Six ans après son lancement, le plan Ecole marque un tournant de son histoire.
Le 1er juillet dernier, Bernard Emié a présidé pour la dernière fois le comité de pilotage du plan Ecole qui se réunit chaque semestre. Appelé à un nouveau poste à Alger, notre ambassadeur nous quittera cet été. Une dernière, mais aussi une première puisqu’il était entouré des nouveaux conseillers consulaires élus à Londres dont Véronique Cartoux, Sophie Routier et Stéphane Rambosson élus sur notre liste de rassemblement de la droite et du centre.
Bernard Emié mérite notre profonde reconnaissance, même s’il a toujours rappelé que nos résultats ne sont que le fruit d’un travail collectif et de la recherche d’un consensus.
Lors de son arrivée à Londres, notre ambassadeur avait déclaré avec humilité que son prédécesseur, Maurice Gourdault-Montagne, avait placé si haut la barre qu’il pourrait difficilement faire mieux. Les records sont faits pour être battus. Le CFBL dénombre plus de 700 élèves et le futur lycée international de Wembley en accueillera le double. Bernard Emié aura posé la première pierre du lycée de Wembley, qui ouvrira ses portes l’année même du centenaire du Lycée Charles de Gaulle, en 2015, et entrera dans l’histoire collective des Français du Royaume-Uni.
Je souhaite que son successeur s’inscrive, à son tour, dans la belle dynamique de ses prédécesseurs pour faire émerger un quatrième établissement secondaire avant 2020.
L’urgence est absolue : entre le lycée Charles de Gaulle et le collège français bilingue de Londres, 2287 demandes nouvelles ont été enregistrées et 1486 n’ont pas pu être pourvues, à ce jour, pour la rentrée 2014.
C’est pourquoi les conseillers élus de la liste d’union du centre et de la droite veulent mobiliser toutes les bonnes volontés pour adapter le plan Ecole à l’horizon 2020, pour en faire le « Plan Ecole pour tous ».
Un plan pour tous parce que 75 % des enfants français vivant au Royaume Uni n’ont pas accès aux écoles françaises ! Notre objectif est d’offrir une solution d’apprentissage en langue française à toutes les familles qui le souhaitent.
Voici les grands axes de travail, d’ores et déjà évoqués devant le comité de pilotage, vers la redéfinition des objectifs du plan Ecole à échéance 2020 :
Action 1 : Création d’un groupe de travail pour reformuler l’objectif 1 du plan Ecole
Pour les familles qui souhaitent accéder à l’enseignement français au Royaume-Uni, nous voulons poursuivre l’effort engagé qui a permis la création de plus de 1500 places depuis 2007 et l’ouverture, à la rentrée 2015, d’un troisième établissement secondaire à Wembley.
Conformément à nos engagements électoraux, nous avons demandé qu’un groupe de travail soit créé afin de fixer un nouvel objectif quantitatif en termes de places supplémentaires d’ici à 2020.
Le comité de pilotage a validé cette approche et attend un objectif affiné pour la fin de l’année. Après l’ouverture du lycée de Wembley, on peut estimer qu’il faudra encore créer environ 1500 places pour passer le cap de 8000 places dans l’enseignement français à Londres d’ici à 2020.
Action 2 : Création d’un « plan Ecole Bristol »
Comme je m’y étais engagé pendant la campagne, j’ai proposé une action décentralisée pour la région de Bristol, à l’image de ce qui est entrepris à Londres. Le développement de l’Ecole française de Bristol, la volonté de créer une Free school sur place ou encore les solutions du CNED offertes localement par des écoles britanniques légitiment un plan local, un plan Ecole Bristol, pour enraciner les acquis et donner des ailes aux projets.
Action 3 : Création d’un groupe de travail sur les frais de scolarité
La disparité des frais de scolarité est une question qui sera débattue au sein d’un groupe de travail dédié. Cette démarche va donner la mesure du phénomène déstabilisateur des choix budgétaires de l’AEFE à Paris sur l’évolution des tarifs du lycée Charles de Gaulle et de ses annexes.
