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Un nouveau standard pour le consulat de Londres : cette année si tout va bien

Depuis mon élection à l’AFE, nombre de Français du Royaume-Uni se sont plaints à moi de la difficulté à obtenir un correspondant lorsqu’ils appellent le consulat à Londres. J’ai récemment évoqué le sujet de l’accueil téléphonique du consulat dans ma lettre de vœux (lire : “Mes vœux à la communauté française du Royaume-Uni pour 2011” du 9 janvier 2011).

A mon sens, centraliser les appels téléphoniques, au moins pour la zone de l’Union Européenne, pour les questions relevant des listes électorales ou bien des papiers d’identité permettrait d’optimiser les coûts de traitement et de professionnaliser l’accueil, tout en allégeant la charge de travail des consulats. J’avais plaidé pour cette solution et le précédent directeur des Français à l’étranger, Alain Catta m’avait entendu.

En septembre dernier, j’étais intervenu lors de l’assemblée des élus de l’AFE pour déplorer la décision du nouveau directeur de la DFAE (Direction des Français à l’étranger) de supprimer la mise en place d’un numéro vert unique, accessible aux Français de l’étranger sur tout sujet d’état civil.

L’Administration du Quai d’Orsay se limite désormais à dire que tous les consulats et ambassades peuvent fournir une réponse, y compris pendant les week-ends en cas d’urgence, grâce à une permanence consulaire sur place. Le ministère nous assure que le téléphone ne sonne pas dans le vide puisqu’un contrôle aléatoire est effectué auprès de ces permanences, en plus des appels pour les affaires en cours.

Par conséquent, tous les postes diplomatiques et consulaires sont censés décrocher le téléphone 7 jours sur 7 et 24h/24. Je vous laisse vérifier. Par exemple, on sait que l’accueil téléphonique du centre des impôts des non-résidents en France n’absorbe que 24% des appels. Mais pour les consulats ? Difficile de juger de la performance d’un service lorsqu’il n’existe aucune mesure.

Pour démontrer à Paris que le problème était intolérable, j’ai insisté pour connaître le taux d’appels téléphoniques restés sans réponse. Seulement, le standard téléphonique de Londres commence à dater, et n’offre pas les fonctionnalités qui nous permettraient de répondre à cette question. Le consul général Edouard Braine est totalement conscient de cette situation et nous sommes pleinement d’accord pour convenir que cet équipement doit évoluer pour offrir un service d’accueil téléphonique de qualité.

Aussi, je suis à nouveau intervenu lors de la réunion de bureau de l’AFE, samedi 18 décembre 2010, pour obtenir un nouvel Autocom pour Londres. Le directeur de la DFAE, François Saint-Paul, m’a expliqué qu’il n’avait pas d’argent l’an dernier, tout en m’assurant qu’il “allait regarder pour 2011”.

Prenant acte, mon objectif pour l’année 2011 sera de moderniser l’accueil téléphonique du consulat français. Trop d’appels restent sans réponse. Avec l’approche des élections en 2012 (présidentielle et législative pour les Français de l’étranger) le problème se posera avec plus d’acuité.

Le directeur de la DFAE peut être tranquille sur un point : je reviendrai opiniâtrement sur cette question, lors de chaque session, jusqu’au jour où le consulat de Londres disposera d’un outil compatible avec les besoins et les enjeux de notre communauté.

Photo Flickr de Art.Crazed

Le consulat lance sa lettre d’information

Je salue la dernière initiative du consulat de Londres en matière de rapprochement de l’administration auprès de nos compatriotes inscrits au consulat du Royaume-Uni par la création d’une lettre d’information. Ce nouveau support d’information répond très exactement au souhait que j’avais formulé sur ma profession de foi lors de l’élection à l’AFE en 2006.

L’ensemble est concis, bref et alerte. Le premier numéro se focalise sur les élections de 2012 avec les présidentielles et, pour la première fois, l’élection de 11 députés représentant les Français de l’étranger.

L’objectif poursuivi par notre consul général, Edouard Braine, est de compléter l’information disponible sur le site internet du consulat, en s’adressant directement aux Français expatriés sur des sujets pratiques et quotidiens comme vous le constaterez.

Le numéro 1 a été transmis par email ce vendredi 28 janvier 2011. Si vous ne l’avez pas reçu, c’est que votre adresse email n’est pas renseignée auprès du registre ou que vous n’êtes pas inscrit.

Figurez-vous bien sur les listes électorales ?

Pour s’inscrire au registre du consulat suivez ce lien.

Félicitations au consul général et à son équipe pour la création de cette infolettre et longue vie à ce nouveau support.

Lire la lettre d’information n°1 du consulat de janvier 2011

François Fillon à Londres : “Votre communauté donne l’exemple”

Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France, Olivier Cadic, François Fillon, Premier ministre

En visite officielle au Royaume-Uni, les 12 et 13 janvier, François Fillon a rencontré David Cameron, Nick Clegg, ainsi que les acteurs de la City. Sa visite aura aussi été l’occasion de saluer les Français du Royaume Uni qui représentent, par leur nombre, la première communauté française expatriée au monde.

Comme tous ceux qui ont fait leur valise, sous l’effet d’une impérieuse nécessité, j’ai beaucoup apprécié d’entendre la voix de France en la personne de François Fillon déclarer qu’il est “inutile d’occulter que certains de nos compatriotes se sont installés en Grande-Bretagne parce qu’ils avaient le sentiment qu’ils n’auraient pas dans notre pays les mêmes moyens pour réaliser leurs aspirations. Ils ont quitté une France qui se reposait beaucoup sur le souvenir d’une grandeur acquise ; qui retardait le moment de regarder en face la réalité du monde. Une France qui négligeait de mesurer ses forces et ses faiblesses et souvent d’engager les réformes nécessaires.”

François Fillon se démarque, car il ne déplore aucun exode. Au contraire, à travers nous, les expatriés, nos initiatives, nos ambitions, il juge que la “France projette ses forces. Elle projette aussi une image, une image d’ouverture, une image de dynamisme, une image de diversité et donc vous contribuez autant à la richesse de la Grande Bretagne qu’à celle de notre pays.” Que dire de plus ?

Parce que l’expatriation est avant tout un acte de courage, le Premier ministre a tenu à saluer notre travail d’élus à l’Assemblée des Français de l’étranger, associé à celui du consul général, Edouard Braine, en faveur de l’insertion de jeunes français en quête d’emploi et d’intégration au Royaume Uni, en faisant même mention des “Oubliés de Saint-Pancras” pour saluer l’action “originale et novatrice” du centre Charles Peguy.

La suite du discours nous permet d’apprécier sa parfaite connaissance de notre communauté : « Au fond, de l’innovation qui caractérise les Français au Royaume Uni, peut être que l’un des meilleurs exemples c’est l’effort collectif qui inspire le « plan école ». Toutes les composantes de la communauté française, soutenues par vos élus du Sénat, de l’Assemblée des Français de l’Etranger s’y sont associées pour développer l’offre scolaire. » Lorsque le Premier ministre a prononcé ces mots, l’ambassadeur Maurice Gourdault-Montagne et moi avons échangé un long regard complice et satisfait. Mes pensées sont allées immédiatement à Michel Monsauret, précédent conseiller culturel adjoint, co-fondateur du plan Ecole et aux sénateurs Joëlle Garriaud-Maylam et André Ferrand qui se sont investis dès le premier jour pour sa réussite.

