L’école doit répondre à la double ambition de former des citoyens soucieux du bien public tout en contribuant à leur bonheur individuel. C’est dans cette perspective que s’est inscrit le plan Ecole du Royaume-Uni, en définissant une orientation qui peut être déclinée dans d’autres zones géographiques.
En effet, au-delà des possibilités offertes par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) ou par le Centre National d’Enseignement à Distance (CNED), il importe de mobiliser dans les zones géographiques où la densité de population française ou francophone n’est pas assez élevée pour y implanter un établissement.
Il n’est plus acceptable que l’enseignement français se développe seulement dans les capitales, où se concentrent les populations les plus aisées.
Programme pour l’enseignement français à l’étranger
– Création d’un plan école en Irlande et en Scandinavie
Je veux associer parents d’élèves, enseignants, entreprises, Alliances françaises, administration et élus pour bâtir des plans écoles dans chaque pays de la circonscription. Je demanderai à chacun des Ambassadeurs de la circonscription, en priorité en Irlande et en Scandinavie, l’ouverture d’un plan école sous leur direction.
– Création d’un nouvel établissement de 1000 places à Londres
Dans le cas de Londres, si nous souhaitons que les enfants qui sont actuellement en primaire puissent tous aller au bout d’une scolarité française, nous devrons créer 750 places dans les 3 ans, soit 25 nouvelles classes essentiellement en collège et lycée.
En parallèle, il nous faut gérer une autre difficulté, celle de la saturation du lycée Charles de Gaulle avec l’objectif de diminuer substantiellement le nombre de ses élèves.
Je plaide pour la recherche d’un nouvel établissement pouvant accueillir 1000 élèves à l’horizon 2013/2014. Je crois être le mieux placé pour favoriser ce projet si je suis votre député.
– Développement de structures locales de financement de l’immobilier scolaire.
Qui dit nouvel établissement, dit financement. Les questions immobilières constituent un point critique pour le développement des écoles françaises à l’étranger. Un tiers des garanties de l’Etat gérées par l’Anefe est attribué au Royaume Uni, alors qu’il n’y en avait pas lorsque j’ai été élu à l’AFE! Imaginez ce que ce sera si je m’occupe de 10 pays à partir du 18 juin prochain.
Les socialistes souhaitent que l’Etat finance l’immobilier scolaire à l’étranger. L’Etat n’en a pas les moyens. Cette logique aboutira à augmenter le nombre d’élèves par classe et augmenter les frais de scolarité. Ce n’est pas une réponse mais une fuite en avant.
Je propose de favoriser la création de fonds immobiliers décentralisés (des trusts, société civiles immobilières…) comme nous l’avons déjà expérimenté à Londres avec le FEPT. Créés et contrôlés par des acteurs locaux (parents d’élèves, entreprises locales), placés sous la responsabilité de l’ambassadeur, nos investissements seraient plus simples à optimiser. Il serait également plus facile de lever de l’argent auprès d’entreprises françaises établies sur place.
– Création d’un fonds immobilier dépendant de l’AEFE là où les structures de financement locales ne sont pas permises.
Je propose qu’un fonds immobilier de l’AEFE soit consacré exclusivement au financement des écoles situées dans les pays qui ne disposent pas de l’environnement juridique adéquat, autrement dit où il n’est pas possible de créer des structures financières.
– Accroitre la transparence dans l’attribution des places dans les établissements scolaires français à l’étranger.
Pour que la pénurie de places ne donne pas lieu à des pratiques indignes de notre République, je demande que soient rédigées partout des chartes qui définissent des critères et des procédures de recrutement des élèves. Je souhaite que les commissions d’attribution des places incluent un représentant des parents, des enseignants et deux élus appartenant chacun à la majorité et l’opposition.
– Revoir les conditions d’attribution des bourses pour définir un système plus juste, et plus cohérent avec les moyens financiers dont nous disposons.
