Merci à notre consul général, Emmanuel Lebrun-Damiens, et à son équipe. Ils m’ont offert une vue d’ensemble de la situation des expatriés français dans la baie de San Francisco et de notre dispositif promotion du français et d’aide à la scolarité. Notre communauté fait surtout face aux difficultés liées au coût de la vie.
J’ai aussi constaté que notre Chambre de commerce était aussi innovante que ses membres. La série d’entretiens qui a été organisée chez Oracle a été l’occasion d’évoquer les questions de cybersécurité liées aux services offerts aux administrations publiques par Oracle, ainsi que les enjeux d’indépendance technologique vis-à-vis de la Chine.
Entrepreneuriat
Chambre de commerce
Rencontre avec Antoine Villata, président de la chambre de commerce franco-américaine à San Francisco, et Laurence Fabre, directrice exécutive, en compagnie d’Emmanuel Lebrun-Damiens, consul général, prolongée par un déjeuner économique avec des représentants du monde tricolore des affaires installés dans la baie.
Chaque année, la Chambre organise, en mai, les French-American Business Awards, selon un processus rigoureux destiné à mettre en avant des entreprises qui se distinguent aux États-Unis. La Chambre fait en effet preuve d’une activité événementielle importante pour promouvoir l’image de la France.
Ses membres ne se bornent pas à la Tech : gastronomie, vin, banque, retail, small business…
Cela permet quelques initiatives croisées comme d’organiser des rencontres entre le monde de la Tech et du vin en liaison avec le « Grape Circle » qui réunit l’exécutif de la Napa Valley.
Autre initiative de la Chambre, le « Business booster » : pendant une semaine, la Chambre va aider l’entreprise intéressée par une implantation à San Francisco, en lui permettant d’évaluer tous les coûts.
La Chambre a également développé une activité recrutement. Sa « Job fair » de septembre 2019 constituera sa 2ème édition.
Lors du déjeuner, j’ai écouté les enseignements tirés par mes interlocuteurs, auxquels se sont joints Karim Chaiblaine, Faurecia, équipementier automobile, et Jean-Bernard Guerree, Euro Group, consultant pour les grands groupes en stratégie.
Tout d’abord, il faut avoir confiance en soi. Les Français peuvent parfaitement réussir à l’international et ils sont déjà nombreux à l’avoir démontré. Ensuite, il faut cultiver l’humilité. On peut être un grand groupe en France et s’entendre dire par Uber : « On ne vous connait pas, qui êtes-vous? ». Un conseil qui vaut autant pour trouver des sociétés potentiellement partenaires ou recruter des jeunes diplômés d’université.
Confiance en soi et humilité, voilà deux principes à cultiver qui n’ont rien de paradoxal et ne doivent pas être propres aux seuls entrepreneurs attirés par la Silicon Valley. Cette vision des affaires montre que mes interlocuteurs ont atteint un niveau de maturité entrepreneuriale qui justifie que l’on puisse s’appuyer sur eux pour se confronter à un éco-système unique au monde, dont beaucoup cherchent à s’inspirer. + d’images
Redwood Shores – Oracle
Pour l’entrepreneur qui a créé son entreprise à 20 ans en 1982 dans l’informatique, se rendre au siège d’Oracle, la société créée en 1977 par Lary Elison, constitue un moment mémorable.
Entré dans la légende de la révolution informatique des années 80 au même titre que Steve Jobs ou Bill Gates, Larry Ellison a construit sa réputation en s’appuyant sur un système de gestion de base de données devenu une référence mondiale.
Aussi, lorsque cette société mythique m’a contacté il y a quelques mois pour m’inviter à échanger sur les enjeux liés aux services clouds et à la protection des données, cela m’a paru une opportunité exceptionnelle pour favoriser l’accomplissement de ma mission sénatoriale liée à la cybersécurité.
Accompagné par Emmanuel Lebrun-Damiens, consul général, et Christophe Barre, conseiller économique, j’ai été accueilli par Prosser Stirling, directeur des relations publiques internationales, venu spécialement de Washington.
Pour les questions de cloud souverain, je me suis entretenu avec Luke Kowalski, vice Preesident Corporate Architecture. Pour les questions de 5G, de réseau internet et de collections des données émanant des téléphones portables, Christa Johnson, Strategic Development Analyst, et Andrew Rist, Interoperability Architect ont partagé quelques informations confidentielles.
