Les membres du groupe d’amitié entourant S.E.M. Ahmed Mohamed Nasser Al Araim

Ce 29 janvier, le groupe d’amitié France-Pays du Golfe que je préside a tenu son assemblée générale, puis auditionné S.E.M. Ahmed Mohamed Nasser Al Araim, ambassadeur du Sultanat d’Oman en France, accompagné de M. Khalid Al Zadjali, deuxième secrétaire, et MM. Sulaiman Al Shaqsi et Redhwan Al Sabri, conseillers.

Étaient également présent mes collègues Hervé Maurey, président délégué pour le Sultanat d’Oman, Else Joseph, présidente déléguée pour les Émirats arabes unis, Rémy Pointereau, président délégué pour Bahreïn, Daniel Laurent, vice-président, Alain Cadec et Fabien Genet, Vivette Lopez et Jean-Marc Vayssouze-Faure.

Après avoir rappelé que le groupe d’amitié avait, le 9 janvier, reçu cinq des six ambassadeurs de France dans les Pays du Golfe, j’ai évoqué le projet de déplacement de notre délégation à Oman et au Qatar à la mi-avril 2025.

Puis, j’ai souhaité la bienvenue devant le groupe d’amitié à S.E.M. Ahmed Mohamed Nasser Al Araim, invité à faire partager son analyse de la situation au Moyen-Orient, notamment à Gaza, au Liban et en Syrie.

L’ambassadeur a rappelé qu’un dialogue stratégique aurait lieu en 2025 entre le Sultanat d’Oman et la France, ce qui devrait renforcer les échanges entre les deux pays. Des relations s’établissent dans ce cadre avec les régions, comme la région Normandie, dont une délégation – à laquelle prendra part Hervé Maurey, président délégué pour Oman – se rendra dans le Sultanat en février sur des thématiques institutionnelles, économiques, énergétiques et académiques.

Il s’est dit désireux de contribuer à la réussite des déplacements dans son pays de la délégation normande tout comme de celle du groupe d’amitié.

Abordant les thématiques d’actualité au Moyen-Orient, S.E. M. Ahmed Mohamed Nasser Al Araim a souligné l’importance de la négociation et de la diplomatie dans la résolution du conflit israélo-palestinien, en se référant aux frontières de 1967 entre les deux pays.

Le conflit au Liban s’inscrit dans la continuité du conflit israélo-palestinien, a estimé l’ambassadeur, qui s’est réjoui de l’élection d’un président à la tête du pays et a remercié la France d’avoir organisé une conférence de soutien au Liban et appelé à un cessez-le-feu.

Se félicitant également du changement de régime intervenu en Syrie, S.E. M. Ahmed Mohamed Nasser Al Araim a remercié aussi la France pour l’organisation d’une conférence internationale sur le sujet le 13 février 2025 et dit espérer une stabilisation du pays et une amélioration de la situation du peuple syrien.

Rappelant qu’Oman entretenait des liens forts avec l’Iran, pays avec lequel une approche diplomatique doit être privilégiée, l’ambassadeur a félicité la France pour avoir poursuivi le dialogue avec cette puissance importante au niveau régional.

Interrogé par Vivette Lopez sur l’existence d’écoles de formation et d’échanges avec la France dans le domaine maritime, l’ambassadeur du Sultanat d’Oman a fait référence à l’autorité royale maritime omanaise, qui a établi un partenariat approfondi entre les deux pays.
Questionné par Alain Cadec sur le projet de coopération entre les ports de Lorient en Bretagne et de Duqm à Oman pour la gestion de la pêche, il a souligné son importance et son caractère novateur.

Hervé Maurey, président délégué pour le Sultanat d’Oman, l’ayant interrogé sur les conséquences potentielles de l’élection à la présidence des Etats-Unis de Donald Trump sur les équilibres régionaux au Moyen-Orient, S.E. M. Ahmed Mohamed Nasser Al Araim a invité à distinguer entre les menaces fortement médiatisées émanant du nouveau président américain, notamment à l’encontre de l’Iran, et leur réelle mise en œuvre, qui pourrait se limiter à la poursuite de l’embargo commercial.

Renouvelant son appel à privilégier les solutions diplomatiques, il a rappelé que son pays avait joué un rôle central dans la négociation des accords de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien.

M. Sulaiman Al Shaqsi a dit compter sur la France et ses alliés pour réduire les tensions sur le dossier iranien, mais également faciliter le rapatriement des réfugiés de la bande de Gaza et s’orienter vers une solution à deux États entre Israël et la Palestine.

Fabien Genet s’étant interrogé sur la crédibilité d’un tel dénouement, S.E. M. Ahmed Mohamed Nasser Al Araim a redit son attachement à la préservation de l’intégrité des territoires palestiniens de 1967, comprenant la bande de Gaza et la Cisjordanie. Il s’est dit par ailleurs fermement opposé à tout départ forcé de la population gazaouie vers d’autres pays comme l’Égypte ou la Jordanie.

M. Sulaiman Al Shaqsi a estimé que si Israël, dont la population est en infériorité démographique, s’opposerait dans un premier temps des négociations à la solution à deux États, il évoluerait nécessairement, celle-ci constituant la seule issue viable pour les deux parties en vue d’une pacification et d’une stabilisation de la région. Il a également souligné l’attachement de nombreux pays du Moyen-Orient à l’annonce faite par le président français Emmanuel Macron d’une conférence en juin 2025 co-présidée par la France et l’Arabie saoudite sur la recherche d’une solution à deux États.