Mon premier voyage en Bulgarie restera associé au chaleureux lancement d’une représentation UFE à Sofia, à l’initiative de Benoit Mayrand (à l’image), conseiller consulaire UDI (Roumanie-Moldavie) et lui-même fondateur et président de l’UFE Bulgarie. Je le remercie de m’avoir accompagné lors de ce déplacement.
L’absence de l’ambassadeur de France, Xavier Lapeyre de Cabanes, retenu à Skopje fût relative. Mes interlocuteurs bulgares ont unanimement loué son rôle positif sur les relations franco-bulgares. Je remercie Dominique Waag, première conseillère, pour son accueil et toute l’équipe de l’ambassade qui m’a guidé lors de ce séjour.
A Sofia, notre pays affronte une vive concurrence de la part d’autres pays européens. En effet, même si Victor Hugo fût l’un des premiers intellectuels à souhaiter que la Bulgarie s’émancipe de la domination Ottomane, d’autres pays européens à l’image de l’Allemagne ont développé historiquement des relations plus étroites avec la Bulgarie.
Politique
Rencontre avec le député Dimitar Glavtchev
J’ai visité l’Assemblée nationale bulgare en compagnie de son vice-président, Dimitar Glavtchev, député de Sofia (membre du parti GuERB).
Nous avons évoqué les priorités de leur travail parlementaire : réforme judiciaire, loi anti-corruption et stabilité institutionnelle. Un vaste programme. En effet, les Bulgares veulent “simplement” que leurs dirigeants appliquent enfin les principes adoptés après la chute du communisme et plus encore après l’adhésion à l’UE, à savoir ceux de la démocratie libérale
Dimitar Glavchev exprime sa reconnaissance envers l’Europe et la France pour leur aide et il exhorte nos entrepreneurs à s’intéresser à la Bulgarie pour y investir.
Relations commerciales
Services économiques et chambre de commerce
Photo : Préparation de la réunion économique à la Résidence de l’ambassade : (de face) Dominique Grancher, conseiller économique ; Benoit Mayrand, conseiller consulaire UDI ; Dominique Waag, première conseillère ; Isabelle Vernice-Engelke, consule de France ; Claude Girard, premier secrétaire.
J’ai eu l’opportunité de rencontrer le milieu d’affaires français à Sofia, en deux temps. D’abord, un déjeuner à la Résidence avec des personnalités du secteur économique, organisé par Dominique Grancher, conseiller économique de l’ambassade ; ensuite, lors d’une rencontre avec des membres de la CCI France Bulgarie, organisation dirigée par Vessela Todorova-Mosettig et présidée par Stéphane Delaye qui justifie d’une remarquable connaissance du pays liée à ses relations professionnelles développées au sein de l’Agence Havas.
La CCIFB et l’agence Business France de Sofia, dirigée par Igor Chlapak, conjuguent leurs efforts pour promouvoir le savoir-faire français et accompagner nos industriels dans leurs démarches.
Nos solutions rencontrent beaucoup d’intérêt en matière d’environnement sur des sujets aussi variés que l’efficacité énergétique des bâtiments, le traitement de l’eau, la bonne gestion des déchets ou les transports écologiques, dans le sillage de quatre grandes entreprises implantées en Bulgarie : Véolia, Schneider Electric, Saint Gobain et Renault.
Nos entreprises du secteur des TIC, notamment les jeux vidéo et la téléphonie, sont les bienvenues pour accompagner les initiatives bulgares en faveur de l’innovation. A cet effet, on peut utilement entrer en contact avec le nouveau Sofia Tech Park. A noter que deux institutions françaises clés en matière de promotion des sciences et du numérique sont implantées en Bulgarie : la Cité des sciences et de l’industrie et la Gaité lyrique.
Photo : Vessela Todorova-Mosettig, directrice et Stéphane Delaye, président, lors de la soirée fêtant le 200ème adhérent de la CCI France Bulgarie.
Nous avons aussi évoqué la coopération dans le domaine de la recherche en agronomie (avec l’INRA) et les opportunités de marché de la filière animale (importation de races d’élevage, par exemple). Le secteur de la construction n’est pas en reste, comme me l’a expliqué Patrick Favre qui a une entreprise de bâtiment depuis 23 ans sur place. Cet entrepreneur à succès est aussi président d’honneur de la CCIFB.
Enfin, comme d’autres pays de l’Est, la Bulgarie offre des solutions de sous-traitance de qualité à bas coûts (électronique, textile, mécanique..) permettant de rivaliser avec les pays émergents. Les entreprises sont soumises à une flat tax de 10%.
Entreprendre en Bulgarie c’est aussi intégrer les particularités de l’économie bulgare. Je remercie les entrepreneurs ou managers, issus de tous secteurs d’activité qui ont partagé leur expérience :
Aurore Breton (imprimerie), Jean-François Cheveux (automobile), Marc Ducos (photographie), Vincent Dujardin (hôtellerie), Benoit Garbolino (imprimerie), Cédric Gaypellier (transport), Arnaud Leclerc (banque), Christophe Lemaire (tourisme), Sophie Pellerin (mode), Veselin Penchev (titres de service).
