David Blanc aime Londres. Comme lui, beaucoup de Français s’y sentent bien. Sur place, il est impossible de répertorier tous nos compatriotes, mais on peut avancer que Londres est la 6ème plus grande ville de France ! (Source: Discours de Boris Johnson, National Conservative Party Conference 1/10/13).
On y parle français, mais parmi 300 autres langues parce que le monde entier, lui aussi, aime Londres, d’autant que la ville se déclare prête à accueillir toute la richesse du monde : parmi les 10 plus grandes fortunes du Royaume Uni, 9 sont d’origine étrangères et toutes sont basées dans la capitale britannique (source: Sunday Times Rich List 2013). Pas étonnant que Londres demeure le plus grand centre financier au monde, avec ses 251 banques !
Après avoir égrené ces quelques chiffres éloquents, David Blanc, Vice-président de l’UFE GB et cofondateur de Vestra Wealth à Londres, a posé la question de confiance aux participants du Red Carpet Day : pourquoi les plus belles fortunes d’Europe s’installent-elles à Chelsea, West End ou Notting Hill ? Pour la douceur du climat ? Pour la réputation gastronomique ? Non, bien sûr, conclut notre expert en gestion de patrimoine, en mettant les rieurs de son côté. L’attractivité des lieux peut s’expliquer en trois mots, dit-il : facilité, disponibilité, fiscalité.
La facilité. Où est-il relativement plus facile de “faire du business” ? La Banque mondiale place le Royaume Uni en 7ème position au niveau mondial et la France au 34ème rang… (Source: Rapport 2013, doingbusiness.org). C’est un choix politique, le gouvernement anglais attire même les investisseurs étrangers (non européens) en leur proposant des visas “Entrepreneurs et Investisseurs”. Conclusion, plus de 50% des activités de banque d’affaires en Europe sont conduites depuis Londres.
La disponibilité. Tout type d’investissement (ou presque) est possible à Londres, du fait d’une expertise en termes d’investissements internationaux et de gestion alternative (hedge funds et autres) avec 85% des actifs européens, second rang mondial juste derrière New York. Ajoutons que plus d’un tiers des fonds de private equity en Europe ont été levés depuis la City, ponctue David d’un ton alerte.
La fiscalité. Si vous faites rimer fiscalité et stabilité, vous avez compris une préoccupation majeure de tout investisseur.
Outre-Manche, l’arme fatale s’appelle le régime des “non-domiciliés”. Tout individu d’origine non britannique qui devient résident fiscal au Royaume Uni peut bénéficier du statut fiscal de résident “non-domicilié”. Dès lors, tout actif détenu hors d’Angleterre n’est pas assujetti à la fiscalité anglaise, sauf si le rendement de ces actifs ou le produit de la vente de ces actifs est rapatrié en Angleterre (il est possible de rapatrier du ‘clean capital’, capital au sens strict du terme).
Après les 7 premières années de résidence fiscale, il est toujours possible de bénéficier du statut de non-domicilié, mais en utilisant le système de la “remittance basis” et en s’acquittant d’une taxe forfaitaire de £30,000 (qui passe à £50,000 après 12 années de résidence).
David Blanc a ensuite exposé les avantages spécifiques consentis aux investisseurs de capitaux vers les PME et les start-ups. “Depuis 1994, les gouvernements anglais successifs ont pris le parti de reconnaitre la valeur ajoutée des business angels dans le financement des PME et le risque important auquel ils s’exposent”, insiste David.
Fiscalement parlant, les « EIS » (« Enterprise Investment Scheme ») permettent une réduction d‘impôt de 30% sur un montant maximal investi d’un million de livres, après une durée minimum de détention de 3 ans (sans aucune imposition sur les gains en capital ou en droits de succession !).
Par ailleurs, les « SEIS » sont un programme supplémentaire de déduction fiscale dérivé de l’« EIS » et ciblant tout particulièrement les apports en capital auprès des entreprises en phase d’amorçage avec une réduction d’impôt de 50% sur un montant maximal investi de £100,000 (maximum reçu de £150,000 par société).
Toujours dans un style enlevé et plein d’humour, David a terminé son intervention en nous parlant de la perception de l’homme d’affaires, de l’investisseur, de l’entrepreneur au Royaume-Uni. Une perception bien différente de la nôtre, puisque ces entrepreneurs sont proprement considérés comme des stars ! Citation du Financial Times à l’appui : “Entrepreneurs are the rock stars of the decade » (Special Report UK’s Entrepreneurs,8 octobre 2013).
A la télévision, il existe deux émissions vedettes sur l’entrepreneuriat. Chaque semaine, The Apprentice et Dragon’s Den rassemblent respectivement 3 et 7 millions de téléspectateurs ! Le Royaume-Uni est décidemment un autre monde. Si certains entrepreneurs y voient leur paradis, c’est peut-être parce que les anges du business y sont plus nombreux!
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