Je vous avais incité, il y a quelques mois, à participer à la quatrième édition de l’enquête de la Maison des Français de l’étranger (MFE) qui a permis de recueillir le témoignage de près de 9.000 Français expatriés !
Les résultats de l’enquête sont désormais accessibles à tous : Enquete expatriation 2013 (fichier pdf).
Rappelons qu’il y a plus de deux millions de Français hors frontière. Au 30 avril 2013, on comptabilisait 1.610.000 de nos concitoyens inscrits au Registre mondial des Français établis hors de France. Le complément vient de l’estimation des postes consulaires qui signalent quelque 500 000 Français « non inscrits »
Les informations fournies par l’enquête sont précieuses pour l’Administration parce qu’elles lui permettent de cerner l’évolution des besoins des expatriés dans le but de mieux calibrer l’offre des consulats en termes d’accueil et de traitement des demandes. En effet, la population française établie à l’étranger a progressé sur un rythme annuel de 3 % à 4 %, ces dix dernières, nous apprend aussi l’étude.
Pour les consulats, cette croissance a signifié un afflux de nouveaux inscrits oscillant entre 100.000 et 115.000 Français chaque année. L’administration a donc dû gérer ce flot de nouvelles sollicitations puisqu’une large majorité d’expatriés s’est déjà adressée à l’administration consulaire. Le premier sujet de contentement porte sur la qualité de service : une majorité des usagers se déclare satisfaite des services rendus. La proximité est l’autre atout de l’administration, l’étude soulignant, à juste titre, “la densité exceptionnelle du réseau consulaire français” (au total plus de 230 postes consulaires, et plus de 500 agences consulaires).
Je vous laisse le plaisir de découvrir les résultats détaillés de l’enquête concernant le profil des expatriés, leurs motivations ou encore leurs destinations.
On retiendra que le principal motif de l’expatriation est le travail. L’expatriation est en effet de nature professionnelle dans plus d’un cas sur deux, “ce qui n’exclut pas le désir d’enrichissement culturel”, commente l’étude. Une fois sur place, près de 8 expatriés sur 10 travaillent … et gagnent pour plus de la moitié (57 %) plus de 30.000 € nets par an. Sur un plan familial, ajoutons que les conjoints des expatriés sont souvent actifs et que plus de la moitié des expatriés interrogés (59 %) a au moins un enfant.
A propos des zones d’expatriation, l’Europe occidentale est la première destination des expatriés, suivie par la région Afrique francophone, puis par l’Asie-Océanie en troisième position.
On ne peut que se féliciter de pouvoir disposer d’un tel outil grâce à l’initiative du ministère des Affaires étrangères, dont dépend la MFE qui, rappelons-le, a pour mission d’informer tous les Français envisageant de partir vivre ou travailler à l’étranger (Lien vers les résultats de l’enquête sur le site de la MFE).
Photo Flickr de Stuart Boreham
2 Commentaires
Il faut temperer un peu sur les stats sur l’accueil consulaire, vu que le questionaire a ete diffuse par les consulats et son caractere en ligne le rend auto-selectionnant, cad pas valable statistiquement.
En d’autres mots, ceux qui ne sont pas enregistre (une majorite en Angleterre, contrairement a d’autres regions comme en Afrique, etc) ne sont pas representes. Or ce sont ceux la meme qui sont decourages par la pietre qualite de service du consulat, par exemple le fait qu’ils ne soient pas ouvert les samedis, etc. Une preuve? Seulement 25% de ceux qui ne sont pas enregistres citent la meconaissance. C’est evident: on ne sait pas ce que l’on sait pas.
Nul doute qu’en interrogeant une population plus jeune et a travers des outils d’enquetes plus fiables, l’on aurait des resultats differents…
Si l’enquête de la MFE confirme les tendances observées les années précédentes, rappelons
sur le plan méthodologique que l’échantillon des personnes sondées ne constitue pas une
représentation statistique exacte de la population française expatriée. De fait, le format de saisie de
l’étude, fondée sur le volontariat et accessible uniquement en ligne, conduit à surreprésenter la
catégorie des jeunes actifs expatriés, familiarisés avec le fonctionnement de l’Internet. Avec 54 %
d’hommes et une majorité de personnes se situant dans la tranche d’âge 25-40 ans, le panel englobe
une population plus jeune et masculine que celle inscrite au Registre ou vivant en métropole. Les
double-nationaux ne représentent que 16,4 % du panel consulté contre 42 % des inscrits au Registre.
Concernant la répartition géographique des expatriés, on observe également des variations entre les
Français inscrits au Registre et ceux ayant participé à l’enquête. Ces derniers sont particulièrement
nombreux en Afrique francophone (18 % du panel, contre 7,3 % sur le Registre), en Asie-Océanie
(12 % de l’échantillon) mais restent sous-représentés au Proche et Moyen Orient (3 % des sondés
contre 8,5 % sur le Registre) et surtout en Europe occidentale (31 %, contre plus de 49 % sur le
Registre).
Merci d’avoir pris le temps de partager ce commentaire.
Cette enquête était conduite auprès des gens qui ont fait l’effort de se connecter au site de la MFE.
J’avais invité tous les Français inscrits au RU à le faire comme d’autres élus AFE et les associations des Français de l’étranger reconnues d’utilité publique (UFE et ADFE).
C’est une photo à un instant T qui permet d’observer des tendances par rapport aux précédentes enquêtes de la MFE.
Votre comparaison statistique avec le rapport annuel des Français enregistrés dans les consulats est pertinente.
Mais comme vous en convenez vous-même, si les personnes ayant répondu étaient réparties selon les zones et âge des inscrits, cette photo serait également imparfaite, puisqu’aucune statistique ni recherche n’existe pour apprécier sérieusement le nombre de Français expatriés non inscrits au consulat.
Enfin, l’enquête n’était pas réservée aux inscrits sur les listes consulaires.
Mon analyse sur les raisons de la non inscription au registre du consulat différe un peu de la vôtre.
Dans la majorité des cas, j’observe qu’un nombre important de Français situés dans les pays limitrophes de la France préfère rester enregistré en France pour des raisons pratiques et de convenance personnelle.
J’évalue à un tiers le nombre de Français du RU qui resteront sur ce territoire moins de 3 ans et ne s’enregistrent donc pas.
Des efforts ont été entrepris par l’administration pour être plus accessible.
Une inscription sur les registres consulaires peut se faire sans avoir à se déplacer au consulat.
Je reconnais qu’il y a des améliorations à apporter au fonctionnement et à l’organisation des consulats.
Votre suggestion d’ouvrir les consulats le samedi a été déjà soumise.
C’est la raison pour laquelle je propose que les élus soient associés aux réflexions qui précèdent les décisions d’organisation.
Cordialement,
Olivier Cadic
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