Chaque année, à la faveur des Journées du réseau consulaire, j’invite au Sénat, les consuls qui m’ont accueilli dans leur poste durant l’année passée.
C’est l’opportunité de les remercier pour leur accueil et de bénéficier de leurs observations sur mon passage. Un retour d’expérience précieux qui me permet d’améliorer le contenu de mes déplacements futurs.
À l’image de ce que je fais avec les conseillers des Français de l’étranger, mon travail se nourrit également des commentaires et suggestions des consuls qui témoignent de la réalité du terrain.
Lors des deux soirées du 13 et du 14 janvier mettant à l’honneur nos consuls généraux, organisées en coordination avec Olivia Richard, sénatrice des Français établis hors de France, il a émané de l’ensemble de leurs propos un investissement sans faille dans leur mission, et aussi un profond attachement à « la Maison ».
Nous sommes d’emblée revenus sur l’amendement visant à fiscaliser les indemnités de résidence à l’étranger, d’abord voté puis rejeté après une levée de boucliers, lors des débats budgétaires de novembre. Saluant « la sagesse du Sénat », nos consuls ont vu dans cette affaire une nouvelle preuve de la caricature dont font l’objet les agents diplomatiques, supposés avoir une vie dorée à l’étranger.
En qualité de parlementaire, j’ai expliqué que cet épisode avait révélé à quel point il est pernicieux de travailler en silos : Bercy ne parle pas au ministère des Affaires étrangères, les rapporteurs de la commission finances du Sénat n’ont pas échangé avec la commission des Affaires étrangères et, enfin, les collègues d’un même groupe politique ne se sont pas parlés entre-eux.
A l’arrivée, tout le monde tombe des nues et l’action produite crée un embarras général. C’est le constat que j’avais fait à Delhi, en compagnie du consul Philip Espi et des agents de la section consulaire, au lendemain du vote de l’amendement au sénat.
A l’heure précise où les débats budgétaires reprennent toute leur vigueur au Sénat, j’ai rappelé que mon objectif est, chaque fois, de préciser que les consulats ne peuvent être abordés uniquement comme un poste de dépenses en omettant de mentionner les revenus qu’ils génèrent.
Une participante a illustré son propos en se référant à sa précédente activité dans le secteur privé : « aujourd’hui, en tant que chef de section consulaire, j’ai un esprit TPE, avec des indicateurs et des recettes ».
Comme pour des enchères, j’ai sondé les consuls pour connaître leurs recettes visas. Les réponses ont alors fusé, les millions d’euros se sont accumulés.
Afin que le service à nos compatriotes soit toujours plus performant, certains ont pointé la nécessité de préserver les tournées consulaires, en termes de moyens, surtout dans certaines zones de compétence.
Autre point d’amélioration souhaité : une gestion des demandes de vacations plus dynamique afin de s’adapter aux variations d’activité, sous peine qu’elles arrivent trop tardivement.
Autre motif de satisfaction, l’impact de France consulaire, jugé très positif, car il allège la pression sur les consulats liés aux appels téléphoniques. Grace au volontarisme de Pauline Carmona, directrice des Français de l’étranger, des solutions ont été trouvées pour accélérer son développement. Il sera étendu au monde entier d’ici à fin 2025. Cependant, la conversation nécessairement en français peut exclure 2/3 des appels dans certains pays.
Elisabeth Tesson (Colombo) m’a confié que l’Intelligence artificielle pourrait nous permettre de devancer l’appel et d’inciter nos compatriotes à renouveler leur enregistrement ou leur demande de passeport avant l’échéance. Comme elle, je pense que l’administration performante du futur sera pro-active.
Merci aux 24 participants d’avoir répondu à mon invitation – Soirées du 13 et 14 janvier 2025 :
Laurent ALBERTI – Suisse, Zurich
Éric AMBLARD – Liban, Beyrouth
Stéphane BAUMGARTH – Maroc, Marrakech
Claude BLEVIN – Algérie, Oran
Florian CARDINAUX – États-Unis, San Francisco
Bruno CLERC – Algérie, Alger
Philip ESPI – Inde, New Delhi
Nadia FANTON – Turquie, Istanbul
Paule IGNATIO – Australie, Melbourne
Jean-Luc LAVAUD – Grèce, Thessalonique
Clément LECLERC – Suisse, Genève
Jean-Charles LEDOT – Cameroun, Douala
Christine LEON – Burundi, Bujumbura
Samer MELKI – Royaume-Uni, Londres
Mehmet MEYDAN – Serbie, Belgrade
Nathalie NODE – Sénégal, Dakar
Stéphane PAILLER – Ecosse, Édimbourg
Vincent PERRIN – Mexique, Mexico
Olivier RAMADOUR – Maroc, Rabat
Brice SARDAIN – Pérou, Lima
Jean-Marc SERE-CHARLET – Inde, Bombay
Agnès SILVA – Arabie Saoudite, Ryad
Yannick TAGAND – États-Unis, Chicago
Elisabeth TESSON – Sri Lanka, Colombo
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