J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à retourner au pays “des hommes intègres”. Le Burkina Faso doit faire face à d’innombrables défis. Il se classe aujourd’hui parmi les 10 pays les moins développés au monde et doit faire cohabiter 60 ethnies. La capitale Ouagadougou a vu croitre sa population de 180.000 à 2 millions d’habitants en 30 ans. Elle atteindra 6 millions dans 10 ans…
J’ai observé avec satisfaction le niveau d’implication de la France à travers son soutien aux dirigeants et au peuple burkinabè pour favoriser le développement, la sécurité et la démocratie.
J’ai retrouvé avec joie les trois élus de notre communauté : Martine Voron, Françoise L’Étang Yameogo et Ousmane Ouédraogo. Leurs témoignages m’ont été précieux et je salue leur action généreuse et profitable à nos compatriotes. +d’images
Communauté française – Action consulaire
Conseillers des Français de l’étranger
Le nombre des Français inscrits au consulat de Ouagadougou s’élève à 3423, constitué pour moitié de binationaux. Ce nombre a baissé de 7% en 2020, mais reste équivalent à celui de 2010 qui était de 3325.
Afin d’évoquer les problématiques des Français établis au Burkina Faso, le poste diplomatique m’avait organisé deux réunions en compagnie des conseillers des Français établis hors de France : Martine Voron ; Françoise L’étang Yaméogo et Ousmane Ouédraogo.
La première réunion autour du consul général Eric Belotti a porté sur les besoins de notre communauté en matière sociale, éducative et économique avec l’accompagnement de nos entrepreneurs affectés par la crise. +d’images
La seconde réunion, autour de l’ambassadeur Luc Hallade, portait sur l’initiative Choose Africa Resilience (voir ci-dessous).
Visite du Consulat général de France en compagnie d’Eric Belotti et rencontre avec les agents du poste.
80% de notre communauté réside dans la capitale et 15% à Bobo-Dioulasso.
En 2020, le dispositif exceptionnel d’aide sociale en faveur des Français de l’étranger lié à la crise sanitaire a permis à 53 foyers de percevoir un secours occasionnel de solidarité pour près de 30.000 euros sur le second semestre.
Nous avons abordé les questions concernant la sécurité de nos compatriotes du fait du risque sécuritaire lié à l’expansion des zones d’action des groupes terroristes. Mais il ne faut pas négliger que nos ressortissants s’exposent également à des risques sanitaires et à des risques liés aux accidents de la route.
La circonscription consulaire est découpée en 25 îlots qui ont chacun un chef d’îlot à leur tête.
Impressionné par la chemise compilant le nombre de certificats de vie (98) signé par le consulat pour le seul mois de janvier 2021, il m’a été répondu que c’était exceptionnel : le consulat signe 50% des certificats en janvier et 50% tout au long des onze autres mois de l’année. +d’images
La sécurité des Français à l’étranger constitue pour moi une priorité d’action.
Depuis mon précédent passage, fin 2016 (compte-rendu), la carte du Burkina Faso affichée sur la page “Conseils aux voyageurs” du ministère des Affaires étrangères fait apparaître une nette dégradation de la situation sécuritaire.
Comme me l’a confié le chef d’état-major adjoint de la Gendarmerie nationale, l’ennemi ne s’en prend plus seulement aux militaires, mais aussi aux civils accusés de collaborer avec les forces de sécurité. Cela engendre des déplacements de population qui ne sont pas sans conséquences au niveau environnemental.
Afin de pouvoir appréhender la situation, l’ambassade m’a organisé plusieurs rendez-vous pour faire une analyse fondée sur les propos des militaires, tout comme ceux des personnes chargées de la sécurité intérieure.
Ainsi, j’ai eu l’opportunité d’avoir plusieurs points de vue en croisant les regards burkinabés et français. À chaque fois, le discours a été consensuel et sans équivoque. Sans Barkhane, la situation serait pire que ce à quoi nous assistons et l’effort doit donc se maintenir.
Côté Burkinabé :
– Entretien avec le chef d’état-major adjoint de la Gendarmerie nationale
– Entretien avec le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN)
Côté français :
– Dîner “Sécurité Défense” autour de l’ambassadeur, en présence notamment de l’attaché de Défense et de l’attaché de Sécurité régional.
– Réunion de travail avec le Service de sécurité intérieure (SSI) comprenant l’attaché de Sécurité régional ; l’attaché de Sécurité adjoint ; le conseiller Terrorisme ; le conseiller Sureté Immigration ; le conseiller auprès de la DGPN ; le conseiller auprès de la DGPC ; le directeur des études ESEPC et le conseiller du chef d’état-major de la Gendarmerie nationale. +d’images
À l’occasion d’une soirée organisée par Martine Voron, conseillère des Français de l’étranger pour le Burkina Faso, j’ai eu l’opportunité de saluer son action et d’échanger avec une vingtaine de compatriotes entrepreneurs établis dans le pays.
Le cadre choisi par Martine était le restaurant Princess Yenenga dirigé par un compatriote qui a partagé avec moi les défis auxquels son activité est soumise depuis le début de la pandémie.
L’objectif était de faire connaître le programme Choose Africa Resilience, voté par le Parlement en juillet 2020, afin de venir en soutien aux TPE/PME en Afrique. Ce programme de soutien financier aux TPE/PME peut prendre la forme de prêts consentis par des banques partenaires à des TPE/PME, assortis de garanties accordées par l’AFD/Proparco pour les banques locales prêtant aux TPE/PME fragilisées.
