J’ai le plaisir de vous reproduire la chronique d’Emmanuel Langlois qui m’a été consacrée sur France Info, le 26 décembre dernier.
“ Le succès dérange parfois. Olivier Cadic, créateur à 20 ans, avec 3.000 euros en poche, d’une société de circuits imprimés pour l’électronique, en a fait l’expérience.
L’entreprise prospère, emploie jusqu’à 25 personnes. Ses clients sont Dassault ou Airbus. Et le fisc français lui demande des comptes. Trop à son goût. En 1996, Cadic a 35 ans. Il s’exile, s’explique devant micros et caméras et fait école. A tel point que le gouvernement Jospin crée à l’époque une taxe de sortie, surnommée “Loi Cadic”, pour tenter de freiner l’hémorragie.
Depuis, les choses ont changé. “Je suis très heureux qu’aujourd’hui, on puisse être entendus, et qu’on ne nous prenne pas pour des mauvais Français, mais des Français qui sont différents. Ce serait tout à l’honneur du pays d’accepter tous les Français, quelque soit leur pensée ou leur façon de vouloir développer leurs affaires.” Olivier Cadic pose ses valises en Angleterre, à Ashford, dans le Kent, à deux heures de Paris, où le système est bien plus favorable, et plus égalitaire aussi, dit-il. “Je ne vois pas pourquoi il y aurait des droits différents pour une secrétaire qui travaille dans une entreprise d’imprimerie, une entreprise agricole ou une société d’informatique. Pourquoi un fonctionnaire aurait des droits différents de quelqu’un qui n’est pas fonctionnaire ? Tout le monde devrait avoir les mêmes droits. Et c’est vrai que c’est quelque chose que l’on a en Grande-Bretagne et qui m’a vraiment frappé.”
Sept ans après son arrivée, Cadic sent le vent tourner. Il revend sa société, empoche une belle plus-value et se lance dans sa vraie passion, la BD. Son idée : traduire en anglais les albums européens, et tenter de les imposer face au Comics américains et aux mangas japonais. “Il y avait toujours l’irréductilbe Gaulois Astérix et Tintin, c’étaient les seuls représentants que nous avions pour la BD européenne, et il me semblait qu’il y avait un manque. Et on a décidé de publier Lucky Luke, Black et Mortimer, Thorgal, en langue anglaise.” Aujourd’hui, sa société, CineBook, a des relais aux Etats-Unis, à Singapour et en Nouvelle-Zélande. Cadic écrit aussi, le scénario d’une bande dessinée sur la Reine Margot, comme le prénom de sa fille de 12 ans. ”
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