Lire : l’HEBDOLETTRE n°21 – 25 avril 2015
Edito de l’HebdoLettre n°21
République Dominicaine : le cauchemar continue pour Pascal et Bruno, pilotes du Falcon 50
Il y a quelques semaines, j’ai été alerté par le représentant du syndicat des pilotes, sur la situation de Pascal Fauret et Bruno Odos, deux anciens pilotes de chasse dans l’aéronavale française. Reconvertis dans l’aviation civile, ils sont retenus depuis plus de deux ans par les autorités dominicaines sans jamais avoir eu la possibilité de s’expliquer devant un tribunal.
Pascal et Bruno sont deux des 4 Français arrêtés dans la nuit du 19 au 20 mars 2013 à bord d’un Falcon 50 chargé de 700 kilos de cocaïne sur le tarmac de l’aéroport de Punta Cana.
Les incohérences sont nombreuses dans cette affaire. Au point qu’un doute sérieux est né chez beaucoup d’observateurs sur la réalité même du trafic de drogue. La DNCD (office de lutte antidrogue dominicain) et son chef le général Rosado Mateo voulaient manifestement s’approprier le bénéfice de cette opération pour redorer leur blason.
Apprendre que dans cette opération théâtrale et hyper médiatisée, certaines scènes ont été rejouées, m’a rappelé la dramatique affaire Florence Cassez au Mexique… La présomption d’innocence a été foulée aux pieds.
Nos deux pilotes ont un casier judiciaire vierge et appartenaient au cercle très surveillé des militaires habilité « feu nucléaire ». Découvrir que le général et nombre de responsables de la DNCD ont depuis été démis de leurs fonctions me trouble !
C’est dans cet état d’esprit que j’ai décidé de commencer mon déplacement en circonscription en Amérique du Sud par une étape à St Domingue pour assister à une audience de leur procès.
J’ai constaté que les droits fondamentaux de Pascal et Bruno couverts par les conventions internationales ont été contestés par les autorités judiciaires dominicaines sans que les pilotes n’aient pu présenter leur défense. Et ce depuis plus de deux ans.
Grâce à l’intervention de notre ambassadeur Blandine Kreiss, j’ai pu rencontrer mes homologues parlementaires dominicains Victor Suarez Diaz et Julio César Valentin. Ils ont partagé ma préoccupation devant ce dossier judiciaire qui s’enlise.
J’ai exprimé ma gratitude à Victor Suarez Diaz qui m’a obtenu, dans l’heure, un entretien avec le procureur général de la République Francisco Dominguez Brito. Equivalent du garde des sceaux, francophone, Monsieur Brito est une autorité morale reconnue et respectée dans son pays. Son écoute attentive et son empathie me permettent d’espérer que nous pourrons obtenir que nos pilotes soient entendus au plus vite.
Cette affaire doit nous inciter à améliorer nos procédures. Lors d’une incarcération, la protection consulaire doit systématiquement protéger la présomption d’innocence et veiller à mieux prendre en compte la détresse psychologique de nos compatriotes impliqués dans une affaire judiciaire.
Lire l’HEBDOLETTRE n°21
– Lire : « Il ne faut pas oublier la présomption d’innocence », interview sur LCI (procès des pilotes français en République dominicaine) du 21 avril 2015
– Lire : Ces pilotes sont protégés par le droit international et n’ont rien à voir avec ce qu’ils transportent » – Olivier Cadic dans Le Monde (procès des pilotes français en République dominicaine) du 21 avril 2015
– Lire : « Le cauchemar continue » – Olivier Cadic dans le Var-Matin (procès des pilotes français en République dominicaine) du 21 avril 2015
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