Mes interlocuteurs ont conforté mes analyses sur les menaces qui nous guettent. Je remercie Oracle pour les informations qu’ils ont partagées avec nous. + d’images
Burlingame – UDELV
Visite de la société UDELV, fondée par Daniel Laury, en compagnie d’EmmanuelLebrun-Damiens, consul général, et de Christophe Barre, conseiller économique.
Ce start-upper a fait le choix de se lancer dans la voiture autonome destinée à livrer des produits.
Il délaisse le transport d’êtres humains qui exige des investissements pharaoniques pour tester à grande échelle la sécurité des véhicules autonomes. Ainsi, Google a investi 20 milliards de dollars pour acquérir 80.000 véhicules équipés. L’enjeu est de taille car il y a 40.000 morts sur les routes chaque année aux États-Unis. Cela représente un mort pour 86 millions de miles (1,6 km) parcourus.
Le marché de la livraison sur lequel investit UDELV est un trajet qui commence à la boutique et se termine au domicile du client. Ce marché est énorme.
Les fourgonnettes autonomes d’UDELV sont dotées de casiers que les clients débloquent grâce à une application sur smartphone.
En Arizona, il est possible de mettre un véhicule sans chauffeur, sans autorisation et sans permis, sur la route. UDELV y a désormais effectué 12.000 livraisons pour la célèbre enseigne de la grande distribution, Walmart.
Une belle illustration de l’ingéniosité de nos entrepreneurs de la baie de San Francisco. + d’images
Communauté française
Consulat
Réunion au consulat de France de San Francisco avec Emmanuel Lebrun-Damiens, consul général, et son équipe, suivie d’une réception à la Résidence de France avec les représentants de notre communauté.
Plus de 30.000 français sont enregistrés, un volume qui fait de SF l’un de nos 15 premiers consulats.
Ce fut un tour d’horizon des problématiques auxquelles sont confrontés nos compatriotes dans une ville où le coût de la vie est le plus élevé des États-Unis. La location d’un appartement avec une chambre coûte 3700$/mois. Il faut compter 20 à 35000$/an par enfant pour les frais de scolarité. Compte tenu de ces coûts vertigineux, il arrive que des familles repartent faute de pouvoir faire face financièrement.
Le montant des bourses scolaires pris en charge pour cette circonscription s’élève à 2 millions d’euros, du fait de la hauteur des frais de scolarité.
Des dizaines d’associations françaises ont été créées au fil des ans pour conserver un lien avec la France, malgré la distance et un décalage horaire de 9 heures.
500 entreprises de Tech françaises sont recensées. Cela démontre la vitalité entrepreneuriale des Français installés dans la Bay ! + d’images
UFE
Rencontre avec Laetitia de Mortillet, présidente de l’UFE San Francisco, Sophie Suberville, conseillère consulaire et Emmanuel de Maistre, entrepreneur.
L’occasion pour Sophie d’évoquer les attentes des Français de la circonscription, en soulignant l’importance de l’action sociale, car bien des mauvaises surprises attendent ceux qui ont sous-estimé le coût de la vie très conséquent dans la capitale mondiale de la Tech.
Parmi les différences culturelles, le concept de Credit score paraît très intrusif pour un Français, car il permet d’évaluer automatiquement votre qualité de payeur et de consommateur en consolidant votre activité bancaire.
Dans un pays où l’on pousse à la consommation et où il est de bon ton d’avoir un éventail de cartes de crédit, le propriétaire qui veut louer une maison ou un appartement pourra rechercher ce type d’information auprès des banques. Il est déterminant de prouver que l’on est un consommateur actif et régulier, mais capable de rembourser ses crédits à la consommation sans accroc !
Pour sa part, Emmanuel m’a décrit ses expériences réussies en matière de création de start-up en France, de levées de fonds, de cession à une entreprise américaine et de son rebond.
La magie de la Silicone Valley fait son effet.
Laetitia, arrivée en qualité de cadre dans la finance, a décidé de lancer son entreprise. + d’images
San Francisco Bay Area Accueil
A la Résidence de France, en présence d’EmmanuelLebrun-Damiens, consul général, j’ai fait la connaissance de Sixtine Gontier, présidente de SFBA (San Francisco Bay Accueil) et des membres de son bureau,
Il n’y a pas de quartier français dans la ville. La communauté française est assez éclatée dans la baie et peine à se retrouver, car le trafic accroît les distances. L’objectif de l’association qui réunit 250 à 300 familles est de rompre l’isolement, car la France est loin. Le coût de la vie amplifie le choc culturel.