Toutes les parties prenantes au plan école apprécieront les félicitations reçues pour leur “intelligence de promouvoir ce partenariat public-privé novateur” afin de financer de nouvelles places dans l’enseignement public français et qui va « “se concrétiser par la prochaine ouverture du CFBL, un collège de 700 places à Londres, première étape d’une opération qui connaîtra, j’en suis sûr, d’autres développements en Grande-Bretagne”, nous dit François Fillon. Ce mode opératoire pourrait être “un exemple pour d’autres pays dans lesquels j’espère que votre initiative sera imitée”, nous ravit le Premier ministre.
Il a ainsi justifié notre logique en rupture avec l’idée que le financement de l’enseignement français à l’étranger doit reposer essentiellement sur le contribuable français.

En ma qualité d’administrateur de l’AEFE, je ne pouvais que me réjouir d’entendre le chef du gouvernement vanter “la qualité exceptionnelle de l’enseignement” au lycée Charles de Gaulle. Le proviseur, Bernard Vasseur, les cadres du lycée et les représentants des enseignants étaient présents. Tous ceux qui contribuent au bon fonctionnement du lycée français peuvent être fiers de cette juste reconnaissance de leur travail.

François Fillon a également cité la Fédération des Associations françaises de Grande-Bretagne reconnue comme un “partenaire précieux de l’action de l’Etat” et honoré avec émotion les représentants des anciens combattants et ceux de la France Libre qui “furent les témoins et les acteurs de l’épopée du général de Gaulle.”

Auprès de la communauté française, le Premier ministre a tenu à développer sa politique économique. Après un bilan de ses trois années de modernisation de la France, il a estimé qu’une croissance à hauteur de 2% était à notre portée en 2011. Pour s’en convaincre, il a annoncé que 35 milliards d’euros seraient injectés pour soutenir les projets d’avenir des universités, des centres de recherche ou de l’industrie. En parallèle, les efforts du gouvernement porteront sur l’insertion professionnelle des Jeunes. Par ailleurs, le travail de réforme en 2011 visera surtout la fiscalité du patrimoine et le financement de la dépendance des personnes.

Pour conclure, François Fillon a touché le cœur de chacun d’entre nous en estimant que “chaque Français a la même valeur, mais enfin ceux qui sont à l’étranger jouent pour le rayonnement de notre pays un rôle qui est absolument indispensable. Et nous devons tout faire pour vous encourager, vous aider dans l’entreprise qui est la vôtre. En tout cas votre communauté donne l’exemple.

Voir plusieurs discours en vidéo de la visite de François Fillon au Royaume-Uni (12 et 13 janvier 2011)

Texte du discours_du_Premier_ministre_devant_la_Communaute_francaise_de_Londres (13 janv 2011)

Proposition de subvention reconduite pour le centre Charles Péguy

Le 7 décembre dernier, je participais à la réunion du CCPEFP, Comité consulaire pour l’emploi et la formation professionnelle, qui devait se prononcer sur la demande de subvention du centre Charles Péguy (CCP), tout comme l’an dernier à la même époque (lire : “Nouvelle subvention demandée pour le centre Charles Peguy” du 11 décembre 2009).

 J’ai récemment relaté l’inauguration des nouveaux locaux londonien du CCP, en présence de Martin Hirsh, qui lui permettront de recevoir plus efficacement nos jeunes français (18-30 ans) désireux de s’installer en Grande Bretagne pour travailler et maitriser l’anglais (lire : “Le centre Charles Peguy, pivot du plan Emploi” du 12 novembre 2010). Le CCP était menacé de fermeture fin 2009.  Edouard Braine a mobilisé les énergies et trouvé les ressources destinées à garantir la survie du Centre Charles Péguy (CCP).

 Je rappelle que le centre est un des piliers du plan Emploi, initié à ma demande par notre consul général Edouard Braine en mobilisant tous les acteurs de notre communauté. A souligner que ce plan s’adresse aussi à une catégorie de Jeunes que le consul nomme les “Oubliés de Saint Pancras”, du nom de la gare londonienne où débarquent chaque jour des dizaines de compatriotes, avant de se dissiper dans la nature avec leur sac à dos. Ils ne comptent que sur leur bonne étoile. Comme ils n’imaginent pas une seconde qu’ils auraient intérêt à s’immatriculer auprès des services consulaires, Edouard Braine avait vu dès son arrivée à Londres que notre administration les connaissait mal. 

Deux représentants du centre Peguy étaient venus pour justifier la demande de subvention devant la Commission consulaire pour l’emploi et la formation professionnelle. Il s’agissait de Marine Deneux, directrice, et Alexandre Auddin, conseiller emploi, qui ont dressé un bilan d’activité et évoqué les projets de leur association d’aide à l’insertion professionnelle.

 Le CCP place près de 700 jeunes Français par an (voir graphique), ce qui est loin d’être une goutte d’eau puisque ce chiffre équivaut à 20% du volume global des placements (3121 postes) réalisés par les 31 CCPEFP dans le monde ! Ajoutons à la performance que le coût moyen d’un placement est de 309 euros, contre 208 euros à Londres (lire : “Charles Péguy champion du monde des placements !” du 13 mai 2010). Vous serez alors étonnés d’apprendre, si vous ne le savez, que Peguy dispose d’un effectif de 5 personnes seulement : une directrice, 2 VIA (volontaire international de l’Administration), une réceptionniste et un comptable.

 Lorsque j’ai demandé comment le centre pouvait parvenir au seuil des 1000 placements en 2011, la réponse a fusé : “il faut recruter un conseiller emploi supplémentaire !”. J’ai suggéré de faire appel à la générosité des sociétés qui pourraient contribuer à l’action solidaire en sponsorisant le recrutement d’un conseiller dans le cadre du service civique. Ce serait une double bonne action, à la fois pour le jeune embauché et pour Peguy.

 De plus, on pourrait imaginer la création d’un certificat justifiant du nombre d’embauches et d’entretiens permis grâce au conseiller sponsorisé. Une forme de reconnaissance dont l’entreprise pourrait se prévaloir, ce qui favoriserait encore la notoriété du CCP.

 La commission s’est prononcée à l’unanimité en faveur du maintien de la subvention de 55.000€ au centre Charles Péguy. Avec ses chaleureuses félicitations. Souhaitons que la Commission nationale suive notre demande.

Le consul général peut être satisfait d’avoir conduit l’action emploi en 2010 qui a permis au CCP de voir désormais l’avenir plus de sérenité. Mais son expérience de l’entreprise privée lui a enseigné qu’il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers et s’imposer toujours de nouveaux objectifs plus ambitieux.

 L’objectif 1 du Plan Emploi est désormais d’aider Peguy à placer 1 000 jeunes par an !

Mes vœux à la communauté française du Royaume-Uni pour 2011

Madame, Monsieur, chers compatriotes,

Je souhaite que 2011 vous apporte une santé rayonnante, qu’elle accomplisse vos espoirs, tout en vous réservant d’heureuses surprises…

Dès son arrivée à Londres, fin 2009, le Consul Général Edouard Braine s’est engagé en faveur de nos jeunes compatriotes venus au Royaume-Uni à la recherche d’un premier emploi. Il les a baptisé les “Oubliés de Saint -Pancras”. Edouard Braine a exaucé le vœu que j’exprimais l’an dernier et réuni une équipe motivée pour créer un Plan Emploi. Il a mobilisé les énergies et trouvé les ressources destinées à garantir la survie du Centre Charles Péguy (CCP), qui permet à environ 650 jeunes compatriotes de trouver chaque année un emploi au Royaume-Uni ! Désormais, le premier objectif du Plan Emploi est d’offrir à Péguy des moyens supplémentaires pour lui permettre de placer 1000 jeunes par an. Le second objectif est de créer un “RER transmanche”, reliant Calais-Frethun à Ashford. Permettre l’éclosion d’une nouvelle génération de travailleurs transfrontaliers, désenclaver le Nord-Pas-de-Calais, offrir de nouvelles perspectives pour les entreprises des Français du Kent justifient cette ambition. Je forme le vœu que sous la conduite de notre Consul Général, ce Plan Emploi aboutisse et contribue à la réduction du chômage en France.

