“Ceux qui vivent sont ceux qui luttent”, écrivait Victor Hugo. Stéphane Hessel s’est éteint la nuit dernière, il aura été de tous les combats au service de la dignité humaine jusqu’à son dernier souffle.
Cet infatigable défenseur des droits de l’homme avait 95 ans, il faisait souvent allusion à sa propre finitude avec un sourire désarmant et des mots doux, comme s’il nous avouait quelque coquetterie. Il est parti mais son esprit de résistance continuera d’interpeller toutes les générations, comme l’a fait son fameux livre “Indignez-vous”.
Stéphane Hessel était très ému de l’affection que lui portaient de nombreux jeunes, comme lui soucieux de progrès humain. Et il progresse le monde à force de patience et d’humanisme. Nos jeunes vivent dans un monde bien meilleur que celui des vingt ans de Hessel : il rejoint la Résistance à Londres, puis il sera parachuté en 1944 comme agent de liaison, avant d’être capturé par les nazis et d’échapper de justesse à la mort au camp de Buchenwald.
A l’heure où les hommages mêlés de tristesse et d’admiration s’amoncellent de tous horizons, je vous fais part de toute ma peine comme de ma fierté d’avoir rencontré ce personnage d’exception en octobre 2010 lors de sa venue à Londres à l’occasion d’un concert donné en son honneur sur une initiative de notre ancien consul général Edouard Braine.
J’ai partagé sans retenue son engagement en faveur de la paix et la protection des populations prises au piège dans le tumulte guerrier en Palestine, mais je ne me dédie pas : j’ai toujours estimé son approche trop unilatérale vis à vis d’Israël (lire : “Stéphane Hessel, le roman vrai d’un humaniste” du 20 octobre 2010).
“Il n’aura pas vu la paix au Moyen Orient”, a soupiré ce matin Floriane Zuniga, en me disant qu’elle avait étrangement pensé à lui la nuit dernière, inquiète de n’avoir plus de nouvelles depuis quelques temps.
Je vous invite à lire la biographie de Stéphane Hessel, rédigée par Floriane Zuniga, qui fut professeur au lycée Charles de Gaulle.
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