Accueilli à mon arrivée à Bristol par Nicolas Devictor, conseiller nucléaire à l’ambassade de France au Royaume-Uni, nous nous sommes rendus à la centrale nucléaire d’Hinkley Point, près de Bridgwater sur la côte du Somerset, où nous a rejoint Nicolas Hatton, conseiller des Français de l’étranger.
Diplomatie économique
Hinkley Point C (HPC) / Bridgwater
L’entente cordiale rayonnante !
Après seize années sans construction de réacteurs nucléaires en France, hormis celui de Flamanville, le gouvernement français a annoncé le lancement de la construction de trois paires de réacteurs EPR2 et la mise à l’étude de huit unités supplémentaires.
Cette relance historique de la filière nucléaire a été possible grâce à la préservation du savoir-faire en construisant des centrales nucléaires à l’étranger, en Finlande, en Chine et au Royaume-Uni.
Marc Lotz, directeur financier EDF, m’a présenté Hinkley Point C (HPC) qui succède aux deux centrales À et B en cours de démantèlement. La construction de HPC a démarré en décembre 2018, et pourrait entrer en service au plus tôt en 2029. La pose des 50 tonnes du dôme de l’enceinte qui accueillera le cœur du réacteur a été effectuée en décembre 2023, soit deux ans après la date prévue dans le projet. Cela est principalement lié aux 15 mois de retard à cause du Covid.
L’application des règles strictes d’immigration consécutives au Brexit a également eu des effets handicapants en matière de ressources humaines, comme observé pour les soudeurs bulgares. 22,000 personnes travaillent sur le projet, dont 11,000 sur le site. Si 85% du personnel est britannique, 500 à 1000 compatriotes sont impliqués sur le projet HPC.
À l’issue de la présentation, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec quelques-uns des expatriés français passionnés par leur métier. Nous avons visité ensuite le chantier de construction, véritable fourmilière où se croisent ouvriers et camions dans un univers de grues, béton et acier. HPC accueille trois fois le volume de béton de Flamanville.
Marc Lotz a insisté sur l’importance de standardiser. “Quand on a tous les plans pour commencer, on peut faire les tuyaux en même temps que la dalle.” Optimiser pour réduire les coûts est un discours qui parle à un entrepreneur.
La France fait partie des très rares acteurs mondiaux du nucléaire. Le professionnalisme et les multiples talents des professionnels français qui en ont fait leur métier permettent à notre pays d’envisager avec confiance la construction en série de nouveaux réacteurs. En complément de la production d’énergies renouvelables, le nucléaire constitue un autre jalon essentiel de la sortie, par la France, des énergies fossiles.
Si le délai de 2029 est tenu, il aura fallu moins de 10 ans pour bâtir HPC, déduction faite du retard Covid. Ce sera un nouveau record pour EDF.
La durée d’exploitation de HPC est prévue pour 60 à 80 ans. Voilà qui nourrira l’Entente Cordiale, dont nous célébrons les 120 ans, pour de nombreuses décennies.
Merci à Nicolas Devictor et Marc Lotz pour leurs nombreux enseignements et félicitations à toutes les personnes rencontrées qui font rayonner l’image de la France dans tous les sens du terme. +d’images
Communauté française
À l’initiative de Nicolas Hatton, conseiller des Français de l’étranger, et Nada Harward, consule honoraire à Bristol accompagnée de son assistante, j’ai retrouvé quelques représentants de notre communauté établie localement.
Annie Burnside, co-fondatrice de l’EFB, ancienne consule honoraire pour Bristol et ancienne élue à l’AFE, qui m’avait accompagné sur ma première candidature en 2006, m’a fait l’immense plaisir de venir.
Son engagement au bénéfice de notre communauté pendant des décennies constitue une source d’inspiration pour tous ceux qui sont attachés au service désintéressé des électeurs.
Ce fût également l’opportunité de revoir Véronique Martin, venue de Bath. Auteure d’In Limbo, recueil de témoignages d’européens durant le Brexit, Véronique avait ému les membres de la commission sénatoriale chargée d’étudier les conséquences de la sortie de l’UE par le Royaume-Uni, le 30 mai 2018 (compte-rendu).
Merci également à Fabien Ledem, architecte à ARUP et Frédéric Garzoni, entrepreneur dans la Science Tech, Franco-British Young Leader 2022, venus partager leur perception des effets de notre diplomatie économique.
Toute ma gratitude à Nicolas et Nada pour ce moment d’échange privilégié. +d’images
Enseignement
École française de Bristol (EFB)
Retour à l’école française de Bristol en compagnie de Nicolas Hatton, conseiller des FDE et administrateur de l’école.
Très heureux de retrouver Estelle accompagnée de membres du Board pour découvrir les nouveaux locaux, et mesurer les progrès accomplis par l’école, depuis ma précédente visite (Lire L’école française de Bristol fête ses 30 ans, juin 2010).
Homologuée pour ses deux classes de maternelle (20 enfants), l’EFB a développé un modèle d’enseignement unique pour le primaire, adapté à la demande locale, et qui a fait ses preuves depuis près de 45 ans.
Sous contrat avec 67 écoles locales, des élèves français viennent à l’EFB, un jour par semaine. Ils sont au total 140 de la grande section au CM2, soit une trentaine par jour à baigner dans un enseignement français.
L’objectif de l’EFB est de rendre les enfants bilingues et de les préparer au GCSE.
Considérée comme “atypique” par les administrations éducatives, cette école est l’œuvre de visionnaires, qui ont trouvé une voie économique et pragmatique pour faire de l’enseignement bilingue.
C’est un modèle qui pourrait être reproduit dans de nombreuses villes. Aussi, je leur ai confié que l’Anefe pourrait valoriser cet exemple auprès des associations FLAM pour leur permettre de croître. L’EFB est ouverte 6 jours sur 7. +d’images
Culture
Rencontre avec Audrey Johnson, directrice de l’Alliance française de Bristol, en compagnie de Nicolas Hatton, CFDE, et Nada Harward, consule honoraire à Bristol.
Profitant de la présentation du film des 140 ans de l’Alliance française à une quarantaine de francophones à la librairie locale, nous avons échangé dans l’arrière-boutique sur les défis relevés par cette antenne.
L’AF Bristol accueille 43 groupes d’environ 10 apprenants sur Bristol et 8 sur Bath.
Audrey témoigne d’un effondrement de l’apprentissage du français dans l’enseignement secondaire britannique et de l’importance d’avoir une stratégie pour offrir une solution extérieure valorisant son enseignement.