Avec l’emploi, l’essentiel de mes efforts se porte sur l’éducation. Ma conviction est que nous devons démocratiser l’accès à l’enseignement français au Royaume-Uni tout en favorisant le bilinguisme dans les écoles anglaises. Depuis trois ans, Maurice Gourdault-Montagne, Ambassadeur de France au Royaume-Uni, conduit remarquablement un Plan Ecole en y associant les représentants de notre communauté scolaire et les élus. Notre objectif premier vise à accroitre de 500 places par an la capacité d’accueil de l’enseignement français au Royaume-Uni. Nous avons déjà créé près de 500 nouvelles places depuis le lancement du Plan Ecole.

Afin de créer de nouvelles écoles sans peser sur nos finances publiques, le Plan Ecole a décidé la création d’un Trust à vocation immobilière. Avec le soutien du Sénateur André Ferrand, nous avons obtenu la garantie de l’Etat afin de diminuer le coût d’emprunt finançant l’acquisition d’un premier bâtiment. L’ouverture en septembre du collège français bilingue de Londres (CFBL) couronnera les efforts des acteurs du Plan Ecole.

Tous ces succès ne me font pas oublier que l’inflation à deux chiffres des frais de scolarité du lycée Charles de Gaulle menace la mission de continuité du service public de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE). Je forme le vœu que nous parvenions à plus de transparence sur les coûts et je prendrai l’initiative d’organiser un grand débat sur ce sujet en mai prochain.

Les 70% des enfants français vivant au Royaume-Uni scolarisés dans le système éducatif local ne sont pas oubliés. Cette année, le Gouvernement va publier un décret instituant un “label France“. C’est l’outil dont nous avions besoin pour favoriser le développement du bilinguisme dans les écoles britanniques, objectif n°2 du Plan Ecole.

Notre dynamisme doit beaucoup à l’engagement des parents d’élèves. A Londres, leurs opérations de levées de fonds ont apportés en quelques années plus d’un million de livres sterling au profit du lycée Charles de Gaulle. Dans le cadre du programme Français Langue Maternelle (Flam), partout dans le Royaume-Uni, ils ouvrent des petites écoles du samedi qui familiarisent les plus petits à la langue française. Nous comptons désormais 39 écoles de ce genre contre 28 l’an dernier ! Invité en 2010 par leurs directrices (à Bristol, Canterbury, Colchester, Dartford, Leeds, Maidstone…), j’ai ressenti à chaque fois la même passion et le même amour pour ces 2 000 enfants aujourd’hui concernés par le programme Flam, la plupart binationaux. Je souhaite que cet élan formidable s’amplifie, d’autant que notre sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam a permis le financement d’une méthode novatrice d’apprentissage du français spécifique aux plus jeunes. Tous ces progrès n’auraient pu se concrétiser sans l’action formidable du Service Culturel conduit par notre nouveau Conseiller Culturel Laurent Burin des Roziers.

Je poursuivrai aussi mon action pour que le Ministère dégage un budget pour moderniser le standard du consulat de Londres afin d’améliorer l’accueil téléphonique. Car comme le souhaitent Edouard Braine et les agents du consulat, tout doit être mis en œuvre pour ne pas rebuter nos compatriotes lorsqu’ils cherchent à entrer en contact avec leur administration. Ils ont d’ailleurs mené une action exemplaire en 2010 afin que le consulat soit enfin conforme aux exigences britanniques d’accessibilité au public.

2011 précédera une année historique pour les Français de l’étranger. L’an prochain, pour la première fois, vous aurez l’occasion d’élire un député représentant les Français du Royaume-Uni et d’Europe du Nord. Edouard Braine a initié une démarche de mise à jour de la liste électorale qui devrait aboutir à radier prochainement 15000 noms. Je vous invite à vérifier votre situation électorale au cours de l’année.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus cordiaux,

Olivier Cadic
Canterbury, le dimanche 9 janvier 2011

Pour télécharger ce texte en pdf : Voeux à la communauté du RU 2011

Photo Flickr de Mooi

11 novembre, jour des Poppies

In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place…

C’est ainsi que débute le poème du lieutenant-colonel John McCrae, médecin militaire canadien, rédigé le 3 mai 1915 sur le front belge.

“Dans les champs de Flandres, les coquelicots oscillent au vent, entre les rangées de croix qui marquent nos tombes… ”

Le médecin, témoin de la bataille d’Ypres, n’a pas évoqué le coquelicot, couleur sang, par goût de l’allégorie mais bien parce les coquelicots fleurissaient sur les champs de bataille de la Somme et des Flandres… pour disparaître la guerre finie.

Les soldats napoléoniens avaient aussi remarqué cet étrange phénomène, cependant naturel : un terrain crayeux labouré par des obus fait remonter la chaux qui fertilise la fleur.

C’est pourquoi les Britanniques, les Canadiens et membres du Commonwealth (Australie, Nouvelle-Zélande…) arborent massivement un poppy en papier en hommage aux anciens combattants, début novembre jusqu’au jour de l’armistice. 

Frôlant l’incident diplomatique, David Cameron a refusé obstinément de retirer son coquelicot, lors de sa visite à Pékin. Pour les Chinois, cette fleur évoque les guerres de l’opium perdues par la Chine au 19e siècle…

(de gauche à droite) Carole Rogers, présidente de la Fédération des associations françaises de Grande-Bretagne, Edouard Braine, consul général de France au Royaume-Uni, Olivier Cadic

Comme tous les Français de Londres, je portais sur mon veston la fleur symbole du souvenir et du sacrifice lors des commémorations du 11 novembre pour déposer la couronne de l’AFE devant la statue du maréchal Foch, lieu même où le général de Gaulle s’était rendu en 1940. Comment ne pas être ému en écoutant alors les enfants du lycée Charles de Gaulle mêler leurs voix à celles de leurs aînés pour entonner la Marseillaise et entourer ensuite le consul général Edouard Braine pour suivre un cours d’histoire improvisé sur le macadam ?

La cérémonie s’est poursuivie au cimetière militaire de Brookwood, devant la plaque répertoriant les 244 soldats français tombés au champ d’honneur et non rapatriés.

Cours d’histoire improvisé par Edouard Braine devant des enfants captivés

J’adresse mon salut à toutes les associations d’anciens combattants, du souvenir français, de la fondation de la France Libre, des officiers de réserve et à leurs représentants qui s’investissent pour célébrer la mémoire de ceux qui ont fait don de leur vie pour notre patrie.

Tous viennent se recueillir fraternellement, chaque année, grâce au transport collectif organisé par la Fédération des associations françaises de Grande-Bretagne présidée par Carole Rogers. Ce 11 novembre, j’étais ravi de partager le déjeuner avec des femmes et des hommes qui portent si haut notre drapeau.

Photo Flickr (poppy) de Nataliej

Le centre Charles Peguy, pivot du Plan Emploi

Ce 10 novembre, le centre Charles Péguy inaugurait ses nouveaux locaux du côté de Curtain Street, à deux stations de métro de St Pancras par la Northern Line. Plus spacieux, plus clairs et fonctionnels, les nouveaux lieux redonnent du baume au cœur à une équipe émérite.