Nous souhaitons également mieux impliquer les parents dans le contrôle de l’évolution des frais de scolarité et leur octroyer une vraie capacité d’intervention sur les choix stratégiques.
Action 4 : Détermination des critères d’accès en 6ème au lycée Charles de Gaulle
Des parents du site de Wix m’ont sollicité pour me faire part de leur inquiétude sur les critères d’accès au lycée lors de l’entrée en 6ème qui pourraient interdire l’accès à CDG à leurs enfants.
J’ai demandé à l’AEFE, Agence pour l’enseignement français à l’étranger, d’adresser son projet de critères d’accès au lycée Charles de Gaulle au conseil consulaire, afin de nous permettre de porter un avis sur le sujet.
Le proviseur nous a répondu que ce projet serait fourni à la rentrée et diffusé lors du conseil d’établissement du lycée.
Action 5 : Obtenir de la part de l’ambassadeur un fonctionnement transparent dans l’attribution des places au lycée Charles de Gaulle
Nous souhaitons que les commissions d’attribution des places incluent des observateurs sans droit de vote dont un représentant des parents, un représentant des enseignants et trois élus issus chacun de la majorité, de l’opposition et des indépendants.
Nous avons présenté un avis en ce sens au conseil consulaire (lire : “Premier conseil consulaire de Londres : 3 avis et une élection” du 07 juillet 2014). Le proviseur a déclaré que seul l’ambassadeur était susceptible de l’autoriser.
Nous soumettrons cette demande au prochain ambassadeur dès son arrivée. La commission d’attribution actuelle est uniquement composée de fonctionnaires. L’ouverture du lycée de Wembley en septembre 2015 nous presse de sortir de ce fonctionnement opaque.
Action 6 : Offrir aux enfants qui vivent loin d’une école française une solution économique d’enseignement en français
Fort du succès de son expérimentation au Royaume-Uni, le CNED a décidé la généralisation de son programme, avec application des tarifs des « cours à la carte ».
Ce fait génère une grande frustration pour les familles parce que les tarifs passent de 115 à 495 euros par an et par enfant. Je suis intervenu pour demander un bilan de cette politique tarifaire, dès la fin du premier trimestre 2014/15, afin d’évaluer le nombre de familles contraintes d’abandonner le CNED pour raisons économiques.
Je souhaite qu’il soit envisagé une aide financière pour les familles qui n’ont d’autres solutions que le CNED, afin de rétablir l’équité républicaine avec les familles dont les enfants sont scolarisés dans les écoles françaises subventionnées à l’étranger.
Action 7 : Création d’un groupe de travail consacré aux enfants en difficulté
Dyslexie, dysorthographie, troubles de l’attention ou bien encore précocité…peuvent mettre l’enfant en difficulté au cours de sa scolarité.
Véronique Cartoux a demandé que les établissements français à Londres mettent en place des dispositifs semblables à celui du Réseau d’aide aux élèves en difficulté (RASED).
L’ambassadeur, Bernard Emié, a approuvé l’idée de créer un groupe de travail sur ce sujet afin de dresser une liste de priorités.
Lors du comité de pilotage, j’ai rappelé les progrès du groupe de travail concernant l’objectif n°2 relatif à l’enseignement bilingue (lire : “Plan Ecole : l’objectif 2 s’organise… par Bénédicte Yue” du 08 juin 2014) et ceux du groupe dédié à l’objectif n°3 concernant le programme Flam (lire : “Elections consulaires 2014 : Roch Miambanzila, un candidat au service des écoles FLAM du Royaume-Uni” du 07 mai 2014). Ces deux objectifs du plan Ecole seront, eux-aussi, actualisés d’ici la fin de l’année.
A n’en pas douter, un nouvel élan a été donné pour établir une « version 2.0 » du plan Ecole, né en 2008, de façon à revitaliser ses objectifs dans la perspective des cinq prochaines années.
Crédit photo : openclipart.org
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