Je remercie Nicolas Croizer, consul général, pour la qualité du programme proposé lors de mon séjour de quatre jours passés à Sydney.
Il m’a permis de rencontrer nos entrepreneurs et les acteurs de notre communauté, dont il doit gérer tous les besoins administratifs depuis Sydney, non pas à l’échelle d’un pays mais à celle d’un continent.
Il peut heureusement s’appuyer sur un réseau de consuls honoraires dévoués à leur mission.
Peuplée de près de 5 millions d’habitants, Sydney est l’emblème de l’Australie, une des dernières régions du monde à entretenir le mythe de l’Eldorado…
Relations commerciales
Entrepreneurs
Petit-déjeuner économique organisé par Nicolas Croizer, consul général, en présence d’entrepreneurs français installés à Sydney.
– Claire Kasses, directrice de la FACCI (Chambre de commerce franco-australienne) a résumé le décalage entre nos deux pays par cette formule : « pour un Français, un voyage en Australie est le voyage d’une vie ; pour un Australien, un voyage lointain est habituel ».
– (à l’image) Frédéric Leforestier a d’abord réussi en affaires au Royaume-Uni avant de s’installer à Sydney, il y a sept ans. Il est Business Angel auprès de diverses start-ups qu’il conseille aussi dans leur développement. Il a rappelé que le marché australien était étroit, car composé seulement de 24 millions de consommateurs. Il faut donc le voir comme une rampe de lancement vers la Chine et ses 1,3 milliards d’habitants.
– Corinne Blot, fondatrice et CEO de la société Polyglot, investie dans le consulting et l’externalisation des RH, estime également que c’est le bon pays pour tester ses produits avant de se lancer en Asie. Elle a remarqué de grands changements depuis 30 ans en Australie. Les JO de Sydney ont incontestablement bonifié la vision que les Australiens avaient d’eux-mêmes en leur redonnant confiance.
– Florence Edmond, manager chez Pierre Fabre, a fait progresser ses ventes de 5M$ à 30M$, tout en déplorant que vu de France on puisse croire que le succès en Australie est facile. Il faut travailler dur et rien n’est jamais acquis, comme dans tous les pays anglo-saxons.
– François Romanet, CEO de Safran Pacific a salué l’action de “l’équipe France” qui a travaillé de concert dans le cadre du contrat historique signé entre la France et l’Australie pour la fourniture de sous-marins par la DCNS. Tous les Français d’Australie ont eu l’impression d’avoir gagné ! L’idée de modéliser la démarche mise en oeuvre par la DCNS devrait faire son chemin…
– Christophe Hoarreau, CCEF, a vanté la qualité de la vie au pays du kangourou où le taux de chômage est de 5%, une donne favorable à l’employé sur le marché du travail.
Et cette prospérité pousse les Australiens à consommer, d’autant qu’ils ont un tempérament de « early adopters », toujours friands d’innovation.
Visite de la société Neoen, en présence de Nicolas Croizer, consul général.
Neoen est le premier acteur français indépendant dans le domaine de l’énergie. Créée en 2008, la société emploie 150 personnes dont 25 en Australie, où elle est implantée depuis 2013 pour vendre son savoir-faire en gestion de projet.
Damien Bonnamy, CFO, m’a exposé le détail de ses réalisations, comme la ferme solaire Degrussa dans l’ouest du pays ou le parc éolien de Hornsdale dans le sud, à 200 kilomètres d’Adélaïde.
Initialement venue en Australie pour faire du solaire, Neoen effectue désormais le gros de son activité dans l’éolien. Notre brillante PME vient de remporter avec Tesla un appel d’offres lancé par l’Etat d’Australie-Méridionale pour installer un système de stockage d’électricité sur une batterie lithium-ion d’une capacité de 100 mégawatts, la plus grande du monde ! Ce système sera couplé aux fermes éoliennes de Neoen à Hornsdale.
Visite des bureaux d’Atout France dirigés par Christophe Bories.
Malgré l’éloignement, 1,2 millions de touristes australiens se rendent en France chaque année, soit 10 fois plus que les Français en sens inverse. On peut parler d’un véritable engouement, car ce chiffre représente 5% de la population australienne !
Une réussite à laquelle Atout France n’est pas étranger par son action assidue sur les réseaux sociaux et auprès des professionnels pour valoriser notre offre touristique. L’organisation s’appuie aussi sur des événements de prestige associant les grandes marques tricolores.
Pour relancer notre tourisme affecté par les attentats, des stars australiennes ont bénévolement participé à « J’aime Paris », un film promotionnel où elles déclarent leur flamme pour notre capitale.
Ouverture à la rentrée d’un second Sofitel à Sydney, situé juste à côté d’un Novotel et d’un Ibis.
Cet investissement illustre la santé éclatante du groupe Accor, leader sur le marché australien de l’hôtellerie.
Communauté française
(à l’image) Au sein du conseil consulaire, les élus Bernard Le Boursicot et Sébastien Vallerie portent, depuis Sydney, les attentes d’une population qui s’élève à 27.654 personnes inscrites au consulat. On estime toutefois que nos compatriotes représentent entre 50 à 70.000 résidents. 40% d’entre-eux vivent à Sydney ou ses environs..