Communauté française
Visite du consulat
Isabelle Vernice-Engelke, consule de France, m’a présenté ses services qui se déploient au service de 1477 Français officiellement inscrits au Registre des Français établis hors de France. Ce chiffre représente 778 familles et il inclut 509 binationaux. A noter aussi que 74% sont enregistrés à Sofia, la capitale bulgare.
Nous avons balisé les difficultés que peuvent rencontrer nos compatriotes, notamment auprès de l’administration et de la justice locale. Nous avons ensuite librement évoqué l’évolution du réseau consulaire et les solutions alternatives aux pratiques actuelles, en recourant notamment aux nouvelles technologies.
Lancement de l’UFE Bulgarie
Photo : Benoit Mayrand, conseiller consulaire Roumanie-Moldavie et président de l’UFE Bulgarie.
Devant une salle pleine à craquer, j’ai eu le plaisir de participer à la soirée de lancement de l’UFE Bulgarie.
L’Union des Français de l’étranger (UFE) a été créée en 1927 ! Cette association, reconnue d’utilité publique en 1936, est active dans une centaine de pays dans le but de maintenir un contact étroit entre les Français de l’étranger et la France, ainsi que de défendre leurs intérêts moraux et matériels.
A cette occasion, j’ai rencontré de nombreux acteurs de la communauté française qui ont assisté à la conférence, puis à la réception de la CCIFB qui a suivi pour fêter cette nouvelle représentation.
Mes vives félicitations à Benoit, initiateur de cette démarche à Sofia.
Education
Visite du lycée français Victor Hugo
Accueilli par le proviseur Pascal Moureau, j’ai découvert le lycée français de Sofia, conventionnée AEFE, fréquenté par 737 élèves. Particularité : 2/3 des élèves sont bulgares.
Pour répondre à la demande, Victor Hugo ouvrira une 3ème classe de sixième l’an prochain et travaille sur un projet d’extension de 5M€. Les parents d’élèves s’en félicitent, mais ils s’inquiètent tout autant de voir le nombre d’élèves français se diluer un peu plus chaque année.
Selon le président du comité de gestion, Marc Bolard, les expatriés souhaitent des écoles françaises où les enfants français sont majoritaires pour conserver leurs repères en passant d’un pays à l’autre. L’enjeu, comme on le voit à Sofia, est de disposer de suffisamment de professeurs français et de gérer le niveau de qualité les ressources humaines locales. Une préoccupation pleinement partagée par les parents bulgares.
Cette difficulté est exacerbée par le refus de l’AEFE de créer un poste supplémentaire de résident.
Sur un plan pédagogique, l’établissement se distingue par un stage d’observation en milieu professionnel, au cours de la Seconde, suivant les goûts de l’élève qui peut ainsi se retrouver auprès d’un chirurgien, d’un avocat ou un manager.
Pour entrer à l’université bulgare, il faut passer un examen. Obstacle plutôt rédhibitoire, puisque 95% des élèves partent à l’étranger pour faire leurs études supérieures : 2/3 en France et 1/3 au Royaume-Uni, en Suisse ou au Canada.
Culture française
Visite de l’Institut français
Le bâtiment de l’Institut a été rénové entre 2011 et 2013 dans le respect des critères locaux (feuilles d’or dans la salle polyvalente…). Un investissement de 2M€ nécessaire au confort, tout autant qu’à l’image de la France. Ce dernier point préoccupe vivement Guillaume Robert, directeur de l’Institut français, qui lutte contre l’érosion continue de l’apprentissage de notre langue, liée à un déficit d’imaginaire pour la France.
Notre influence dans la mode, le luxe, le vin ou la culture n’est pas contestée, mais elle ne suffit plus aux yeux des Bulgares qui sont avides d’opportunités et se tournent vers des pays qui semblent plus ouverts et entreprenants dans la construction de leur futur.
A tous égards, la France est challengée par les pays anglo-saxons, mais tout autant par la Pologne, la Tchécoslovaquie ou encore le Brésil. Et puis, les Bulgares sentent que les Français ne leur portent pas une affection particulière. Rien d’étonnant qu’ils privilégient l’anglais dans leur choix de langues et qu’ils partent étudier en Allemagne ou en Autriche (8000 étudiants bulgares chacun), plutôt qu’en France (2000 étudiants).
Mais Guillaume Robert se bat d’arrache-pied. Il n’hésite pas à déplacer les personnalités locales à Paris. Il multiplie des initiatives pour promouvoir le français et renforcer notre attractivité auprès des étudiants : arrivée de 10 lecteurs de FLE (Français langue étrangère) pour enseigner dans les sections bilingues de 7 villes et 3 universités (45.000 euros/an coût pour la part française) ; développement des formations en français dans les universités ; réédition du salon Etudes et carrières ; développement du programme “1 école, 1 entreprise”…