la possibilité de faire renouveler leur carte de résident et leur visa sans avoir à venir sur la capitale Antananarivo, ce qui représenterait une économie substantielle pour eux. Beaucoup de Français de Madagascar se trouvent dans une situation modeste voire précaire.
Avec près de 5000 consultations par an, le centre médico-social de Tananarive est un partenaire essentiel du service social.
Le montant des bourses scolaires (2017/2018) était de 5.419.079€ et concernait 2028 boursiers.
Nous avons évoqué le comportement inacceptable de Français qui font des enfants à des jeunes femmes malgaches et les abandonnent ensuite pour rentrer seul en France. Ils refusent de prendre leur part financière à l’éducation de leur(s) enfant(s), laissant cette charge en partie à la collectivité. Ce n’est pas le seul pays où j’observe ce phénomène. Nous devons créer les outils législatifs afin que ces retours en France ne leur permettent pas de s’exonérer de leurs responsabilités. + d’images
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