Est-ce l’effet de ce charmant acronyme de Flam qui fait crépiter l’amour de la langue française aux quatre coins du Royaume-Uni ? Toujours est-il que l’essor du programme Français langue maternelle (Flam) est époustouflant : 10 écoles en 2008 contre 46 en 2011 !
Ce sont aujourd’hui près de 3000 enfants qui sont concernés par l’apprentissage du français dès leur plus jeune âge, si essentiel au sein des familles binationales. Le succès de cette démarche associative incombe essentiellement à des parents qui investissent leur temps et parfois leur argent. En effet, l’apprentissage étant délivré dans un contexte extrascolaire ou parascolaire, d’où le nom de petites écoles du samedi, il s’agit bien d’une nouvelle astreinte pour eux.
2898 écoliers Flam outre-Manche c’est presque autant de monde que le site de South Kensington du Lycée Charles de Gaulle ! Lors de ma visite à Manchester et Leeds, le mois dernier, j’ai pu juger que la vitalité des responsables d’école et des parents pour cet enseignement parallèle ne se dément pas.
Membre du conseil d’administration de l’AEFE, je suis attentivement le programme Flam désormais piloté et géré par l’AEFE, l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger. Si la progression enregistrée au sein du Royaume-Uni est éloquente, elle est également à mettre en perspective avec les résultats des autres pays : nous sommes clairement les leaders mondiaux !
Pour vous donner la mesure de notre dynamisme : 95.700€ de subventions ont été attribuées au Royaume-Uni sur une enveloppe totale de 600 000€ soit plus de 15% de l’enveloppe mondiale. En 2011, 78 dossiers de subventions avaient été instruits par l’AEFE, émanant de 25 pays !
L’année 2011 aura été un grand cru pour le plan Ecole. Je vous avais récemment fait un point très positif concernant l’objectif n°1 qui vise à augmenter le nombre de places dans le réseau d’enseignement français (lire : “Plan Ecole : 2/3 des 1 500 places supplémentaires prévues sont déjà créées” du 10 décembre 2011). Je me réjouis aujourd’hui des avancées de l’objectif n°3 du plan Ecole dédié au développement du programme Flam, qui, en qualité de “premier maillon de l’enseignement bilingue” rejoint l’objectif 2 relatif au bilinguisme.
Depuis quatre ans, Vincent Gleizes, notre attaché de coopération pour le français à l’ambassade a su diffuser en réseau les bonnes pratiques, partager les expériences de tout ordre et, enfin, enrichir constamment un référentiel de compétences pédagogiques. On ne tarit pas d’éloges à son sujet dans toutes les petites écoles qu’il a aidées à émerger administrativement, financièrement et humainement.
Comment Flam peut-il continuer d’embraser le Royaume-Uni ? Il faut travailler à la fois l’aspect pédagogique pour garantir le sérieux de l’enseignement et le coté financement pour assurer la pérennité des écoles.
Sur le plan pédagogique, Vincent Gleizes travaille à faire émerger une méthode d’enseignement spécifique pour les maternelles.
En matière de financement, j’ai déclaré dans de nombreuses enceintes qu’il fallait revoir le concept de subvention dégressive. Il est préférable de faire croître l’aide pour accompagner le développement d’une école plutôt que de chercher à gonfler une subvention pour son lancement, puis de la diminuer progressivement dans le temps. De plus, je suis convaincu que nos entreprises nationales présentes à proximité de ces écoles pourraient être associées à cette dynamique et donner un modeste coup de pouce financier qui parfois change tout.
Le 30 novembre dernier, lors du dernier conseil d’administration de l’AEFE, la directrice Anne-Marie Descôtes a annoncé une réflexion mondiale sur l’évolution de Flam par rapport à l’AEFE. Elle a également développé l’idée de faire travailler l’AEFE avec le CIEP (Centre international d’études pédagogiques) sur ce sujet.
Opérateur public de référence des ministères chargés de l’éducation et de l’enseignement supérieur, principal partenaire opérateur du ministère des Affaires étrangères et européennes pour la langue française, le CIEP contribue à la réflexion dans le domaine de la coopération internationale en éducation. Le CIEP pourrait proposer utilement une méthode d’enseignement spécifique Flam pour les primaires.
Cette orientation proposée par Anne-Marie Descôtes me paraît très judicieuse. J’ai suggéré à la directrice que la réflexion au niveau mondial prenne en compte l’expérience réussie au Royaume-Uni et que le processus d’attribution des subventions aux associations soit rendu plus transparent.
Nous pouvons être fiers du chemin parcouru et confiants en nos possibilités. Nous avons notre destin en main, d’autant plus que n’importe quel citoyen peut venir apporter sa pierre à l’édifice, c’est là tout l’attrait et l’originalité du programme Flam.
Bilan FLAM pour le Royaume-Uni :
Nombre d’écoles** | Nombre d’élèves* | subvention | pour | |
2008 | 10 | 705 | 43 364,00€ | 11 écoles |
2009 | 26 | 1302 | 34 500,00€ | 13 écoles |
2010 | 32 | 1426 | 95 700,00€ | 13 écoles |
2011 | 46 | 2898 | 99 500,00€ | 13 écoles |
*Estimation basée sur la moyenne des chiffres reçus.
Source Vincent Gleizes – Ambassade de France – Services culturels
Lire le rapport de l’AEFE (fichier pdf) : Bilan_Programme_Flam2011
Photo Flickr de Handkasteel
0 Commentaire
Publiez votre commentaire