In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place…
C’est ainsi que débute le poème du lieutenant-colonel John McCrae, médecin militaire canadien, rédigé le 3 mai 1915 sur le front belge.
“Dans les champs de Flandres, les coquelicots oscillent au vent, entre les rangées de croix qui marquent nos tombes… ”
Le médecin, témoin de la bataille d’Ypres, n’a pas évoqué le coquelicot, couleur sang, par goût de l’allégorie mais bien parce les coquelicots fleurissaient sur les champs de bataille de la Somme et des Flandres… pour disparaître la guerre finie.
Les soldats napoléoniens avaient aussi remarqué cet étrange phénomène, cependant naturel : un terrain crayeux labouré par des obus fait remonter la chaux qui fertilise la fleur.
C’est pourquoi les Britanniques, les Canadiens et membres du Commonwealth (Australie, Nouvelle-Zélande…) arborent massivement un poppy en papier en hommage aux anciens combattants, début novembre jusqu’au jour de l’armistice.
Frôlant l’incident diplomatique, David Cameron a refusé obstinément de retirer son coquelicot, lors de sa visite à Pékin. Pour les Chinois, cette fleur évoque les guerres de l’opium perdues par la Chine au 19e siècle…
Comme tous les Français de Londres, je portais sur mon veston la fleur symbole du souvenir et du sacrifice lors des commémorations du 11 novembre pour déposer la couronne de l’AFE devant la statue du maréchal Foch, lieu même où le général de Gaulle s’était rendu en 1940. Comment ne pas être ému en écoutant alors les enfants du lycée Charles de Gaulle mêler leurs voix à celles de leurs aînés pour entonner la Marseillaise et entourer ensuite le consul général Edouard Braine pour suivre un cours d’histoire improvisé sur le macadam ?
La cérémonie s’est poursuivie au cimetière militaire de Brookwood, devant la plaque répertoriant les 244 soldats français tombés au champ d’honneur et non rapatriés.
J’adresse mon salut à toutes les associations d’anciens combattants, du souvenir français, de la fondation de la France Libre, des officiers de réserve et à leurs représentants qui s’investissent pour célébrer la mémoire de ceux qui ont fait don de leur vie pour notre patrie.
Tous viennent se recueillir fraternellement, chaque année, grâce au transport collectif organisé par la Fédération des associations françaises de Grande-Bretagne présidée par Carole Rogers. Ce 11 novembre, j’étais ravi de partager le déjeuner avec des femmes et des hommes qui portent si haut notre drapeau.
Photo Flickr (poppy) de Nataliej
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