J’aime l’idée de Nicolas Sarkozy. L’année même où le dernier combattant de la Grande guerre, l’Anglais Claude Stanley Choules, s’est éteint, le Président souhaite donner un caractère plus universel aux cérémonies du 11 novembre, en honorant tous les “morts pour la France”. Les Français du Royaume-Uni comprennent l’importance et la symbolique du Memorial Day pour nos amis britanniques. L’idée nous paraît évidente.
Malheureusement, en France, on polémique déjà. Mourir à la Première Guerre serait tout à fait particulier. Je pensais que verser son sang sous l’uniforme français conférait la même dignité à chaque combattant, qu’il soit tombé à l’assaut du moulin de Valmy ou du Chemin des Dames, noyé dans la Bérézina ou à Mers-el-Kébir ou encore fauché en pleine jeunesse dans les montagnes afghanes à l’heure où la conscription n’existe plus.
Pour certains, il faudrait faire le tri entre ces frères d’armes, nuancer selon le lieu et le moment, graduer selon le niveau d’horreur aussi, bref ne pas mettre tous les enfants de la patrie dans le même sac à mémoire. Controverse d’autant plus étonnante que l’idée de nation est bien jeune et nul ne songe à honorer les guerriers de Vercingétorix ou les compagnons de Jeanne d’Arc.
En premier lieu, le chef de l’Etat proposera une loi visant à inscrire sur les monuments aux morts des communes les soldats disparus en opérations extérieures, soit en Indochine, Suez, Afrique du nord, mais aussi dans les Balkans, au Moyen-Orient, au Tchad, en Côte d’Ivoire et enfin en Afghanistan, parce qu’ils ont “droit au respect et aux honneurs que la Nation réserve à ceux qui ont fait pour elle le sacrifice de leur vie”, a déclaré Nicolas Sarkozy, en précisant bien “qu’aucune autre commémoration ne sera supprimée”.
En effet, il n’est pas question de minimiser l’hécatombe de la Grande Guerre au regard de nos 76 morts en Afghanistan ou de délayer le patriotisme héroïque de nos Poilus à l’heure de la guerre électronique. J’ai assisté aujourd’hui aux commémorations du 11 novembre, à Londres, avec une émotion intacte vis à vis de nos glorieux aînés et j’applaudis à l’ouverture du musée de Meaux consacré au conflit 1914-1918, initié par Jean-François Copé.
Qu’en pensez-vous ? Etes-vous favorable à amplifier le sens donné aux cérémonies du 11 novembre ?
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