Ce jeudi 12 mai 2011, c’est devenu officiel : la mesure de gratuité totale annoncée par le Président de la République en faveur des lycéens français à l’étranger n’est plus d’actualité. Toutefois, l’Etat poursuivra sa contribution à la prise en charge (PEC) des frais de scolarité (seconde, première, terminale) plafonnée à hauteur des tarifs 2007/2008.
Cette décision devrait permettre d’économiser 7 millions d’euros au budget de l’Etat et correspond à la réflexion budgétaire engagée récemment (lire : “Sortir du ”cauchemar budgétaire” de la mesure de prise en charge des frais de scolarité” du 26 septembre 2010).
J’avais anticipé, dès novembre dernier, les conséquences financières pour les parents d’élèves si les mesures proposées par le rapport Collot-Joissains étaient votées (lire : Frais de scolarité : l’impact du plafonnement de la PEC au lycée Charles de Gaulle, du 10 novembre, 2010). Pour le lycée Charles de Gaulle, à partir de rentrée 2011, cela signifie que l’Etat prendra à sa charge 3,246 livres sterling (soit le tarif 2007-2008) au lieu de 4,311 livres sterling actuellement. La prise en charge des frais de première inscription sera limitée à £130 au lieu de £600. Pour Culham, l’aide à la scolarité sera plafonnée à £3,197 au lieu de £3,454 présentement. Il est important de noter que les personnes dont la situation ouvre droit à une bourse (supérieure au montant plafonné) pourront obtenir le financement du complément.
Suite à son élection, j’avais écrit au Président de la République pour lui demander de reconsidérer cette promesse de gratuité, car je pressentais tous les effets pervers de cette orientation qui n’avait fait l’objet d’aucune étude préalable (Lettre au Président du 16 juillet 2007). L’accroissement substantiel de la responsabilité financière de l’Etat français, face à un engagement de dépense non maitrisé, ne me paraissait pas supportable pour nos finances publiques. Dont acte !
Je souhaite que nous puissions désormais concentrer le débat sur les véritables enjeux auxquels est confronté l’enseignement français à l’étranger (lire aussi : “Vers l’abandon de la mesure de «gratuité» pour les lycées français à l’étranger?” du 30 juin 2010)
Pour plus d’information, vous pouvez consulter le Journal Officiel.
5 Commentaires
C’est une bonne nouvelle.
Mais £3,246 livres sterling et £3,197, c’est encore trop. Les gens qui decident de venir travailler a la City ou ailleurs et de vivre a Londres doivent assumer les consequences de leur choix.
Pour autant que je sache, tous les expat ne travaillent pas à la City et ne gagnent pas des millions – et pour une école qui se veut publique, les tarifs du Lycée Charles de Gaulle demeurent extrêmement élevés.
Les francais vivant a Londres ne sont pas tous expats et encore moins embauches par de grandes entreprises, a titre d’info les assistantes maternelles “Teaching Assistante” dans les ecoles d’etat anglaises gagnent environ 800 livres par mois! Pourtant sans elles les ecoles auraient bien du mal a fonctionner. Par contre ce qui est choquant c’est que ceux qui peuvent payer se permettent de demander la prise en charge!…
Entièrement d’accord avec Katia et Aurélie, mon époux est venu en Angleterre car il avait une opportunité d’y travailler : un job où l’ on reconnaissait non seulement son parcours mais aussi nécessaire pour son évolution professionnelle, ce que la France ne lui offrait pas…
Nous venons de banlieue, de parents très modestes et notre enfant brillant a eu la chance de pouvoir accéder à l’enseignement de CDG car l’AEF prenait en charge la scolarité. La première année fut difficile financièrement..et par les trajets, nous sommes installés dans le Great London, notre fils s’est accrochée il avait conscience de la chance qu’il avait mais nous avons été choqué de voir que la prise en charge n’était pas en fonction des revenus.
Aujourd’hui nous devons payer plus de 1000£ de plus, et la rentrée sera difficile. Mais notre vie est ici, et le jugement des nantis existera toujours….
Merci à Aurélie, Katia et Coquelicot d’avoir exprimé leurs points de vue et montré des situations éloignées du cliché “Francais travaillant dans la finance à la City ” auquel je m’étais limitée. Je vis dans le sud-ouest de l’Angleterre et chaque fois que j’ai croisé des Français de Londres, c’était des gens arrogants et distants. Nos enfants ont fréquenté des établissements scolaires britanniques (State schools) et ils ont reçu une excellente éducation, complétée par des séjours en France…
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