Un nouveau pas décisif a été accompli, jeudi dernier à Ashford, vers l’avènement du métro transmanche. Le bonheur semble maintenant à portée de main sous les efforts conjugués d’une pléiade de talents, dont j’ai eu le privilège de réunir les principales figures, lors de la conférence UFE : Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des Français hors de France, Edouard Braine, consul général, Catherine Fournier, maire de Fréthun et Théodore Zeldin, historien et philosophe.
L’appel est lancé et les infrastructures existent, alors que manque-t-il pour faire aboutir ce “projet passionnant qui donnerait une vraie dimension à cette Europe des régions”, s’enthousiasme Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des Français de l’étranger ? (lire : “Métro trans-Manche : transformer le rêve en réalité” du 02 septembre 2011).
En préambule à cette table ronde consacrée au métro transmanche, David Rosenberg, annonçait qu’il pouvait offrir immédiatement 100 à 150 jobs chez SBE Uk dans le Kent. Il a haussé d’un cran le sentiment d’urgence dans l’assistance, puisque les Français au chômage n’ont pas de solution pour faire un aller-retour quotidien à faible coût pour travailler dans le Kent, tandis qu’on observe à toutes les bordures de notre Hexagone un flux croisé de travailleurs transfrontaliers.
Premiers bénéficiaires : les jeunes du Calaisis. “Tout commence par la mobilité des Jeunes”, postule Catherine Fournier, qui devront “travailler en terre d’échanges” puisqu’elle estime que le changement ne sera pérenne que si les liens s’établissent entre les deux côtés du Channel. On a grand besoin de gens qui parlent anglais dans beaucoup de métiers sur la Côte d’Opale.
Au chapitre de la mobilité, l’historien-philosophe anglais, Théodore Zeldin, célèbre auteur de “l’histoire des passions françaises” (en 5 volumes) soutient cette démarche.
“Entre les différences, réside la richesse”, abonde Edouard Braine, notre consul général, identifiant un “désir de sud” chez les Anglais, contre un “besoin du nord” chez les Français en proie à un chômage chronique, surtout dans le Calaisis.
Contribuer à la réduction du chômage en France est la mission du plan Emploi dirigé par Edouard Braine. Un de ses objectifs est de faire circuler un métro transmanche.
Où en sommes-nous ? On le sait le tunnel sous la Manche n’est utilisé qu’à 50% de ses capacités, il y a donc de la marge pour faire circuler des trains régionaux, type TER, de la Sncf.
Il y a quelques jours seulement, Jacques Gounon, président d’Eurotunnel m’avait même fait part de sa «déception» que la liaison ne soit pas déjà effective, lors des 2èmes Rencontres jobs transfrontaliers. Il nous a confirmé sa volonté d’aller de l’avant, en demandant à Jean-Alexis Souvras, directeur des Affaires publiques d’Eurotunnel, de participer à cette rencontre.
Du côté d’Eurotunnel, les nouvelles sont donc très encourageantes. Mais je dois vous avouer que l’équipe du plan Emploi avait fait un grand rêve pour ce 20 octobre. Edouard Braine l’a dévoilé : nous avions rêvé d’un accord au sommet en réunissant, autour de Jacques Gounon, les élus et décideurs concernés par ce dossier, en premier lieu Guillaume Pepy, président de la Sncf, Daniel Percheron, sénateur et président de la région du Nord-Pas-de-Calais ou encore Michel Delebarre, sénateur-maire de Dunkerque, pour ne citer qu’eux. Ce jour viendra bientôt, j’en suis certain.
Pour couvrir le chemin qui reste à faire, Joëlle Garriaud-Maylam s’est résolument engagée à porter ce projet au cœur du Sénat avec confiance : “Ce n’est pas une utopie, c’est à portée de main”. Notre sénatrice a révélé que la nouvelle sénatrice Natacha Bouchard, également maire de Calais, avait exprimé un intérêt marqué pour cette idée de liaison. L’affaire semble s’engager au mieux.
“La complémentarité finira par l’emporter”, parie Edouard Braine, dès lors que tous les acteurs seront réunis.
Le rendez-vous est pris avec l’Histoire. La presse s’intéresse vivement à ce nouvel élan transfrontalier, comme l’atteste les articles parus au lendemain de la conférence :
– Et si on construisait un métro sous la Manche ? sur RTL, le 20/10/11
– Un métro sous la Manche en projet, Le Figaro du 21/10/11
– Métro transmanche : les Français d’Ashford (G-B) adhèrent au projet, la Voix du Nord du 23.10.2011
– Metro transmanche – Trois questions à Olivier Cadic, Le Petit Journal du 21/10/11
– Hopes rise for Calais-Kent commuter link, The Local du 21/10/11
Vidéo : Interventions d’Edouard Braine et de Joëlle Garriaud-Maylam au sujet du métro transmanche :
2 Commentaires
Toute améliorastion des communications entre les deux pays sera un grand avantage des deux cotés de la Manche. Il est pourtant remarquable que les efforts soient en grande partie effectués du coté francais, il me semble. Parler d’unr réduction du chomage en France pour justifier le projet ne me semble pas un encouragement pour nos amis anglais, qui eux aussi, souffrent du meme probleme. Il faudrait aussi interesser la population locale du sud-est de l’Angleterre a ce projet, ainsi que le gouvernement central.
Merci pour votre commentaire. Nous avons mis un Plan Emploi en route au consulat pour contribuer à la réduction du chômage en France. L’objectif 2 de ce plan est d’obtenir la création d’un métro transmanche pour permettre aux personnes établies dans le calaisis durement touché par le chômage de postuler aux offres d’emploi du Kent dont le taux de chômage est très faible.
Bien évidemment, ce transport nouveau aurait également un fort impact sur les échanges transfrontaliers. Il dynamiserait les entreprises situées des deux cotés de la Manche. La directrice de la Chambre de Commerce du Sud-Est de l’Angleterre soutient cette idée et est venue nous le dire le matin lorque nous avons accueilli les participants à la conférence. Une nouvelle rencontre avec les autorités locales est prévue très prochainement sur ce dossier.
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