Martin Hirsh, président de l'agence du Service civique ; Edouard Braine, consul général ; Guillaume Dufresne, président du centre Charles Péguy ; Olivier Cadic, conseiller élu AFE

Le consul général Edouard Braine n’avait pas ménagé ses efforts pour attirer les représentants de notre communauté en nombre, ainsi que la presse à cette pendaison de crémaillère.

Cerise sur le gâteau, Guillaume Dufresne, directeur général du centre d’Echanges internationaux (CEI) et Président du centre Charles Péguy, a déclaré que nous devions au consul d’avoir un buffet bien garni pour la fête. Et une fête bien méritée puisqu’elle couronne aussi une année de travail du comité de pilotage en faveur des Oubliés de St Pancras qui a obtenu le soutien financier indispensable à la survie de Péguy en 2010.

Pour l’occasion, Martin Hirsh, président de l’agence du Service civique, est venu adresser ses encouragements et ses félicitations pour le travail accompli en faveur de nos jeunes compatriotes tentés par l’aventure anglaise (Blog de Martin Hirsh: “Les Oubliés de Saint Pancras” du 11.11.2010).

On ne peut que s’en réjouir : le centre devient la rampe de lancement du Plan Emploi au Royaume-Uni. De quoi s’agit-il ?

Pour exprimer clairement et complètement ma pensée, je vous reproduis un extrait de mon discours qui a commencé par un coup de chapeau à notre consul général Edouard Braine.

(…) Son arrivée à Londres, il y a un an a marqué un tournant en matière de politique de l’emploi du consulat.

Edouard a décidé de s’engager en faveur de nos jeunes compatriotes qui comptent parmi les plus entreprenants, les plus courageux et les plus ouverts sur le monde, ceux qu’il nomme les “Oubliés de St Pancras”.

Pour l’aider dans sa tâche, je lui ai proposé que soit réuni, auprès de lui, une équipe pour créer un Plan Emploi, à l’image du Plan Ecole. Premier objectif : accompagner les premiers pas de nos compatriotes qui se rendent au Royaume-Uni pour y trouver un emploi, en s’appuyant sur le centre Charles Péguy.

Pourquoi les aider ? Parce que tout ce qui facilite leur établissement contribue à la réduction du chômage en France et à leur épanouissement personnel. Certains resteront, d’autres rentreront en France et un tiers ira vers des horizons plus lointains.

Pourquoi s’appuyer sur Peguy ? Charles Péguy est le champion du monde des placements à l’étranger ! Un champion toutes catégories : en volume et en coût par placement. 663 placements pour l’an dernier soit 21,2% des placements réalisés dans le monde par les bourses à l’emploi. Londres est le premier lieu de recrutement des jeunes Français hors de France. Bravo Guillaume Dufresne et à vos équipes pour ces performances.

Je voudrais saluer tous les élus à l’AFE qui se sont engagés solidairement en mars dernier à l’Assemblée des Français à l’étranger pour plébisciter Peguy et s’assurer que la subvention nécessaire à son fonctionnement soit maintenue. Merci à François Saint-Paul, directeur de la DFAE et au département de nous avoir entendu et d’avoir accordé ce soutien.

Cet appel à l’action solidaire lancé par Edouard Braine a été entendu. Les forces vives sont réunies, les clivages idéologiques dépassés.

Le soutien de l’agence du Service civique permet d’envisager un nouvel élan pour notre dispositif. La présence de Martin Hirsch, aujourd’hui, pour inaugurer le nouveau lieu qui va accueillir des milliers de jeunes à la recherche d’un emploi constitue un magnifique encouragement pour l’équipe de Peguy et nous tous à persévérer (…)

Lire l’intégralité du discours d’Olivier Cadic à l’occasion de l’inauguration des locaux du centre Peguy à Londres, le 11 novembre 2010.

 

Stéphane Hessel, le roman vrai d’un humaniste

Une soirée d’exception pour un homme d’exception, voilà l’idée du consul général Edouard Braine et du nouveau conseiller culturel, Laurent Burin des Roziers, qui ont concocté un concert en l’honneur de Stéphane Hessel, sous le sceau de la fraternité universelle.

Ce 11 octobre, à l’Institut français, la prestation de Clara Cernat au violon et de Thierry Huilliet au piano fut un enchantement. Puis, Stéphane Hessel s’est avancé. D’une voix rauque mais souple, il s’est lancé dans un plaidoyer implacable en faveur de la paix. La paix est la seule réponse possible au sentiment d’insécurité d’Israël, assène-t-il. Seul en scène, debout, il a figé l’auditoire pendant une demi-heure. On a oublié qu’il avait 93 ans, et lui aussi.

Stéphane Hessel, encadrée de Floriane Zuniga et de son mari, Xavier

Qui est Stéphane Hessel ? Un haut diplomate. Ambassadeur auprès des Nations Unies, sous Valéry Giscard d’Estaing, puis représentant de la France à la Commission des droits de l’Homme aux Nations Unies, sous François Mitterrand. Pourquoi a-t-il embrassé cette carrière ? J’ai trouvé la réponse, pleine de beauté tragique, dans la courte biographie de Stéphane Hessel rédigée par Floriane Zuniga qui fut professeur au lycée Charles de Gaulle. Je la remercie d’avoir accepté de me préparer ce superbe texte à l’intention des lecteurs de mon blog. Ainsi donc, Stéphane Hessel a choisi le Quai d’Orsay tandis qu’il était en camp de concentration pour avoir rencontré des opposants au nazisme de toutes nationalités et comprenant que les forces européennes devaient s’unir pour prévenir de nouvelles catastrophes.

Et des catastrophes, il en a vécues. Prisonnier de guerre en 1940, il s’évade pour gagner l’Angleterre. Affecté au contre-espionnage, il est envoyé en mission en France en 1944 où il sera arrêté et interrogé par la Gestapo. Déporté à Büchenwald, puis à Dora, il survit avec l’aide de la Providence et parvient à s’échapper en sautant d’un train pour rejoindre les lignes américaines à Hanovre.

Edouard Braine, consul général de France à Londres, et Stéphane Hessel

L’homme est une “espèce agressive”, écrira-t-il plus tard. Il n’était pas prédestiné à le comprendre si tôt ce jeune homme de 22 ans, fou de poésie, élevé dans l’amour de l’art par des parents berlinois et protestants, venus s’installer en France en 1925. La poésie, dont il fut initié tout enfant et en trois langues par sa mère, demeura le condiment intime et indispensable de son quotidien et son ultime refuge au coeur de la barbarie. Quant à sa vie publique, il ne cessera d’intercéder pour que le plus fort épargne le plus faible, faible jusqu’à l’insignifiance parfois comme le “sans-papier” ou le “sans-logis”, dont il a porté la voix tout récemment.

Au rang de ses multiples engagements, Stéphane Hessel est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine, une forme de tribune pour mobiliser les opinions publiques au nom du droit international. Son objectif était de financer la prochaine session du tribunal à Londres du 20 au 22 novembre. Si je partage son engagement en faveur de la paix, je ne peux me résoudre à adopter une approche qui me paraît trop unilatérale à l’encontre d’Israël.

Aussi après son intervention, je suis allé saluer Stéphane Hessel, et je lui ai confié que nous avions assurément une foi commune que je résumerai par cette formule de Victor Hugo : “Ceux qui vivent sont ceux qui luttent”. Au delà, je ne soutiens plus la comparaison avec un tel personnage.

