Le 8 février, notre commission des Affaires étrangère, de la Défense et des Forces armées a auditionné Florence Parly, ministre des Armées, sur la situation au Mali. Compte tenu de la sensibilité du sujet, chacun pourra comprendre que l’audition s’est tenue à huis clos. Comme le veut la tradition au Sénat, les propos ne sont pas partagés à l’extérieur.
À l’heure où certains dirigeants maliens critiquent notre engagement dans leur pays avec des mots très durs, voire totalement déplacés, au regard du sacrifice de nos soldats, il est toujours opportun de rappeler que la France est intervenue à la demande des autorités maliennes afin de stopper les djihadistes.
Comme j’ai pu l’observer lors de mon déplacement au Mali l’an dernier, ni l’État islamique, ni Al Qaida, ne sont parvenus à y créer un sanctuaire terroriste (compte-rendu)
L’élimination méthodique des chefs terroristes par nos forces armées a empêché la création d’un état terroriste au Sahel.
Mobiliser 11 états européens pour combattre au Sahel a constitué un succès politique qui préfigure l’édification d’une Europe de la défense.
Force est de constater que la junte qui a pris le pouvoir au Mali nous impose désormais de reconsidérer notre engagement.
J’ai interrogé la ministre sur le développement de la milice de mercenaires russes de la société Wagner en Afrique. Après une implantation en République Centrafricaine, la société est désormais financée par la junte malienne pour opérer dans ce pays.
Nous avons vu Wagner réagir très positivement au coup d’État au Burkina Faso et faire immédiatement des offres de service au nouveau régime.
J’ai exprimé une analyse qui laisse à penser qu’un plan général est à l’œuvre et qui ne se limite pas au Sahel. J’ai fait référence à un article dans un magazine africain qui titrait : “Mali : le plan de Poutine en marche pour déloger la France.” On y lit : « La France est le bouc émissaire idéal pour porter les accusations les plus grotesques de déstabilisation… Après avoir pris pied en Centrafrique, Poutine veut voir plus grand »
J’ai apprécié le sang-froid et le sérieux avec lequel Mme Parly a partagé son analyse de la situation avec notre commission et les différentes options qui s’offrent désormais aux Européens.
Un débat public sur la situation au Mali aura lieu au Sénat, le mercredi 23 février dans l’hémicycle.
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