Les cafés accueil sont donc organisés par des volontaires répartis par îlots. Aussi, pour faciliter l’intégration, SFBA a créé l’Opération « Back to business », pour aider le conjoint à trouver un emploi ou encore l’opération « Café franco-américain », afin de créer des binômes.
Pour se constituer un réseau local, l’astuce est de faire du bénévolat.
J’ai été très impressionné par l’engagement de la SFBA pour aider nos compatriotes à trouver leur place dans la ville la plus chère des États-Unis. + d’images
Enseignement
Lycée français
Accueilli par Emmanuel Texier, proviseur du Lycée français, j’ai visité deux des trois campus de cet établissement conventionné avec l’AEFE, en compagnie d’Emmanuel Lebrun-Damiens, consul général.
Situé dans un quartier huppé de San Francisco, le campus Ashbury scolarise 400 enfants de la petite section de maternelle au CM2.
Lors de mon entretien avec l’équipe de direction et des membres du comité de gestion, j’ai mesuré l’impact du coût de la vie à San Francisco sur le niveau des frais de scolarité qui varie de 22.000$ à 31.000$ selon la classe…
Un tiers des élèves bénéficient de bourses, dont l’enveloppe s’élève à 2 millions de dollars. Un million vient des bourses de l’AEFE et l’autre million est payé par les parents d’élèves du lycée français.
Entrepreneur installé de longue date à San Francisco, le président du comité de gestion a pointé les défis auxquels les établissements scolaires de la baie sont confrontés : déplacement des familles vers des villes où l’immobilier est moins cher ; coût de maintenance des bâtiments…
Je me suis ensuite rendu sur le campus Ortega qui accueille 370 élèves dans le secondaire.
Situé dans l’ancien conservatoire de musique de San Francisco, l’établissement dispose d’un théâtre de 400 places. Le théâtre du lycée français offre une programmation de pièces en français qui rencontre un beau succès.
Les résultats suivent : le lycée affiche un taux de 100% de réussite au baccalauréat, dont un tiers de mention très bien. Plus du tiers des bacheliers choisit la France afin de poursuivre leurs études supérieures. + d’images
EFBA
Rencontre avec Nadia Bodin, responsable de la collection des livres FLAM (Francais langue maternelle) à l’EFBA (Education française Bay Area).
Cette association créée en 2009, propose d’envoyer des enseignants français dans les établissements scolaires américains de la baie de San Francisco. Ses résultats sont éloquents : l’association couvre 25 écoles, depuis Santa Rosa au Nord jusqu’à San José au sud. 4 700 heures de cours de français ont été dispensées cette année pour 734 enfants.
La collection Virgule des cahiers FLAM développée sous la direction de Nadia Bodin est un support pédagogique pour toute association FLAM (lien). Cette méthode d’enseignement de notre langue pour les enfants français vivant à l’étranger est structurée en 6 niveaux de la grande section de maternelle au CM2.
Une belle réussite !
Francophone Charter school / Oakland
Visite de la Francophone Charter school d’Oakland en présence de Farid Senna, directeur, Laurence Champomier, coordinatrice pédagogique et Emmanuel Lebrun-Damiens, consul général.
Créée il y a 4 ans à l’initiative de parents de la ville d’Oakland, cette école publique francophone gratuite est titulaire du label FrancEducation depuis cette année. Approchant les 5 ans d’existence, elle doit obtenir le renouvellement de son autorisation de la part du district d’Okaland (la décision sera notifiée en décembre).
Ses effectifs augmentent de 50% cette année, passant de 223 élèves à 340 élèves, dont 30% de familles défavorisées. Un tiers des élèves sont français.
En contrepartie de la gratuité de la scolarité, il est demandé aux parents d’offrir des heures de volontariat pour contribuer à la bonne marche de l’établissement.
J’ai assisté à l’arrivée des élèves et observé l’efficacité de deux parents qui ouvraient les portes arrière aux enfants afin d’éviter au conducteur de descendre de voiture. Un véritable ballet qui évite la congestion que nous connaissons dans nos rues en France. Un bien bel esprit qui pourrait nous inspirer. + d’images
Culture française
Alliance française
Tom Aden, président de l’Alliance Française de San Francisco, m’a fait visiter son établissement en présence de notre consul général.
L’Alliance fêtera ses 130 ans en octobre. Elle est composée d’un centre de langue, d’un centre culturel et d’un centre d’examen pour ceux qui veulent devenir professeurs de français.
Une salle de cinéma de 40 places leur permet de projeter des films en français chaque semaine. Le fonds d’ouvrages en français est si gigantesque qu’il tapisse les murs de chaque salle de classe ! + d’images