J’ai eu le plaisir de retrouver des personnes rencontrées lors de mon passage à Ouagadougou fin 2016, mais aussi ailleurs en Afrique comme Francis Ambroise, DG des Brasseries Castel en poste précédemment à Madagascar.
Là encore, au sujet Barkhane, j’ai entendu un appel unanime à maintenir l’effort. Et pour cause, certains interlocuteurs m’ont raconté qu’un tiers de la superficie du pays leur était désormais inaccessible. +d’images
Santé
Centre Médical International (CMI)
Visite du Centre Médical International avec François Zougmoré, président de l’Association international de santé (AIS), les conseillers des Français de l’étranger : Martine Voron ; Françoise L’étang Yaméogo et Ousmane Ouédraogo ; le consul général Eric Belotti, le conseiller régional Santé Mondiale P-A Rubbo ; les membres du bureau de l’AIS et le personnel soignant.
Le CMI est géré par l’AIS, association de droit burkinabé.
Cette structure médicale de référence pour la communauté française a bénéficié de subventions de l’État français : 45.000€ (2019) et 50.000€ (2020).
Une subvention de 60.000€ a été accordée début 2021, afin de permettre d’acquérir du matériel d’assistance respiratoire pour permettre la prise en charge de patients atteints de la Covid.
Félicitations à tous les bénévoles et aux donateurs qui permettent de faire exister le CMI et au personnel de santé qui l’anime avec dévouement et compétence. +d’images
Entrepreneuriat – Diplomatie économique
Rencontre autour de l’ambassadeur Luc Hallade qui a porté sur l’initiative Choose Africa Resilience, en présence de Patrice Chevalier, président des CCEF (DG PPI BF SA) ; D. Delpuech, Premier conseiller ; B. Alperte, cheffe du service économique ; L. Arnoux, COCAC ; G. Chausse, directeur de l’AFD Burkina.
Le Burkina Faso fait partie de la liste des 10 pays sélectionnés par l’Agence Française du Développement (AFD) pour bénéficier du dispositif “Choose Africa Résilience”, via sa filiale Proparco.
Voté par notre Parlement en juillet 2020, dans le prolongement de l’initiative “Choose Africa” qui concrétise l’engagement pris à Ouagadougou par Emmanuel Macron, j’ai voulu évaluer la mise en route du dispositif sur le terrain, comme je l’avais fait au Cameroun le mois précédent (compte-rendu).
Le directeur de l’AFD a prévu de lancer une première réunion d’information, afin de présenter ces nouvelles mesures destinées à accompagner le financement des TPE/PME (prêts garantis auprès des banques locales) affectées par les conséquences de la pandémie, à laquelle il associera les élus et les conseillers du commerce extérieur.
Les élus sont désormais sensibilisés à ce programme et seront en première ligne pour suivre ses progrès, afin de vérifier si le volontarisme du gouvernement se concrétise sur le terrain. +d’images
Visite de la Ruche, la maison des jeunes talents du Burkina Faso, qui a pris corps suite au discours d’Emmanuel Macron à Ouagadougou, le 28 novembre 2017. Le président aspirait « à un lieu accessible à tous (…) à destination de la jeunesse qui permette non seulement de l’accueillir mais de réussir, d’étudier, de faire, d’entreprendre, de s’informer, de se projeter vers le reste du monde. »
Inaugurée le 19 octobre 2018 par deux ministres des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Alpha Barry, j’ai découvert des espaces de travail confortables et modulables disposant d’une connexion haut débit.
La Ruche accueille Campus France, France Volontaires et un espace animé par l’IRD-Institut de Recherche et de Développement.
Les jeunes viennent y développer leurs projets dans un environnement stimulant leur créativité. +d’images
À l’occasion de la visite de la Ruche, j’ai participé à la 2ème session de comité de pilotage du Projet d’Appui au Développement de l’Entrepreneuriat dans le Sahel-Burkina Faso (PADES/BF), lancé en septembre 2020.
Il vise en particulier à renforcer l’entrepreneuriat dans la chaîne de valeur de l’élevage dans la commune de Gorom Gorom, qui a accueilli plus de 30.000 personnes déplacées internes.
Grâce à cet appui, 240 porteurs de projets de cette localité bénéficieront de formation et d’équipements pour la mise en œuvre de leur activité pastorale.
La cérémonie a été présidée par Mahamourou Zan, représentant du ministre de la Jeunesse, et de la Promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, accompagné de Ibrahim Ag Attahir, maire de la commune de Gorom Gorom ; Issa Tindano, 1er vice–président du conseil régional du Sahel ; Hamidou Idrissa Massa, haut-commissaire de la province de l’Oudalan ; Houcine Dahmane, conseiller régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’ambassade de France et de Frédéric Bontems, envoyé Spécial Sahel pour la France.
Lors de mon intervention, fort de mon expérience d’entrepreneur, j’ai rappelé qu’il faut beaucoup de courage pour entreprendre dans une région touchée par l’instabilité.
Après avoir félicité le comité d’organisation qui permet à des jeunes gens, filles et garçons, de tenter leur chance, j’ai salué l’action de la France qui se tient aux côtés de ces entrepreneurs en herbe pour les accompagner dans leur démarche de création.
J’ai conclu mon propos en adressant mes voeux de prospérité et sécurité retrouvée aux communes et à toute la population du Sahel-Burkina Faso. +d’images
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