Devenir français, ça se fête !

Le gouvernement a décidé de généraliser les cérémonies dites d’accueil dans la citoyenneté, permettant de célébrer l’entrée dans la nationalité française, qu’elle soit acquise par voie de naturalisation ou par voie du mariage.

Jusqu’à présent et contrairement aux Etats-Unis ou au Canada, la remise du certificat de nationalité se faisait administrativement, presque en catimini.

Edouard Braine, consul de France à Londres

Edouard Braine, consul de France, a eu la bonne idée d’inviter les élus à participer à une cérémonie d’accueil, il y a quelques jours à Londres. J’ai ainsi pu adresser quelques mots d’accueil à une trentaine de nouveaux Français venus de tous horizons.

L’événement ne manquait pas de solennité, puisqu’encadré d’un portrait du chef de l’Etat et du buste de Marianne, le consul a rappelé les valeurs qui fondent notre République et nos motifs de “vivre ensemble”.

Edouard Braine a trouvé des mots simples et chaleureux qui se sont figés dans le coeur de ces impétrants aux yeux brillants pour leur signifier qu’ils étaient les bienvenus dans leur nouvelle patrie.

A l’issue du discours et d’une vibrante Marseillaise, nos nouveaux compatriotes ont reçu un dossier comprenant la Constitution française, la déclaration des droits de l’Homme, une information sur les symboles de la République.

 Autour d’une coupe de champagne ou d’une boisson hallal, nous avons alors conversé en évoquant les parcours respectifs de chacun, dont certains relèvent de l’aventure.

Finalement, comme tous ces naturalisés, moi non plus je ne suis pas prêt d’oublier cette cérémonie, tant j’ai apprécié sa mise en scène, le contenu émotionnel ou les histoires entendues.

Témoigner pour favoriser la mobilité

Je reviens sur les 1ères Rencontres jobs transfrontaliers pour remercier la presse régionale d’avoir assuré la promotion de l’événement des deux côtés de la Manche. Vous pourrez lire deux articles, ci-dessous.

Dans l’attente de facilités logistiques (un “metro transmanche”, par exemple), l’enjeu actuel consiste à faire évoluer les mentalités pour inciter les chômeurs de la Côte d’Opale à oser la mobilité professionnelle. Il faut “démystifier le franchissement des frontières”, déclare Catherine Fournier, maire de Frethun. Et pourtant, il ne s’agit que de parcourir quelques kilomètres à destination du sud de l’Angleterre ou même de la Belgique (Lire : “Pari gagné pour les 1ères Rencontres jobs transfrontaliers” du 6 octobre 2010).

Contribuer à la réduction du chômage en France fait partie de mon engagement. Déjà, le 22 septembre 2006, le réseau Eures m’avait demandé de participer à l’événement “Je Paris l’Europe pour l’emploi”, étape française du “European Mobility Road Show”. J’avais rendu compte, lors de leur conférence de presse, des résultats de l’action que j’avais mené avec Eures pour répondre à une offre de 200 emplois. Eures m’avait offert de participer l’année suivante à la formation de ses conseillers européens à Séville puis de transmettre mon expérience lors de la plus importante manifestation d’offres d’emplois transfrontaliers, le fameux «Job Days» à Bruxelles. Rappelons que Eures est le portail européen pour l’emploi qui a pour but de faciliter la mobilité des travailleurs au sein de tous les pays de l’Union européenne.

L’inconnu inquiète toujours. Partager son expérience permet de lever les appréhensions des candidats à l’expatriation et de les rassurer sur leur aptitude à travailler hors de leur cocon. Le journal Nord Littoral m’a permis d’en fournir un nouveau témoignage.

Allons chercher les emplois où ils se trouvent et découvrons par là même d’autres modes de vie et de pensée ! Je me range publiquement aux côtés de personnalités qui prennent des initiatives en ce sens. Je pense à Catherine Fournier, maire de Frethun, qui a accueilli les 1ères Rencontres, ainsi qu’à Edouard Braine, notre consul de France particulièrement impliqué dans l’emploi des jeunes Français, notamment ces “Oubliés de Saint-Pancras” (Lire : “Emploi (14) : Naissance du « plan d’emploi pour les jeunes » au Royaume-Uni” du 06 mai 2010).

Lire l’article  “Partager mon expérience pour lever les doutes de chacun” – Nord-Eclair – 1/10/2010.
Lire l’article “Kent firms in Calais to promote cross-Channel business” – Kent Business – 30/09/2010

Pari gagné pour les 1ères Rencontres jobs transfrontaliers

Le plan Emploi pour le Royaume-Uni souhaité par Edouard Braine, notre consul général à Londres est en marche. Une nouvelle page des relations franco-britanniques commence à s’écrire avec l’émergence de travailleurs transfrontaliers.

Un millier de visiteurs se sont présentés à Frethun en quête d'un job, d'un stage ou d'informations en vue de s'expatrier.

Sous un grand chapiteau tendu sur le parking de la gare Eurostar de Calais-Frethun, le 1er octobre dernier, les 1ères Rencontres jobs transfrontaliers ont attiré près d’un millier de visiteurs. Résultat, une centaine d’emplois pourvus et 70 stages attribués.

L’initiative de Catherine Fournier, maire de Frethun, s’est révélée être un véritable succès.

Je suis arrivé en compagnie d’Edouard Braine et d’Olivier Tulliez, consul adjoint, venus exprès de Londres. Sur place, j’ai eu le plaisir de retrouver des sociétés françaises implantées dans le Kent telles que SBE (Société Boulonnaise d’Electronique) ou Eikos, aux cotés de sociétés prestigieuses comme Accor ou Eurotunnel.

“Que de chemin parcouru depuis la rencontre organisée à Ashford”, s’est exclamé Edouard Braine, devant l’afflux général. En effet, à sa demande, pour préparer cet événement, j’avais organisé des entretiens à Ashford, le 8 juillet dernier, pour permettre a Catherine Fournier de rencontrer des entrepreneurs français implantés dans le Kent (Lire : “Vers une nouvelle génération de transfrontaliers”). A cette occasion, j’avais fait la rencontre de la maire de Fréthun pour qui la croissance économique de la Côte d’Opale est la clé du sous-emploi qui frappe le Calaisis.

Il ne s’agit cependant que d’une première étape. La route sera longue pour banaliser le travail outre-Manche et inciter à la mobilité sur la Côte d’Opale. Pour Catherine Fournier , tout est question de mentalité, il faut donc “démystifier le franchissement des frontières”.

Olivier Tulliez, consul adjoint, Edouard Braine, consul général de France, Catherine Fournier, maire de Frethun

A cet effet, Guillaume Dufresne et son dynamique centre Charles Peguy avaient fait le déplacement depuis Londres pour offrir des emplois et répondre aux aspects pratiques ou juridiques de la vie outre-Manche : prix des transports, protection sociale, imposition… Par ailleurs, pour estimer l’employabilité à l’étranger des visiteurs, un stand permettait d’évaluer gratuitement le niveau de maitrise de l’anglais et du flamand.

Pour précipiter les échanges entre les côtes française et anglaise, rien ne vaudra un “métro transmanche”, selon l’expression de Thaddée Segard, président d’Opale Link, association dédiée au développement de la Côte d’Opale. Les responsables d’Eurotunel présents à la manifestation ont semblé parfaitement conscients de l’enjeu d’un projet de navette transmanche, reliant Calais-Frethun à Ashford par exemple, qui ferait éclore une nouvelle génération de travailleurs transfrontaliers.

