(g à d) Rolando Ruiz Rosas, Jean Hingray, Gustavo Adrianzen et Olivier Cadic

Ce fut un grand honneur de recevoir au Sénat, ce 11 décembre, Gustavo Adrianzen, président du Conseil des ministres du Pérou, et Rolando Ruiz Rosas, ambassadeur du Pérou en France. Pour les accueillir, j’étais aux côtés de Jean Hingray, président délégué pour le Pérou, au sein du groupe d’amitié France-Pays andins.

Cet entretien nous a permis d’évoquer plusieurs sujets d’intérêt commun, au premier rang desquels le narcotrafic. Le président du Conseil des ministres a détaillé la stratégie policière, militaire, mais le volet économique et social mise en œuvre dans son pays pour lutter contre ce fléau, soulignant notamment les retombées positives de la politique de substitution de cultures agricoles (cacao, café…) qui a contribué à la baisse de la production illégale de feuilles de coca en 2023 et 2024.

Les défis à relever restent néanmoins nombreux, notamment pour enrayer le trafic dans les zones difficiles d’accès d’Amazonie, le blanchiment d’argent dans des exploitations minières illégales et les exportations illicites depuis les aéroports et ports péruviens – le nouveau mégaport de Chancay, construit par le géant chinois du transport maritime Cosco, devra à cet égard être particulièrement surveillé. Des scanners sont attendus en provenance des Etats-Unis pour vérifier les containers, nous a précisé Gustavo Adrianzen.

Avec Jean Hingray, nous avons souligné que les pays consommateurs, comme la France, devaient aussi assumer leur part de responsabilité, et plusieurs pistes de collaboration ont été évoquées : aide à la formation de chiens policiers, fourniture de technologies dont le Pérou n’est pas doté (drones et radars), soutien potentiel de l’Agence française de développement sous l’angle de la protection environnementale de l’Amazonie, etc.

Les enjeux liés à la cybersécurité ont également animé les échanges. Le Pérou et la France font le même constat d’un renforcement nécessaire des moyens dédiés à la préservation de leurs intérêts face aux risques croissants de cyberattaques.

Le sujet préoccupe particulièrement le Pérou, après les révélations récentes concernant le vol des données personnelles et financières des clients d’un grand groupe bancaire, ainsi que des tentatives d’intrusions informatiques visant des intérêts publics.

Nous avons aussi fait état des travaux en cours de la commission spéciale que je préside, chargée d’examiner un projet de loi relatif à la résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité, par le biais de la transposition de trois directives européennes.