Notre consul général, Nicolas Croizer, m’a présenté les locaux du consulat et permis de rencontrer son équipe.
Le taille du territoire australien constitue un défi pour nos services consulaires basés à Sydney. Paris a pourtant décidé d’élargir la circonscription du poste en incluant la Papouasie Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, les Fidji et 4 autres pays d’Océanie…
Le rêve australien est toujours vivace auprès de nos jeunes, d’autant que cette attractivité repose sur des faits incontestables, comme la qualité de la vie, la croissance de l’économie ou les grands espaces.
Élus consulaires et responsables associatifs
Un déjeuner avec les élus consulaires et les responsables d’association a été organisé par Nicolas Croizer, consul général de France.
Les élus consulaires d’Australie m’ont fait l’honneur de participer à cette rencontre : Bernard Le Boursicot, vice-pdt du conseil consulaire, Sébastien Vallerie et Jean-Philippe Grange, conseillers consulaires et Pierre Elias, délégué consulaire venu de Brisbane.
J’ai retrouvé avec joie John Mac Coll, avec lequel j’ai siégé pendant 8 ans à l’AFE.
Éducation, soutien aux jeunes, action sociale ou anciens combattants… les motifs d’échanger n’ont pas manqué avec nos compatriotes de Sydney, ville où se concentre près de la moitié de notre communauté.
Enseignement français
Accueilli par Philippe Courjault, proviseur, j’ai visité le lycée Condorcet en compagnie de notre consul général.
Il s’agit d’un établissement conventionné avec l’AEFE regroupant 870 élèves de la maternelle à la terminale. Un projet d’envergure baptisé Condorcet 2020 a été lancé pour accroitre les capacités d’accueil du lycée jusqu’à 1300 élèves d’ici 5 ans. Toute la stratégie du lycée est axée sur les besoins de la communauté française.
Pour situer le niveau de Condorcet, c’est 100% de réussite au baccalauréat 2017 + 100% avec mention (dont 63% de mentions très bien) ! Félicitations au proviseur et à toute l’équipe pédagogique.
Trois élèves de terminale ES, Léa Marill, Clémentine Rigaudie et David Dubau, m’ont accueilli au studio de leur web radio pour une interview.
Ce fut l’occasion de commenter l’actualité française et internationale, tout comme de répondre aux questions des représentants des parents d’élèves et des enseignants.
Cet interview a été publiée sur le blog “(Re)vue Condorcet” des élèves du lycée. Écouter le podcast.
L’école publique bilingue de Kilarney Heights est située dans la partie nord de Sydney.
Elle a reçu le label France Éducation en 2013 qui lui a été renouvelé en 2015.
Kilarney Heights comptait 251 élèves francophones en 2016. Dans le cadre de 25 classes bilingues, son programme est le fruit d’un partenariat avec l’Association francophone du North Shore (FANS) qui emploie 14 enseignants francophones.
Merci à sa directrice Christine Gandon pour son accueil et à toute l’équipe de direction pour son enthousiasme envers l’enseignement bilingue.
Culture française
Visite de l’Alliance française de Sydney en compagnie de sa présidente Lyn Tuit et de Laurie-Anne Pecqueux, directrice adjointe.
Avec 3700 cours de français vendus en 2016, l’Alliance peut se targuer d’une activité soutenue dans le domaine de l’apprentissage du français.
Les foules se déplacent aussi pour le “French film festival” des Alliances en Australie qui a séduit dernièrement 768.017 spectateurs, dont 48.879 pour la seule ville de Sydney !
Sur place, j’ai retrouvé Philippe Osterman, tout nouveau directeur de l’AF de Sydney. Précédemment directeur général de Dargaud, maison d’édition de bandes dessinées, il ne manquera pas d’idées pour enrichir la programmation et étonner les Sydnéens.
Devoir de mémoire
En chemin pour son exécution, on dit que Louis XVI aurait demandé : «a-t-on des nouvelles de monsieur de La Pérouse ?» Le roi s’était passionné pour la préparation de cette expédition qui se termina en 1788 par une nuit de tempête.
Le destin des deux navires engagés, l’Astrolabe et la Boussole, comme celui d’éventuels survivants conserve toujours sa part de mystère et de controverses.
Le musée La Pérouse est situé dans la baie qui a vu arriver les explorateurs, le 26 janvier 1788. Nicole Forrest Green, présidente des Amis du musée (fondé par Pierre Roussel, un ancien élu des Français d’Australie) et les membres du Board m’ont fait l’amitié d’ouvrir le musée à la faveur de ma venue avec Nicolas Croizer, notre consul et Sébastien Vallerie, conseiller consulaire.
Hébergé dans le bâtiment historique des télécommunications, reliant autrefois l’Australie au reste du monde, le musée raconte l’expédition à travers divers objets et documents. Il tient également lieu de rassemblement pour les cérémonies du 14 juillet.
Figure de notre mémoire collective, le comte de La Pérouse n’avait d’autre “objet en décrivant les peuples nouveaux que de compléter l’histoire de l’homme”, comme il le note dans son journal de bord, le 30 mai 1786, au large d’Hawaï.
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