Des funérailles dignes de l’héroïne Eileen Nearne

Je vous ai raconté, il y a quelques jours, l’histoire de Eileen Nearne, héroïne de la seconde guerre mondiale, qui nous a quittés à l’âge de 89 ans dans son appartement de Torquay. Lire : “Disparition de Eileen Nearne, héroïne de guerre” du 16 septembre 2010

Ses obsèques ont été couverts par les médias britanniques célébrant “l’espionne”, parachutée, torturée par la Gestapo, puis évadée des camps. Le Times a souligné la présence du consul général de France, Edouard Braine, ainsi que celle de l’attaché des forces terrestres, le colonel Laurent Kolodziej.

“Je lui dois la liberté de mon pays, a déclaré Edouard Braine devant les caméras. Tous mes compatriotes ressentent la même chose. Il est important pour nous d’exprimer notre gratitude vis à vis de tous ces êtres courageux qui, comme elle, nous ont rendu la liberté.”

Funérailles de Eileen Nearne (reportage BBC)

La vie de Eileen Nearne (1921-2010)

Disparition de Eileen Nearne, héroïne de guerre

Je salue la mémoire d’Eileen Nearne, héroïne britannique, décédée de cause naturelle à l’âge de 89 ans, dans son appartement de Torquay (Dorset) où elle vivait recluse et discrète depuis de nombreuses années.

C’est aujourd’hui que ses voisins découvrent avec émotion et surprise qu’ils vivaient aux côtés d’une authentique héroïque de la Seconde guerre mondiale, décorée de la Croix de guerre et vétérante du UK’s Special Operations Executive sous le nom de code de “Rose”.

Née en France d’un père anglais et d’une mère espagnole, Eileen Nearne ne supporte pas l’invasion allemande et décide de gagner Londres, avec sa soeur, à travers le Portugal et Gibraltar. Après diverses affectations au service de la Défense, elle est transportée en avion, le 2 mars 1944, vers la France pour une mission d’opérateur radio.

Quatre mois plus tard, elle est arrêtée devant son poste de radio, mais, sous la torture, elle persuade la Gestapo qu’elle n’est qu’une midinette qui ignore tout des opérations d’infiltration en cours. Le 15 août, elle est déportée au camp Ravensbrück, en Allemagne, puis transférée dans un camp de travail forcé en Silésie, à la frontière allemande, où elle se lie d’amitié deux Françaises.

Le 13 avril 1945, elles se font la belle, vivent dans la forêt, atteignent Markkleeberg où elles sont capturées par les SS. L’ingéniosité d’Eileen Nearne leur sauve la vie au point qu’elles sont relâchées. Les trois femmes se cachent alors chez un prêtre de Leipzig jusqu’à l’arrivée des troupes américaines.

En l’absence de toute famille, la municipalité de Torquay se chargera des funérailles qui auront lieu à la Drakes Chapel à Hele Road, Torquay, le 21 septembre à 11h.

Edouard Braine, consul général de France, accompagné du colonel Kolodziej rendront hommage à la mémoire d’Eileen Nearne en assistant à ses obsèques. Leur présence témoigne de la considération que notre pays a pour chaque personne ayant contribué au péril de sa vie à libérer la France du joug nazi.

Je suis convaincu que nous serons nombreux à les accompagner par la pensée, mardi prochain, afin de témoigner notre reconnaissance à Eileen dont l’action courageuse force notre admiration.

Photo Flickr de hfabulous

Vers une nouvelle génération de transfrontaliers

Contribuer à réduire le chômage en France est un engagement que j’ai formellement pris devant vous en début de mandat. Je partage heureusement cette préoccupation constante avec Edouard Braine, notre consul général. Lors du premier comité consulaire pour l’emploi, j’ai suggéré au consul général de prendre avantage de la liaison entre Calais et Ashford via le tunnel sous la Manche. Depuis, nous militons tout deux en faveur d’une solution de transport transmanche à bas coût, équivalente au RER, d’autant qu’Eurostar n’utilise qu’un tiers des créneaux horaires qui lui sont réservés (les sillons, en langage ferroviaire).

A n’en pas douter, la création d’une navette transmanche, reliant Calais-Frethun à Ashford par exemple, permettrait l’émergence d’une nouvelle génération de travailleurs transfrontaliers et dynamiserait les économies du Kent et du Nord Pas-de-Calais. Rappelons qu’une navette Hitachi relie déjà, en 35 minutes, Ashford à Londres (St-Pancras) en utilisant le tracé de l’Eurostar.

Thaddée Segard, président d’Opale Link et Catherine Fournier, maire de Frethun, à Eastwell Manor

Le consul m’a demandé d’organiser une rencontre à Ashford pour cerner le potentiel économique du Kent et son impact en termes d’emplois pour la région Nord Pas-de-Calais. C’est ainsi que le 8 juillet dernier, j’ai eu le plaisir d’accueillir le consul pour la première fois à Ashford avec les initiateurs des « Rencontres Jobs transfrontaliers », Catherine Fournier, maire de la ville de Frethun et Thaddée Segard, président d’Opale Link, association dédiée au développement de la Côte d’Opale et chaude partisane d’un «métro transmanche».

La matinée fut consacrée à la visite de SBE UK (Société boulonnaise d’électronique), installée depuis 1996 au Royaume-Uni et spécialisée dans la réparation de téléphones mobiles puis d’appareils électroniques. Deux ans après son ouverture, en 1998, ses effectifs étaient passés d’un seul salarié à vingt-huit, dont une bonne moitié de Français. SBE emploie aujourd’hui près de 1200 personnes sur le sol anglais, dont 800 sur le site d’Ashford. Combien de Français ? A peine 5% des effectifs désormais. Les emplois ont-ils été accaparés par les Britanniques ? Pas du tout, car ceux-ci ne représentent que 15% du personnel. Autrement dit, SBE peine à embaucher et verrait d’un très bon œil l’établissement d’une solution logistique lui permettant de recruter sur le bassin d’emploi de Calais.

Tout à droite de l’image, David Rosenberg, directeur de SBE UK depuis 1998, fait part de son expérience dans le Kent

L’après-midi, nous avons rencontré, à l’Eastwell Manor, d’autres entrepreneurs de tous horizons : produits agro-alimentaires, informatique, conseil à l’export…

A l’image du consul, chacun ne pouvait que regretter les limites actuelles de l’aide à l’emploi en France : il n’entre pas dans les projets du Pôle Emploi de concentrer leurs efforts sur le Kent, pourtant proche de quelques kilomètres, où le taux de chômage est quatre fois inférieur à celui du Nord Pas-de-Calais.

Par ailleurs, notre démarche pourrait nous conduire à alerter la mission parlementaire consacrée à la compétitivité des régions transfrontalières et leur rôle-clé dans la construction européenne. Je précise que coopération transfrontalière est l’un des trois objectifs prioritaires de l’Union européenne pour 2007-2013, pour lequel elle affecte 7,75 milliards d’euros de budget !

Les premières « Rencontres Jobs transfrontaliers » se tiendront à Frethun le 1er octobre prochain. Une journée ouverte à tous, notamment les jeunes, les demandeurs d’emploi et les entreprises. Il s’agit d’une première étape sur le chemin prometteur de la création d’emplois transfrontaliers entre la France et le Royaume-Uni. Pourquoi des Français ne pourraient-ils travailler en Angleterre… en rentrer le soir chez eux, en France ? Quand pourra-t-on traverser la Manche avec la même évidence que traverser le Rhin ou la frontière belge ?