L’évolution du montant des frais de scolarité constitue une réelle préoccupation. Il y a 5 ans, membre de la majorité présidentielle, je m’étais élevé contre l’idée généreuse de gratuité totale voulue initialement par Nicolas Sarkozy. Comme je l’avais anticipé, elle n’était financièrement pas tenable. Cette mesure de prise en charge coûte actuellement 31.65M€ pour une prise en charge partielle des élèves français en classe de lycée, et il nous manque une vingtaine de millions pour la maintenir.
Je m’oppose à la démagogie socialiste qui laisse à penser qu’il serait plus juste de transférer les 32 M€ vers les bourses. Pourquoi chercher à toujours dépenser plus alors que nous avons le plus grand mal à maitriser notre déficit ?
Le système d’attribution des bourses doit être revu pour être plus juste. Par exemple, un propriétaire qui a du mal à joindre les deux bouts ne doit pas perdre une bourse au prétexte que son logement a pris de la valeur. Tous ceux qui participent aux commissions d’attribution des bourses savent que de nombreuses incohérences doivent être réglées.
Il est incontournable de mettre le système en cohérence avec les vrais besoins de notre communauté avant d’attribuer l’enveloppe budgétaire. Cessons de faire les choses à l’envers.
– Impliquer les parents d’élèves pour mieux contrôler l’évolution des frais de scolarité.
Les parents d’élèves doivent être mieux associés à la création du budget de l’école pour participer aux décisions qui auront des conséquences sur les frais de scolarité. Transformer les EGD, « établissements en gestion directe » par l’Etat, en « établissements en gestion démocratique » impliquant les représentants des parents d’élèves et des professeurs passe par la création d’une commission permanente. Celle-ci permettra de renforcer la concertation en amont du conseil d’établissement, de débattre des projets et de faire des choix stratégiques et budgétaires en accord avec l’ensemble des interlocuteurs.
– Offrir aux enfants qui ne vivent pas à proximité d’une école française une solution économique d’enseignement en français.
Pour défendre l’intérêt général, nous ne devons pas nous limiter aux Français qui peuvent accéder aux écoles françaises à l’étranger. Je souhaite que l’enseignement français soit offert à 100% de nos enfants vivants à l’étranger et non seulement à 30% comme c’est le cas actuellement.
Il n’est plus acceptable de ne voir se développer l’enseignement français que dans les capitales où se concentrent les populations les plus aisées. Le résultat est que nous constatons aux Journées d’appel préparation défense qu’environ 15% des jeunes ne parlent pas français.
Je souhaite que nous relevions ce défi en apportant une offre économique dédiée aux familles qui sont très souvent binationales.
Chaque plan école devra inclure un plan de développement de filières bilingues intégrées au système éducatif du pays partenaire. Cette approche permettra aux familles binationales d’avoir une offre de proximité pour étudier en français à coût nul pour nos finances et contribuera au développement de notre influence.
Dans cet esprit, nous appuierons le développement des autres acteurs que sont la Mission Laïque Française financée par les entreprises et le secteur privé local. Ils ne demandent qu’à étendre leur champ d’action en ouvrant de nouvelles structures qui ne coûteraient pas un centime au contribuable français.
La solution allégée présentée par le Cned, centre d’enseignement à distance, donne d’excellents résultats au Royaume-Uni. Le CNED nous permet d’atteindre 100% des enfants français vivants hors de France. Le magnifique réseau des Alliances Françaises est également un atout supplémentaire pour atteindre notre objectif.
– Développer et pérenniser les associations du programme FLAM
Enfin, nous devons étoffer le réseau de « petites écoles du samedi », notamment en impliquant des partenaires susceptibles d’accompagner financièrement l’essor de ces associations. Le principe des subventions dégressives limitées à 5 ans a des effets pervers. Après trois ou quatre ans de maturité, les petites écoles ne peuvent compter que sur elles-mêmes. Le bénévolat des mamans a des limites. Je désire que nous trouvions une formule afin de leur éviter de jeter l’éponge au bout de quelques années.