(à l’image) A Berlin, avec mes collègues Anne Emery-Dumas, présidente de la commission d’enquête sénatoriale et Philippe Dallier, rapporteur de cette commission.
Comment mesurer, comprendre et combattre le chômage en France et quels enseignements tirer des exemples européens ? C’est pour répondre à cette question qu’une commission d’enquête a été constituée au Sénat, le 28 avril 2016. Après avoir entendu 32 personnalités et effectué trois déplacements (Londres, Rome et Berlin), nous avons remis notre rapport au président Gérard Larcher, le 4 octobre dernier.
La première partie du document concerne la mesure du chômage en France. En résumé, les statistiques produites par l’Insee, qui répondent à des critères fixés au niveau international, constituent l’outil le plus pertinent, malgré quelques limites (publication trimestrielle, enquête réalisée à partir d’un échantillon…).
En termes de lutte contre le chômage, la commission d’enquête a concentré ses travaux sur trois pays européens qui se distinguent par leurs progrès en matière de création d’emplois : l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie. Précisons que les marchés du travail allemand et britannique affichent aujourd’hui des taux de chômage respectivement de 4,2% et 5%.
Du reste, tous les pays qui ont obtenu les meilleurs résultats au sein de l’Union européenne sont aussi ceux qui ont conduit des réformes structurelles de leur marché du travail, sans redouter d’aller vers “une flexibilisation accrue”.
Si la commission conclue qu’il n’existe pas de modèle unique et transposable d’un pays à l’autre, elle a pris soin de relever quelques “grandes lignes de convergence” : amélioration de la fluidité du marché du travail ; amélioration de l’accompagnement des chômeurs ; développement de la formation ; renforcement des droits et devoirs des demandeurs d’emploi ; conditions d’indemnisation plus strictes…”
Au rang des réformes globales qui ont produit leurs effets sur l’emploi, citons les lois Hartz en Allemagne, les programmes Welfare to work et Work Programme au Royaume-Uni et le Jobs Act et la loi Fornero en Italie.
Au sein des pays qui sont parvenus à réduire fortement leur taux de chômage, les gouvernements ont fait un choix politique, celui “de privilégier la reprise d’activité, sous toutes ses formes”. Tout plutôt que l’inactivité, même en contrepartie d’un haut niveau d’indemnisation.