Le site des 1ères Rencontres Jobs transfrontaliers prévues le 1er octobre 2010 à Frethun et placées sous le haut patronage du Secrétariat d’Etat aux Affaires européennes.

L’école française de Bristol fête ses 30 ans

Le 26 juin dernier, je me rendais pour la troisième fois cette année à l’école française de Bristol (EFB). J’avais encore une excellente raison de faire le déplacement puisque cette institution célébrait son 30ème anniversaire !

30 ans à déguster offert par le pâtissier français de Bristol

L’EFB constitue une référence, car elle est la première petite école française au Royaume-Uni.

Monique Pellois, la directrice a repris le flambeau au moment où le comité devait impérativement trouver un nouveau toit pour l’école.

Les fondatrices (de gauche à droite) : Françoise Tidball, Annie Burnside et Annie Lewis.

Quel plaisir de pouvoir témoigner de la qualité de l’action déployée par Monique, son équipe, le comité et les parents qui s’investissent à ses cotés.

Sur place, je saluais notre consul général Edouard Braine qui en était à son second déplacement à Bristol en quelques semaines pour marquer le soutien de l’administration à cette école, pleine d’initiatives et de vitalité.

Ce fut, ma foi, un bel anniversaire auxquels participaient quelques élèves de la première heure, restés amis de 30 ans !

Les trois fondatrices nous ont régalé d’anecdotes drôles, heureuses ponctuant cette aventure peu commune de l’EFB sans omettre les moments particulièrement difficiles auxquels elles ont dû faire face.

Monique Pellois n’a pas manqué de souligner que si l’équilibre financier est toujours fragile, l’engagement de chacun permet d’espérer que la flamme qui anime cette école brillera encore dans 30 ans.

Parmi les plus fidèles alliés de l’école de Bristol, on compte notre sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam qui a téléphoné, le jour même, à Annie Burnside, consul honoraire de Bristol et co-fondatrice de l’EFB depuis le Sénat où elle était retenue pour adresser ses plus cordiales félicitations.

Vidéo 1 – Annie Lewis revient sur les origines de l’EFB.

Vidéo 2 – Annie Burnside révèle qu’une donatrice de l’EFB était chauffeur du général de Gaulle à Londres, pendant la guerre.

Le site de l’EFB

Lire aussi : “L’école française de Bristol : un petit coin de ciel bleu… blanc, rouge” du 26 février 2010

Un Bastille Day tout à souhait !

Caroline Sivilia, directrice de London Macadam, organisateur du Bastille Day, avait promis un “Paris à la folie”. Ce jour de fête a commencé avec un soleil de folie qui a inondé le parc de Battersea, où près de dix mille visiteurs ont déambulé entre stands gastronomiques et attractions foraines. Éblouissant également, le numéro des danseuses du Lido. De superbes filles en robe rouge ont emballé toute l’assistance et rappelé que Paris était à l’époque du French Cancan la capitale des arts, des spectacles et de la frivolité.

Valérie Robin, Edouard Braine et Olivier Cadic

Notre consul Edouard Braine était présent, dès l’ouverture, pour couper le ruban marquant le lancement de la 2ème édition du Bastille Day. Avec beaucoup d’humour, il m’a confié que l’an prochain, il délaisserait volontiers le coté officiel et son costume au profit des espadrilles et du canotier pour mieux se fondre dans la foule. Nous avons alors entrepris une escapade culinaire sur le stand de Raymond Blanc, un chef de renommée mondiale. Il est le propriétaire du Manoir aux Quat ‘Saisons à Oxford qui possède deux étoiles au guide Michelin. Sa seule présence illustre une vision généreuse et non-élitiste de son art.

Parfaitement à l’aise entre concours de pétanque, valse musette ou pêche miraculeuse, on pouvait croiser notre ambassadeur Maurice Gourdault-Montagne qui a serré bien des mains.

En fin de journée, ce fût un plaisir de saluer Thomas Castaignède sur le stand d’un autre international de rugby, Serge Betsen, représentant sa propre “Academy” qui aide les enfants du Cameroun en utilisant le rugby comme outil d’insertion. Tous deux incarnent l’esprit du rugby français dont on apprécie l’excellence, notamment en comparaison d’un autre sport au ballon plus rond…

Caroline Sivilia était ravie que de nombreux Britanniques soient venus découvrir tout ce qui rend les Français si atypiques. A n’en pas douter, son talent d’organisatrice contribue à cette “french touch” qu’ils apprécient tant.

Crédit photo OC

“Libres Français de Londres”, un film exceptionnel”

Le 17 juin 1940, leur vie bascule. Ils viennent d’entendre cette phrase fatidique à la radio : “C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui : il faut cesser le combat.” Insupportable. Insupportable oui, mais pas désespérant. Dès lors, certains Français, qu’ils soient militaires, intellectuels, scientifiques ou étudiants n’ont plus qu’une seule idée en tête : comment rallier l’Angleterre ?

C’est leur histoire que relate le documentaire “Libres Français de Londres”, réalisé par Timothy Miller et produit par Fabienne Servan Schreiber que j’ai eu l’honneur de voir à l’Institut Français, ce mardi 15 au soir, invité par sa directrice Laurence Auer, en présence de Maurice Gourdault-Montagne, l’ambassadeur de France, de Edouard Braine, le consul général de France et de nombreux représentants de la communauté française à Londres.

Basé sur un travail d’archives colossal, le film de Timothy Miller mérite un écho particulier au milieu de tous les événements  commémorant le 70ème anniversaire de l’Appel du 18 juin. En effet, ces Français libres de la première heure partagent leurs souvenirs avec humilité et esprit et racontent que, désargentés, leur repas ou leurs bières étaient toujours offerts par des anonymes Britanniques.

Angoisse, privation, humiliation, tout s’est effacé, le jour du défilé du 14 juillet 1941 lorsque les Britanniques ont fait flotter le drapeau français sur Westminster.

“Nous sommes tissés de l’étoffe dont sont faits nos rêves”, écrivait Shakespeare. Avec des bouts de ficelle, Britanniques et Français ont tissé le plus beau des patchwork au nom de la Liberté.

Je vous encourage à venir, à l’Institut, pour suivre le programme consacré à ces héros qui ont ajouté le prix de l’exil, loin de leur patrie et de leurs proches, au risque de perdre leur vie en luttant aux côtés des Alliés.

Des conférences sont organisées avec la participation de Français libres : Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Stéphane Hessel et Raymond Aubrac.

Programme des conférences sur De Gaulle et la Résistance à l’Institut Français

Présentation du film “Libres Français de Londres” sur le site de l’Institut Français

Emploi (14) : Naissance du “plan d’emploi pour les jeunes” au Royaume-Uni

Le consul général Edouard Braine confirme le tournant en matière de politique de l’emploi du consulat qui me réjouit. Son engagement en faveur de nos jeunes compatriotes à la recherche d’un emploi à Londres est constant.

Le comité de pilotage pour le soutien à l’emploi des jeunes expatriés a défini son plan d’action, le 29 avril dernier. Il s’agissait d’une seconde réunion, après celle du 22 février, à l’initiative du consul Edouard Braine, pour définir l’aide possible aux Français affluant sur Londres pour tenter leur chance. A peine débarqués en gare de Saint Pancras, ceux-ci se dirigent presque tous vers le centre Charles Peguy, en quête d’un job et d’un logement.

Salle de travail du centre Charles Péguy

Le centre Charles Peguy (CCP) qui n’emploie que deux conseillers Emploi reçoit 10.000 visiteurs par an ! Certes, l’efficacité de ces deux VIA (volontaire international de l’Administration) est sans pareil puisqu’ils revendiquent un millier de placements par an (700 attestés durablement). Mais, fort de son succès, le système est en surchauffe chronique : le centre refuse déjà 50 adhésions par mois depuis le début de l’année, faute de pouvoir traiter les demandes.

Il est cependant question de supprimer un des deux postes de conseiller mi-juin ! Le comité de pilotage requiert, au contraire, un troisième recrutement qui faciliterait directement 500 embauches supplémentaires par an. Le comité a donc demandé au consulat de trouver le moyen de maintenir tout au moins l’effectif actuel.

Précisons qu’en parallèle le site internet du CCP joue parfaitement son rôle d’information et de relais en comptabilisant 250.000 visiteurs par an.

Il faut dire que Péguy fonctionne avec moins de 100.000 euros par an.

Suite au vote unanime de l’Assemblée des Français de l’étranger, La DFAE, Direction des Français à l’étranger, vient de lui verser une subvention de 55.000 euros (contre 47.000 l’an dernier). En guise d’autofinancement, l’organisme enregistre un millier de cotisations (qui viennent de passer de 50£ à 60£). Heureusement, tous ses coûts de structure et d’hébergement sont assumés par le CEI, Centre d’échanges internationaux.

A remarquer que la Fédération des associations françaises de Grande-Bretagne a proposé d’affecter le produit du bal du 14 juillet de la communauté française au centre Charles Péguy. Par ailleurs, deux évènements artistiques pourraient aussi renflouer les caisses dès l’automne prochain.

Notoriété et collecte de fonds marchent de pair.

Le journal de 20h de TF1 devrait consacrer deux minutes à l’accueil de jeunes gens de Tourcoing par le centre Péguy. A la rentrée, on devrait voir un reportage d’une vingtaine de minutes sur M6, dans Enquête exclusive.

Ce sont deux bonnes nouvelles qui faciliteront, comme nous l’avons également défini dans le plan, l’approche des responsables des milieux économiques français en Grande-Bretagne ou de nos décideurs politiques.

Lire aussi : “Emploi (12) : Comment pérenniser l’action du centre Charles Péguy ?” du 03 mars 2010

Crédit photo : Loïc Dumas

Emploi (12) : Comment pérenniser l’action du centre Charles Péguy ?

Centre Charles Peguy

L’histoire retiendra que le lundi 22 février 2010, s’est tenue la première réunion du comité de pilotage pour le soutien à l’emploi des jeunes expatriés, consacrée aux «oubliés de Saint Pancras». Tout l’honneur en revient au consul général, Edouard Braine, dont je reprends les termes pour caractériser ces jeunes Français débarquant au Royaume Uni avec un sac à dos “pour apprendre l’anglais, perfectionner leur formation et affronter la première étape de leur “apprentissage de l’existence dans le monde globalisé”, en comptant plus sur leur travail que sur le recours à la protection sociale française”.

Des compatriotes courageux et entreprenants qui ont été jusqu’à présent négligés par l’action consulaire et qui se déversent par vagues sur le centre Charles Péguy qui les aide, tant bien que mal (et plutôt bien) à trouver un travail, un toit, voire des amis.

En synthèse, je retiendrai 3 points forts de notre réunion de lundi dernier, réunissant les élus de Grande Bretagne de l’AFE (Assemblée des Français de l’étranger), ainsi que les présidents des deux associations représentatives de la communauté française (UFE et ADFE) :

1 – Le consensus est général

Les avis dépassent tout clivage politique et convergent vers une même détermination : il faut absolument soutenir et amplifier les efforts de Charles Péguy. Rappelons que le centre n’emploie que deux consultants dédiés à l’emploi.

2 – L’enquête se déroule bien

Une étude a été lancée par le consulat pour mieux cerner les profils et les aspirations des jeunes expatriés (Lire: Emploi (11) : Une enquête pour mieux connaitre les «oubliés de St Pancras»). Déjà 300 questionnaires ont été recueillis. On apprend, par exemple, que les 3/4 des Oubliés ont le Bac et plus ou qu’une moitié d’entre-eux ne souhaite pas revenir en France… Nous reparlerons de cette enquête lorsqu’elle sera plus aboutie.

3 – Il faudra trouver des financements “innovants”

Dans le contexte présent, le maintien des ressources budgétaires pour le centre Peguy n’est pas encore acquis !

En revanche, il est ressorti 4 pistes de financement à explorer :

1. Le ministère du Travail et de l’Emploi

2. Le Haut Commissariat aux Solidarités actives,

3. Le budget communautaire (en s’appuyant sur le caractère pluri-national du CEI, Centre d’échanges internationaux, qui gère le centre Charles Péguy).

4. Le partenariat public/privé, reposant pour l’essentiel sur la contribution des entreprises françaises, intéressées par le traitement des candidatures opéré par le centre Charles Péguy.

Certainement faudra-t-il davantage de créativité et beaucoup de réussite pour soutenir, selon les mots de M. Braine, cette “part non négligeable et de bonne qualité du contingent, trop limité, de nos compatriotes véritablement exportables”.

Crédit photo : Loïc Dumas

Édouard Braine : une personnalité, un projet pour les Français du Royaume-Uni

Edouard Braine, consul général

Au consulat de France, le 21 janvier dernier, j’ai eu le plaisir de présenter les voeux de notre communauté à Edouard Braine, consul général à Londres.

Je vous avais raconté, l’automne dernier, qu’il revenait au Quai d’Orsay après un accident qui l’a rendu tétraplégique, il y a sept ans.

Depuis sa nomination, j’avais eu le privilège d’avoir plusieurs échanges qui m’ont permis de découvrir une personnalité hors du commun. Lors de cette cérémonie des voeux, je lui ai demandé ce qu’il souhaitait apporter de neuf aux expatriés français en Grande Bretagne. ll m’a fait part de son ambition, en ces termes :

“D’abord, bien sûr, je dois m’employer à remplir pleinement la mission qui est la mienne en surmontant les difficultés découlant du handicap. Pour cela ma longue expérience de diplomate est un atout précieux, qui me permet d’animer au mieux la formidable équipe qui m’est confiée et de donner tout son sens à l’action consulaire. Mais, au delà, je voudrais élargir notre champ d’action à certains de nos compatriotes, les plus jeunes et les plus entreprenants, aujourd’hui ignorés du consulat. L’action remarquable du centre Charles Péguy pour venir en aide à ces «Oubliés de St Pancras», qui viennent vivre en Grande Bretagne la première étape de leur vie professionnelle, doit nous ouvrir de nouvelles ambitions, pour lesquelles il faudra trouver de nouveaux moyens et de nouvelles procédures.”

Afin de lancer la réflexion, le consul général réunit ce jour les élus à l’AFE, les représentants de l’UFE et de l’ADFE avec une équipe du consulat et le directeur du centre Charles Peguy.

Edouard Braine est une personnalité qui en impose, sans jamais intimider car il insuffle bienveillance et abnégation. Pour vous permettre de mieux le connaître, il m’a transmis son interview dans la Revue des Anciens de l’Ena (fichier Pdf : Entretien Edouard Braine). Il se confie à son camarade de promotion Jean Picq (François Rabelais 1973), président de chambre à la Cour des comptes, qui fut le principal inspirateur de la réforme du ministère des Affaires étrangères par Alain Juppé en 1993.

Une leçon de vie qui illumine et réchauffe nos consciences.

Lire aussi : Emploi (11) : Une enquête pour mieux connaitre les « oubliés de St Pancras » (du 12 février 2010)

Crédit photo : AFCA.